Algue rouge
Axe principal sous forme de filament fin cortiqué (1mm), ramifié de manière irrégulière
Axes portant des rameaux courts cortiqués à croissance déterminé, pointus
Ces rameaux avec des bandes alternées claires et sombres (cortication discontinue)
Rameaux plus nombreux à l’apex des axes, donnant à l’algue un aspect poilu
Constriction très nette au niveau de l’attache des ramules
Au microscope : la première ou les 2 premières cellules axiales des rameaux à croissance déterminée plus petites que les suivantes et non cortiquées
Mrs Griffiths’s hairy basket weed (GB)
Conferva griffithsiana J.E.Smith, 1812
Ceramium griffitsianum (J.E.Smith) C.Agardh, 1817
Hutchinsia griffithsiana (J.E.Smith) S.F.Gray, 1821
Boryna griffithsiana (J.E.Smith) Bonnemaison, 1828
Spyridia filamentosa var. griffithsiana (J.E.Smith) J.Agardh, 1851
Atlantique Nord-Est et Méditerranée
Zones DORIS : ● Europe (côtes françaises)Spyridia griffithsiana est rencontrée sur les côtes de l’Atlantique Nord-Est, depuis la Grande-Bretagne et l’Irlande jusqu’au Portugal, et en Méditerranée.
Cette algue se rencontre en bas de l’étage médiolittoral* et dans l’étage infralittoral* jusqu’à une quinzaine de mètres de profondeur. Elle pousse sur tout substrat* dur ou en épiphyte* sur le maërl*, en milieu plutôt protégé de l’agitation
Cette Algue rouge se présente sous la forme de filaments cortiqués*, ramifiés très fins (1 mm de diamètre environ). L’algue se développe sous la forme d’un axe principal, fixé à la roche par un crampon discoïde, ramifié de manière irrégulière, et entièrement cortiqué. Il peut y avoir jusqu’à 5 ordres de ramification. La hauteur totale du thalle* peut atteindre 18 cm. La cortication* présente une allure très particulière, avec 14 cellules corticales périaxiales isodiamétriques, courtes, au niveau des nœuds (contact entre deux cellules axiales successives) et 27 cellules corticales périaxiales longues entre les nœuds.
Les axes portent de nombreux rameaux courts à croissance déterminée (la croissance cesse à partir d'un certain développement), incurvés, d’environ 2 mm de long, présentant une cortication discontinue avec 6 cellules corticales périaxiales au niveau des nœuds. Les rameaux se terminent par une cellule conique et leur base présente une constriction très nette près du point de rattachement aux axes. La première ou les deux premières cellules des rameaux sont plus petites que les suivantes et ne portent pas de cortication (seulement visibles au microscope). Les rameaux sont plus nombreux à l’extrémité des axes.
Cette espèce a longtemps été confondue avec Spyridia filamentosa, dont elle était considérée comme une simple variété. Les travaux de Giuseppe C. Zuccarello & al. (2004), fondés sur une analyse génétique de quelques algues du genre Spyridia, ont permis d'élever cette algue au rang d’espèce. Elle est en effet plus proche génétiquement de Spyridia clavata, rencontrée notamment dans les eaux cubaines, que de l'autre espèce présente en Europe Spyridia filamentosa.
Chez Spyridia filamentosa, la base des rameaux à croissance déterminée est cortiquée* et ne présente pas la constriction caractéristique de Spyridia griffithsiana (visible au microscope). Spyridia filamentosa est une espèce d’eau chaude, rencontrée dans la quasi-totalité des mers du globe. Les deux espèces coexistent en Méditerranée où il faudra donc être attentif pour la détermination.
Comme toutes les algues, Spyridia griffithsiana est autotrophe* photosynthétique*. L'algue tire son énergie de la lumière solaire, et grâce à l'absorption d'eau, de dioxyde de carbone et des sels minéraux dissous dans l’eau, elle fabrique les matières organiques nécessaires à son développement.
Le cycle de vie de Spyridia griffithsiana repose sur le mode de reproduction trigénétique* classique des Floriéeophycées, avec une succession de gamétophytes*, de carposporophytes et de tétrasporophytes*.
Spyridia griffithsiana est une espèce dioïque*, les thalles* des deux sexes présentant une allure similaire.
Les spermatanges* sont portés par les rameaux, où ils forment une sorte de manchon à leur base. Les cystocarpes* sont portés par des rameaux de taille réduite. Les tétrasporanges, sphériques, sont formés en série ; à la base des rameaux et sur le côté supérieur des 3 à 5 premiers nœuds (insertion adaxiale).
Spyridie de Griffiths, simple traduction du nom scientifique.
Spyridia : le nom de genre Spyridia provient du grec ancien [spyrid-] = corbeille ronde (la forme de l'algue ?). Il a été créé par le phycologue britannique William Harvey (1811-1866).
griffithsiana : le botaniste britannique James Edward Smith (1759-1828) a dédié cette espèce, qu’il avait appelée Conferva griffitshiana, à Amelia Griffiths (1768-1858), une botaniste phycologue amatrice britannique.
Numéro d'entrée WoRMS : 376729
Termes scientifiques | Termes en français | Descriptif | |
---|---|---|---|
Embranchement | Rhodobionta / Rhodophyta | Rhodobiontes | Algues rouges, pour la plupart marines. |
Sous-embranchement | Eurhodophytina | Eurhodophytinés | |
Classe | Florideophyceae | Floridéophycées | Thalle élaboré formé de fins filaments branchés ou en lames. |
Ordre | Ceramiales | Céramiales | Structure toujours uniaxiale. |
Famille | Spyridaceae | Spyridées | |
Genre | Spyridia | ||
Espèce | griffithsiana |
Vue générale du thalle dans son milieu naturel
Cette
algue a été repérée dans une mare sur l'estran. Elle était accrochée à une
coquille d'huître vide.
Estran, Binic-Etables-sur-mer (22)
21/01/2023
Vue rapprochée de l'apex des rameaux
L'algue
possède des axes segmentés et cortiqués et de nombreux rameaux courts qui présentent des bandes alternées claires et sombres
Estran, Binic-Etables-sur-mer (22)
21/01/2023
Vue générale du thalle, étalé au laboratoire
L'algue possède de nombreux rameaux fins et une belle couleur rouge. A cette échelle,
les rameaux courts qui ornent les axes sont assez peu visibles.
Au laboratoire, Binic-Etables-sur-mer (22)
22/01/2023
Vue du crampon
L'algue est fixée au substrat par un crampon discoïde.
Au laboratoire, Binic-Etables-sur-mer (22)
22-01-2023
Vue au microscope de la cortication des rameaux principaux
Les axes principaux et secondaires de Spyridia griffithsiana sont fortement cortiqués. Les cellules corticales périaxiales des nœuds (au niveau des ramifications, comme celle en haut à droite) sont plus courtes que celles des inter-nœuds.
On peut noter sur la photo, à droite, la présence de diatomées épiphytes appartenant au genre Synedra.
Photographie prise au microscope, Binic-Etables-sur-mer (22)
22/01/2023
Vue au microscope de l’apex d'axes secondaires
Les axes, qu’ils soient primaires ou secondaires, portent de nombreux rameaux à croissance déterminée qui finissent en pointe et qui présentent une alternance de bandes claires (sans cortication) et de bandes sombres (avec cortication) ; type de cortication retrouvé chez de nombreuses Céramiales. Les rameaux sont plus nombreux à l’apex des axes.
Photographie prise au microscope, Binic-Etables-sur-mer (22)
22/01/2023
Vue au microscope de l’insertion des rameaux
La base des ramules à croissance déterminée présente une constriction très nette, que l’on ne retrouvera pas chez Spyridia filamentosa.
Photographie prise au microscope, Binic-Etables-sur-mer (22)
22/01/2023
Vue au microscope de la base d’un rameau à croissance déterminée
Chez Spyridia griffithsiana, la base des rameaux présente une ou deux cellules axiales, non cortiquées, plus courtes que les suivantes. ici il n'y a qu'une seule cellule de ce type. Le reste du rameau a une cortication discontinue.
Photographie prise au microscope, Binic-Etables-sur-mer (22)
22/01/2023
Rédacteur principal : Christophe QUINTIN
Vérificateur : Marc VERLAQUE
Responsable régional : Yves MÜLLER
Peña V., Bárbara I., 2006, Los fondos marinos de maërl del Parque Nacional de las Islas Atlánticas (Galicia, España) : distribución, abundancia y flora asociada, Nova Acta Cientifica Compostelana (Biolaxia), 15, 7-25.
Phillips R. W., 1924, On the Structure of Spyridia filamentosa, (Wulf.) Harv., and the Affinities of the Genus, Annals of Botany, os-38(3), 547–561.
Zuccarello G., Prud’homme van Reine W., Stegenga H., 2004, Recognition of Spyridia griffithsiana comb. nov. (Ceramiales, Rhodophyta) : a taxon previously misidentified as Spyridia filamentosa from Europe, Botanica Marina, 47, 481-489.
La page de Spyridia griffithsiana dans l'Inventaire National du Patrimoine Naturel : INPN
La page sur Spyridia griffithsiana sur le site de référence de DORIS pour les algues : AlgaeBase