Synapte rayée

Synaptula media | Cherbonnier & Féral, 1984

N° 4511

Indo-Pacifique central dont la Nouvelle-Calédonie

Clé d'identification

Petite holothurie ne dépassant pas les 10 cm de long
Animal de forme allongée et cylindrique qui s’affine vers l’arrière
Dix tentacules buccaux digités en partie antérieure
Corps entièrement mou
Coloration rosée à brune, mouchetée de taches plus claires et parcourue longitudinalement de lignes plus foncées se prolongeant sur les tentacules buccaux

Noms

Distribution géographique

Indo-Pacifique central dont la Nouvelle-Calédonie

Zones DORIS : ● Indo-Pacifique

L'espèce se trouve dans les zones intertropicales, de l'océan Indien à l'océan Pacifique.
On peut rencontrer Synaptula media en Nouvelle-Calédonie d'où elle a été décrite. Elle serait également présente entre autre en Indonésie (Sulawesi), Micronésie, Papouasie-Nouvelle Guinée (Massin 1999). Elle a aussi été citée en Thaïlande (Mucharin 2019).
La distribution complète a besoin d'être précisée mais cela est rendu compliqué par la difficulté d'identification des espèces de ce groupe.

Biotope

Synaptula media se rencontre entre 0 et 30 m de profondeur.
Elle est souvent associée à d’autres organismes auxquels elle s’accroche, comme des algues, des herbes et principalement des éponges comme Ircinia irregularis. On peut aussi la retrouver sur d’autres échinodermes plus gros, comme des étoiles de mer.
Elle évolue près de substrats* riches en débris organiques, sablo-vaseux ou dans des zones de sable fin.
Cette espèce d’holothurie est facilement observable de jour.

Description

Synaptula media est une petite holothurie dont la taille dépasse rarement 10 cm, voire 5 cm.
Sa coloration est rosée à brune, mouchetée de taches plus claires et elle est parcourue longitudinalement de lignes plus foncées se prolongeant sur les tentacules* buccaux.
Elle possède 10 tentacules buccaux très visibles, qui présentent 15 à 20 paires de digitations latérales. Ces tentacules sont très mobiles et lui permettent de récupérer les particules alimentaires qu’elle ramène à sa bouche située au centre de la couronne de tentacules.
Son corps mou est lisse et collant et s’accroche facilement à tout support grâce à ses nombreux spicules crochus qui lui permettent de se maintenir quand la mer est agitée.

Espèces ressemblantes

Synaptula reticulata et Synaptula lamperti sont ressemblantes mais présentent une coloration de fond différente, violette pour la première et blanc à blanc cassé pour la seconde, beaucoup plus claire.

Le genre Synaptula demeure très mal compris, offrant une grande diversité de formes et de couleurs, mais qui ne correspondent pas toujours avec les marqueurs utilisés en taxonomie pour distinguer les espèces, comme les spicules calcaires. Aussi, il est extrêmement difficile d’identifier les espèces de ce genre depuis photos, surtout qu’il n’a pas encore fait l’objet d’analyses génétiques qui pourraient contribuer à une révision plus solide. Ainsi, le patron de coloration exposé ici d’après la description originale pourrait avoir une variabilité plus large ou plus restreinte, et ainsi englober ou faire apparaître d’autres espèces ressemblantes.

Alimentation

Synaptula media se nourrit de débris organiques collectés sur le substrat ou en suspension dans l’eau, qu’elle porte à sa bouche à l'aide de ses tentacules buccaux préhensiles et adhésifs (régime détritivore*). Les Synaptula sembleraient aussi capables de se nourrir partiellement de certains excrétats* des éponges.

Leur rôle écologique est essentiel pour le recyclage des nutriments dans les écosystèmes marins, raison pour laquelle on appelle parfois les holothuries les “aspirateurs des récifs”.

Reproduction - Multiplication

Chez cette espèce d’holothurie, les sexes sont séparés (espèce gonochorique*). Grâce à un signal chimique, les gamètes* respectifs sont libérés en même temps dans la colonne d’eau.
La fécondation est donc externe et conduit à la fabrication d’une larve* planctonique* en forme de tonneau qui naviguera quelques semaines en pleine eau avant de se métamorphoser* en individus juvéniles sur le substrat marin.

Vie associée

Ces petites holothuries peuvent être parasitées par de petits gastéropodes de la famille des Eulimidés.

Mais ce sont surtout elles qui vivent le plus souvent associées à d’autres espèces. Le principal hôte semble être l’éponge Ircinia irregularis, mais elle est aussi observée sur les grosses étoiles de mer Protoreaster nodosus.

Divers biologie

Elles n’ont pas de système respiratoire complexe et respirent directement via le tégument*.

Elles se déplacent par contraction du corps et ne possèdent pas de podia* (pieds ambulacraires de certains échinodermes).

Certaines holothuries, y compris les Synaptidae, famille à laquelle appartient Synaptula media, peuvent se régénérer après avoir été partiellement blessées, voire coupée en deux, et peuvent faire repousser leurs parties manquantes.

Au niveau des spicules*, cette espèce est caractérisée par des plaques anchorales* percées de cinq grandes ouvertures, avec, à leur base, cinq à sept trous plus petits, surmontés d'une partie dentelée. Ces plaques soutiennent des ossicules* en forme d'ancre qui structurent le corps.

Informations complémentaires

Cette holothurie a été décrite assez récemment (1984) à partir de spécimens découverts en Nouvelle-Calédonie où on l'observe couramment.

Pour les spécialistes, le genre Synaptula est l'un des genres les plus difficiles à appréhender parmi les Synaptidés, des plus mal connus et compliqués à différencier. Il l'est a fortiori pour des amateurs, notamment en raison de grandes disparités de colorimétrie et de polymorphie interspécifique (entre les espèces) et même intraspécifique (au sein d'une même espèce). Il conviendra donc de se méfier pour les identifications sur photos à l'heure actuelle.

Claude Massin (1999) indique que les individus, nouvellement observés en Indonésie, sont plus grands (115 mm versus 10-40 mm) que le type* néo-calédonien mais tout le reste (plaques anchorales*, ancres et autres éléments) correspondent au type.

Origine des noms

Origine du nom français

Synapte rayée : rappelant son appartenance à la famille des Synaptidae, le nom "synapte" désigne communément des espèces d'holothuries vermiformes, sans podia*, se déplaçant par contraction du corps.
Le qualificatif "rayée" se rapporte aux bandes sombres et claires, ou motifs, qui traversent le corps de l’animal et créent un effet de rayures sur sa peau.

Origine du nom scientifique

Synaptula : le nom de genre provient du grec ancien et est formé de deux éléments : le préfixe [syn-], signifiant "ensemble", "identique" ou "avec" ; ce préfixe est souvent utilisé pour indiquer une relation ou une connexion. Et [-apte], signifiant "attaché", "lié" ou "qui peut être joint" avec le suffixe diminutif [-aptula] pointant une petite Synapte.
On peut avancer le mot latin [aptos], se rapportant à la capacité d'être attaché ou lié de manière spécifique.
On trouve également le grec [sunaptos], signifiant "reliée". Cela aurait trait à la palmure qui relie les pinnules des tentacules buccaux.
Le genre Synaptula a été décrit en 1849 par Anders Sandøe Ørsted (1816-1872), botaniste, mycologue, zoologiste et biologiste marin danois.

média : le mot vient du latin [medius], qui signifie "au milieu", "au centre" ou "qui est entre deux".
Comme pour beaucoup de noms scientifiques, ce nom, Synaptula media, a probablement été choisi par les auteurs de la description originale (Gustave Charbonnier et Jean-Pierre Féral, en 1984) pour distinguer cette espèce des espèces proches (taille ?) mais les descripteurs n'ont hélas pas expliqué leur choix dans leur publication initiale.
L'holotype* provient du lagon sud-ouest de la Nouvelle-Calédonie, dans l'océan Pacifique.

Classification

Numéro d'entrée WoRMS : 242073

Termes scientifiques Termes en français Descriptif
Embranchement Echinodermata Echinodermes Symétrie radiale d'ordre cinq (chez les adultes). Squelette de plaques calcaires bien développé sous le derme. Présence d'un système aquifère auquel appartiennent les podia souvent visibles extérieurement.
Sous-embranchement Echinozoa Echinozoaires Echinodermes non étoilés de forme globuleuse ou allongée. Ce groupe renferme les oursins et les concombres de mer.
Classe Holothuroidea Holothuroïdes Echinodermes vermiformes, ouverture buccale à l’extrémité antérieure du corps et entourée d’une couronne de tentacules rétractiles, anus postérieur, une seule gonade : holothuries, concombres de mer.
Endosquelette réduit à de microscopiques ossicules ou plaques, inclus dans la paroi du corps.
Ordre Apodida Apodides
Famille Synaptidae Synaptidés Holothuries lisses et vermiformes, souvent dépourvues de piquants.
Genre Synaptula
Espèce media

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