Coquille hémisphérique atteignant 5 à 8 mm
Dernier tour de spire très développé
Coloration vert émeraude avec ou sans motifs blancs et/ou noirs
Manteau vert émeraude avec deux longs tentacules
Bord columellaire denté
Opercule calcaire
Emerald nerite (GB), Chiocciola della Posidonia (I), Nerita esmeralda (E), Smaragdschnecke (D)
Nerita viridis Linnaeus, 1758
Nerita matonia Risso, 1826
Nerita pallidula Risso, 1826
Neritina feuilleti Audouin, 1826
Smaragdia feuilletii (Audouin, 1826)
Smaragdia viridemaris Mauri, 1917
Smaragdia viridis viridemaris Maury, 1917
Smaragdia viridis weyssei Russell, 1940
Méditerranée, côtes européennes atlantiques, océan Atlantique occidental, Caraïbes, ...
Zones DORIS : ● Europe (côtes françaises), ○ [Méditerranée française], ● CaraïbesLa nérite émeraude a une vaste distribution dans toute la Méditerranée, en mer Rouge, sur les côtes d'Afrique de l'Ouest, y compris le Cap Vert. On la retrouve également de l'autre côté de l'Atlantique dans toutes les Caraïbes et le golfe du Mexique, de la Floride (USA) au Brésil.
La nérite émeraude se rencontre à faible profondeur, de la surface à 20 m. Elle vit dans les herbiers, sur les feuilles des phanérogames* qui lui servent de nourriture.
Smaragdia viridis est un petit gastéropode atteignant à peine 5 à 8 mm de longueur.
La coquille, en forme de demi-sphère vue de profil et ovale vue de dessus, est fine, lisse et robuste. Elle est constituée de 2 ou 3 tours de spire, le dernier étant très développé. L'apex* est peu marqué, il l'est plus chez les jeunes individus. Sur la face inférieure, l'ouverture occupe environ la moitié de la surface. Le septum* est bien marqué et le bord columellaire* est denté dans sa partie centrale. Le labre* est très mince.
La coloration de la coquille est très variable, mais généralement elle est vert émeraude. Elle peut avoir en plus des taches ou des lignes blanches, en plus ou moins grande quantité et plus ou moins en zigzag. A cela peut également s'ajouter des tirets, des zigzags ou des lignes noirs, eux aussi plus ou moins nombreux.
Il existe une autre livrée, très différente, où la coquille est translucide avec des lignes longitudinales blanches, surmontées de hachures brun rouge.
Le manteau* est vert émeraude avec deux longs tentacules*. Un petit œil noir est présent à la base de chaque tentacule.
Un opercule* calcaire fin est présent et ferme l'ouverture quand l'animal se rétracte dans sa coquille.
Du fait de sa forme et de sa couleur vert émeraude, il n'est pas possible de confondre cette espèce dans son aire de distribution. En revanche, il existe des espèces vertes très semblables, comme Smaragdia rangiana et S. paulucciana, dans l'Indo-Pacifique.
Sur les côtes françaises atlantiques, et plus largement de la Norvège à l'Espagne, on trouve la littorine obtuse (Littonina obtusa) qui est plutôt jaune, avec une coquille plus épaisse et bombée. Elle se rencontre principalement sur les algues brunes, hors de l'eau à marée basse, sur l'estran*.
Les Naticidés, comme par exemple les genres Euspira, Naticarius, Neverita, Notocholis ...., ont des coquilles plus rondes que celle de la nérite émeraude et sont beaucoup plus grandes (plusieurs centimètres). Leur pied dépasse largement du manteau quand elles se déplacent. De plus, ce sont des espèces nocturnes, que l'on rencontre sur fond meuble.
Contrairement à la plupart des nérites, Smaragdia viridis se nourrit directement des cellules des feuilles de phanérogames* et non pas des épiphytes* (diatomées etc ....) qui pourraient les coloniser. Elle utilise sa radula*, sorte de langue râpeuse, pour brouter les feuilles.
C'est une espèce gonochorique*. Les femelles pondent 1 à 12 capsules ovigères* lenticulaires au dessus convexe contenant plusieurs œufs. Un seul arrivera à maturité, les autres lui servant de réserve de nourriture. Ces capsules sont lisses et brillantes laissant voir les œufs verts par transparence. Elles sont ainsi bien camouflées sur les feuilles des herbiers.
Les larves* vivent dans le plancton* pendant 25 à 55 jours pendant lesquels elles se nourrissent de phytoplancton*. Elles passent par le stade trochophore* puis véligère* avant de se métamorphoser* en petit individu semblable à l'adulte et commencer leur vie benthique*.
La nérite émeraude est étroitement associée avec les plantes dont elle se nourrit. En Méditerranée, ce sera avec Zostera marina, Cymodocea nodosa et dans une moindre mesure avec Posidonia oceanica, alors que dans les Caraïbes on la trouvera sur Thalassia testudinum, Halodule wrightii et Syringodium filiforme.
En Méditerranée, P. oceanica est moins consommée car ses feuilles sont plus épaisses et plus ligneuses.
La famille des Neritidés, et notamment le genre Nerita, est largement représentée dans les zones tropicales. En Europe Smaragdia viridis est le seul représentant marin de cette famille.
Nerite est la francisation de l'ancien genre de cette espèce : Nerita. Dans l'Odyssée d'Homère, Nérite est l'un des trois fondateurs de l'île d'Ithaque, île grecque qui avait pour roi Ulysse. Nerita est le nom donné par Aristote à un mollusque nageur (nom dérivé de celui déjà utilisé par Aristote pour les gastéropodes ayant une coquille "spirale, bosselée, nivelée dans la partie inférieure" et vivant en milieu infralittoral Repatto & al 2011). Nom de genre créé par Linné en 1758.
Emeraude fait référence à sa couleur.
Smaragdia : du latin [smaragdus] = émeraude. Nom de genre créé en 1869 par A. Issel (1842-1922) malacologue italien.
viridis : du latin [viridis] = vert.
Termes scientifiques | Termes en français | Descriptif | |
---|---|---|---|
Embranchement | Mollusca | Mollusques | Organismes non segmentés à symétrie bilatérale possédant un pied musculeux, une radula, un manteau sécrétant des formations calcaires (spicules, plaques, coquille) et délimitant une cavité ouverte sur l’extérieur contenant les branchies. |
Classe | Gastropoda | Gastéropodes | Mollusques à tête bien distincte, le plus souvent pourvus d’une coquille dorsale d’une seule pièce, torsadée. La tête porte une ou deux paires de tentacules dorsaux et deux yeux situés à la base, ou à l’extrémité des tentacules. |
Sous-classe | Neritimorpha | Néritimorphes | |
Ordre | Cycloneritida | Cyclonéritides | |
Famille | Neritidae | Néritidés | Coquille globuleuse, lisse ou à sculpture spiralée, peu de tours, dernier tout grand, Ouverture semi-circulaire, columelle large, aplatie, plus ou moins dentée, lisse, à verrues ou ridée. Labre épais plus ou moins dentelé dedans. Opercule calcaire avec un appendice vers l'intérieur. D'après Lindner 2011:64. |
Sous-famille | Neritinae | Néritinés | |
Genre | Smaragdia | ||
Espèce | viridis |
Émeraude
La couleur émeraude a donné son nom aussi bien scientifique que commun à cette espèce.
Agay (83), 6 m, de nuit
16/10/2020
Avec des lignes
La coquille présente des lignes plus ou moins brisées vertes et noires. Le pied et les tentacules sont verts.
Pointe du Bacon, Cap d'Antibes (06), 6 m, de nuit
21/02/2009
Variabilité
La coquille peut être verte ou très pâle. Elle peut être sans motif, avec des motifs noirs et / ou blancs, plus ou moins marqués. La largeur des feuilles (environ 1 cm) donne l'échelle.
Marseille (13), 10-12 m, de nuit
2020
Spécial décoration
Les dessins sur la coquille sont très fournis. Le peintre a réalisé un magnifique résultat....Notez le petit œil noir à la base du tentacule.
Cagnes-sur-Mer (06), 7 m.
06/03/2011
Casse-croûte
Contrairement à la plupart des nérites, Smaragdia viridis se nourrit directement des cellules des feuilles de phanérogames et non pas des épiphytes* (diatomées etc ....) qui pourraient les coloniser.
Cap d'Antibes (06), 5 m
15/11/2015
Copulation ?
Peut-être une pré-copulation.... sur feuille de cymodocée.
Cagnes sur mer (06), 8 m
22/05/2011
Ouverture
L'ouverte de la coquille occupe environ la moitié de la surface. Le bord columellaire est denté dans sa partie centrale.
Djerba, Tunisie, laisse de mer
2010
Ponte
Les femelles pondent des capsules ovigères lenticulaires au dessus convexe contenant plusieurs œufs. Ces capsules sont lisses et brillantes laissant voir les œufs verts par transparence. Elles sont ainsi bien camouflées sur les feuilles des herbiers.
Marseille (13), 12 m
26/05/2013
Capsules ovigères
Les capsules ovigères sont lenticulaires avec le dessus convexe. Echelle : 0,2 mm, vue de dessus (a) et vue latérale (b).
D'après un dessin D’Asaro C.N., 1986, 191, fig 2
1986
Avant / après
Ce dessin montre une capsule ovigère en vue latérale avant (en haut) et après éclosion des larves (en bas).
D'après le dessin de Bandel K., 1982, 92, fig 63
1982
Mise à l'honneur
La nérite émeraude a eu un timbre à son image édité par la Grenade, une île au sud des Antilles.
Philatélie
1975
Rédacteur principal : Sylvain LE BRIS
Vérificateur : Yves MÜLLER
Responsable régional : Sylvain LE BRIS
Bandel K., 1982, Morphologie und Bildung der fruhontogenetischen Gehäuse bei conchiferen Mollusken, Facies (Erlangen), 7, 1-154.
D’Asaro C.N., 1986, Laboratory spawning, egg membranes and egg capsules of 14 small marine prosobranchs from Florida and Bimini Bahamas. American Malacological Bulletin, 4(2),185-189.
Rueda J. L., Salas C., 2007, Trophic dependence of the emerald neritid Smaragdia viridis (Linnaeus, 1758) on two seagrasses from European coasts, Journal of Molluscan Studies, 73(2), 211-214.
La page de Smaragdia viridis dans l'Inventaire National du Patrimoine Naturel : INPN