Lames plates (croûtes), plus rarement érigées (foliacées)
Plaque mince
Coloration uniforme orange franc en Atlantique Nord-Est, plus pâle en Méditerranée
Lophophores* orange à l'identique
Lepralia lansborovii Johnson, 1847
Smittia landsborovii Hincks, 1880
Smittina dieuzeidei Gautier, 1955
Remarque : la latinisation du nom Landsborough a pu être orthographiée à tort de diverses façons dans certaines publications : landsborovi (un seul "i"), landsborovici, etc.
Arctique, Atlantique Nord-Est, Méditerranée occidentale
Zones DORIS : ● Europe (côtes françaises), ○ [Atlantique Nord-Est, Manche et mer du Nord françaises], ○ [Méditerranée française]Le bryozoaire Smittina landsborovii est présent en Arctique, mer du Nord, Manche, Atlantique Nord-Est et en Méditerranée occidentale. Les observations hors de ces zones semblent liées à des confusions avec des espèces ressemblantes.
En Atlantique Nord-Est, on rencontrera ce bryozoaire sur les coquilles de mollusques, les pierres et autres substrats durs et ceci dès le niveau de basses eaux (toujours immergé), sa limite basse reste inconnue. Smittina landsborovii arrive aussi à se fixer sur certaines éponges dont la forme alpha de la clione jaune Cliona celata.
Bien que sa rencontre en plongée soit peu probable en Méditerranée (colonies petites, pâles et discrètes), il y a été observé de 20 à 150 m, principalement dans les fonds détritiques côtiers et du large, sur d'autres bryozoaires, des éponges, des antédons, des tubes d'annélides, des algues calcaires...
Smittina landsborovii est un bryozoaire qui forme des colonies encroûtantes étendues (forme encroûtante) donnant parfois naissance à des lames minces érigées en forme de feuilles contournées (forme foliacée*). Le plus souvent unilamellaire, parfois bilamellaire (deux couches de zoïdes* dos à dos) pour les parties érigées, ces plaques sont fines et leur contour arrondi. La couleur des colonies et des lophophores* est d'un bel orange uniforme pour les représentants d'Atlantique Nord-Est. Par contre, en Méditerranée occidentale où cette espèce est plus discrète mais où elle peut aussi produire de petites expansions foliacées, sa couleur est plus pâle, de blanche à orangée.
Voir la description microscopique dans la partie "Divers biologie".
Smittina lansborovii fait partie des espèces difficiles à identifier, à moins de se servir d’une bonne loupe et d’avoir de bonnes figures de référence pour l'aspect des zoïdes. Nombre d'espèces de bryozoaires se présentent sous la forme de plaques encroûtantes de couleur orangée, en particulier les Schizomavella spp. :
- Schizomavella mamillata forme des plaques encroûtantes similaires mais généralement plus jaunes, bosselées, un peu plus épaisses et légèrement plus grenues.
- Schizomavella auriculata forme des plaques plus rouges et fripées.
- Schizomavella linearis forme de petites et fines plaques lisses rose orangé plus pâles.
- Stephanotheca monoecencis forme de fines plaques orangées légèrement fluorescentes.
- Schizobrachiella sanguinea forme des lames plates (croûtes) ou érigées (cornets) de coloration marron rougeâtre à orange foncé avec des bandes plus claires en périphérie (pas toujours). Ses lophophores sont rouge sang. Distribution quasi identique.
Les colonies présentant une forme foliacée, bien que moins robustes, peuvent être facilement confondues avec la rose de mer Pentapora fascialis. Distribution similaire.
Oshurkovia (ex. Umbonula) littoralis verdâtre au centre et orange-rouge sur les bords est, contrairement à S. lansborovii, observée émergée sur l'estran, sa surface est plus rugueuse. Atlantique Nord-Est, Manche, mer du Nord.
La cellépore pierreuse orange Cellepora pumicosa forme aussi des croûtes orange, mais celles-ci sont plus épaisses, souvent en coupole, de plus l'aspect de surface rugueux et bosselé diffère de Smittina landsborovii. Distribution similaire.
Comme tous les bryozoaires, c'est un filtreur suspensivore* microphage*. Les diatomées (algues unicellulaires) sont la base de l'alimentation des bryozoaires. Les cils des tentacules sont capables de créer des microcourants permettant l'acheminement des particules alimentaires vers la bouche au centre du lophophore* (dont les fonctions sont aussi celles de respiration et de nettoyage de la colonie).
Comme tous les bryozoaires, cette espèce est capable de se reproduire de manière sexuée. Les œufs fécondés (présents dans les ovicelles*) seront libérés sous forme de larves. La larve nageuse va ensuite se fixer pour bourgeonner une nouvelle colonie par multiplication asexuée.
La multiplication asexuée peut aussi se faire à partir d’un fragment cassé ou d’un clivage de la colonie.
Les embryons sont rouges, visibles dans les ovicelles en avril et septembre en Méditerranée et en janvier, mars et octobre-novembre en Manche.
Bien que généralement propres, les colonies peuvent servir de support à d'autres petits bryozoaires érigés comme Bugula spp..
Description de la famille des Smittinidés (Smittinidae) Levinsen, 1909 :
Paroi frontale régulièrement perforée ou simplement perforée sur les bords de cette paroi.
Orifice primaire avec une petite dent proximale et médiane en forme de lyre (lyrula*) et/ou une paire de petites dents symétriques (condyles*).
Péristome*, avec ou sans épines, bien développé (zone autour de l'orifice primaire formant comme un petit tube).
Ovicelles présents, proéminents, perforés ou non, et non clos par l'opercule*.
Zoïdes* séparés par des septes (septula*) ou des zones perforées.
Aviculaires* accidentels (non constants), suboral ou latéraux à l'orifice.
Description microscopique de Smittina landsborovii :
Autozoïde* hexagonaux ou quadrangulaire, plat ou légèrement convexe, séparé par des sutures distinctes, 0,5-0,7 x 0,3-0,4 mm.
Pas d'épine sur la marge des zoïdes.
Deux types d'aviculaires : le premier type est petit, constant et péristomacal (à la bordure de l'orifice, centré en position proximale), le second type est gros, spatulé, orienté transversalement, suboral ou frontal et inconstant mais caractéristique.
Ovicelle proéminente, distale et criblée de très nombreux pores minuscules.
Smittine de Landsborough est une proposition du site DORIS.
Smittina : provient du nom du professeur Fredrik (Frits) Adam Smitt (1839-1904), un illustre bryozoologiste et ichthyologiste suédois. Il a travaillé au Muséum d'histoire naturelle suédois de Stockholm. Son nom a été utilisé sous plusieurs déclinaisons (espèce, genre, famille), toujours pour le groupe des bryozoaires : Smittina, smitti, Smittoidea, Parasmittina ...
landsborovii : provient du nom du révérend écossais David Landsborough (1779-1854) qui a publié "A popular history of British Seaweeds".
Numéro d'entrée WoRMS : 111558
Termes scientifiques | Termes en français | Descriptif | |
---|---|---|---|
Embranchement | Bryozoa / Ectoprocta | Bryozoaires / Ectoproctes | Petits animaux coloniaux filtreurs aquatiques fixés à un substrat. Tous les zoïdes sont en continuité physique et issus de bourgeonnement à partir d’un individu unique. Chaque zoïde porte un lophophore rétractile et est abrité dans une logette. |
Classe | Gymnolaemata | Gymnolèmes | Colonies polymorphes. Les zoïdes sont cylindriques ou aplatis, les lophophores circulaires. Les parois peuvent être calcifiées ou non. Presque tous marins. |
Ordre | Cheilostomatida | Cheilostomes | Bryozoaires calcifiés, zoïdes* en forme de boîte obturée par un opercule à charnière. Gymnolèmes les plus nombreux et les plus diversifiés des régions littorales, souples à rigides. Groupe au polymorphisme marqué où l’on trouve des individus différenciés (aviculaires, vibraculaires, ovicelles globuleux…). |
Sous-ordre | Neocheilostomatina/Ascophora | Ascophores | Paroi frontale calcifiée sous laquelle un sac flexible invaginé s'ouvre sur l’extérieur par un pore médian situé derrière le péristome et nommé ascopore. |
Famille | Smittinidae | Smittinidés | Zoïdes très calcifiés, colonies encroûtantes ou arbustives, 25 genres environ. |
Genre | Smittina | ||
Espèce | landsborovii |
Bryozoaire orange encroûtant et/ou foliacé
Dans la Ria d'Etel, sur une roche verticale exposée au courant montant, plusieurs colonies plus ou moins étendues ont été observées. La plupart sont de simples plaques recouvrant la roche, mais quelques unes présentent une forme foliacée.
Bretagne sud, ria d'Étel, MenDu (56), 10 m
04/06/2008
Forme foliacée
Quelques colonies présentent une forme foliacée. Bien que moins robuste, cette forme érigée peut être facilement confondue avec la rose de mer Pentapora fascialis.
Bretagne sud, ria d'Étel, MenDu (56), 12 m
18/10/2007
Forme encroûtante
Le plus souvent ce bryozoaire se présente sous la forme d'une fine plaque encroûtante d'une couleur orange uniforme et au bord arrondi. En bas à gauche une anémone en partie contractée, un œillet de mer Metridium senile, est bien visible.
Bretagne sud, ria d'Étel, MenDu (56), 12 m
19/06/2007
Plaque orange au bord arrondi
Cette petite colonie ronde montre son duvet de lophophores orangés. Au centre une petite colonie d'un autre bryozoaire rameux, Bugula sp., s'est implanté. En bas une clione jaune Cliona celata sur laquelle Smittina landsborovii peut s'implanter facilement.
Bretagne sud, ria d'Étel, MenDu (56), 12 m
22/03/2009
Fine plaque bilamellaire
Les ovicelles globuleux sont visibles en arrière-plan où Smittina landsborovii semble emprisonner une éponge jaune.
Au premier plan la colonie de forme foliacée est constituée d'une plaque bilamellaire où les deux couches de zoïdes placés dos à dos laissent entrevoir leurs petits lophophores orangés.
Golfe du Morbihan, Les Gorets (56), 15 m
24/05/2008
Lutte pour l'espace
Cette colonie semble gagner de l'espace au détriment de l'éponge à cratères Hemimycale columella en bas de la photo.
Bretagne sud, ria d'Étel, MenDu (56), 10 m
19/10/2008
Lophophores orangés
Sur cette lame érigée le duvet de lophophores est visible des deux côtés.
Bretagne sud, ria d'Étel, Vieux Passage (56), 12 m
15/12/2007
Petite colonie pâle en Méditerranée
Cette petite colonie en épibionte sur d'autres bryozoaires et récoltée en Corse, montre une couleur bien plus pâle que les colonies bretonnes.
Stareso, Calvi, Corse, 20 m (photo au laboratoire)
10/2008
Colonie le plus souvent unilamellaire
Les fines parois granuleuses de ce bryozoaire nous montrent, en rétro éclairage au laboratoire et grâce à sa transparence, le contenu des logettes. Les colonies sont le plus souvent constituées d'une seule couche (unilamellaire) d'autozoïdes, plus rarement de deux couches (bilamellaire) placées dos à dos.
Stareso, Calvi, Corse, 20 m (photo au laboratoire)
10/2008
Macro : parois frontales perforées
A travers les fines parois frontales perforées en périphérie des zoïdes de cette colonie encore vivante, nous pouvons observer les lophophores orangés rétractés et leurs orifices de sortie.
Stareso, Calvi, Corse, 20 m (photo au laboratoire)
10/2008
Squelette calcaire à la binoculaire
A la loupe binoculaire (x 4) du squelette d'un petit fragment de colonie, l'agencement régulier des longs autozoïdes, ici surmontés de leur ovicelles proéminents, s'observe facilement. Notez aussi le petit aviculaire suboral (médian et proximal) et les perforations de la paroi frontale.
Ria d'Etel (prélèvement)
21/04/2011
Ouverture et paroi perforée
Au microscope le petit aviculaire constant enchâssé dans l'échancrure proximale de l'ouverture montre une mandibule semi-circulaire.
Notez que le grand aviculaire caractéristique de cette espèce, à mandibule spatulée, est absent ici. Sa présence est inconstante.
Ria d'Etel (prélèvement)
21/04/2011
Dessin ancien, stylisé
Extrait des planches stylisées de Enst HAECKEL (1834-1919)
Reproduction de documents anciens
1890
Rédacteur principal : Frédéric ANDRÉ
Vérificateur : Hervé LIMOUZIN
Responsable régional : Frédéric ANDRÉ
La page sur le genre Smittina sur le site de référence Bryozoa.net