Bouche ouverte vers le haut
Yeux rapprochés et haut placés (espace interorbitaire = ½ diamètre oculaire)
Flancs marqués de taches sombres au centre plus clair
Pupille étroite et allongée
Nageoires dorsales rarement déployées
Variation chromatique au niveau de la gueule qui peut devenir très sombre
Vive à tête rayonnée (FAO), vive rayée
Starry weever, streaked weever (GB), Tracina raggiata (I), Víbora (E), Strahlen-Petermännchen (D), Aranya de cap negre (Catalan)
Méditerranée et toutes les côtes ouest africaines
Zones DORIS : ● Europe (côtes françaises), ○ [Méditerranée française]La vive-léopard est présente en Méditerranée et en Atlantique Est, du Portugal à l'Afrique du Sud.
En Méditerranée, abondante sur les côtes nord-africaines, elle se raréfie à l'est du bassin levantin.
La vive-léopard fréquente les fonds meubles, détritiques grossiers, sableux ou sablo-vaseux, de 1 à 150 mètres de fond où elle vit enfouie, ne laissant ainsi dépasser que ses yeux et ses rayons venimeux.
Au nord du bassin occidental méditerranéen (Espagne, France, Italie...), on ne la rencontrera en plongée que relativement profondément, le plus souvent entre 30 et 60 mètres, alors qu'elle peut être observée dès les premiers mètres dans le bassin oriental (Grèce,...).
La vive-léopard Trachinus radiatus possède un corps allongé, aplati latéralement sur toute sa longueur. Sa teinte de fond, homogène, varie du blanc crème au brun pâle, avec ou sans reflets jaunâtres. A côté de nombreux petits points sombres, de grosses taches sombres annulaires ou vermiculées et au centre plus clair, marquent les flancs et la tête. Le ventre reste très clair sans tache. Trachinus radiatus montre des variations chromatiques très rapides au niveau de la tête et de la gorge qui peuvent fortement noircir sur fond violet à rougeâtre en quelque secondes. Les grands individus sont parfois totalement mouchetés de points noirs.
Sa taille atteint 50 cm au maximum, les observations méditerranéennes en plongée tournent autour de 20 à 35 cm. La littérature indique une taille commune de 30 à 40 cm ou de 10 à 30 cm suivant les publications.
Ce prédateur possède une grande bouche inclinée vers le haut et de petits yeux rapprochés situés au-dessus de la tête (espace interorbitaire = ½ diamètre oculaire). Trachinus radiatus possède une pupille caractéristique étroite et allongée. Au sommet de la tête et en arrière des yeux, des groupes de crêtes osseuses rayonnantes bien marquées sont à l'origine du nom de cette vive, elles ne sont que rarement bien visibles en plongée ou sur photos.
Difficilement observable, une forte épine venimeuse est présente sur l'opercule* et 2 ou 3 autres plus petites sur le bord antéro-dorsal de l'orbite.
Les nageoires dorsales sont au nombre de 2. La première, courte et noire, présente constamment 6 rayons épineux dont la piqûre est douloureuse. La deuxième est très longue, régulière, bleutée, tachée et bordée de brun, elle a 24-27 rayons mous. La nageoire anale, également bleutée, possède 2 épines et 26-29 rayons mous.
A la distribution similaire, la vive-araignée Trachinus araneus avec ses grosses taches noires sur le flanc peut être facilement confondue avec la vive-léopard.
Il en va de même, sur toutes les côtes européennes et la côte africaine limitrophe, pour la petite vive Echiichthys vipera aux flancs marqués de points et tirets brun-jaune plus ou moins alignés.
Sur toutes les côtes européennes et marocaines, la grande vive Trachinus draco, aux flancs marqués de stries obliques jaunes et bleues, est également une espèce ressemblante.
La vive-léopard chasse à l’affût de petits poissons et de petits crustacés. Elle bondit sur sa proie comme un éclair en se propulsant à grands coups de queue, pour s'enterrer à nouveau ensuite.
La reproduction a lieu au printemps ou en été, selon les régions. Pendant la saison du frai, les vives migrent dans des eaux peu profondes. C'est à cette période qu'il y a le plus de risque d'envenimation pour les baigneurs.
Les œufs et les larves* sont planctoniques*.
Le comportement de la vive-léopard, à l'approche d'un danger ou d'un plongeur, est bien moins agressif et téméraire que celui des autres vives et en particulier que Trachinus araneus. Elle détecte de très loin l'arrivée de l'intrus et reste, le plus souvent, bien enterrée dans le sable. Même hors du sable, elle ne déploie que rarement ses nageoires dorsales, la première étant munie de piquants venimeux.
Absence de vessie natatoire, petites écailles cycloïdes* en rangées obliques, dents villiformes (petites dents fines semblables aux poils d'une brosse et formant des bandes veloutées) sur les mâchoires et le palais, ligne latérale* rectiligne caractérisent les Trachinidés.
Identification à partir des yeux et de la pupille, sous l'eau sur des vives vivantes :
Trachinus radiatus : gros yeux rapprochés et pupille singulière, étroite et allongée,
Trachinus araneus : petits yeux écartés et pupille régulière et légèrement ovalisée,
Trachinus draco : gros yeux rapprochés et pupille ovale mais plus pointue vers l'avant et avec une encoche nette sur son bord supérieur,
Echiichthys vipera : gros yeux rapprochés et pupille presque ronde, à peine pincée vers l'avant.
(Merci à Roberto PILLON pour ses observations naturalistes et absentes des descriptions classiques faites sur des poissons morts).
La vive-léopard est, comme les autres vives, un poisson dangereux. Ses épines dorsales et operculaires peuvent provoquer des blessures très douloureuses.
Il ne faut pas la manipuler à mains nues et marcher pieds nus en bord de mer. Le niveau de toxicité de son venin reste élevé, même la vive morte. Une simple piqûre peut dans certains cas causer des malaises, vertiges, paralysies, voire des réactions allergiques de type anaphylactique. Son venin agit sur le système nerveux et circulatoire. La substance toxique contenue dans le venin étant thermolabile entre 40° et 50°C, un bain prolongé dans de l'eau chaude ou l’application de compresses chaudes constitue un premier traitement généralement efficace.
Toutes les vives sont pêchées et consommées, leur chair est fine.
Le nom de "vive" provient de vipère ainsi que de "weever" en anglo-saxon, désignant un dragon ou animal fabuleux aquatique. Ce nom a été donné à ce poisson à cause de sa longévité une fois sorti de l'eau.
Vive-léopard pour la similitude avec la robe du félin aux taches irrégulières plus claires au centre.
Vive à tête rayonnée (FAO) pour la présence de deux crêtes osseuses à l'aspect rayonnant en arrière des yeux. Cette caractéristique anatomique étant peu visible, nous n'avons pas retenu ce nom en tête de fiche.
Trachinus : du grec [trakh-] = rude, rugueux, raboteux, écailleux.
radiatus : directement du latin = rayonnant, en rapport avec les deux crêtes osseuses rayonnantes en arrière de la tête.
Numéro d'entrée WoRMS : 127083
Termes scientifiques | Termes en français | Descriptif | |
---|---|---|---|
Embranchement | Chordata | Chordés | Animaux à l’organisation complexe définie par 3 caractères originaux : tube nerveux dorsal, chorde dorsale, et tube digestif ventral. Il existe 3 grands groupes de Chordés : les Tuniciers, les Céphalocordés et les Vertébrés. |
Sous-embranchement | Vertebrata | Vertébrés | Chordés possédant une colonne vertébrale et un crâne qui contient la partie antérieure du système nerveux. |
Super classe | Osteichthyes | Ostéichthyens | Vertébrés à squelette osseux. |
Classe | Actinopterygii | Actinoptérygiens | Ossification du crâne ou du squelette tout entier. Poissons épineux ou à nageoires rayonnées. |
Sous-classe | Neopterygii Teleostei | Néoptérygiens Téléostéens | Poissons à arêtes osseuses, présence d’un opercule, écailles minces et imbriquées. |
Super ordre | Acanthopterygii | Acanthoptérygiens | Rayons épineux aux nageoires, écailles cycloïdes ou cténoïdes, présence d'une vessie gazeuse et pelviennes thoraciques ou jugulaires, sans être systématiquement présents, sont des caractères que l'on ne rencontre que chez les Acanthoptérygiens. |
Ordre | Perciformes | Perciformes | Nageoires pelviennes très rapprochées des nageoires pectorales. |
Sous-ordre | Trachinoidei | Trachinoïdes | Nageoires pelviennes jugulaires. Deux nageoires dorsales, la première à rayons acérés. |
Famille | Trachinidae | Trachinidés | Corps assez comprimé, oblong. Petite tête, museau court, grande bouche oblique, yeux haut placés et rapprochés, une épine venimeuse sur l'opercule. Deux nageoires dorsales séparées, la première courte à 5-7 épines venimeuses, la seconde très longue à 21-32 rayons mous. |
Genre | Trachinus | ||
Espèce | radiatus |
Grosse vive
Taille : 32 cm.
La livrée "léopard" avec ses grosses taches irrégulières au centre clair, annulaires ou allongées, sur tout le haut du corps, caractérise Trachinus radiatus.
Grèce, Cyclades, île de Kato Koufonissi, 4 m
16/09/2008
Le plus souvent enfouie sous le sable
Les vives restent le plus clair de leur temps cachées sous le sable, ne laissant dépasser que leurs yeux et leur bouche.
commentaire du photographe :
" j'essayais de la faire sortir du sable et à chaque fois elle se re-enterrait. Elle se trouvait dans la même zone que la dernière fois..." (voir photos du 24/04/2010).
Méjean, Côte Bleue (13), 31 m
23/05/2010
Corps comprimé sur toute la longueur
Taille : 22 cm.
Vue du dessus, cette vive-léopard photographiée très peu profond (1 m) montre de belles taches annulaires sombres.
Grèce, Cyclades, île de Kato Koufonissi, 1 m
16/09/2008
Livrée claire
Taille : 18 cm.
Les petits yeux sont rapprochés chez Trachinus radiatus.
Grèce, Cyclades, île de Milos, 8 m
23/09/2008
Yeux rapprochés, flancs avec taches sombres au centre clair
Dérangée par le photographe, cette vive-léopard est sortie du sable et fait la tête (noire !).
Méjean, Côte Bleue (13), 31 m
24/04/2010
Gueule noire
Taille : 24 cm.
Les nageoires dorsales ne sont que très rarement déployées chez Trachinus radiatus.
Grèce, Cyclades, île de Kato Koufonissi, 4 m
18/09/2008
Variation chromatique rapide de la gueule
Taille : 22 cm.
La gueule et la gorge de la vive-léopard peuvent rapidement se noircir lorsqu'elle est dérangée.
(Montage photographique : Roberto PILLON)
Grèce, Cyclades, île de Kato Koufonissi, 5 m
18/09/2008
Courte nage
Taille : 24 cm.
Dérangée, cette vive effectue une courte nage rapide avant de s'enterrer de nouveau.
Grèce, Cyclades, île de Kato Koufonissi, 4 m
18/09/2008
Partiellement enterrée dans un sédiment grossier
Taille : 22 cm.
Cette vive aux taches sombres marquées se cache sous un sédiment grossier, mélange de cailloutis et de sable et vase, qu'elle semble apprécier plus que les autres espèces de vives qui se cantonnent aux zones sableuses ou sablo-vaseuses.
Croatie, île de Krk, 6 m
21/06/2008
Enfouie sous le sable
Taille : 22 cm.
Le plus souvent, la vive-léopard vit cachée sous le sédiment comme ici. Dans cette situation, seuls les yeux sont visibles et permettent, grâce à l'observation de la forme de la pupille, l'identification de la vive. Ici la forme étroite et allongée de la pupille signe Trachinus radiatus.
Grèce, Cyclades, île de Kato Koufonissi, 1 m
16/09/2010
Couple marseillais
Le plus gros individu, d'une vingtaine de centimètre, montre une tête et une gorge bien noires, s'agit-il du mâle ?
Noter que ce couple observé profond a été revu 1 mois plus tard au même endroit (voir photo du 23/05/2010).
Méjean, Côte Bleue (13), 31 m
24/04/2010
Trachinus radiatus : 9 portraits
(Montage photographique : Roberto PILLON)
Méditerranée
N/A
Pupille et œil des 4 vives européennes
En haut à gauche Trachinus radiatus : petits yeux rapprochés et pupille singulière, étroite et allongée,
en haut à droite Trachinus araneus : petits yeux écartés et pupille régulière et légèrement ovalisée,
en bas à gauche Trachinus draco : gros yeux rapprochés et pupille ovale mais plus pointue vers l'avant et avec une encoche nette sur son bord supérieur,
et en bas à droite Echiichthys vipera : gros yeux rapprochés et pupille presque ronde, à peine pincée vers l'avant.
(Montage photographique : Roberto PILLON)
Méditerranée
N/A
Crêtes osseuses rayonnantes sur la tête
Au sommet de la tête et en arrière des yeux, notez les groupes de crêtes osseuses rayonnantes bien marquées qui sont à l'origine du nom de cette vive, elles sont exceptionnellement bien visibles sur cette très belle photo (merci Roberto !).
Grèce, Cyclades, île de Paros, 3 m
02/10/2010
Gravure historique
Cette gravure illustre la première description de Trachinus radiatus par Cuvier en 1830.
Cette image provient de la Biodiversity Heritage Library : www.biodiversitylibrary.org
Cuvier & Valenciennes
Reproduction de documents anciens
1829
Rédacteur principal : Frédéric ANDRÉ
Vérificateur : Roberto PILLON
Vérificateur : Frédéric BAUS
Responsable régional : Frédéric ANDRÉ
La page sur Trachinus radiatus sur le site de référence de DORIS pour les poissons : FishBase
La page de Roberto PILLON sur les 4 vives de Méditerranée : Tracine, le danzatrici velenose
La page de Trachinus radiatus dans l'Inventaire National du Patrimoine Naturel : INPN