Taille d'environ 70 cm
Bec cunéiforme se prolongeant haut sur le front
Courtes pattes palmées jaunes
Mâle :
calotte, flancs, ventre, queue et croupion noirs
dos blanc et ailes noires et blanches
nuque vert pâle et poitrine rosée
joues blanches et vertes
Femelle :
livrée plus terne, brune parsemée de barres sombres
miroir brun bordé de clair et fin trait blanc en travers de l'aile
Poussin : entièrement gris sombre
Jeune : comme les femelles mais plus foncés
Eider, eider commun, eider d'Europe
Common Eider (GB), Edredone (I), Eider (E), Eiderente (D), Eidereend (NL), Eider-comum (P)
Anas mollissima Linnaeus, 1758
Eider mollissimus (Linnaeus, 1758)
Hémisphère nord tempéré et arctique
Zones DORIS : ● Eau douce d'Europe, ● Atlantique Nord-Ouest, ● Europe (côtes françaises), ○ [Atlantique Nord-Est, Manche et mer du Nord françaises], ○ [Méditerranée française]L'eider à duvet habite l'hémisphère nord tempéré et arctique. Son aire de nidification s'étend le long des côtes de l'Atlantique Nord, juste au sud de la banquise.
Cet oiseau est un migrateur partiel, de mars à mai puis de septembre à octobre. Si la glace lui permet de continuer à pêcher, il peut rester sédentaire.
Il peut hiverner en France (en Manche et en Bretagne) mais, depuis les années 2000, les zones de nidification sont rares.
L'espèce est également repérée à Saint-Pierre-et-Miquelon et, l'été, sur les îles du Saint-Laurent au Québec.
Il s'installe sur les côtes rocheuses ou sablonneuses du littoral. On le retrouve également autour des îles proches des côtes et, plus rarement, en hiver, autour des lacs ou le long des fleuves. C'est un oiseau peu actif qui reste souvent immobile dans son milieu.
C'est le plus gros des canards marins et sa taille peut atteindre 71 cm. Son corps aplati est recouvert d'un épais duvet. Il appartient au groupe des canards plongeurs, avec le doigt postérieur lobé et le bec plat.
Son profil est caractéristique avec une tête triangulaire prolongée par un bec cunéiforme*, long et verdâtre. Celui-ci est large et ses bords à lamelles sont utilisés comme un tamis. Il se prolonge haut sur le front.
Ses ailes sont étroites et pointues. Ses courtes pattes palmées (les 3 doigts antérieurs sont reliés) et jaunes se situent en arrière du corps.
A partir de trois ans, lors de la période de reproduction, la robe du mâle est très contrastée : il porte une calotte noire sur la tête et les flancs, le ventre, le croupion et la queue sont noirs. A l'inverse, le dos est blanc et les ailes sont noires sur l'arrière et blanches sur l'avant. Sa nuque est vert pâle et sa poitrine rosée. Ses joues sont blanches et vertes. En plumage d'éclipse (hors période de reproduction), son plumage devient brun.
La livrée de la femelle est plus terne, brune parsemée de barres sombres. Elle porte un miroir* brun bordé de clair et un fin trait blanc en travers de l'aile. La pointe de son bec est claire.
Les poussins sont entièrement gris sombre et les jeunes ressemblent aux femelles bien que plus foncés.
L'eider à lunettes (Somateria fischeri) est un peu plus petit (maximum 58 cm). Sa tête vert pâle est marquée d'une grande tache autour de l'œil, tache blanche chez le mâle et beige chez la femelle.
L'eider à tête grise (Somateria spectabilis) est lui aussi un peu plus petit (maximum 63 cm). Il est commun dans les régions arctiques. Le bec rouge orangé du mâle se prolonge par une plaque haut sur le front. Son dos a deux "éperons" de plumes au milieu. Les femelles de l'eider à tête grise ressemblent beaucoup aux femelles de l'eider à duvet mais ces dernières ont une tête plus grosse.
L'eider de Steller (Polysticta stelleri) est encore plus petit (maximum 48 cm). Son bec est long, son front convexe. Chez le mâle, la tête est blanche, le dos noir et le ventre roux. Chez la femelle, un miroir* violet, délimité par des traits blancs, est bien visible.
Les eiders femelles ressemblent beaucoup aux colverts femelles mais elles sont beaucoup plus grosses.
L'eider à duvet est un excellent plongeur. Il plonge en ouvrant les ailes et peut atteindre 15 m de profondeur pour attraper des crustacés, surtout des crabes, ou des bivalves, en particulier des moules. Son régime peut être complété par des insectes et des gastéropodes et il peut avaler quelques végétaux à terre.
Dans des eaux peu profondes, il sait aussi basculer, comme les canards de surface, pour attraper la nourriture.
La période de reproduction débute en mai-juin et les eiders nichent souvent en colonie.
La femelle construit un nid simple, sur le sol et près de l'eau, plus ou moins caché, en utilisant des morceaux de végétaux et en le recouvrant d'une couche épaisse de son propre duvet.
Elle pond 4 à 6 œufs vert pâle qu'elle couve seule pendant quatre semaines. Les pullus* naissent couverts de duvet et peuvent nager quelques heures après l'éclosion : ils sont nidifuges* et peuvent voler après deux bons mois. Ils se rassemblent en nurserie, qui peut compter jusqu'à 500 jeunes.
L'hivernage en Europe a sans doute été favorisé par l’expansion de la moule zébrée Dreissena polymorpha, un des mollusques dont l'eider se nourrit.
Le poids de cet eider varie entre 1 200 et 2 800 g ; son envergure de 80 à 108 cm. Sa longévité est estimée à 18 ans.
La forme du bec vient de la présence d'une "glande à sel" qui permet l'élimination du sel accumulé pendant les plongées. Cette glande est reliée aux narines par un canal ; les cristaux de sel sont alors évacués quand l'oiseau souffle. Par son filtre, elle évite donc la déshydratation liée à l'accumulation de sel. La plupart des oiseaux marins ou de rivage, comme les albatros, les puffins, les goélands, les sternes, les macareux,... possèdent cette glande. Elle est également présente chez les tortues marines, les crocodiliens et les poissons cartilagineux.
Ce canard, et c'est une exception, alterne le vol battu, régulier et pesant, et le vol plané. Sa lourde tête et son cou sont alors rabaissés. Pour s'envoler, il "court" sur l'eau en battant des ailes. Les formations, en vol de groupe, s'organisent en file indienne, bas sur l'eau.
Le cri des mâles et des femelles est différent. Le premier ressemble à un "hou" grave, le second à un "kok" gloussé.
La famille des Anatidés regroupe 174 espèces réparties sur tous les continents, excepté l'Antarctique.
Le duvet de l'eider est utilisé par l'homme depuis toujours, en particulier pour la fabrication de vêtements chauds et d'édredons (nom dérivé de l'anglais [eider down = duvet d'eider]). Le duvet est récolté au printemps lors de la fabrication des nids et depuis les années cinquante, cette exploitation est devenue commerciale. Cette collecte est aujourd'hui limitée à 7 g par nid, sur les 40 g mis en place.
Au niveau mondial, depuis 2018, cette espèce est classée dans la Liste rouge de l'UICN*
sous le statut NT (Near Threatened), soit "quasi menacée". En effet, depuis les années 1990, la population, en particulier celle de la mer Baltique, a baissé de plus de 40%, sans doute suite à une surexploitation de son duvet. Au niveau national, le constat est pire encore (même si les nichées ont toujours été marginales) : dans la Liste rouge des espèces menacées en France, dont la dernière évaluation date de 2016 (oiseaux de France métropolitaine, concernant les oiseaux nicheurs, les oiseaux hivernants et de passage), elle est classée CR,
soit en danger critique de disparition.
L'eider à duvet est protégé au niveau international dans le cadre de l'annexe III de la convention de Berne (19 septembre 1979), relative à la conservation de la vie sauvage et du milieu naturel en Europe.
Au niveau de l'Union Européenne, il est inscrit aux annexes II et III de la Directive Oiseaux.
Curieusement, il n'est pas cité dans l'arrêté du 29 octobre 2009 qui fixe la liste des oiseaux protégés sur
l'ensemble du territoire national et les modalités de leur protection, alors que l'eider de Steller et l'eider à tête grise le sont. Faut-il en conclure que cette espèce ne fréquente plus ou de façon trop occasionnelle les côtes françaises ?
Eider : de l'islandais [aedur] = duvet ;
à duvet : car cette espèce est très fournie en duvet chaud, léger et doux.
Somateria : du grec [soma] = corps et du latin [materia] : matière, matériau ;
mollissima : du latin [mollis] = mou, souple, flexible : il est donc fait allusion au duvet produit par cet oiseau.
Numéro d'entrée WoRMS : 137074
Termes scientifiques | Termes en français | Descriptif | |
---|---|---|---|
Embranchement | Chordata | Chordés | Animaux à l’organisation complexe définie par 3 caractères originaux : tube nerveux dorsal, chorde dorsale, et tube digestif ventral. Il existe 3 grands groupes de Chordés : les Tuniciers, les Céphalocordés et les Vertébrés. |
Sous-embranchement | Vertebrata | Vertébrés | Chordés possédant une colonne vertébrale et un crâne qui contient la partie antérieure du système nerveux. |
Classe | Aves | Oiseaux | Vertébrés à plumes, ovipares. Les membres antérieurs sont transformés en ailes. |
Ordre | Anseriformes | Anseriformes | |
Famille | Anatidae | Anatidés | |
Genre | Somateria | ||
Espèce | mollissima |
Profil parfait
Le profil de cet eider est caractéristique : tête triangulaire prolongée par un bec cunéiforme*, long et verdâtre.
Cet individu était seul parmi les colverts.
Proche de l'embouchure de la Siagne (06)
31/12/2018
Femelle couvant
La livrée de la femelle est terne, brune parsemée de barres sombres. Elle porte un miroir* brun bordé de clair et un fin trait blanc en travers de l'aile.
Islande
Hervé et Laurence GRAILLOT-DENAIX
06/1996
Couple
Les livrées du mâle et de la femelle sont très différentes.
Zeeland, Pays-Bas
10/02/2008
Mâle
La nuque est vert pâle et la poitrine rosée. Les joues sont blanches et vertes.
Islande
Hervé et Laurence GRAILLOT-DENAIX
06/1996
Toilette
Lissage des plumes après les avoir égouttées
Proche de l'embouchure de la Siagne (06).
31/12/2018
Jeune
Ce mâle immature suit la ligne de côte, très près des rochers, pour se nourrir de moules et autres mollusques à coquille.
Ce jeune hiverne sur le littoral des Alpes-Maritimes depuis début octobre.
Cap d'Antibes (06), sur le littoral
23/11/2024
Poussins
Les jeunes sont couverts de duvet et aptes à quitter le nid dès l'œuf éclos.
Ile de Flatey, Islande
Hervé et Laurence GRAILLOT-DENAIX
07/2006
Dans l'écume des vagues
Les jeunes ont une livrée terne mais foncée, brune parsemée de traits noirs ou clairs.
Cap d'Antibes (06), sur le littoral
23/11/2024
Au séchage
Ce mâle immature s'arrête un moment et déplie ses ailes au soleil pour les égoutter.
Cap d'Antibes (06), sur le littoral
23/11/2024
Sur l'eau
Cet individu s'est arrêté dans les étangs de la Dombes.
Parc des oiseaux, Villars-les-Dombes (01)
04/2010
Planche naturaliste
NAUMANN, NATURGESCHICHTE DER VÖGEL MITTELEUROPAS : Band X, Tafel 21 - Gera (Germany), 1902
Cette image fait partie de Klassiker der Biologie im Internet - Universität Hamburg
N/A
Reproduction de documents anciens
1902
Rédacteur principal : Sylvie DIDIERLAURENT
Vérificateur : Jean-Pierre COROLLA
Responsable historique : Jean-Pierre COROLLA
Responsable régional : Sylvie DIDIERLAURENT
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La page sur Somateria mollissima dans l'Inventaire National du Patrimoine Naturel : INPN
La page sur Somateria mollissima sur le site de référence de DORIS pour les oiseaux : Oiseaux.net