Taille maximale 14 cm
Couleur dominante brun très foncé ou gris anthracite plus ou moins bleuté à noir
Corps parsemé de points bleus à blancs bordés de bleu électrique
Extrémité postérieure des nageoires dorsale et caudale jaune vif à jaune-orange
Marque bleue sur la partie supérieure de la base des pectorales
Mauritian gregory (GB)
Sud-ouest de l'océan Indien
Zones DORIS : ● Indo-PacifiquePrésente dans le sud-ouest de l'océan Indien, cette espèce se rencontre dans les îles Éparses, Madagascar, La Réunion, Maurice et Rodrigues.
Cette espèce se rencontre dans les récifs entre 0 et 20 m dans les zones détritiques* des platiers* internes et dans des zones rocheuses faiblement couvertes de coraux. On ne la trouve jamais très loin d’une crevasse ou d’un massif de corail de petite taille sous lequel elle peut se cacher.
Le corps est ovale avec un dos élevé et un arc ventral prononcé. Il est comprimé latéralement. Sa hauteur (distance entre la base du troisième rayon dur de la dorsale et la base du premier rayon des pelviennes) entre environ 2 fois dans sa longueur standard (longueur sans la queue). La taille maximale documentée est de 14 cm.
Description sommaire : poisson brun à gris foncé et ponctué de petits points bleus à blancs sur les flancs. L’extrémité postérieure des nageoires dorsale et caudale est jaune.
Description détaillée :
La couleur dominante est un brun très foncé qui peut virer au gris anthracite plus ou moins bleuté et paraître noir. Le bord des écailles est plus foncé, ce qui donne au corps un aspect réticulé. Le corps est parsemé de points bleus à blancs bordés de bleu électrique, placés au centre de la partie visible de certaines écailles et généralement groupés sur la moitié supérieure des flancs. Ces points peuvent être inapparents chez certains individus. L’extrémité postérieure des nageoires dorsale et caudale est jaune vif à jaune-orange plus ou moins soutenu. Il en va de même pour la nageoire anale chez les juvéniles et les jeunes adultes.
La tête vue de profil est massive. La bouche, petite et oblique, est terminale. Les lèvres sont épaisses, de couleur gris foncé. La bouche est protractile*. Les yeux, globuleux, sont de grande taille. L’iris* est doré autour de la pupille, et vieil or à brun foncé avec ou sans marques bleues, voire entièrement bleu nuit au-delà. Une série de points bleus à parme forme parfois un arc de cercle sous les yeux, d’autres marquent la plaque sous-orbitale et l’opercule, d’autres encore, plus petits, sont dispersés sur le front et la nuque.
Les nageoires impaires (dorsale, anale, caudale) sont largement couvertes de très petites écailles, seules leurs franges en étant dépourvues. Elles sont de la même couleur que le corps, à l’exception des franges postérieures jaune orange des nageoires dorsale et caudale (et parfois de l’anale). Certaines de ces écailles portent des points bleus. La dorsale a un liseré bleu, tout comme l’anale sur son bord antérieur.
On trouve une marque bleue sur la partie supérieure de la base des pectorales, les autres rayons étant uniformément bruns à membrane translucide. La membrane des pelviennes est teintée de brun. La caudale est fourchue.
La livrée de nuit ne diffère pas de celle de jour.
Stegastes lacrymatus : les deux espèces sont morphologiquement très proches et ont une couleur dominante similaire, ainsi que des points bleus groupés dans la moitié supérieure du corps. Cependant, chez P. lacrymatus l’extrémité postérieure de la nageoire dorsale, le pédoncule* caudal et la nageoire caudale sont blancs à jaunâtres ou beige clair, alors que chez S. pelicieri le pédoncule caudal est de même couleur que le corps, et la bordure postérieure des nageoires dorsale et caudale, et parfois de l’anale, est jaune-orange. P. lacrymatus peut être rencontré dans tout le domaine indo-Pacifique ainsi qu’en mer Rouge.
L’espèce est herbivore, mais à notre connaissance son alimentation précise n’a pas été documentée à la date de publication de cette fiche (mars 2019).
A notre connaissance et à la date de publication de cette fiche (mars 2019), la reproduction n’est pas documentée chez cette espèce. Toutefois, les Pomacentridés sont tous des pondeurs démersaux* dont les œufs adhèrent au substrat* et sont gardés et ventilés par les mâles.
La reproduction se fait en couples (vs en groupes). La durée de vie larvaire* moyenne calculée pour 11 espèces dans ce genre va de 21 à 24 jours. Les larves* sont pélagiques* et apparemment incapables, contrairement à celles de nombreuses autres familles, de retarder leur métamorphose* en juvénile après le dernier stade larvaire. Il est donc impératif qu’elles aient trouvé un récif adapté à leurs besoins pendant cette période. Cette impossibilité limite la capacité de dispersion de ces espèces.
Contrairement à beaucoup d’espèces de Stegastes, S. pelicieri est solitaire et farouche.
La nageoire dorsale comprend 14 rayons durs et de 14 à 16 rayons mous, l’anale comprend 2 rayons durs et de 12 à 15 rayons mous. La ligne latérale* contient 19 à 20 écailles perforées.
Grégoire : de nombreuses espèces du genre Stegastes portent ce nom vernaculaire, en français comme en anglais (« gregory »). Dans la mesure où les noms vernaculaires sont le plus souvent descriptifs et/ou issus de traditions régionales, il est hasardeux de leur chercher une origine savante. Cependant, il est frappant de constater que le grec [gregoros], signifie « le vigilant, celui qui veille », ce qui s'applique fort bien à ces poissons du fait de la surveillance continuelle et agressive, souvent collective, de leur domaine, que ces grégoires soient « jardiniers » ou pas. Cependant, cela ne s’applique pas à S. pelicieri, qui est une espèce relativement craintive et solitaire.
mauricien : du nom de l’île Maurice, qui est la localité du type*.
Stegastes : du verbe grec [stegazô], qui signifie « héberger », par extension « garnir d'un toit » et par dérivation, couvrir de tuiles, [stegastos] signifiant « couvert ». La comparaison est explicitement motivée par le créateur du genre (Leonard Jenyns, 1800-1893, homme d'Église et naturaliste britannique) par la couverture d’écailles que présente la majeure partie des nageoires impaires chez les espèces qui le composent. Le genre contient actuellement 39 espèces acceptées.
pelicieri : d’après le patronyme latinisé de Daniel Pélicier (1946?-2018), plongeur et aquariophile de l’île Maurice, pour son assistance logistique et sur le terrain lors d’une mission de Gerald Allen à Maurice en 1979. Une seconde espèce a été nommée en son honneur : le labre Halichoeres pelicieri.
Termes scientifiques | Termes en français | Descriptif | |
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Embranchement | Chordata | Chordés | Animaux à l’organisation complexe définie par 3 caractères originaux : tube nerveux dorsal, chorde dorsale, et tube digestif ventral. Il existe 3 grands groupes de Chordés : les Tuniciers, les Céphalocordés et les Vertébrés. |
Sous-embranchement | Vertebrata | Vertébrés | Chordés possédant une colonne vertébrale et un crâne qui contient la partie antérieure du système nerveux. |
Super classe | Osteichthyes | Ostéichthyens | Vertébrés à squelette osseux. |
Classe | Actinopterygii | Actinoptérygiens | Ossification du crâne ou du squelette tout entier. Poissons épineux ou à nageoires rayonnées. |
Sous-classe | Neopterygii Teleostei | Néoptérygiens Téléostéens | Poissons à arêtes osseuses, présence d’un opercule, écailles minces et imbriquées. |
Super ordre | Acanthopterygii | Acanthoptérygiens | Rayons épineux aux nageoires, écailles cycloïdes ou cténoïdes, présence d'une vessie gazeuse et pelviennes thoraciques ou jugulaires, sans être systématiquement présents, sont des caractères que l'on ne rencontre que chez les Acanthoptérygiens. |
Ordre | Perciformes | Perciformes | Nageoires pelviennes très rapprochées des nageoires pectorales. |
Sous-ordre | Labroidei | Labroïdes | Une seule dorsale, dents molariformes formant un puissant appareil masticatoire. |
Famille | Pomacentridae | Pomacentridés | |
Genre | Stegastes | ||
Espèce | pelicieri |
Constellation
Outre les marges postérieures jaune-orange des nageoires dorsale et caudale, cette espèce est caractérisée par de nombreux points bleu ciel à blancs bordés de bleu électrique, dispersés aléatoirement sur le corps et majoritairement groupés dans sa partie supérieure.
Sur la couleur de fond gris anthracite de cet individu, ces points évoquent une constellation dans un ciel de nuit.
Lagon de l'Ermitage, La Réunion, océan Indien, 1,5 m, en PMT
30/03/2013
Tête
La tête est massive, les yeux globuleux à iris doré, les lèvres sont épaisses et ourlées.
Lagon de l'Ermitage, La Réunion, océan Indien, 1,5 m, en PMT
24/08/2011
Bouche protractile
On peut observer chez cet individu un début de projection de la bouche, qui est protractile.
Lagon de l'Ermitage, La Réunion, océan Indien, 1,5 m, en PMT
24/08/2011
Fourreaux d’écailles
Ce gros plan d’une nageoire dorsale permet d’apprécier la hauteur du fourreau d’écailles qui protège les nageoires dorsale et anale ainsi que, dans une moindre mesure, la caudale.
Lagon de l'Ermitage, La Réunion, océan Indien, 1,5 m, en PMT
24/08/2011
Pectorales
La partie antérieure de la base des pectorales porte une marque bleue.
Lagon de l'Ermitage, La Réunion, océan Indien, 1,5 m
01/02/2014
Points bleus inapparents
Chez certains individus, on trouve très peu de points bleus nettement visibles. Il semble que l’espèce soit capable de les masquer, mais cela n’a pas été documenté.
Lagon de l'Ermitage, La Réunion, océan Indien, 1,5 m
11/06/2011
Grand juvénile
Chez les grands juvéniles, l’extrémité postérieure de la nageoire anale est orange, comme celle des nageoires dorsale et caudale.
Lagon de l'Ermitage, La Réunion, océan Indien, 1,5 m
30/03/2013
La nuit
Il n’y a pas de livrée nocturne spécifique chez cette espèce.
Lagon de l'Ermitage, La Réunion, océan Indien, 1,5 m, la nuit
13/02/2017
Biotope
On ne trouve jamais cette espèce très loin d’une crevasse ou d’un massif de corail de petite taille sous lequel se cacher.
Lagon de l'Ermitage, La Réunion, océan Indien, 1,5 m
20/02/2009
Farouche
Contrairement à beaucoup d’espèces de Stegastes, le grégoire mauricien est solitaire et farouche.
Lagon de l'Ermitage, La Réunion, océan Indien, 1,5 m
11/06/2011
A l'île Maurice
Cet individu a été photographié à Flic-en Flac (île Maurice), soit dans la localité du type*.
Flic-en Flac, île Maurice, océan Indien, 18 m
23/03/2017
Rédacteur principal : Philippe BOURJON
Vérificateur : Alain-Pierre SITTLER
Responsable régional : Alain-Pierre SITTLER
Jenyns L., 1840-42, The zoology of the voyage of H. M. S. Beagle, under the command of Captain Fitzroy, R. N., during the years 1832 to 1836, Part IV., 62-63.
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La page sur Stegastes pelicieri dans le site de référence de DORIS pour les poissons : FishBase