Taille : 27 à 29 cm
Envergure : de 45 à 66 cm
Apparence générale gris brun
Longues pattes rouge orangé
Bec long et fin de couleur rouge, à l'extrémité noire
Common Redshank (GB), Pettegola (I), Archibebe común (E), Rotschenkel (D), Tureluur (NL)
Europe, Asie et Afrique
Zones DORIS : ● Eau douce d'Europe, ● Atlantique Nord-Ouest, ● Europe (côtes françaises), ○ [Atlantique Nord-Est, Manche et mer du Nord françaises], ○ [Méditerranée française]Le chevalier gambette est nicheur dans une grande partie de l'Europe et dans toute la partie tempérée de l'Asie. Les oiseaux du Royaume-Uni sont souvent sédentaires, alors que les autres migrent vers l'Europe occidentale, jusqu'en Afrique au niveau de l'équateur.
Le chevalier gambette se rencontre en groupes épars dans les vasières découvertes où il recherche sa nourriture. Il fréquente également les marais salants. En hiver, il peut être observé le long des estuaires.
Le chevalier gambette est un limicole de taille moyenne (de 27 à 29 cm), qui paraît de loin uniformément gris brun. Un des moyens les plus simples de le reconnaître posé est de remarquer la couleur rouge orangé de ses longues pattes. De plus près, son bec se distingue aussi par sa racine rouge et son extrémité noire. Des taches allant du noir à la couleur cannelle sont visibles sur le dos, alors que le dessous est tacheté et rayé. La queue est barrée de blanc.
En vol, une bande blanche à l'arrière de l'aile ainsi que son dos et son croupion blancs sont caractéristiques de ce limicole.
En hiver, le plumage apparaît plus uniformément gris.
Les jeunes ont une couleur plus roussâtre que les adultes, leurs pattes étant plus jaune orangé.
Le juvénile peut être confondu avec le jeune chevalier à pattes jaunes (Tringa melanoleuca), ou avec le chevalier sylvain (Tringa glarcola). La distinction se fait en vol grâce aux marques blanches caractéristiques de Tringa totanus.
En hiver, un autre chevalier a les pattes rouges : le chevalier arlequin (Tringa erythropus). Chez ce dernier, seule la mandibule inférieure du bec a la racine rouge.
Le chevalier gambette se nourrit de vers polychètes (du genre Nereis), de mollusques (du genre Hydrobia), de crustacés (du genre Corophium), et d'insectes au stade larvaire (tipules et chironomes). Il pêche ses proies en se déplaçant en bordure de vasières, picorant ses proies ou fouillant la vase presque à chaque pas. En hiver, sa quête peut être difficile si les conditions climatiques font geler les bordures de vasières.
Les individus migrateurs reviennent sur les sites de reproduction entre mars et avril. La parade se déroule jusqu'à mi-juin. Le chevalier gambette est monogame et fidèle, tant à sa partenaire qu'à son site de reproduction. La parade se passe pour partie au sol, et pour partie en vol, le mâle alternant des vols circulaires ascendants avec de longues glissades planées, les ailes légèrement rabattues. Cette parade s'accompagne de lents « tioou-tioou-tioou ».
Le nid est construit par la femelle à partir d'ébauches présentées par le mâle. Il est installé dans une touffe d'herbes dans les prés humides, les prairies littorales ou les landes tourbeuses. Son emplacement est choisi pour dominer légèrement la végétation environnante. Quatre œufs sont pondus à un jour d'intervalle au début du mois de mai. L'incubation débute à la ponte du dernier œuf et dure 24 jours. Les deux parents prennent part à la couvaison, la femelle généralement le jour et le mâle la nuit. Les éclosions synchrones donnent naissance aux poussins nidifuges qui sont nourris par les deux parents. Capables de voler à l'âge d'un mois, les petits sont protégés par une surveillance attentive de leurs parents depuis les perchoirs qui jouxtent la zone où ils s'ébattent. Ils quittent les zones de reproduction vers leurs quartiers d'hiver dès le mois de juillet.
Le chevalier gambette ne défend pas sa propre ponte contre les prédateurs. Il peut alors rechercher la proximité d'autres oiseaux nicheurs, qui par leur comportement assurent la défense de leurs nichées, et de celles du chevalier gambette. Il peut ainsi partager des zones de nidification avec le vanneau huppé (Vanellus vanellus), la barge à queue noire (Limosa limosa), l'échasse blanche (Himantopus himantopus) ou l'avocette élégante (Recurvirostra avosetta).
Le chevalier gambette peut sembler être un oiseau particulièrement bruyant. En effet, pendant la période de reproduction, il paraît sans cesse sur le qui-vive, pour surveiller tout risque d'intrusion dans la zone où se trouvent ses petits. Il ne cesse alors de se baisser et de s'étirer, jusqu'à ce qu'il juge nécessaire de s'envoler de son point d'observation pour attirer l'attention sur lui et écarter ainsi les intrus potentiels. Son cri d'alarme est une sorte de jappement incessant : « tieuk-tieuk-tieuk ».
Plusieurs sous-espèces sont distinguées pour cet oiseau (de quatre à six selon les sources). La plus nombreuse, Tringa totanus totanus, compte environ 170 000 couples en Europe. La deuxième, Tringa totanus robusta, compte environ 100 000 couples en Islande. Cette dernière est un peu plus grande que la sous-espèce principale, cette différence se remarquant dès la ponte puisque les œufs de la sous-espèce robusta pèsent en moyenne 5 % de plus que ceux de la sous espèce principale.
En France, le chevalier gambette niche surtout le long de la côte atlantique, entre le sud de la Bretagne et la Gironde. Il est également nicheur en Méditerranée (Camargue), ainsi que le long des côtes de la Manche (Normandie et Somme).
Le déclin des zones de prairies humides par leur assèchement et la diminution de l'élevage extensif tend à raréfier ce milieu propice à cette espèce. Une redistribution partielle pourrait se faire au bénéfice de zones de marais saumâtres.
Communautaire :
- Directive Oiseaux : Annexe II/2
International :
- Convention de Berne : Annexe III
- Convention de Bonn : Annexe II
- Convention de Bonn : Accord AEWA [1999]
De portée nationale :
- Oiseaux protégés : Article 5
Chevalier : du latin [caballarius] = cheval ; allusion à son allure haute sur pattes
Gambette : de « gambe », au XIIIème siècle, la jambe.
Tringa : du grec [trunggas] = à fesses blanches ; marque commune à tous les chevaliers du monde.
totanus : de l'italien [totano] = bécasseau ou chevalier.
Termes scientifiques | Termes en français | Descriptif | |
---|---|---|---|
Embranchement | Chordata | Chordés | Animaux à l’organisation complexe définie par 3 caractères originaux : tube nerveux dorsal, chorde dorsale, et tube digestif ventral. Il existe 3 grands groupes de Chordés : les Tuniciers, les Céphalocordés et les Vertébrés. |
Sous-embranchement | Vertebrata | Vertébrés | Chordés possédant une colonne vertébrale et un crâne qui contient la partie antérieure du système nerveux. |
Classe | Aves | Oiseaux | Vertébrés à plumes, ovipares. Les membres antérieurs sont transformés en ailes. |
Ordre | Charadriiformes | Charadriiformes | Oiseaux plus ou moins aquatiques, au bec pointu et aux pattes fines. |
Famille | Scolopacidae | Scolopacidés | |
Genre | Tringa | ||
Espèce | totanus |
Identification
Le chevalier gambette est un limicole de taille moyenne (de 27 à 29 cm), qui paraît de loin uniformément gris brun. Ses longues pattes sont rouge orangé. La racine de son bec est rouge et l'extrémité noire. Des taches allant du noir à la couleur cannelle sont visibles sur le dos, alors que le dessous est tacheté et rayé. La queue est barrée de blanc.
Zélande (Pays-Bas)
25/03/2019
Pattes rouges
N’a-t-il pas de bien belles gambettes rouges ? Cette caractéristique lui vaut sans doute son nom, tant il est facile de retenir ce critère d’identification. J’ai choisi le cadrage de cette image pour obtenir ce fond rouge, rappelant les couleurs de cet oiseau. Ce fond uniforme provient d’un toit de tôle peinte d’une maison islandaise.
Ile de Flatey (Islande)
Hervé et Laurence GRAILLOT-DENAIX
07/2006
Chasse ou pêche ?
Le chevalier gambette fréquente les bordures de vasières à la recherche de vers, d’insectes, mollusques et crustacés. Il fouille la vase presque à chaque pas.
Bassin d'Arcachon (33)
Hervé et Laurence GRAILLOT-DENAIX
04/2008
Habitat
La reproduction se fait dans des zones de marais ou de prairies humides, comme ici une tourbière islandaise, dans lesquelles le nid est construit.
Islande
07/2006
Envol
Pendant l’élevage des jeunes, les adultes surveillent avec attention l’approche de tout intrus potentiel. Pour cela, ils se perchent sur les piquets, clôtures et barrières qui entourent les lieux de reproduction, s’envolant bruyamment pour attirer l’attention sur eux dès qu’ils ressentent une menace potentielle pour leur progéniture nidifuge.
Islande
Hervé et Laurence GRAILLOT-DENAIX
07/2006
Livrée nuptiale
Les photos de la fiche DORIS montrent l'oiseau en livrée nuptiale. En hiver, le plumage apparaît plus uniformément gris.
Zélande (Pays-Bas)
25/03/2019
Planche naturaliste
NAUMANN, NATURGESCHICHTE DER VÖGEL MITTELEUROPAS : Band IX, Tafel 5 - Gera (Germany), 1902
Cette image fait partie de Klassiker der Biologie im Internet - Universität Hamburg
A l'avant-plan (pattes rouge-orange) : Tringa totanus
A l'arrière-plan (pattes vertes) : Tringa stagnatilis
N/A
Reproduction de documents anciens
1902
Rédacteur principal : Hervé et Laurence GRAILLOT-DENAIX
Vérificateur : Jean-Pierre COROLLA
Responsable régional : Jean-Pierre COROLLA
Responsable régional : Michel KUPFER
La page sur Tringa totanus dans l'Inventaire National du Patrimoine Naturel : INPN
La page sur Tringa totanus sur le site de référence de DORIS pour les oiseaux : Oiseaux.net