Grande bouche ouverte vers le haut
Yeux rapprochés situés vers le haut (espace interorbitaire = ½ diamètre oculaire)
Flancs avec stries obliques bleues et jaunes (adultes)
Araignée de mer, vive dragon, avive, étherin (Normandie), liétre (Bretagne)
Greater weever (GB), Dragone, tracina dragone (I), Draco, arana, escorpión (E), Grosses Petermännchen (D), Grote Pieterman (NL), Peixe-aranha-major (P)
Méditerranée, mer Noire, Atlantique Nord-Est et mer du Nord
Zones DORIS : ● Europe (côtes françaises), ○ [Méditerranée française], ○ [Atlantique Nord-Est, Manche et mer du Nord françaises]Méditerranée, mer Noire, mer du Nord et Atlantique Nord-Est du sud de la Norvège au Maroc.
La grande vive fréquente les fonds sablonneux ou vaseux côtiers, à faible profondeur en été. Elle s'y enfouit, ne laissant dépasser que ses yeux et ses rayons venimeux, sur lesquels on peut accidentellement poser le pied ou la main. Elle migre dans les eaux plus profondes pendant l'hiver jusqu'à environ 300 m de profondeur
La grande vive possède un corps allongé aplati latéralement. Sa taille varie de 20 à 40 cm maximum (30-35 le plus souvent).
Ce prédateur possède une bouche inclinée vers le haut et des yeux rapprochés situés au-dessus de la tête (espace interorbitaire = ½ diamètre oculaire). Deux petites épines sont visibles entre les yeux et la lèvre supérieure. Sur l'opercule on trouve une épine orientée vers l'arrière.
Le dos est beige brunâtre, les flancs plus clairs jaunâtres, écailles cycloïdes* et marqués de stries obliques bleues et jaunes, le ventre nacré.
Les nageoires dorsales sont au nombre de deux : la 1ère, à l'avant est triangulaire, courte et noire avec 5, 7 rayons épineux à l'extrémité, dont la piqûre est extrêmement douloureuse, la 2ème longue à rayons mous.
En Méditerranée on peut rencontrer la vive à tête rayonnée Trachinus radiatus au flanc marqué de taches sombres au centre plus clair.
A la distribution similaire, la vive-araignée Trachinus araneus avec ses grosses taches noires sur le flanc peut être facilement confondue avec la grande vive.
La petite vive Echiichthys vipera avec des flancs marqués de points et tirets brun-jaune plus ou moins alignés.
Leur principal mode de prédation est la chasse à l'affût de petits poissons et petits crustacés. Il leur arrive de bondir rapidement sur des proies qui passent à plusieurs mètres du fond grâce à un mouvement de queue.
La reproduction a lieu au printemps ou en été selon les régions (printemps été en Méditerranée, en mai à Arcachon, juin à août dans la Manche). Les vives se rapprochent alors du bord.
Les œufs sont planctoniques.
Même morte, la vive reste un poisson dangereux : ne pas la manipuler à mains nues et ne pas marcher pieds nus en bord de mer. Le niveau de toxicité de son venin reste élevé même morte. Une simple piqûre peut dans certains cas être cause de malaises, vertiges, paralysies voire de réactions allergiques de type anaphylactique. Son venin agit sur le système nerveux et circulatoire. La substance toxique contenue dans le venin étant thermolabile entre 40° et 50°C, un bain prolongé dans une eau chaude ou l'application de compresses chaudes constitue un premier traitement généralement efficace.
Dans tous les cas, il faudra consulter un médecin pour éviter les complications et décider d'un éventuel passage à l'hôpital.
La grande vive présente un grand intérêt culinaire, elle entre dans la composition de la bouillabaisse.
Vive n'a rien à voir avec la vivacité de cet animal, mais a les mêmes origines que les mots vipère, vouivre, guivre ainsi que le weever anglo-saxon, désignant un dragon ou animal fabuleux aquatique. Le nom vive a été donné à ce poisson à cause de sa longévité une fois sorti de l'eau.
Trachinus : du grec [trakh-] = rude, rugueux, raboteux, écailleux.
draco : du latin [draco] = dragon.
Numéro d'entrée WoRMS : 127082
Termes scientifiques | Termes en français | Descriptif | |
---|---|---|---|
Embranchement | Chordata | Chordés | Animaux à l’organisation complexe définie par 3 caractères originaux : tube nerveux dorsal, chorde dorsale, et tube digestif ventral. Il existe 3 grands groupes de Chordés : les Tuniciers, les Céphalocordés et les Vertébrés. |
Sous-embranchement | Vertebrata | Vertébrés | Chordés possédant une colonne vertébrale et un crâne qui contient la partie antérieure du système nerveux. |
Super classe | Osteichthyes | Ostéichthyens | Vertébrés à squelette osseux. |
Classe | Actinopterygii | Actinoptérygiens | Ossification du crâne ou du squelette tout entier. Poissons épineux ou à nageoires rayonnées. |
Sous-classe | Neopterygii Teleostei | Néoptérygiens Téléostéens | Poissons à arêtes osseuses, présence d’un opercule, écailles minces et imbriquées. |
Super ordre | Acanthopterygii | Acanthoptérygiens | Rayons épineux aux nageoires, écailles cycloïdes ou cténoïdes, présence d'une vessie gazeuse et pelviennes thoraciques ou jugulaires, sans être systématiquement présents, sont des caractères que l'on ne rencontre que chez les Acanthoptérygiens. |
Ordre | Perciformes | Perciformes | Nageoires pelviennes très rapprochées des nageoires pectorales. |
Sous-ordre | Trachinoidei | Trachinoïdes | Nageoires pelviennes jugulaires. Deux nageoires dorsales, la première à rayons acérés. |
Famille | Trachinidae | Trachinidés | Corps assez comprimé, oblong. Petite tête, museau court, grande bouche oblique, yeux haut placés et rapprochés, une épine venimeuse sur l'opercule. Deux nageoires dorsales séparées, la première courte à 5-7 épines venimeuses, la seconde très longue à 21-32 rayons mous. |
Genre | Trachinus | ||
Espèce | draco |
En planque dans le sable
Trachinus draco possède de gros yeux relativement rapprochés.
Cagnes (06)
16/08/2009
En partie ensablée
Cet individu est en attente d'une proie, commence à s'ensabler.
Paume rousse, Niolon (13), 20 m
11/11/2008
Dérangée
Si le camouflage ne suffit pas, la vive part pour s'enfouir un peu plus loin et échapper au curieux trop insistant.
Calanque de Méjean (13), 20 m
09/04/2011
Œil
Détail de l’œil vert bordé d'un liseré doré.
Paume rousse, Niolon (13), 22 m
11/11/2008
Nageoires dorsales
Les nageoires dorsales sont au nombre de deux : la 1ère, à l’avant, est triangulaire, courte et noire avec 5 à 7 rayons épineux dont la piqûre est extrêmement douloureuse, la 2ème est longue à rayons mous.
Sausset, Côte bleue (13), 15 m
02/05/2011
Détail
Détail des 2 épines de la Grande Vive au dessus des yeux. L'animal ne les a pas encore levées. On distingue aussi une épine sur l'opercule.
Les Canaries, Tenerife, 23 m
28/03/2006
Sorti du sable
Cet individu a du être dérangé par les plongeurs car du sable est encore présent sur l'animal.
Port Vendres (66), 7 m
18/08/2003
Œil et regards
La position des yeux et la forme de la pupille sont des critères fiables d'identification pour les vives de nos côtes européennes.
Chez la grande vive Trachinus draco les yeux sont rapprochés et la pupille ovale mais plus pointue vers l'avant et avec une encoche nette sur son bord supérieur.
Côte d'Azur (06)
2007/2008
Posture de chasse
Cette grande vive est en posture de chasse sur des poissons (athérines) passant au dessus en pleine eau.
Graillon, Antibes (06)
02/11/2008
Chasse dans la lumière du phare
La vitesse ne se voit pas sur les photos mais la vive est impressionnante de rapidité dans son déplacement pour capturer sa proie, ici une athérine.
Cagnes (06), de nuit
31/08/2009
Dans le sable
Grande Vive dans le sable : seuls la bouche et les yeux sont visibles à l'affût. Cette photo a été prise la nuit dans 2 m d'eau.
Cerbère, 2 m
17/08/2005
Camouflée sous le sable
Notez les belles colorations bleues sous l'oeil cerclé de jaune.
Côte Vermeille (66)
N/A
Où suis-je ?
Le plus souvent la grande vive s'enterre totalement sous le sable, ne laissant dépasser que ces yeux. Ainsi il est bien difficile pour un baigneur d'apercevoir la vive qui risque de le piquer violement sous les pieds par petit fond.
Côte Vermeille
N/A
Dessin ancien
Planche issue de l'histoire naturelle des poissons : Allgemeine Naturgeschichte der Fische, Bloch, 1784.
Bloch
Reproduction de documents anciens
1784
Rédacteur principal : Christian RIEHL
Vérificateur : Bernadette PICHON
Vérificateur : Denis ADER
Responsable régional : Denis ADER
Responsable régional : Frédéric ANDRÉ
Baron Cuvier G. et Valenciennes A., 1829. HISTOIRE NATURELLE DES POISSONS, troisième tome, Imprimerie F.G Levrault , 368p.
La page sur Trachinus draco sur le site de référence de DORIS pour les poissons : FishBase
La page de Trachinus draco dans l'Inventaire National du Patrimoine Naturel : INPN