Coquille en forme de cône turbiné aussi haut que large
Aspect de la spire lisse et légèrement bombé sur chaque tour
Fond gris clair agrémenté de nombreuses lignes régulières très fines et brunes allant jusqu'à l'ouverture
Premiers tours aplatis
Ombilic ovale, opercule corné
Troque cendrée
Grey topshell, painted topshell (GB), Peonza gris (E), Aschfarbene Kreiselschnecke, bunte Kreiselschnecke, graue Kreiselschnecke (D), Asgrauwe tolhoren, gewone tolhoren, priktolhoren (NL)
Trochus cinerarius Linnaeus, 1758
Gibbula cineraria (Linnaeus, 1758)
Trochus lineatus da Costa, 1778
Trochus strigosus Gmelin, 1791
Trochus inflatus de Blainville, 1826
Trochus lineolatus Potiez & Michaud, 1838
Trochus electissimus Bean in Thorpe, 1844
Trochus philippii Aradas, 1847
Trochus eltoniae Lowe, 1861
Scrobiculinus strigosus Monterosato, 1889
Atlantique Nord-Est, Manche, mer du Nord
Zones DORIS : ● Europe (côtes françaises), ○ [Atlantique Nord-Est, Manche et mer du Nord françaises]La gibbule cendrée se rencontre depuis le nord de la Norvège, en Islande, tout autour des îles Britanniques et jusqu'au Maroc et aux Açores. Elle est présente également en Manche et en mer du Nord.
La gibbule cendrée est très commune sur les côtes rocheuses en mode abrité. Elle vit de l'horizon inférieur de l'estran jusqu'à 20 mètres de profondeur en Bretagne et jusqu'à 130 mètres dans les régions plus froides de son aire de répartition. Sur l'estran, on peut la rencontrer sous les pierres, autour des crampons et sur les frondes des laminaires, sous les fucus dentés mais parfois un peu plus haut dans les mares bien protégées.
Steromphala cineraria est un petit gastéropode à la coquille conique et turbinée. Sa taille adulte atteint généralement 15 à 17 mm de haut et presque autant de large. La spire est régulière et comporte de cinq à sept tours au profil lisse et légèrement bombé. Les premiers tours peuvent paraître comprimés et érodés alors que le dernier est très large. La suture est nette mais peu profonde.
La couleur de fond est gris cendré ou jaunâtre et agrémentée de nombreuses bandes régulières très fines, brunes, pourpres à roussâtres. Celles-ci se prolongent également en dessous et jusqu'à l'ouverture.
L'ouverture nacrée est circulaire et est obturée par un opercule corné. L'ombilic est petit et ovale.
La tête est bien individualisée et présente un mufle équipé d'une radula*. Deux grands tentacules céphaliques sont situés de part et d'autre et deux yeux sont bien distincts à leur base.
Dès que l'animal se déplace, trois autres paires de tentacules tactiles sont visibles vers le milieu du pied et l'opercule est également bien visible dans sa partie postérieure.
Sur l'estran, elle peut être confondue avec Steromphala umbilicalis (Da Costa, 1778) ou Steromphala pennanti (Philippi, 1846) (surtout les jeunes spécimens) qui vivent un peu plus haut mais la taille et la régularité de ses lignes fines permettent d'éviter toute confusion.
Gibbula tumida (Montagu, 1803) possède une coquille plus petite (8 mm maximum), aux reflets irisés, et des flammules moins nombreuses et plus épaisses. Cette espèce est peu commune.
Steromphala cineraria est herbivore. Les gibbules cendrées quittent leur abri à l'aube pour y retourner au crépuscule. Cette migration journalière leur permet de gagner le sommet des rochers immergés à la recherche des algues qui composent leur alimentation.
Les gibbules peuvent proliférer en l'absence d'un couvert végétal abondant car leurs talents de brouteurs s'exercent également aux dépens d'une flore très discrète composée de cyanophycées, de diatomées ou de bactéries. Grâce à leur langue râpeuse, la radula, elles raclent inlassablement la pellicule vivante microscopique qui se développe sur tous les substrats.
Steromphala cineraria est une espèce gonochorique, c'est-à-dire à sexes séparés.
L'émission des gamètes et la fécondation se font dans l'eau lorsque celle-ci dépasse 12°C. Elle se déroule généralement à la fin du printemps et en été (de juin à septembre).
Une phase larvaire planctonique de neuf jours suit la fécondation et assure ainsi une certaine dispersion. Les jeunes individus sont mi-rampants et mi-nageants et ne présentent qu'un seul tour de spire.
Différentes espèces de vers à tubes calcaires, de balanes et quelques espèces d'algues peuvent se fixer sur la coquille des spécimens âgés.
Les gibbules doivent leur coloration aux pigments des algues rouges qu'elles incorporent à leur coquille après les avoir broutées avec leur radula.
Leur durée de vie est estimée à cinq ans.
Leur stratégie de migration diurne leur permet d'éviter les rencontres avec leurs prédateurs les plus impitoyables que sont les étoiles de mer.
Après ponçage des couches externes on obtient une belle nacre de bonne qualité utilisable en décoration et probablement en bijouterie.
Chez Steromphala cineraria, il y a probablement un polymorphisme important, concernant tant la forme que les motifs. Selon certains chercheurs, il est peut-être même question de subdiviser l'espèce en plusieurs…
Gibbule est la traduction exacte de l'ancien nom de genre scientifique Gibbula,
cendrée est la traduction du nom d'espèce scientifique cineraria.
Le terme "troque" est vague et employé pour désigner de nombreuses espèces de gastéropodes de la famille des trochidés.
Steromphala : du grec [ster] = solide, dur et du grec [omphalos] = nombril, ombilic. Gray en 1847 n'a pas donné d'explication.
Gibbula : du latin [gibba] = bosse et suffixe [-ula], diminutif,
cineraria : du latin [cinis] = cendre.
Gibbula cineraria est donc un petit gastéropode à la coquille en forme de petite bosse et de couleur cendre.
Numéro d'entrée WoRMS : 1039839
Termes scientifiques | Termes en français | Descriptif | |
---|---|---|---|
Embranchement | Mollusca | Mollusques | Organismes non segmentés à symétrie bilatérale possédant un pied musculeux, une radula, un manteau sécrétant des formations calcaires (spicules, plaques, coquille) et délimitant une cavité ouverte sur l’extérieur contenant les branchies. |
Classe | Gastropoda | Gastéropodes | Mollusques à tête bien distincte, le plus souvent pourvus d’une coquille dorsale d’une seule pièce, torsadée. La tête porte une ou deux paires de tentacules dorsaux et deux yeux situés à la base, ou à l’extrémité des tentacules. |
Sous-classe | Vetigastropoda | Vétigastropodes | Coquille de forme très variable, la plupart des espèces possèdent un opercule. La tête possède une seule paire de tentacules céphaliques et le mufle porte la bouche. Des tentacules épipodiaux* (à rôle sensoriel) sont présents sur les côtés du corps. |
Ordre | Trochida | Trochida | |
Famille | Trochidae | Trochidés | Coquille de 3 à 130 mm, très variable, colorée ou avec des bandes sombres, quelques tours seulement. intérieur de la coquille nacré. Opercule corné, circulaire multispiré. 3 ou plus paires de tentacules épipodiaux le long du pied. d'après Wikipédia. |
Sous-famille | Cantharidinae | Cantharidinés | |
Genre | Steromphala | ||
Espèce | cineraria |
Sur l'estran
Steromphala cineraria est moins abondante que Steromphala umbilicalis, mais est quand même un des gastéropodes les plus communément observés sur les algues de l'estran.
Trégastel (22), estran
09/05/2009
Tours de spires
La gibbule cendrée présente une coquille à 5 (parfois 7) tours de spires, le dernier étant le plus large. La coquille est ornée de nombreuses et fines lignes pourpres sur fond jaune ou gris.
Paimpol (22), estran
04/2009
Sur une laminaire
La gibbule cendrée est un gastéropode habituel des frondes de laminaires.
Cale de Ploumanac'h (22), 4 m
01/07/2009
Tête
En avant du pied, la tête, équipée d'un mufle et surmontée d'une paire de tentacules céphaliques, à la base desquels on observe les deux yeux.
Paimpol (22), estran
04/2009
Tentacules
Au milieu du pied, la gibbule cendrée possède trois paires de tentacules sensoriels, bien visibles ici.
Paimpol (22), estran
04/2009
Des motifs et des couleurs variés
Les gibbules cendrées peuvent présenter un grand polymorphisme. Certains scientifiques pensent qu'il y aurait en fait plusieurs espèces.
Côtes bretonnes
06/2009
Rédacteur principal : Christian SCOUPPE
Vérificateur : Frédéric ZIEMSKI
Responsable historique : Frédéric ZIEMSKI
Responsable régional : Yves MÜLLER
Affenzeller S., Haar N., Steiner G., 2017, Revision of the genus complex Gibbula: an integrative approach to delineating the Eastern Meditteranean genera Gibbula Risso, 1826, Steromphala Gray, 1847, and Phorcus Risso, 1826 using DNA-barcoding and geometrics morphometrics (Vetigastropoda, Trochoidea), Organisms Diversity & Evolution, 17, 789-812.