Petit gobie de 2,3 cm max
Couleur rouge orangé
Taches blanches alignées sur le dos et sur le ventre
Caudale jaune
Museau pointu et gros yeux saillants
Gobie cavernicole trigloïde, gobie cavernicole (mais il existe également d'autres gobies cavernicoles et le nom ne caractérise finalement pas le gobie trigloïde)
Grotto goby (GB) Ghiozzo di grotta (I), Gobio de cueva (E), Adriatische Höhlengrundel (D) Grot grondel (NL)
Méditerranée
Zones DORIS : ● Europe (côtes françaises), ○ [Méditerranée française]C'est une espèce endémique* de Méditerranée qui reste encore peu connue. Elle a été observée en Espagne (îles Medes), en France (Banyuls, Port Cros, Agay, Ajaccio), en Croatie et en Turquie. Sa distribution pourrait être plus vaste mais sa très petite taille explique le peu d'observations de cette espèce. N'hésitez pas à nous communiquer toutes vos rencontres avec ce gobie.
Le gobie trigloïde se rencontre sur les fonds rocheux pré-coralligènes* et coralligènes entre 8 et 40 m de profondeur.
L'holotype*, c'est-à-dire le premier individu décrit par Zander & Jelinek en 1976, a été trouvé à l'entrée d'une grotte, d'où le nom donné à ce gobie (spéléo = caverne). Cependant, toutes les observations suivantes, de même que les 6 illustrant cette fiche, montrent ce gobie sur la roche bien exposée et riche en algues.
Speleogobius trigloides est un petit poisson dont le plus grand individu observé mesurait 2,3 cm de longueur. Le corps est plutôt cylindrique, de couleur rouge orangé avec quelques taches blanches en forme de selle le long du dos et quelques taches blanches le long du ventre.
La tête est relativement pointue, avec une petite bouche terminale et des yeux assez gros et saillants. La mâchoire inférieure est légèrement plus longue que la mâchoire supérieure.
Chez le mâle, les nageoires caudale et anale sont jaune orangé, de même que les deux nageoires dorsales qui possèdent en plus une bande rose en leur milieu et une zone rose à leur base. L'anale et les deux dorsales sont en plus bordées d'un liseré noir plus ou moins intense.
Chez la femelle, ces nageoires sont transparentes, seule la caudale peut parfois être plus ou moins jaune. Les dorsales ne présentent pas de bande mais parfois simplement quelques taches roses.
Speleogobius llorisi : une nouvelle espèce méditerranéenne décrite en 2016, observée aux Baléares, en France à Agay (83), Croatie et en Turquie mais à des profondeurs plus importantes que S. trigloides (40 à 69 m). Les différences morphologiques sont discrètes : un museau plus allongé, des pores préoperculaires* différents, un nombre différent d'écailles le long de la ligne latérale*, une mâchoire inférieure plus longue que la supérieure (c'est l'inverse chez S. trigloides). La plus grande différence entre ces deux espèces tient de la livrée : chez S. llorisi, la moitié antérieure du corps est rouge orangé et la partie postérieure est blanchâtre à transparente avec de large selles sur le dos..
Avec son museau pointu, S. trigloides a une allure qui pourrait faire penser à un triptérygion (Tripterygion tripteronotus, Tripterygion delaisi). Mais les triptérygions ont 3 nageoires dorsales alors que les gobies n'en ont que 2.
Ce gobie est probablement carnivore mais il n'y a pas encore d'information à ce sujet.
Aucune information n'est disponible pour l'instant concernant la reproduction de cette espèce.
Il existe un dimorphisme sexuel peu visible du fait de la petite taille de cette espèce. Les mâles sont un peu plus colorés avec les 2 dorsales plus développées et aux couleurs plus vives. Ainsi, chez les mâles, les 2 dorsales se touchent alors que chez la femelle, les rayons de la première dorsale sont plus courts. Les 2 dorsales apparaissent alors bien séparées.
La première nageoire dorsale est composée 6 rayons épineux, la deuxième dorsale de 1 rayon épineux et 6 à 7 rayons mous, et l'anale de 1 rayon épineux et 5 à 7 rayons mous.
Le genre Speleogobius se différencie des autres genres dans la famille des Gobiidés par des nageoires pelviennes fusionnées en un disque sans membrane antérieure, des écailles sur la nuque et des pores particuliers sur la tête.
Speleogobius trigloides était le seul représentant de ce genre jusqu'il y a peu. En effet, en 2016 une espèce très proche, S. llorisi a été décrite. Ces 2 espèces se rencontrent à découvert, sur les roches riches en algues. Le nom de gobie cavernicole (Speleo - gobius) pour ce genre semble donc inapproprié.
A taille adulte, S. trigloides est le plus petit poisson méditerranéen.
Le gobie trigloïde est classé sous le statut "peu préoccupant" (soit LC pour Least Concern, depuis 2011) dans la liste rouge de l'UICN (Union Internationale pour la Conservation de la Nature).
Le nom commun est la transcription du nom scientifique.
Speleogobius : du grec [spelelaion] = caverne et du grec [kobios], pour Aristote = goujon ; ce nom était largement utilisé à l'époque pour les petits poissons. Linné, en 1758, crée le genre Gobius pour le distinguer de Gobio, celui du goujon précisément.
trigloides : du grec [trigla] = mulet, mais ce nom a été également donné au grondin et [-oides] = qui ressemble. En effet, sa tête avec son museau pointu ressemble un peu à celle d'un trigle (autre nom des grondins).
Termes scientifiques | Termes en français | Descriptif | |
---|---|---|---|
Embranchement | Chordata | Chordés | Animaux à l’organisation complexe définie par 3 caractères originaux : tube nerveux dorsal, chorde dorsale, et tube digestif ventral. Il existe 3 grands groupes de Chordés : les Tuniciers, les Céphalocordés et les Vertébrés. |
Sous-embranchement | Vertebrata | Vertébrés | Chordés possédant une colonne vertébrale et un crâne qui contient la partie antérieure du système nerveux. |
Classe | Actinopterygii | Actinoptérygiens | Ossification du crâne ou du squelette tout entier. Poissons épineux ou à nageoires rayonnées. |
Sous-classe | Neopterygii Teleostei | Néoptérygiens Téléostéens | Poissons à arêtes osseuses, présence d’un opercule, écailles minces et imbriquées. |
Super ordre | Acanthopterygii | Acanthoptérygiens | Rayons épineux aux nageoires, écailles cycloïdes ou cténoïdes, présence d'une vessie gazeuse et pelviennes thoraciques ou jugulaires, sans être systématiquement présents, sont des caractères que l'on ne rencontre que chez les Acanthoptérygiens. |
Ordre | Perciformes | Perciformes | Nageoires pelviennes très rapprochées des nageoires pectorales. |
Sous-ordre | Gobioidei | Gobioïdes | |
Famille | Gobiidae | Gobiidés | |
Genre | Speleogobius | ||
Espèce | trigloides |
Couleurs vives
La coloration rouge et les taches blanches sont caractéristiques.
Pointe de la galère, Port Cros (83), 9 m
14/05/2016
Rareté
Le gobie trigloïde est un petit gobie de 2,3 cm maximum, très rarement observé. Pourtant il arbore une belle couleur orangée bien visible. C'est le plus petit poisson méditerranéen.
Tenki, Krk Island, Croatie, 10 m
23/05/2010
Mâle
Le mâle est bien coloré et présente une bande rose sur la première nageoire dorsale.
Pointe du Vaisseau, Port Cros (83), 12 m
29/09/2009
Femelle
Chez la femelle, la coloration est plus terne et les nageoires sont très peu colorées voire transparentes.
Ttenki, Krk Island, Croatie, 15 m
29/05/2010
Couleur vive
Ce gobie a été observé au printemps, bien exposé. Avec sa couleur vive il est facile de le repérer.
Pointe de la galère, Port Cros (83), 9 m
14/05/2016
En Croatie
Le premier gobie trigloïde identifié a été décrit de Croatie. Il a été trouvé à l'entrée d'une grotte d'où son nom de genre (speleo = caverne). Cependant toutes les observations ultérieures ont été faites sur la roche bien exposée et riche en algues, à découvert. Le nom de gobie cavernicole semble donc peu approprié.
Tenki, Krk Island, Croatie, 18 m
26/09/2012
A Agay
Première observation sur la côte continentale du Var.
Agay (83), 42 m
25/08/2014
Endémique de Méditerranée
Pour l'instant, cette espèce n'a été observée qu'en Espagne (îles Medes), en France (Banyuls, Port Cros, Ajaccio) et en Croatie. N'hésitez pas à nous faire part de toutes vos observations.
Pointe de la galère, Port Cros (83), 12 m
19/05/2013
Peu connu
Très peu de données et d'observations sont disponibles sur le gobie trigloïde.
Pointe de la galère, Port Cros (83), 12 m
19/05/2013
Rédacteur principal : Sylvain LE BRIS
Vérificateur : Lucas BERENGER
Responsable régional : Sylvain LE BRIS
Engin S.,Oruç A.C., Seyhan D., Irmak E., 2017, New records of Speleogobius trigloides Zander & Jelinek, 1976 and S. llorisi Kovačić, Ordines & Schliewen, 2016 (Osteichthyes:Gobiidae) in the Aegean Sea, Journal of Applied Ichthyology, 2017, 1–3.
Kovačić M., Bonello J.J., Evans J., 2014, Three new records of Gobiidae from Malta with morphology, colouration and identification of the smallest known juveniles of two small gobiid species, Cybium, 37(4), 233-239.
Kovačić M., Ordines F., Schliewen U.K., 2016, A new species of Speleogobius (Teleostei: Gobiidae) from the Western Mediterranean Sea, Zootaxa, 4006(3), 301-310.
La page sur Speleogobius trigloides sur le site de référence de DORIS pour les poissons : FishBase