Coloration générale blanche translucide, avec des appendices jaunes
20 mm de long au maximum
Une paire d'appendices recourbés extrarhinophoraux et une paire d'appendices extrabranchiaux
Tache jaune à la pointe postérieure du pied
Aucune autre ligne ou tache sur le corps blanc
Trapania sivigliana (I)
Jusqu'en 1989, elle a été confondue avec Trapania tartanella (Ihering, 1886, Drepania) et décrite sous ce nom.
Suite à la publication suivante : Paz‐Sedano S., Martín Álvarez J. F., Gosliner T.M., & Pola M., 2022. Reassessing North Eastern Atlantic‐Mediterranean species of Trapania (Mollusca, Nudibranchia). Zoologica Scripta, 51, 447-459, les espèces du genre Trapania ont été révisées.
En attendant validation par les sites de taxonomie de référence nous conservons les anciennes dénominations mais il semblerait que Trapania hispalensis soit désormais considérée comme un synonyme de Trapania lineata.
Atlantique Nord-Est tempéré et proche Méditerranée
Zones DORIS : ● Europe (côtes françaises), ○ [Atlantique Nord-Est, Manche et mer du Nord françaises]Bassin d'Arcachon, Côtes des Asturies et de Galice, Portugal, Rivages ibériques et africains de part et d'autre du détroit de Gibraltar.
Il vit sur substrat rocheux, dans la zone sub-littorale, jusque vers 10 m de profondeur au maximum. On le rencontre volontiers sur des éponges lisses, ou au milieu des algues rouges. Il aime les eaux agitées de forts courants de marée.
Nudibranche doridien à coloration générale blanche translucide, avec des appendices jaunes à leurs extrémités, de 20 mm de long au maximum.
Comme toutes les Trapania, T. hispalensis présente une paire d'appendices recourbés à la base des rhinophores, dits extrarhinophoraux, et une paire d'appendices situés un de chaque côté des branchies, dits extrabranchiaux. Ces appendices, simples, en forme de doigt, recourbés vers l'arrière, sont colorés en jaune sur leur moitié distale.
Le voile labial porte une paire de tentacules palpateurs, jaunes, et les angles antérieurs du pied se prolongent en petits tentacules, jaunes également.
Les rhinophores lamellés présentent une hampe lisse sur leur premier tiers, et sont colorés en jaune sur leur tiers distal.
Les branchies, au nombre de trois, entourent l'anus, et sont colorées en jaune, de même que la pointe terminale du pied.
Il n'y a aucune autre ligne, tache ou décoration sur le corps blanc translucide de ce nudibranche.
L'espèce a été confondue avec Trapania tartanella, jusqu'à sa description par Cervera et al. en 1989. Cette espèce méditerranéenne est morphologiquement voisine de T. hispalensis : les appendices sont colorés en orangé. Seules des études au microscope peuvent les différencier avec certitude par l'examen des dents de la radula*.
Les autres Trapania, Trapania maculata, Trapania lineata et Trapania pallida, présentent des taches jaunes ou des lignes blanches sur le corps. (Voir info en bas de ce paragraphe)
Polycera quadrilineata ne présente pas d'appendices extra-rhinophoraux ; cependant, dans sa livrée blanche, on peut confondre ses quatre appendices antérieurs avec les deux tentacules labiaux et les deux tentacules pédieux des Trapania.
Ancula gibbosa présente deux paires d'appendices extra-branchiaux.
ATTENTION : suite à la publication [Paz‐Sedano et al 2022], les espèces du genre Trapania ont été révisées.
En attendant validation par les sites de taxonomie de référence nous conservons les anciennes dénominations mais il semblerait que Trapania hispalensis et Trapania pallida soient désormais considérées comme des synonymes de Trapania lineata.
Pendant longtemps, on a cru que les Trapania mangeaient des éponges, parce qu'on les trouvait dessus en train de brouter. En fait ils mangent des animaux microscopiques qui vivent à la surface des éponges, appelés entoproctes ou kamptozoaires, difficilement visibles à l'œil nu.
Les Trapania se reproduisent au printemps, en mai-juin. Ils sont hermaphrodites*, leurs orifices génitaux mâle et femelle s'ouvrent à côté l'un de l'autre à l'avant droit du pied. Ils adoptent donc une position tête-bêche pour copuler et se féconder réciproquement.
La ponte est un ruban blanc spiralé.
La radula* des nudibranches est caractéristique de chaque espèce et permet aux biologistes de les identifier. Celle de Trapania hispalensis a pour formule 30 (1, 0, 1). Chaque dent porte une dizaine de forts denticules, dont le plus latéral est particulièrement long.
Traduction du nom scientifique.
Trapania = du grec [drepanè] ou [drepanon], qui signifie "faux" (pour faucher) et fait référence aux appendices extrarhinophoraux* et extrabranchiaux qui sont recourbés comme une lame de faux.
Le nom de genre Trapania a été créé en 1931 par Mme Alice Pruvot-Fol (et presque en même temps MacFarland a créé Drepanida) pour remplacer le nom de genre Drepania, Lafont 1874 qui était déjà utilisé en botanique et en paléontologie (Drepania Gregorio, 1930). Pour cela la racine initiale [drepan-] a été légèrement modifiée.
hispalensis : vient du latin [Hispalis], nom d'une colonie romaine de Bétique, Séville actuellement. Le nom hispalensis a été donné comme dédicace à la municipalité de Séville qui a financé la publication originale.
Numéro d'entrée WoRMS : 140042
Termes scientifiques | Termes en français | Descriptif | |
---|---|---|---|
Embranchement | Mollusca | Mollusques | Organismes non segmentés à symétrie bilatérale possédant un pied musculeux, une radula, un manteau sécrétant des formations calcaires (spicules, plaques, coquille) et délimitant une cavité ouverte sur l’extérieur contenant les branchies. |
Classe | Gastropoda | Gastéropodes | Mollusques à tête bien distincte, le plus souvent pourvus d’une coquille dorsale d’une seule pièce, torsadée. La tête porte une ou deux paires de tentacules dorsaux et deux yeux situés à la base, ou à l’extrémité des tentacules. |
Sous-classe | Heterobranchia | Hétérobranches | |
Super ordre | Nudipleura | Nudipleures | |
Ordre | Nudibranchia | Nudibranches | Cavité palléale et coquille absentes chez l’adulte. Lobes pédieux souvent absents aussi. Respiration cutanée, à l’aide de branchies, de cérates ou d’autres appendices. Tête portant une ou deux paires de tentacules, les tentacules postérieurs ou rhinophores peuvent parfois être rétractés dans des gaines. Principalement marins ou d’eau saumâtre. |
Sous-ordre | Doridina | Doridiens | Corps aplati. Anus dorsal entouré complètement ou partiellement par des branchies de remplacement ramifiées qui peuvent être rétractées (voire absentes). Mangeurs d’éponges, habituellement armés de spicules calcaires internes. |
Famille | Goniodorididae | Goniodorididés | Corps de forme haute et trapue. Branchie dorsale. Présence de crêtes ou d'appendices sur ou autour du manteau, autour du panache branchial et des rhinophores. Rhinophores à lamelles sans gaines. |
Genre | Trapania | ||
Espèce | hispalensis |
En balade sur une nasse
Beau spécimen, de passage sur une nasse réticulée.
Grand-Banc, Bassin d'Arcachon (33) 2 m
08/08/2004
Couple en parade
Un couple en cours de parade précopulatoire.
Pointe du Cap-Ferret, Bassin d'Arcachon (33) 3 m
31/05/1998
Couple sur éponge
Les tentacules labiaux et pédieux sont bien exposés.
Pointe du Cap-Ferret, Bassin d'Arcachon (33) 3 m
31/05/1998
Couple tête-bêche
La position tête-bêche laisse prévoir une prochaine copulation. Cela permet de voir à la fois les détails antérieurs et postérieurs.
Pointe du Cap-Ferret, Bassin d'Arcachon (33) 3 m
31/05/1998
Rédacteur principal : Michel BARRABES
Correcteur : Yves MÜLLER
Responsable historique : Michel BARRABES
Responsable régional : Alain-Pierre SITTLER
Cervera, J.L. & Garcia-Gomez, J.C., 1989, Dos nuevas especies de Trapania Pruvot-Fol, 1931 (Gastropoda : Nudibranchia) del sur de Espana, Boll. Malacol., 24 (9-12), 189-204.
Gantès H., 1980, Opisthobranches Arcachon, Thèse Université Bordeaux 1.
Paz‐Sedano S., Martín Álvarez J. F., Gosliner T.M., & Pola M., 2022. Reassessing North Eastern Atlantic‐Mediterranean species of Trapania (Mollusca, Nudibranchia). Zoologica Scripta, 51, 447-459.
La page de Trapania hispalensis dans l'Inventaire National du Patrimoine Naturel : INPN