Petite croûte lisse
Couleur jaune, bleue
Blue encrusting sponge (GB), Blauwer Krustenschwamm (D), Blauwe korstspons (NL)
Hymeniacidon gelatinosa Bowerbank, 1866
Suberites tenuiculus Bowerbank, 1866
Terpios gelatinosa (Bowerbank, 1866)
Hymeniacidon caerulea Carter, 1882
Prosuberites microsclerus de Laubenfels, 1936
Terpios coerulea (Carter, 1882
Cette éponge est nommée très fréquemment dans la littérature comme Terpios fugax Duchassaing & Michelotti, 1864. Ceci est considéré aujourd'hui comme une erreur car Terpios fugax n'est, semble-t-il, présente qu'aux Caraïbes.
Une identification sûre de l'espèce demande un examen des spicules* (il y a d'autres éponges encroûtantes jaunes et même bleues).
Manche, Atlantique Nord-Est, Méditerranée
Zones DORIS : ● Europe (côtes françaises), ○ [Méditerranée française], ○ [Atlantique Nord-Est, Manche et mer du Nord françaises]Mer du Nord, mer de la Manche, côtes atlantiques européennes de la Bretagne au Portugal, mer Méditerranée.
Fonds rocheux de l'infralittoral*, parois verticales, sous les blocs rocheux, sur les algues ou les bryozoaires, parfois sur d'autres éponges. Sa présence a été notée jusqu'à 70 m de profondeur.
Cette éponge encroûtante de quelques millimètres d'épaisseur occupe de petites surfaces de quelques cm² sur le substrat. Sa surface est lisse, très occasionnellement hispide* et ses contours irréguliers. Sa consistance est gélatineuse. Les oscules* sont microscopiques, invisibles à l'œil nu. Sa couleur, généralement jaune ou brun brillant, est due à la présence de pigments présents dans les choanocytes* ; cependant il est fréquent de rencontrer cette espèce sous des colorations plus inattendues comme bleu nuit, plus rarement vert ou orangé brillant, dues à la présence d'algues symbiotiques.
Hymedesmia (Hymedesmia) paupertas : oscules bien visibles, vit plus profondément (circalittoral).
Les éponges sont des animaux filtreurs qui se nourrissent de microparticules : bactéries, algues unicellulaires, débris organiques, ne dépassant en général pas 3 micromètres. Le courant d'eau nécessaire est créé par le mouvement de cellules ciliées spécifiques des éponges : les choanocytes*.
Chez les éponges on trouvera 2 modes de multiplication :
- Reproduction sexuée : par œufs et spermatozoïdes*, aboutissant à la naissance d'une larve* ciliée* nageuse qui se fixe rapidement pour donner une nouvelle éponge. Les éponges sont généralement hermaphrodites*, mais l'émission des gamètes* mâles ou femelles est rarement observée.
- Multiplication asexuée : certaines éponges ont la capacité de se multiplier par bourgeonnement* ou bouturage de fragments qui se détachent de l'éponge mère pour se fixer un peu plus loin.
Ses spicules, observables au microscope, sont des tylostyles*, souvent à tête polylobée.
Nom vernaculaire tiré directement de sa forme et de sa couleur.
Terpios : du grec [terp] = térébenthine, résine qui coule du térébinthe, arbre résineux et toujours vert.
gelatinosus : nom latin signifiant gélatineux, se référant à la consistance de l'éponge.
Termes scientifiques | Termes en français | Descriptif | |
---|---|---|---|
Embranchement | Porifera | Spongiaires / Eponges | Organismes exclusivement aquatiques, filtreurs, fixés au substrat, de formes variables, et percés d'orifices inhalants (ostioles ou pores) et exhalants (oscules). |
Classe | Demospongiae | Démosponges | Eponges dont la charpente est constituée de spicules siliceux (différenciés en méga- et microsclères) et de collagène dispersé ou structuré en fibres de spongine. Ovipares ou vivipares, larve typique = parenchymella. |
Ordre | Hadromerida | Hadromérides | Squelette constitué de grands spicules de type tylostyles, concentrés à la périphérie et orientés perpendiculairement à la surface. Pas de spongine. |
Famille | Suberitidae | Subéritidés | Grands spicules (tylostyles) organisés en "palissade" pour la couche externe et en désordre à l'intérieur. |
Genre | Terpios | ||
Espèce | gelatinosus |
Bleu intense
Sa surface est lisse et ses contours irréguliers. Cette couleur bleu nuit est due à la présence d'algues symbiotiques. Noter que les papilles inhalantes rose clair ne font pas partie de cette éponge, mais d'une éponge perforante (Cliona sp.) au-dessus de laquelle Terpios s'est développée !
La Seiche à Huile, Sainte Maxime (83), 20 m
15/09/2006
Parmi les cliones
Eponge encroûtante, bleue intense, couvrant une petite surface de quelques cm².
La Seiche à Huile, Sainte Maxime (83), 20 m
15/09/2006
A marée basse
Sous une roche du médiolittoral inférieur parmi les vers et les ascidies.
Archipel des Ecrehous, côte ouest du Cotentin (50)
26/10/2007
Bleu nuit
On devine ici quelques oscules au centre d'un réseau en étoile de petits canaux exhalants.
Zakamehica, île de Vis, Croatie, 20 m
11/06/2004
Paroi du coralligène
Vit sur les fonds rocheux de l’infralittoral, notamment sur les parois verticales.
Sec Valenti, cap Béar, Banyuls-sur-Mer (66), 15 m
12/09/2008
La belle bleue...
Cette éponge arbore un bleu électique qui ne peut manquer d'attirer l'oeil du photographe...
Cap d'Antibes, 17 m
06/02/2010
En Corse
Cette éponge bleue peut faire, comme ici, quelques centimètres de diamètre.
Pointe de Spanu, Lumio, Corse (2B), 9 m
04/07/2016
Rédacteur principal : Philippe LE GRANCHÉ
Correcteur : Jean VACELET
Responsable régional : Philippe LE GRANCHÉ
La page de Terpios gelatinosa sur le site de référence de Doris pour les spongiaires est ici : World Porifera Database
La page de Terpios gelatinosa dans l'Inventaire National du Patrimoine Naturel : INPN