Feuilles vertes et fines
Feuilles cylindriques
Gaine englobant 2-3 feuilles
Herbe à tortue, herbe spaghetti
Noodle seagrass (GB)
Cymodocea isoetifolia Ascherson
Indo-Pacifique Ouest inter-tropical
Zones DORIS : ● Indo-PacifiqueSyringodium isoetifolium se développe en milieu inter-tropical. Elle se rencontre dans l'océan Indien jusqu'aux côtes africaines (Kenya) et au sud de l'Inde, ainsi qu'à l'ouest de l'océan Pacifique, en Asie (Japon), en Australie et en Nouvelle-Calédonie.
Syringodium isoetifolium colonise les fonds sablo-vaseux de faibles profondeurs, semblerait-il de la zone intertidale jusqu'à 6 m. Elle nécessite des zones bien exposées à la lumière.
Syringodium isoetifolium est une plante à fleur sous-marine.
La partie visible, faite des feuilles, est vert foncé. Les feuilles, longues d'environ 10 cm en général, peuvent atteindre 30 cm de longueur. Elles sont cylindriques, et peuvent faire 1 à 2 mm de diamètre. Leur surface est lisse.
2 à 3 feuilles partent ensemble de la tige, au sein d'une gaine, qui peut atteindre 4 cm de long. Les feuilles possèdent de petites cavités pleines de gaz, ce qui favorise un port érigé. Ceci explique que les vieilles feuilles qui se détachent flottent aisément en surface.
La tige, qui est un rhizome* lisse, peut faire 1,5 mm de diamètre. Chaque départ de gaine sur le rhizome est appelé nœud. Et de chacun de ces nœuds part une touffe de racines qui s'ancre dans le sédiment.
Syringodium isoetifolium est parfois confondue avec les herbes du genre Halodule. Cependant les feuilles de ces dernières sont plates.
Syringodium isoetifolium utilise les sels minéraux prélevés au niveau des racines. La photosynthèse* réalisée au niveau des feuilles vertes est leur source de carbone, et nécessite une bonne exposition au soleil. La couleur verte est due à la présence d'un pigment vert photosynthétique, la chlorophylle.
Les organes mâles et femelles sont sur des pieds différents.
Les fleurs apparaissent de manière groupée, sous forme d'inflorescences.
Les fruits sont comme de petites noix brunes et dures. Lorsque les graines sont mûres, elles sont relâchées puis emportées par les courants d'eau. Elles se déposent alors sur un nouveau substrat et germent.
Syringodium isoetifolium forme rarement des herbiers monospécifiques. Elle est plus fréquement mélangée avec diverses autres phanérogames*.
Syringodium iseotifolium est broutée par divers herbivores, comme les tortues, les dugongs lorsqu'ils ne trouvent pas d'halophile ou d'halodule, les oursins (S. iseotifolium est d'ailleurs le mets favori de l'oursin comestible malgache Tripneutes gratilla).
Les feuilles de Syringodium iseotifolium portent de nombreuses cellules à tanin. Les tanins sont des substances naturelles produites par de nombreuses plantes qui jouent le rôle d'armes défensives chimiques contre les parasites.
Le nom commun de cette phanérogame* est un rappel à la forme de la feuille.
Syringodium : du grec [syringidion] = petit roseau, petite flûte
isoetifolium : du latin [isoetes] = pérenne, qui dure toute l'année, et de [folium] = feuille
Ce nom scientifique est, tout comme le nom commun, un rappel à la forme de la partie visible de la plante : des feuilles pérennes qui ont la forme de flûtes.
Termes scientifiques | Termes en français | Descriptif | |
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Embranchement | Magnoliophyta | Angiospermes | Plantes à fleurs dont les graines fécondées sont renfermées dans un fruit. |
Classe | Liliopsida | Monocotylédones | Un seul cotylédon* dans la graine. Les nervures des feuilles sont parallèles. |
Ordre | Alismatales | Alismatales | |
Famille | Cymodoceaceae | Cymodoceacées | |
Genre | Syringodium | ||
Espèce | isoetifolium |
Population
Cette photographie de nuit montre une portion d'herbier assez monospécifique.
Nouméa, Nouvelle-Calédonie (988), océan Pacifique, 4 m
28/05/2008
Feuilles tubulaires
Cette herbe sous-marine est discrète du fait de ces feuilles enroulées tels des tubes.
Nouvelle-Calédonie, Nouméa, 4 m
14/05/2008
Naissance et extension d'un herbier
On peut suivre ici le parcours relativement rectiligne des rhizomes sous le sable. C’est ainsi que l’herbier, ici naissant, peut s’étendre.
Lagon à La Réunion, 1,5 m
06/04/2011
Exondées sans dommages
Non seulement cette plante a besoin d’une bonne exposition au soleil pour la photosynthèse qui lui procure du carbone, mais elle ne souffre pas d’être régulièrement exondée.
La Réunion, en bord de lagon.
01/04/2011
Echouage
Sur se segment échoué, on voit bien les départs de gaine et les feuilles multiples qui en naissent.
La Réunion, en bord de plage
01/04/2011
Progression du rhizome
Cette extrémité d’un rhizome échoué montre comment l’herbier peut s’étendre. La couleur des jeunes feuilles tout juste sorties de leurs gaines prouve qu’elles venaient d’apparaître à la surface du sable quand elles en ont été arrachées.
Lagon de l'Ermitage, La Réunion, bord du lagon
01/04/2011
Détail du thalle
Ce gros plan permet de voir les nœuds d’où partent les gaines porteuses de feuilles vers le haut, et les racines vers le bas.
La Réunion
01/04/2011
Section cylindrique et gaz
Ce gros plan montre la section cylindrique des feuilles, et le gaz qui s’en échappe dès qu’elles sont coupées.
La Réunion
02/04/2011
Rhizome arraché
Le gaz contenu dans les feuilles tubulaires fait flotter les segments de rhizome détachés.
La Réunion, en surface
01/06/2011
Biotope
Ces herbiers sont des biotopes très riches, et essentiels pour un certain nombre d’organismes, comme Leptoscarus vaigiensis (le perroquet des herbiers), qui ne s’en éloigne jamais beaucoup. C’est sa femelle qui est ici représentée en train de se cacher pour échapper au photographe. On y trouve des bancs de Siganidés (cordonniers ou poissons-lapins), des capitaines, mais aussi des holothuries, des oursins etc. Ils abritent encore les juvéniles de nombreuses espèces, notamment de perroquets et de labres, qui prennent tous une dominante de couleur verte. Le juvénile de Cheilio inermis notamment y est parfaitement adapté, puisque non content de sa couleur verte il prend des poses obliques imitant l’inclination des feuilles de l’herbe
Lagon de l'Ermitage, La Réunion, 1,5 m
20/11/2010
Herbier mono-spécifique dans le Pacifique
Herbie monospécifique en Nouvelle-Calédonie. Un herbier de Syringodium isoetifolium peut paraître tout à fait anodin tant ces feuilles sont fines et mêlées au sédiment.
Nouvelle-Calédonie, Nouméa, 4 m
28/05/2008
Herbier monospécifique dans l'océan Indien
Le lagon de L’Ermitage, sur la côte ouest de l'île de La Réunion, n’abrite que des herbiers monospécifiques.
Lagon de l'Ermitage, La Réunion, 1,5 m
01/04/2011
Rédacteur principal : Virginie LEON
Vérificateur : Cédric MITEL
Responsable historique : Cédric MITEL
Responsable régional : Alain-Pierre SITTLER
Aioi K., Pollard P., 1993, Biomass, leaf growth and loss rate of the seagrass Syringodium isoetifolium on Dravuni Island Fiji, Aquatic Botany, 46(3-4), 283-292.
Garrigue C., Analyse écorégionale : informations relatives aux algues et herbiers, rapport WWF, 37p.
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La page de Syringodium isoetifolium dans l'Inventaire National du Patrimoine Naturel : INPN