Tunique avec de nombreux replis marqués
Souvent recouverte d'organismes
Siphons clairs à 4 lignes doubles violacées
Siphon exhalant proche du siphon inhalant
Siphons formés de 4 lobes
Le nom d'ascidie plissée est aussi utilisé pour désigner l'ascidie japonaise, Styela clava.
"Vioulé dei blau" (vieux marseillais)
Pleated sea squirt (GB), Striped tunicate (USA)
Ascidia plicata Lesueur, 1823
Tethyum plicata (Lesueur, 1823)
Cosmopolite (zones tempérées des deux hémisphères)
Zones DORIS : ● Indo-Pacifique, ● Caraïbes, ● Atlantique Nord-Ouest, ● Europe (côtes françaises), ○ [Méditerranée française]L'origine supposée de cette espèce est la zone du Pacifique Nord-Ouest : Japon et Corée. Mais une hypothèse, à vérifier, semble indiquer une origine plus vaste : Pacifique Nord-Ouest et Nord-Est.
Elle est répertoriée aujourd'hui dans les eaux tempérées chaudes du globe (dispersion avérée via les coques de bateaux), où elle est parfois considérée comme une espèce invasive (côtes est de l'Amérique du Nord, par exemple).
Elle est présente depuis longtemps en Méditerranée (dans le port de Marseille et l'étang de Thau par exemple), bien que ce ne soit pas une espèce commune.
Elle est aussi présente dans toutes les Caraïbes et le golfe du Mexique, sur toutes les côtes du Brésil, au sud de l'Australie et en Nouvelle-Zélande, et plus sporadiquement au sud de la Californie (Pacifique), au Sénégal, en Afrique du Sud (côte est), au nord de la mer Rouge ...
Cette ascidie, bien que solitaire, vit fixée, très souvent en groupe à faible profondeur (depuis la surface jusqu'à 10 m). On la trouve presque exclusivement dans les sites portuaires et les lagunes.
Elle est capable de supporter de grandes variations de température et de salinité.
Elle peut partager un même site avec d'autres ascidies du genre Ciona, Phallusia et Pyura, souvent parmi les algues rouges.
L'ascidie plissée mesure de 6 à 8 cm de haut. Sa tunique* ovoïde allongée forme de nombreux replis marqués, souvent recouverts d'autres organismes, tels que algues, vers à tube calcaire ou mollusques. Elle est de couleur beige à brun clair, rigide et cartilagineuse mais peu épaisse. On distingue parfois par transparence un gros tube digestif.
Les siphons* inhalant et exhalant sont blanc jaunâtre, marqués de quatre doubles lignes longitudinales foncées, violacées. Le siphon exhalant, sub-terminal, est proche du précédent. Chacun d'eux est formé de quatre lobes.
A l'occasion de la dissection d'un animal, on remarquera que le manteau est jaune orangé.
Styela canopus (ex. Styela partita) que l'on rencontre plus profondément, souvent sur des zones d'éboulis, est une espèce très semblable.
Styela clava, l'ascidie japonaise, est une espèce invasive reconnaissable à sa forme pédonculée* et à ses siphons rayés de pourpre.
Phallusia mamillata, l'ascidie blanche partage les mêmes biotopes. Sa tunique bosselée et sa coloration parfois assez semblabe à celle de Styela plicata peuvent être sources de confusion.
Cette ascidie est un consommateur microphage*, suspensivore*.
Comme les autres tuniciers, c'est un animal filtreur*. L’eau chargée d'éléments nutritifs pénètre le siphon* buccal. Ce dernier est muni d’une couronne de tentacules* sensoriels qui sont capables, par contraction, d'empêcher l’entrée de particules de trop grande taille. L'eau aspirée par l'animal débouche à l’intérieur d’un sac branchial*, puis est acheminée au niveau de fentes que l'on appelle trémas. Elle passe ensuite dans la cavité péribranchiale, puis est expulsée par le siphon cloacal*.
La reproduction est sexuée et a lieu après l'hiver. L'ascidie plissée est hermaphrodite* et ovipare*. Les œufs sont libérés et fécondés en pleine eau.
La tunique de l'ascidie plissée sert de support à de nombreuses espèces fixées : étoiles de mer, chitons, moules, éponges, vers polychètes, diatomées, pontes diverses,...
Cymatium cutaceum (Syn: Linatella caudata) est un gros mollusque prosobranche, prédateur de cette ascidie.
Les organes génitaux orangés sont disposés régulièrement en boudins sinueux chez les représentants du genre Styela.
L'ascidie plissée est consommée au Japon et en Corée.
Ascidie : du grec [ascid] = petite outre,
plissée : du fait des replis que forme sa tunique.
Styela : du grec [styl-] = objet en forme de tige pointue, ou en forme de colonne ici,
plicata : du latin [plicatus] = plié, plissée.
Numéro d'entrée WoRMS : 103936
Termes scientifiques | Termes en français | Descriptif | |
---|---|---|---|
Embranchement | Chordata | Chordés | Animaux à l’organisation complexe définie par 3 caractères originaux : tube nerveux dorsal, chorde dorsale, et tube digestif ventral. Il existe 3 grands groupes de Chordés : les Tuniciers, les Céphalocordés et les Vertébrés. |
Sous-embranchement | Urochordata / Tunicata | Urochordés / Tuniciers | Chordés marins fixés (ascidies) ou pélagiques (thaliacés), solitaires ou coloniaux. Epaisse tunique cellulosique. Deux siphons, pharynx bien développé, la chorde larvaire régresse chez l'adulte (sauf chez les Appendiculaires). |
Classe | Ascidiacea | Ascidies / Ascidiacés | Tuniciers fixés. Solitaires ou coloniaux (seuls capables de bourgeonnement). Chorde uniquement au stade larvaire. Siphon inhalant au sommet, proche du siphon exhalant latéral. Souvent en eau peu profonde. |
Ordre | Stolidobranchia | Stolidobranches | Ascidies pleurogones sans division du corps en thorax et abdomen. |
Famille | Styelidae | Styélidés | Stolidobranches avec un maximum de 4 fentes allongées de chaque côté du sac branchial. Pour les styélidés composés, zoïdes* en une seule partie. |
Genre | Styela | ||
Espèce | plicata |
Dans la laitue
La tunique de l'ascidie plissée est ovoïde et forme des replis marqués. Elle est de couleur blanche à brun clair, rigide et cartilagineuse.
Étang de Thau (34), 4 m
23/06/2007
Environnement riche
Ici, dressée au milieu de moules de Méditerranée (Mytilus galloprovincialis) et de ciones (Ciona robusta), cette ascidie aux reflets satinés est en pleine action de filtration.
Étang de Thau, le Ponton (34), 6 m
07/10/2006
Sur fond de sable
La taille de ces ascidies est de 4 à 5 cm. Elles peuvent s'installer sur des fonds sableux dans une zone exposée au courant mais restent fixées à des cailloux ou des débris coquilliers.
Bassin d'Arcachon (33), 8 m
15/10/2008
Détail des siphons
Les siphons sont blanc jaunâtre, plus ou moins ponctués de blanc ou de bleu ciel, et marqués de quatre doubles lignes longitudinales foncées, violacées. Chacun d'eux est formé de 4 lobes.
Le siphon inhalant largement ouvert est à droite, l'exhalant à gauche.
Étang de Thau, le Ponton (34), 6 m
24/05/2008
Rassemblement
Cette ascidie, bien que solitaire, vit fixée très souvent en groupe à faible profondeur.
Étang de Thau, le Ponton (34), 4 m
07/10/2006
Voisin voisine
A côté d'une ascidie blanche, Phallusia mamillata. A l'étang de Thau, ces deux espèces vivent souvent au même endroit.
Étang de Thau (34)
22/09/2007
De profil
Les siphons inhalant et exhalant sont très rapprochés. Ces ascidies sont le support de tubes calcaires de vers polychètes.
Étang de Thau, le Ponton (34), 6 m
07/10/2006
Circulation de l'eau filtrée et expulsion des fèces*
C'est un animal filtreur : l’eau chargée d'éléments nutritifs pénètre par le siphon buccal (à gauche ici). Une couronne de tentacules sensoriels empêche alors l’entrée de particules de trop grande taille. L'eau aspirée débouche à l’intérieur d’un sac branchial, passe ensuite dans la cavité péribranchiale, puis est expulsée par le siphon cloacal par où les fèces, visibles ici à droite sous la forme d'un bâtonnet marron, sont également rejetés.
Étang de Thau, Bouzigue (34), 2 m
08/10/2005
Lobes et plis
Les 4 lobes des siphons se prolongent sur la tunique par des sillons marqués. Noter encore des ciones à droite de la photo.
Étang de Thau, le Ponton (34), 5 m
07/10/2006
Étang en Corse
En Méditerranée, on trouve cette espèce presque exclusivement dans les sites portuaires et les lagunes littorales. Ici, elles sont accrochées, avec des ciones robustes, à un filin, dans un étang corse.
Étang d'Urbino, Corse, 1 m
26/08/2007
Recouvertes d'algues
Cette population, installée sur un pieu en bois, est particulièrement dense. Elle sert de support au développement d'algues rouges.
Étang de Thau, le Ponton (34), 2 m
07/10/2006
Juste sous la surface dans le port de Mèze
On peut voir une crevette et de nombreux autres organismes.
Étang de Thau, port de Mèze (34), 0,2 m
28/10/2006
Siphons contractés
Photo prise hors de l'eau sur un filin : les siphons sont contractés et cela met en évidence la présence des quatre lobes sur chacun des siphons de Styela plicata.
Étang de Thau, port de Mèze (34), 0,2 m
28/10/2006
Rédacteur principal : Sylvie DIDIERLAURENT
Vérificateur : Frédéric ANDRÉ
Responsable régional : Sylvie DIDIERLAURENT
de Barros R.C., da Rocha R.M., Pie M.C., 2009, Human-mediated global dispersion of Styela plicata (Tunicata, Ascidiacea), Aquatic Invasions, 4(1), 45-57.
La page sur Styela plicata sur le site Global Invasives Species Database.
La page de Styela plicata dans l’Inventaire National du Patrimoine Naturel : INPN.