Coquille conique plus large que haute
Base de la coquille en damier coloré
Pas d'ombilic (ou ombilic refermé) chez l'adulte
Couleur de base gris clair, motifs en bandes pourpres
Ouverture fermée par un opercule corné de couleur brune
Intérieur nacré
Pennant's topshell (GB)
Trochus obliquatus Gmelin, 1791
Trochus lineatus Blainville, 1826
Gibbula agathensis Récluz, 1843
Gibbula pennanti (Philippi, 1846)
Trochus pennanti Philippi, 1846
Trochus semiglobosus Aradas, 1847
Atlantique Nord-Est, Manche Ouest
Zones DORIS : ● Europe (côtes françaises), ○ [Atlantique Nord-Est, Manche et mer du Nord françaises]La distribution de cette espèce s'étend depuis la Norvège jusqu'aux côtes portugaises. Elle est aussi présente à l'ouest de la Manche, depuis la pointe bretonne jusqu'au nord du Cotentin.
Steromphala pennanti vit sur le médiolittoral* moyen et inférieur rocheux en mode abrité. On la trouve facilement dans les cuvettes ou les flaques de l'estran où elle peut être localement très abondante. Elle affectionne particulièrement le couvert humide des algues comme Fucus vesiculosus et Ascophyllum nodosum ainsi que la face inférieure des blocs.
Steromphala pennanti est commune sur notre littoral. D'aspect robuste, son profil en forme de cône turbiné présente sur les côtés des ondulations correspondant aux tours de la spire y compris le dernier tour qui est très gros. Le diamètre courant oscille entre 10 et 16 mm (quelques spécimens peuvent atteindre 18 mm) et est généralement plus large que haut. Toutefois chez quelques vieux individus la hauteur peut dépasser la largeur. La coquille des jeunes individus est aplatie et présente un ombilic* qui disparaît ou se referme avec l'âge. L'apex est souvent érodé et l'ouverture est presque perpendiculaire à la surface de la base.
La couleur de base est crème, blanchâtre à grisâtre. S'y superposent des bandes colorées bifurquées ou en zigzag pourpres à rouges. La base ressemble à un damier (mais pas toujours) et est composée par les couleurs de la base et des bandes. L'intérieur est très clair et nacré.
Quand l'animal est sorti, il montre deux grands tentacules sur la tête et trois paires de tentacules* sensoriels déployés de part et d'autres du pied*. Sur le côté extérieur de chaque tentacule principal, on observe un œil très simple mais bien différencié. L'aspect général du corps est ocre et marbré y compris l'ensemble des tentacules. Le pied est gris uni très clair, presque blanc. L'ouverture de la coquille est colmatée par un opercule* corné de couleur brune.
Steromphala pennanti peut être confondue avec les autres gibbules. Citons :
Steromphala umbilicalis (da Costa, 1778), la gibbule ombiliquée, très proche d'aspect mais présentant un ombilic* très ouvert au centre de la columelle*. A dimensions extérieures égales, l'opercule de Gibbula pennanti est plus petit. Il est translucide et montre des anneaux de croissance. De profil, on peut voir que G. pennanti est un petit peu plus bombée. Son biotope est légèrement décalé vers l'infralittoral ; dans certains ouvrages anciens, Gibbula pennanti est décrite comme une variété de Gibbula umbilicalis,
Steromphala cineraria (Linnaeus, 1758), la gibbule cendrée, plus petite et aux bandes colorées plus nombreuses et plus fines,
Gibbula magus (Linnaeus, 1758), la gibbule mage, dont les dimensions sont largement supérieures, et qui possède aussi un large ombilic.
Steromphala pennanti est herbivore. Grâce à sa langue râpeuse (la radula*), elle racle inlassablement la pellicule vivante microscopique (couvert algal) qui se développe sur tous les fucus, les algues rouges et les pierres. Ces gastéropodes peuvent proliférer en l'absence d'un couvert végétal abondant car leurs talents de brouteurs s'exercent également aux dépends d'une "flore" très discrète composée de cyanophycées, de diatomées ou de bactéries.
Steromphala pennanti est, comme toutes les gibbules, une espèce gonochorique*, c'est-à-dire à sexes séparés. L'émission des gamètes* et la fécondation se font dans l'eau, puis les œufs donnent des larves* planctoniques*, les véligères*. Après une brève période, elles se posent sur le fond et se métamorphosent* en petites gibbules. La durée de vie des gibbules varie selon le lieu entre 5 et 8 ans.
Pas d'association particulière connue mais les coquilles anciennes peuvent supporter parfois quelques spirorbes ou balanes. En épaves, certaines coquilles sont utilisées et squattées par des bernard l'ermite.
Chez les jeunes, l'ombilic* peut être présent mais disparaît en grandissant. Toutefois, il arrive que, sur certains spécimens, celui-ci ne disparaisse pas mais tende à se refermer sur lui-même. Cela ajoute de l'incertitude à l'identification.
A l'ouverture de l'opercule, les tentacules sensoriels sortent en premier pour probablement "sentir" l'environnement. Puis apparaissent successivement le mufle, la tête et l'avant du pied. Ce dernier montre nettement qu'il est plié en deux en son milieu. L'opercule corné, fixé sur le dessus de l'arrière du pied, ferme hermétiquement la coquille lorsque l'animal se rétracte. Lors de manipulations, on peut observer que le mollusque s'enfonce davantage dans sa coquille.
Cette espèce est très sensible à la pollution par les hydrocarbures.
Elle rappelle par sa forme les toupies à fouet, jouets d'enfants du XIXème siècle. En s'usant, le sommet de la coquille devient nacré et ressemble à la pointe métallique sur laquelle pivotaient les toupies.
Gibbule de Pennant est la traduction exacte du nom scientifique Steromphala pennanti.
Steromphala : du grec [ster] = solide, dur et du grec [omphalos] = nombril, ombilic. Gray en 1847 n'a pas donné d'explication.
Gibbula : du latin [gibba] = bosse et suffixe [-ula], diminutif,
pennanti : c'est le naturaliste Antoine Risso qui nomma cette espèce pennanti en hommage au naturaliste et zoologiste britannique (gallois) Thomas Pennant (1726-1798).
Numéro d'entrée WoRMS : 1039846
Termes scientifiques | Termes en français | Descriptif | |
---|---|---|---|
Embranchement | Mollusca | Mollusques | Organismes non segmentés à symétrie bilatérale possédant un pied musculeux, une radula, un manteau sécrétant des formations calcaires (spicules, plaques, coquille) et délimitant une cavité ouverte sur l’extérieur contenant les branchies. |
Classe | Gastropoda | Gastéropodes | Mollusques à tête bien distincte, le plus souvent pourvus d’une coquille dorsale d’une seule pièce, torsadée. La tête porte une ou deux paires de tentacules dorsaux et deux yeux situés à la base, ou à l’extrémité des tentacules. |
Sous-classe | Vetigastropoda | Vétigastropodes | Coquille de forme très variable, la plupart des espèces possèdent un opercule. La tête possède une seule paire de tentacules céphaliques et le mufle porte la bouche. Des tentacules épipodiaux* (à rôle sensoriel) sont présents sur les côtés du corps. |
Ordre | Trochida | Trochida | |
Famille | Trochidae | Trochidés | Coquille de 3 à 130 mm, très variable, colorée ou avec des bandes sombres, quelques tours seulement. intérieur de la coquille nacré. Opercule corné, circulaire multispiré. 3 ou plus paires de tentacules épipodiaux le long du pied. d'après Wikipédia. |
Sous-famille | Cantharidinae | Cantharidinés | |
Genre | Steromphala | ||
Espèce | pennanti |
Dessus dessous...
Steromphala pennanti présente un profil en forme de cône turbiné, plus large que haut, et dont le diamètre oscille entre 10 et 16 mm. La base ressemble à un damier.
Landrellec (22), estran
29/03/2010
Identification
L'adulte de la gibbule de Pennant est aisément identifiable à son absence d'ombilic*. Observez l'opercule corné de couleur brune qui colmate l'entrée de la coquille lorsque le mollusque est inquiété.
Cancale (35), estran
01/2011
Tête, pied et tentacules
Quand l'animal est sorti, il montre deux grands tentacules sur la tête et trois paires de tentacules sensoriels déployés de part et d'autres du pied. Sur le côté extérieur de chaque tentacule principal, on observe un œil très simple mais bien différencié.
Cancale (35), estran
01/2011
Ne pas confondre...
'absence d'ombilic* au centre de la columelle* permet facilement de discerner les adultes de Steromphala pennanti (à gauche) de ceux de Steromphala umbilicalis (à droite).
Tatihou (50), estran
14/09/2008
En groupe
Photo de groupe... Le damier à la base de la coquille est très fréquent chez cette espèce, mais les teintes varient du crème au blanc-gris.
Cancale (35), estran
01/2011
Coquilles
Différentes coquilles de Steromphala pennanti ramassées sur l'estran breton.
Cancale (35), estran
01/2011
Rédacteur principal : Christian SCOUPPE
Vérificateur : Frédéric ZIEMSKI
Responsable régional : Frédéric ZIEMSKI
Responsable régional : Yves MÜLLER
Affenzeller S., Haar N., Steiner G., 2017, Revision of the genus complex Gibbula: an integrative approach to delineating the Eastern Meditteranean genera Gibbula Risso, 1826, Steromphala Gray, 1847, and Phorcus Risso, 1826 using DNA-barcoding and geometrics morphometrics (Vetigastropoda, Trochoidea), Organisms Diversity & Evolution, 17, 789-812.