Petite holothurie ne dépassant pas les 10 cm de long
Animal de forme allongée et cylindrique qui s’affine vers l’arrière
Dix tentacules buccaux digités en partie antérieure
Corps entièrement mou
Coloration rosée à brune, mouchetée de taches plus claires et parcourue longitudinalement de lignes plus foncées se prolongeant sur les tentacules buccaux
Indo-Pacifique central dont la Nouvelle-Calédonie
Zones DORIS : ● Indo-PacifiqueL'espèce se trouve dans les zones intertropicales, de l'océan Indien à l'océan Pacifique.
On peut rencontrer Synaptula media en Nouvelle-Calédonie d'où elle a été décrite. Elle serait également présente entre autre en Indonésie (Sulawesi), Micronésie, Papouasie-Nouvelle Guinée (Massin 1999). Elle a aussi été citée en Thaïlande (Mucharin 2019).
La distribution complète a besoin d'être précisée mais cela est rendu compliqué par la difficulté d'identification des espèces de ce groupe.
Synaptula media se rencontre entre 0 et 30 m de profondeur.
Elle est souvent associée à d’autres organismes auxquels elle s’accroche, comme des algues, des herbes et principalement des éponges comme Ircinia irregularis. On peut aussi la retrouver sur d’autres échinodermes plus gros, comme des étoiles de mer.
Elle évolue près de substrats* riches en débris organiques, sablo-vaseux ou dans des zones de sable fin.
Cette espèce d’holothurie est facilement observable de jour.
Synaptula media est une petite holothurie dont la taille dépasse rarement 10 cm, voire 5 cm.
Sa coloration est rosée à brune, mouchetée de taches plus claires et elle est parcourue longitudinalement de lignes plus foncées se prolongeant sur les tentacules* buccaux.
Elle possède 10 tentacules buccaux très visibles, qui présentent 15 à 20 paires de digitations latérales. Ces tentacules sont très mobiles et lui permettent de récupérer les particules alimentaires qu’elle ramène à sa bouche située au centre de la couronne de tentacules.
Son corps mou est lisse et collant et s’accroche facilement à tout support grâce à ses nombreux spicules crochus
qui lui permettent de se maintenir quand la mer est agitée.
Synaptula reticulata et Synaptula lamperti sont ressemblantes mais présentent une coloration de fond différente, violette pour la première et blanc à blanc cassé pour la seconde, beaucoup plus claire.
Le genre Synaptula demeure très mal compris, offrant une grande diversité de formes et de couleurs, mais qui ne correspondent pas toujours avec les marqueurs utilisés en taxonomie pour distinguer les espèces, comme les spicules calcaires. Aussi, il est extrêmement difficile d’identifier les espèces de ce genre depuis photos, surtout qu’il n’a pas encore fait l’objet d’analyses génétiques qui pourraient contribuer à une révision plus solide. Ainsi, le patron de coloration exposé ici d’après la description originale pourrait avoir une variabilité plus large ou plus restreinte, et ainsi englober ou faire apparaître d’autres espèces ressemblantes.
Synaptula media se nourrit de débris organiques collectés sur le substrat ou en suspension dans l’eau, qu’elle porte à sa bouche à l'aide de ses tentacules buccaux préhensiles et adhésifs (régime détritivore*). Les Synaptula sembleraient aussi capables de se nourrir partiellement de certains excrétats* des éponges.
Leur rôle écologique est essentiel pour le recyclage des nutriments dans les écosystèmes marins, raison pour laquelle on appelle parfois les holothuries les “aspirateurs des récifs”.
Chez cette espèce d’holothurie, les sexes sont séparés (espèce gonochorique*). Grâce à un signal chimique, les gamètes* respectifs sont libérés en même temps dans la colonne d’eau.
La fécondation est donc externe et conduit à la fabrication d’une larve* planctonique* en forme de tonneau qui naviguera quelques semaines en pleine eau avant de se métamorphoser* en individus juvéniles sur le substrat marin.
Ces petites holothuries peuvent être parasitées par de petits gastéropodes de la famille des Eulimidés.
Mais ce sont surtout elles qui vivent le plus souvent associées à d’autres espèces. Le principal hôte semble être l’éponge Ircinia irregularis, mais elle est aussi observée sur les grosses étoiles de mer Protoreaster nodosus.
Elles n’ont pas de système respiratoire complexe et respirent directement via le tégument*.
Elles se déplacent par contraction du corps et ne possèdent pas de podia* (pieds ambulacraires de certains échinodermes).
Certaines holothuries, y compris les Synaptidae, famille à laquelle appartient Synaptula media, peuvent se régénérer après avoir été partiellement blessées, voire coupée en deux, et peuvent faire repousser leurs parties manquantes.
Au niveau des spicules*, cette espèce est caractérisée par des plaques anchorales* percées de cinq grandes ouvertures, avec, à leur base, cinq à sept trous plus petits, surmontés d'une partie dentelée. Ces plaques soutiennent des ossicules* en forme d'ancre qui structurent le corps.
Cette holothurie a été décrite assez récemment (1984) à partir de spécimens découverts en Nouvelle-Calédonie où on l'observe couramment.
Pour les spécialistes, le genre Synaptula est l'un des genres les plus difficiles à appréhender parmi les Synaptidés, des plus mal connus et compliqués à différencier. Il l'est a fortiori pour des amateurs, notamment en raison de grandes disparités de colorimétrie et de polymorphie interspécifique (entre les espèces) et même intraspécifique (au sein d'une même espèce). Il conviendra donc de se méfier pour les identifications sur photos à l'heure actuelle.
Claude Massin (1999) indique que les individus, nouvellement observés en Indonésie, sont plus grands (115 mm versus 10-40 mm) que le type* néo-calédonien mais tout le reste (plaques anchorales*, ancres et autres éléments) correspondent au type.
Synapte rayée : rappelant son appartenance à la famille des Synaptidae, le nom "synapte" désigne communément des espèces d'holothuries vermiformes, sans podia*, se déplaçant par contraction du corps.
Le qualificatif "rayée" se rapporte aux bandes sombres et claires, ou motifs, qui traversent le corps de l’animal et créent un effet de rayures sur sa peau.
Synaptula : le nom de genre provient du grec ancien et est formé de deux éléments : le préfixe [syn-], signifiant "ensemble", "identique" ou "avec" ; ce préfixe est souvent utilisé pour indiquer une relation ou une connexion. Et [-apte], signifiant "attaché", "lié" ou "qui peut être joint" avec le suffixe diminutif [-aptula] pointant une petite Synapte.
On peut avancer le mot latin [aptos], se rapportant à la capacité d'être attaché ou lié de manière spécifique.
On trouve également le grec [sunaptos], signifiant "reliée". Cela aurait trait à la palmure qui relie les pinnules des tentacules buccaux.
Le genre Synaptula a été décrit en 1849 par Anders Sandøe Ørsted (1816-1872), botaniste, mycologue, zoologiste et biologiste marin danois.
média : le mot vient du latin [medius], qui signifie "au milieu", "au centre" ou "qui est entre deux".
Comme pour beaucoup de noms scientifiques, ce nom, Synaptula media, a probablement été choisi par les auteurs de la description originale (Gustave Charbonnier et Jean-Pierre Féral, en 1984) pour distinguer cette espèce des espèces proches (taille ?) mais les descripteurs n'ont hélas pas expliqué leur choix dans leur publication initiale.
L'holotype* provient du lagon sud-ouest de la Nouvelle-Calédonie, dans l'océan Pacifique.
Numéro d'entrée WoRMS : 242073
Termes scientifiques | Termes en français | Descriptif | |
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Embranchement | Echinodermata | Echinodermes | Symétrie radiale d'ordre cinq (chez les adultes). Squelette de plaques calcaires bien développé sous le derme. Présence d'un système aquifère auquel appartiennent les podia souvent visibles extérieurement. |
Sous-embranchement | Echinozoa | Echinozoaires | Echinodermes non étoilés de forme globuleuse ou allongée. Ce groupe renferme les oursins et les concombres de mer. |
Classe | Holothuroidea | Holothuroïdes | Echinodermes vermiformes, ouverture buccale à l’extrémité antérieure du corps et entourée d’une couronne de tentacules rétractiles, anus postérieur, une seule gonade : holothuries, concombres de mer. Endosquelette réduit à de microscopiques ossicules ou plaques, inclus dans la paroi du corps. |
Ordre | Apodida | Apodides | |
Famille | Synaptidae | Synaptidés | Holothuries lisses et vermiformes, souvent dépourvues de piquants. |
Genre | Synaptula | ||
Espèce | media |
Petite synapte vermiforme
Synaptula media est une petite holothurie. Cet individu mesure 6 cm (l'espèce ne dépasse pas 10 cm).
Elle est d'une coloration rosée à brune, mouchetée de taches plus claires et parcourue longitudinalement de lignes plus foncées se prolongeant sur les tentacules buccaux.
Photo prise par 3 m de profondeur. L'animal était ballotté par la houle sur un fond sableux.
Baie des Citrons, Nouméa, Nouvelle-Calédonie (988), océan Pacifique, 3 m
27/07/2017
Dix tentacules
La partie antérieure possède une couronne de 10 tentacules digités, qui ramènent la nourriture à la bouche de l'animal, située au centre de la couronne.
Platier Ricaudy, Nouméa, Nouvelle-Calédonie (988), océan Pacifique, en PMT
14/06/2022
Digitations latérales
Les tentacules buccaux, dont une partie est très visible ici, présentent 15 à 20 paires de digitations latérales permettant une excellente saisie des particules alimentaires.
Platier Ricaudy, Nouméa, Nouvelle-Calédonie (988), océan Pacifique, estran
04/01/2025
Spicules sur l'avant du corps
Platier Ricaudy, Nouméa, Nouvelle-Calédonie (988), océan Pacifique, 0,15 m
04/01/2025
Partie postérieure
La partie postérieure de l'espèce est fine et pointue.
Platier Ricaudy, Nouméa, Nouvelle-Calédonie (988), océan Pacifique, 0,15 m
04/01/2025
Rassemblement !!
Agrégation assez caractéristique de cet échinoderme sur l'éponge Ircinia irregularis.
Le style de vie de Synaptula media est généralement une vie groupée. Ce n'est pas une espèce très mobile ni voyageuse...
Îlot Uéré, Nouméa, Nouvelle-Calédonie (988), océan Pacifique
20/02/2022
Fonds de prédilection
L'espèce vit principalement sur des fonds sableux ou sablo-vaseux, principalement dans les herbiers et sur les éponges présentes sur ces même fonds.
Platier Ricaudy, Nouméa, Nouvelle-Calédonie (988), océan Pacifique, 0,20 m
04/01/2025
Distribution : en Nouvelle-Calédonie
La Nouvelle-Calédonie est la localité-type de l'espèce, d'où elle a été décrite pour la première fois en 1984. Mais une distribution plus large de cette espèce dans l'Indo-Pacifique méritera d'être précisée.
Platier Ricaudy, Nouméa, Nouvelle-Calédonie (988), océan Pacifique, 0,15 m
04/01/2025
Rédacteur principal : Carole BERNARD
Correcteur : Frédéric DUCARME
Responsable régional : Alain-Pierre SITTLER
Cherbonnier G., Feral J-P., 1984, Les holothuries de Nouvelle-Calédonie, Deuxième contribution. Deuxième partie: Stichopodidae, Cucumariidae, Phyllophoridae et Synaptidae, Bulletin Muséum National Histoire Naturelle, Paris. 4 série, 6A, 4, 827-851.
Massin C., 1999, Reef-dwelling Holothuroidea (Echinodermata) of the Spermonde Archipelago (South-West Sulawesi, Indonesia), Zool. Verh. Leiden, 329, 30, 1-144, figs 1-114.
Mucharin A., Putchakarn S., Cedhagen T., 2019, Masse occurrence of Synaptula spp. (Holothuroidea: Apodida) on Sponges, Phuket mar. biol. Cent. Res. Bull., 76, 91–99.
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La page de Synaptula media dans l'Inventaire National du Patrimoine Naturel : INPN