En forme de gros coeur aplati de couleur pourpre
De 10 à 12 cm
Deux types d'épines dont les plus longues sont de couleur beige
Purple heart urchin (GB), Spatango, peto di dolfin (I), Erizo de corazón purpúreo (E), Violetter Herzigel (D)
Granopatagus inermis, Lambert & Thiéry, 1924
Méditerranée, Manche et Atlantique
Zones DORIS : ● Europe (côtes françaises), ○ [Méditerranée française], ○ [Atlantique Nord-Est, Manche et mer du Nord françaises]Présent sur toutes les côtes françaises, de la Méditerranée à la Manche. Sa répartition géographique englobe la Méditerranée, l'Adriatique, l'Atlantique est et nord-est depuis le Cap Nord et Islande jusqu'au Sénégal.
Il vit sur les fonds meubles, sableux ou détritiques entre 5 et 900 mètres de profondeur.
Sciaphile*, il s'enfouit juste sous la surface du sable le jour et ne ressort que la nuit (mais pas autant que sur les photos) pour s'alimenter. Le spatangue pourpre a le plus de chance d'être découvert enfoui à 10 cm dans des sables grossiers et dans des fins graviers, particulièrement si ce milieu est balayé par un courant de fond constant et puissant, mais aussi au pied des tombants et également dans les zones à maërl.
Il est rare sur des fonds sablo-vaseux.
Le spatangue pourpre appartient aux oursins dits irréguliers par sa symétrie bilatérale secondaire (bouche en avant, anus en arrière). Sa forme générale fait penser à un gros coeur aplati. Son test au contour circulaire peut atteindre 12 cm de long pour 8 cm de large, il est plat sur la face orale (buccale) et bombé sur la face dorsale (aborale). Chez l'animal vivant, le test est rouge violacé et possède deux types de piquants : les premiers courts (5 à 10 mm), soyeux et pourpres quant aux seconds longs (3 à 4 cm), chitineux et beiges. Un fois mort, on trouve son test blanc ou gris posé sur le sable, bien que fragile, il est plus épais et résistant que les tests d'autres espèces semblables. Une échancrure bien marquée est présente en avant au niveau de l'ambulacre antérieur.
Il n'existe pas de fasciole* sur la face apicale du test, on note seulement la présence d'un fasciole* subanal. Un fasciole est une trace en forme de ruban lisse et superficiel disposé sur la surface apicale du test.
L'oursin coeur Echinocardium mediterraneum, est plus petit, peu commun, son test plus trapu, présente un contour pentagonal.
L'oeuf de Grisard, Echinocardium cordatum , proche du précédent, présent sur les côtes Atlantique et Méditerranée, est également plus petit et de couleur brunâtre.
Spatangus raschi, similaire, mais jamais trouvé à moins de 150 m, en forme de dôme et jamais complètement enterré (non visible en plongée).
Détritivore, le spatangue pourpre se nourrit des fragments organiques présents dans le sédiment.
La période de reproduction à lieu durant l'été. Les spatangues présentent un dimorphisme sexuel.
Le petit mollusque bivalve, Montacuta substriata, est souvent retrouvé accroché aux épines.
Un joli petit ver polychète, Malmgreniella castanea (McIntosh, 1876), est presque toujours associé au spatangue pourpre. Ce ver de 1 à 2 cm présente des élytres pourpre (grandes écailles) sur le dos.
Prédateurs : la grande étoile-peigne (Astropecten aranciacus) est le principal prédateur du spatangue.
En Méditerranée, les casques (Galeodea echinophora, gastéropodes prosobranches), qui vivent dans le sable, sont carnivores et se nourrissent essentiellement d'oursins et particulièrement de Spatangus purpureus. Ils utilisent leur radula pour percer le test, introduisent leur trompe et consomment ainsi leur proie.
La daurade peut également briser le test et consommer ce spatangue.
Le spatangue est un des indicateurs d'un biotope à part : les sables grossiers et fins graviers sous influence des courants de fonds (Méditerranée).
Ce biotope est constitué de sables et de fins graviers pratiquement dépourvus de phase fine, il se rencontre généralement entre 3 et 25 m, plus rarement jusqu'à 70 m de profondeur. La dynamique de peuplement est liée à l'existence, à la fréquence et à la force des courants linéaires. L'absence de phase fine de cet habitat ménage de nombreuses anfractuosités pour la méiofaune* et le mésopsammon*. Ce milieu abrite un locataire remarquable : l'Amphioxus (Branchiostoma lanceolatum) un Céphalocordé rare en Méditerranée.
Spatangue : du grec, puis du latin "spatangus" qui désigne les oursins de sable ou "hérissons de mer".
Spatangus : du latin = oursins de sable ou "hérissons de mer".
purpureus : en latin = pourpre (adjectif)
Numéro d'entrée WoRMS : 124418
Termes scientifiques | Termes en français | Descriptif | |
---|---|---|---|
Embranchement | Echinodermata | Echinodermes | Symétrie radiale d'ordre cinq (chez les adultes). Squelette de plaques calcaires bien développé sous le derme. Présence d'un système aquifère auquel appartiennent les podia souvent visibles extérieurement. |
Sous-embranchement | Echinozoa | Echinozoaires | Echinodermes non étoilés de forme globuleuse ou allongée. Ce groupe renferme les oursins et les concombres de mer. |
Classe | Echinoidea | Echinides | Ce sont les oursins. Forme globuleuse ou hémisphérique, squelette qui porte des piquants mobiles, des pédicellaires et des pieds ambulacraires. Pouvoir de régénération limité. |
Sous-classe | Euechinoidea | Euéchinides | Oursins plus ou moins sphériques, dits "oursins réguliers". Plaques ambulacraires composées. Bouche ventrale et anus dorsal. |
Super ordre | Atelostomata | Atélostomes | |
Ordre | Spatangoida | Spatangoïdes | Oursins-coeur. Irréguliers, abondants, test ovale, sans "lanterne". Ouverture buccale excentrée, seulement 4 zones ambulacraires et avec fascioles*. Fouisseurs, bouche antérieure, anus postérieur. Plusieurs types de piquants spécialisés. |
Sous-ordre | Micrasterina | Micrastérines | |
Famille | Spatangidae | Spatangidés | Spatangues. Un seul fasciole subanal. |
Genre | Spatangus | ||
Espèce | purpureus |
Face dorsale bombée
Sous un sable grossier et très propre, au pied d'un tombant balayé par un courant de fond, ce spatangue a été déterré par le plongeur. Peu d’indices permettent de détecter la présence de ce gros oursin irrégulier, si ce n’est son biotope particulier.
Pierre à la Bague, îlot du Planier (13), 32m.
06/2003
Spatangus purpureus
De jour seul une dépression dans le sable marque l’emplacement d’un spatangue, Il faudra fouiller avec les mains (attention aux épines !) pour le sortir. Dés sa sortie du sable, les longs piquants se redressent. Cinq bonnes minutes seront nécessaires pour le voir commencer à s’enfoncer dans le sable.
Cannonier sud, La Ciotat (13), 30m.
?
Adulte
Ce spatangue a été déterré par le plongeur par petit fond et de jour.
Aragnon, Côte Bleue (13), 13 m
23/06/2007
Face antérieure
La dépression médiane antérieure est bien aperçue sur l’oursin vu de face, de même que les deux types de piquant ; les longs sont peu nombreux et les courts recouvrent tout le corps.
Pierre à la Bague, îlot du Planier (13), 32m.
06/2003
Anus décentré vers l'arrière
L’anus est ici bien visible, il est décentré complètement à l’arrière du corps. Le petit fasciole subanal est situé dans cette zone, il n’est visible que sur le test (animal mort).
Ilot de l'Aragnon, Côte Bleue (13), 13m.
23/07/2006
Juvénile en surface
Ce jeune spatangue a été trouvé se déplaçant à la surface du sable, à la tombée de la nuit.
Cap d'Antibes (06), 15 m
07/11/2005
Jeune individu
Ce jeune spatangue hirsute a été déterré par le plongeur par petit fond et de jour.
Aragnon, Côte Bleue (13), 16 m
23/06/2007
Jeune individu : face postérieure
Ce jeune spatangue hirsute a été déterré par le plongeur de jour.
Tamaris, Côte Bleue (13), 30 m
26/08/2007
Podia dorsaux
Ce spatangue adulte a été trouvé se déplaçant à la surface du sable, la nuit. Il n'a pas été déterré.
Noter qu'il a encore du sable entre ces piquants et la présence des podia (pieds ambulacraires) au niveau apical.
Cap d'Antibes (06), 15 m, de nuit
04/03/2007
Face ventrale, la bouche
En retournant le spatangue pourpre, on découvre sa bouche excentrée vers l'avant au fond d'une dépression du test (à droite sur la photo).
Les Rosiers, La Ciotat (13), 36m.
16/04/2005
Test du spatangue
Le test (squelette calcaire) du spatangue mort est volumineux et nettement plus épais et solide que celui des autres oursins de sable. La double rangée de petites perforations correspond aux zones ambulacraires. La dépression antérieur et médiane est bien visible ici. La couleur grise marron du test montré sur cette photo est due à la mort récente de l'oursin irrégulier, les vieux tests sont blancs. Les points blancs correspondent à l’emplacement des longs piquants peu nombreux et inégalement répartis.
La Vesse, Côte Bleue (13), 12 m, de nuit.
02/09/2005
Rédacteur principal : Philippe PERRIER
Vérificateur : Frédéric ANDRÉ
Responsable régional : Michel PEAN