Coquille lisse, polie, colorée et brillante
Ouverture circulaire nacrée
Columelle lisse sans ombilic
Opercule circulaire, épais, calcaire, côté externe bleu vert
Coloration et motifs très variables, couleur de fond brune, rouge, orange ou verte
Turbo tapisserie, œil de Shiva pour l'opercule, maua rouge (Tahiti)
Cat's eye turban, cat"s eye shell, tapestry turban (GB), Katzenaugenschnecke, Gobelin-Turbanschnecke, Gobelinturban, Gerippte Turbanschneke (D)
Lunatica porphyria Röding, 1798
Turbo aruginosa Röding, 1798
Turbo cingulata Röding, 1798
Turbo dinegrata Rôding, 1798
Turbo obscura Röding, 1798
Turbo porphyrites Röding, 1798
Turbo euthymi Jousseaume, 1881
Turbo humerosa Smith, 1901
De la mer Rouge à la Polynésie française
Zones DORIS : ● Indo-Pacifique, ○ [Mer Rouge]Cette espèce est présente en mer Rouge, dans l'océan Indien, dans l'océan Pacifique des côtes orientales de l'Australie et du sud du Queensland jusqu'à Tahiti. Elle est absente aux îles Hawaï.
Le turbo-œil de chat vit dans les régions coralliennes, dans la zone de balancement des marées jusqu'à 40 m de profondeur. En Polynésie française, il est présent dans les lagons, au milieu des coraux du genre Acropora, dans des endroits relativement calmes.
Cette belle coquille est lisse, comme polie, colorée et brillante, presque aussi haute que large. Elle mesure entre 30 mm et 85 mm de hauteur. Les tours sont convexes. La partie supérieure du dernier tour est légèrement aplatie près de la suture*. L'ouverture, de forme circulaire, est lisse. La columelle* est lisse, sans ombilic*, teintée de jaune verdâtre. Le labre* est lisse et fin.
La coloration et les motifs sont très variables, la couleur de fond est brune, rouge, orange ou verdâtre, avec des bandes spirales plus sombres et/ou de fines rayures axiales de couleur pâle en forme de chevrons. L'ouverture est nacrée, souvent imprégnée de jaune, d'orange ou de vert sur la columelle.
L'opercule*, presque circulaire, est épais et calcaire. Il est convexe sur sa face externe, bleu vert au centre, avec une marge brune d'un côté et blanche sur le reste. La face interne, de couleur brune, est légèrement concave avec une fine spirale elliptique.
La tête porte un museau court, fendu ventralement et une paire de longs tentacules* avec chacun un œil à la base. Le pied est grand, ovale, parfois tronqué en avant, avec une crête charnue de chaque côté portant des tentacules épipodiaux*.
Le corps de l'animal est vert foncé avec des taches et des stries blanches. La sole* du pied est blanche ou orange pâle avec de l'orange lumineux au milieu.
Deux familles de gastéropodes sont proches : les Trochidés et les Turbinidés.
Parmi les Turbinidés les plus proches de Turbo petholatus, deux espèces sont retenues ici :
Turbo moolenbeeki décrit en 2016 : cette espèce n'est présente qu'en mer Rouge (elle a été décrite dans le golfe d'Aqaba). Elle est de plus petite taille, les tours sont plus arrondis. La columelle* est blanche avec une fine marge verte. Les motifs de coloration de la coquille sont plus simples, car les fines spirales sont absentes. Toutefois Turbo moolenbeeki et Turbo petholatus sont des espèces allopatriques*.
Turbo reevii décrit en 1847 : la coquille porte le plus souvent des filets ou des flammes de couleur crème ou brune ou vert vif ou jaune vif. L'opercule est lisse et très brillant avec une dépression et une couleur plutôt uniforme verte ou blanche. La columelle est toujours blanche. Cette espèce est présente du sud du Japon aux Philippines.
Turbo petholatus est herbivore (phytophage*). Il racle avec sa radula* le revêtement d'algues microscopiques sur le substrat*.
Les sexes sont séparés.
Il y a peu d'informations sur la reproduction des Turbinidés. Certaines espèces libèrent leurs cellules sexuelles directement dans l'eau. La fécondation* est externe et les œufs sont dispersés dans l'eau. Pour d'autres espèces, les femelles pondent leurs œufs dans une masse gélatineuse.
Dans tous les cas les larves* issues des œufs sont planctoniques*. Elles passent par un stade de larve trochophore* puis de larve véligère* avant de donner un juvénile qui se posera sur le fond.
Cette espèce comme d'autres Turbo est la proie de nombreux organismes comme les poulpes et les poissons-perroquets.
Les coquilles vides semblent être appréciées des pagures.
Les Turbo comme Turbo petholatus sont plutôt nocturnes.
L'épais opercule* calcaire permet à l'animal de s'enfermer dans sa coquille.
Selon différents auteurs, la durée de vie des individus du genre Turbo est longue (Turbo marmoreus : 15 ans).
Cette espèce, comme d'autres espèces de Turbo, est récoltée pour l'alimentation locale.
Les coquilles sont appréciées des touristes et l'opercule* coloré de cette espèce (comme celui de Bolma rugosa - l'œil de Sainte Lucie -) est utilisé pour faire des cabochons de bagues, des broches, des pendentifs, etc.. Le nom d'œil de Shiva ou œil de chat est alors employé.
Des opercules de cette espèce ont été utilisés pour figurer les yeux de masques de cérémonies.
La présence de nacre dans la coquille est un caractère primitif chez les mollusques gastéropodes. Avec les Trochidés, les Turbinidés forment un groupe assez ancien. Ce dernier se serait formé au Permien soit entre 300 et 125 millions d'années.
Les plus anciens fossiles de Turbo petholatus sont connus depuis le Miocène soit un peu moins de 20 millions d'années.
Cette espèce est représentée sur plusieurs timbres postaux.
Turbo-œil de chat : le nom de genre a été conservé tel quel et l'expression "œil de chat" fait référence à l'opercule coloré de cette espèce.
Turbo : du larin [turbo] = tourbillon, toupie, nom de genre créé par Linné en 1758.
petholatus : Linné, en 1758, ne donne pas d'explication. Les dictionnaires latins ne connaissent pas ce mot.
Numéro d'entrée WoRMS : 216382
Termes scientifiques | Termes en français | Descriptif | |
---|---|---|---|
Embranchement | Mollusca | Mollusques | Organismes non segmentés à symétrie bilatérale possédant un pied musculeux, une radula, un manteau sécrétant des formations calcaires (spicules, plaques, coquille) et délimitant une cavité ouverte sur l’extérieur contenant les branchies. |
Classe | Gastropoda | Gastéropodes | Mollusques à tête bien distincte, le plus souvent pourvus d’une coquille dorsale d’une seule pièce, torsadée. La tête porte une ou deux paires de tentacules dorsaux et deux yeux situés à la base, ou à l’extrémité des tentacules. |
Sous-classe | Vetigastropoda | Vétigastropodes | Coquille de forme très variable, la plupart des espèces possèdent un opercule. La tête possède une seule paire de tentacules céphaliques et le mufle porte la bouche. Des tentacules épipodiaux* (à rôle sensoriel) sont présents sur les côtés du corps. |
Ordre | Trochida | Trochida | |
Famille | Turbinidae | Turbinidés | Coquille grande, solide, turbinée, à surface parfois lisse mais le plus souvent sculptée (bandes spiralées ou tubercules sur la partie saillante des tours), callosité columellaire lisse, intérieur nacré. Opercule calcaire, spiralé, lisse ou sculpté extérieurement, blanc ou coloré (œil de chat), à nucleus central ou excentré. |
Sous-famille | Turbininae | Turbininés | |
Genre | Turbo | ||
Espèce | petholatus |
dessins variés
La coquille est solide, polie, brillante. Sa couleur principale d'un brun riche est variée, diversement ornée de bandes noires entrecoupées de taches blanches et de rayures étroites. Il en existe de nombreux motifs
Archipel des Togian, Sulawesi central, Indonésie, 15 m, de nuit
12/10/2004
En Nouvelle-Calédonie
La coloration est brune et verte. On distingue un petit peu du corps vert de l'animal.
Nouvelle-Calédonie, 5 m
20/01/2006
A Madagascar
L'animal se déplace. On distingue le tentacule céphalique gauche et l'avant du pied.
Le jardin de corail, Ifaty, Madagascar, de nuit
9/12/2012
L'œil de chat
L'animal est presque complètement rétracté dans sa coquille. Un peu de son manteau vert sombre est encore visible à gauche de l'opercule "œil de chat". La coquille lisse et brillante porte un bryozoaire encroûtant sur la suture des premiers tours.
House reef, Alona beach, Philippines, 18 m, de nuit
22/04/2006
Absence d'ombilic
La coquille nous montre sa base et l'absence d'ombilic est nette. L'opercule ferme complètement l'ouverture.
Ruang, Sulawesi Nord, 20 m
11/04/2010
A demi rétracté
L'animal au corps vert avec des stries et des taches blanches nous montre, à droite un tentacule céphalique avec à sa base un œil, au-dessus et à gauche deux tentacules épipodiaux et sous l'opercule, vu de côté, deux autres petits tentacules épipodiaux. La sole du pied est orange pâle avec au milieu une couleur orange plus soutenue.
Banda, Indonésie, 10 m
26/03/2016
Animal retourné
Au-dessus de cette coquille de couleur orangée, l'arrière du pied porte l'opercule vu de côté.
Cabilao, Philippines, 5 m
25/03/2014
Sur du sable
Il s'agit probablement d'un spécimen de Turbo moolenbeeki.
Marsa Alam, Egypte, de nuit, 5 m
10/2020
Petit aperçu des timbres
Cette espèce est représentée sur plusieurs timbres de divers pays.
N/A
Reproduction de documents anciens
29/01/21
Rédacteur principal : Yves MÜLLER
Vérificateur : Philippe LE GRANCHÉ
Responsable régional : Yves MÜLLER
Dekkers A.M., Dekker H., 2016, A new species of Turbo from the Red Sea (Gastropoda, Turbinidae), Basteria, 80(1-3), 31-38.
La page du Turbo petholatus dans l'Inventaire National du Patrimoine Naturel : INPN
La page de Turbo petholatus sur le site de référence de DORIS pour les mollusques : MolluscaBase