Spyridie de Griffiths

Spyridia griffithsiana | (J.E.Smith) G.C.Zucarello, Prud'homme van Reine, Stegenga H., 2004

N° 5761

Atlantique Nord-Est et Méditerranée

Clé d'identification

Algue rouge
Axe principal sous forme de filament fin cortiqué (1mm), ramifié de manière irrégulière
Axes portant des rameaux courts cortiqués à croissance déterminé, pointus
Ces rameaux avec des bandes alternées claires et sombres (cortication discontinue)
Rameaux plus nombreux à l’apex des axes, donnant à l’algue un aspect poilu
Constriction très nette au niveau de l’attache des ramules
Au microscope : la première ou les 2 premières cellules axiales des rameaux à croissance déterminée plus petites que les suivantes et non cortiquées

Noms

Noms communs internationaux

Mrs Griffiths’s hairy basket weed (GB)

Synonymes du nom scientifique actuel

Conferva griffithsiana J.E.Smith, 1812
Ceramium griffitsianum (J.E.Smith) C.Agardh, 1817
Hutchinsia griffithsiana (J.E.Smith) S.F.Gray, 1821
Boryna griffithsiana (J.E.Smith) Bonnemaison, 1828
Spyridia filamentosa var. griffithsiana (J.E.Smith) J.Agardh, 1851

Distribution géographique

Atlantique Nord-Est et Méditerranée

Zones DORIS : ● Europe (côtes françaises)

Spyridia griffithsiana est rencontrée sur les côtes de l’Atlantique Nord-Est, depuis la Grande-Bretagne et l’Irlande jusqu’au Portugal, et en Méditerranée.

Biotope

Cette algue se rencontre en bas de l’étage médiolittoral* et dans l’étage infralittoral* jusqu’à une quinzaine de mètres de profondeur. Elle pousse sur tout substrat* dur ou en épiphyte* sur le maërl*, en milieu plutôt protégé de l’agitation

Description

Cette Algue rouge se présente sous la forme de filaments cortiqués*, ramifiés très fins (1 mm de diamètre environ). L’algue se développe sous la forme d’un axe principal, fixé à la roche par un crampon discoïde, ramifié de manière irrégulière, et entièrement cortiqué. Il peut y avoir jusqu’à 5 ordres de ramification. La hauteur totale du thalle* peut atteindre 18 cm. La cortication* présente une allure très particulière, avec 14 cellules corticales périaxiales isodiamétriques, courtes, au niveau des nœuds (contact entre deux cellules axiales successives) et 27 cellules corticales périaxiales longues entre les nœuds.

Les axes portent de nombreux rameaux courts à croissance déterminée (la croissance cesse à partir d'un certain développement), incurvés, d’environ 2 mm de long, présentant une cortication discontinue avec 6 cellules corticales périaxiales au niveau des nœuds. Les rameaux se terminent par une cellule conique et leur base présente une constriction très nette près du point de rattachement aux axes. La première ou les deux premières cellules des rameaux sont plus petites que les suivantes et ne portent pas de cortication (seulement visibles au microscope). Les rameaux sont plus nombreux à l’extrémité des axes.

Espèces ressemblantes

Cette espèce a longtemps été confondue avec Spyridia filamentosa, dont elle était considérée comme une simple variété. Les travaux de Giuseppe C. Zuccarello & al. (2004), fondés sur une analyse génétique de quelques algues du genre Spyridia, ont permis d'élever cette algue au rang d’espèce. Elle est en effet plus proche génétiquement de Spyridia clavata, rencontrée notamment dans les eaux cubaines, que de l'autre espèce présente en Europe Spyridia filamentosa.
Chez Spyridia filamentosa, la base des rameaux à croissance déterminée est cortiquée* et ne présente pas la constriction caractéristique de Spyridia griffithsiana (visible au microscope). Spyridia filamentosa est une espèce d’eau chaude, rencontrée dans la quasi-totalité des mers du globe. Les deux espèces coexistent en Méditerranée où il faudra donc être attentif pour la détermination.

Alimentation

Comme toutes les algues, Spyridia griffithsiana est autotrophe* photosynthétique*. L'algue tire son énergie de la lumière solaire, et grâce à l'absorption d'eau, de dioxyde de carbone et des sels minéraux dissous dans l’eau, elle fabrique les matières organiques nécessaires à son développement.

Reproduction - Multiplication

Le cycle de vie de Spyridia griffithsiana repose sur le mode de reproduction trigénétique* classique des Floriéeophycées, avec une succession de gamétophytes*, de carposporophytes et de tétrasporophytes*.
Spyridia griffithsiana est une espèce dioïque*, les thalles* des deux sexes présentant une allure similaire.
Les spermatanges* sont portés par les rameaux, où ils forment une sorte de manchon à leur base. Les cystocarpes* sont portés par des rameaux de taille réduite. Les tétrasporanges, sphériques, sont formés en série ; à la base des rameaux et sur le côté supérieur des 3 à 5 premiers nœuds (insertion adaxiale).

Origine des noms

Origine du nom français

Spyridie de Griffiths, simple traduction du nom scientifique.

Origine du nom scientifique

Spyridia : le nom de genre Spyridia provient du grec ancien [spyrid-] = corbeille ronde (la forme de l'algue ?). Il a été créé par le phycologue britannique William Harvey (1811-1866).

griffithsiana : le botaniste britannique James Edward Smith (1759-1828) a dédié cette espèce, qu’il avait appelée Conferva griffitshiana, à Amelia Griffiths (1768-1858), une botaniste phycologue amatrice britannique.

Classification

Numéro d'entrée WoRMS : 376729

Termes scientifiques Termes en français Descriptif
Embranchement Rhodobionta / Rhodophyta Rhodobiontes Algues rouges, pour la plupart marines.
Sous-embranchement Eurhodophytina Eurhodophytinés
Classe Florideophyceae Floridéophycées

Thalle élaboré formé de fins filaments branchés ou en lames.

Ordre Ceramiales Céramiales Structure toujours uniaxiale.
Famille Spyridaceae Spyridées
Genre Spyridia
Espèce griffithsiana

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