Courtes tiges en zigzag (2 cm), simples, rarement ramifiées
Petites hydrothèques disposées alternativement sur la tige
Méditerranée et Atlantique Est
Zones DORIS : ● Europe (côtes françaises), ○ [Méditerranée française], ○ [Atlantique Nord-Est, Manche et mer du Nord françaises]L'espèce est principalement répandue en Méditerranée, mais elle est également signalée le long de l’Atlantique Est, jusqu’en Afrique du Sud. On la trouverait même en remontant dans l'océan Indien, le long des côtes du Natal et à Madagascar.
En Méditerranée, l’espèce a été observée de la surface à 42 m.
Elle n’a pas de préférence absolue pour un substrat* donné et pousse sur n'importe quel support organique ou non : roche, algues, rhizomes et feuilles de Posidonia oceanica, cirripèdes, éponges, bryozoaires, tubes de vers polychètes, coquilles de mollusques, décapodes, hydraires, gorgones, ascidies !
Cet hydraire forme de petites colonies, de l'ordre de 2 cm de haut.
Elles sont composées de tiges généralement simples, rarement ramifiées, issues d’un réseau de tubes (stolons*) qui ancrent la colonie à son substrat.
Les tiges sont divisées en segments de longueur similaire, disposés en zigzag, chacun portant latéralement et en position alterne, de petites capsules qui sont les hydrothèques* : logettes renfermant les polypes nourriciers ou hydranthes*.
Ces hydrothèques sont en forme de bouteille, allongées, dilatées à la base (notamment du côté faisant face à la tige), et rétrécies au sommet. Leur orifice est en position terminale ; le bord est marqué par quatre dents, dont la plus longue est celle qui est opposée à la tige. L’orifice est fermé par quatre valves triangulaires qui se referment lorsque l’hydranthe se rétracte dans son hydrothèque, et s’ouvrent lorsque celui-ci est épanoui.
En Méditerranée : Sertularella ellissi (Deshayes & Milne-Edwards, 1836) et Sertularella fusiformis (Hincks, 1861) forment des colonies très similaires. Les détails morphologiques (bord de l'hydrothèque, forme des dents...) ne peuvent être décelés que par examen microscopique.
Egalement, de jeunes colonies de Sertularella polyzonias (Linnaeus, 1758), qui ne sont pas encore ramifiées, peuvent être prises pour Sertularella mediterranea.
C'est une espèce microphage* : elle se nourrit de petits animaux capturés dans le courant par les tentacules.
En Méditerranée, on peut trouver des spécimens fertiles tout au long de l’année.
Les spécimens fertiles portent des structures vésiculaires allongées (gonothèques*) renfermant les gamètes. Les gonothèques sont portées directement par la tige ; elles ont des parois ondulées et présentent quatre épines à leur sommet, autour de l’ouverture permettant la libération des gamètes.
Les sexes sont séparés, les colonies femelles fertiles se reconnaissent à la présence de boules roses en "grappes", très visibles. Il s'agit de ce qu'on appelle les acrocystes* : paquets d'œufs (plus précisément des gamètes femelles) contenus dans une masse gélatineuse, accrochée à l’extérieur de la gonothèque.
La gangue gélatineuse se désintègre progressivement et les gamètes sont libérés dans l'eau, où a lieu la fécondation. L'œuf fécondé se développe en une larve planula* qui, une fois qu’elle aura trouvé un substrat favorable, se différenciera pour donner naissance à un polype primaire renfermé dans son hydrothèque.
Par bourgeonnement latéral, celui-ci donnera naissance à une suite de segments similaires qui composeront une nouvelle tige, donc une nouvelle colonie.
L’espèce sert parfois de support pour différents autres hydraires de plus petite taille.
Cette petite espèce n'est pas urticante pour l'homme.
Cette petite espèce n'a pas encore de nom vernaculaire. Le nom donné ici, traduction directe du nom scientifique, est une proposition DORIS.
Sertularella : diminutif de sertularia, lui-même diminutif du latin [serta] = tresse, guirlande : ce nom évoque les entrelacs d’une toute petite guirlande.
mediterranea : d'après sa répartition géographique principale.
Numéro d'entrée WoRMS : 117903
Termes scientifiques | Termes en français | Descriptif | |
---|---|---|---|
Embranchement | Cnidaria | Cnidaires | Organismes aquatiques (marins pour la plupart) libres ou fixés, carnivores, principalement à symétrie radiaire, caractérisés par des cellules urticantes : les cnidocytes. Deux morphologies principales : le polype et la méduse. La larve est une planula. |
Classe | Hydrozoa | Hydrozoaires | Cnidaires dont le cycle de vie est alterné, mais de façon inconstante, par deux phases différentes : le polype et la méduse. Présence d’un velum dans la méduse (dite craspédote), gonades ectodermiques, perte des septes, perte des cnidocytes endodermiques. Coloniaux ou solitaires. Quelques espèces d’eau douce. |
Sous-classe | Hydroidolina | Hydroïdes | Hydrozoaires dont le cycle de vie présente toujours une phase polype. |
Ordre | Leptothecata / Leptomedusa | Leptothécates / Leptoméduses | Hydroïdes coloniaux dont les polypes sont protégés par une enveloppe chitineuse, la thèque. Méduses (quand elles existent) aplaties, parfois de grande taille, portant des statocystes sur le bord de l’ombrelle, et des gonades sur les canaux radiaires. |
Famille | Sertularellidae | Sertularellidés | Colonies généralement érigées, les hydranthes peuvent se rétracter complètement dans leurs hydrothèques. |
Genre | Sertularella | ||
Espèce | mediterranea |
Courtes tiges
Sertularella mediterranea forme des tiges courtes (2 cm environ) et non ramifiées.
Antibes (06), 10 m
29/11/2009
Sur une gorgone
Il s'agit probablement encore de Sertularella mediterranea, (tiges courtes non ramifiées).
Cette colonie est en pleine période de reproduction, comme l'indiquent les nombreuses gonothèques visibles sur les tiges.
Cala Montjoi (site de la Pierre à Mostelles), Espagne, vers 30 m
09/05/2009
Un peu plus près
Les petits polypes s'insèrent directement sur la tige, alternativement de part et d'autre.
Il s'agit d'une colonie femelle en période de reproduction, avec quelques acrocystes* roses.
Cap d'Antibes (06), 12 m
05/12/2009
Acrocystes
Avec un fort grossissement, on distingue le détail des "boules roses" : des grappes d'œufs emballés dans une gangue muqueuse, et accrochées à l'extrémité des gonothèques (ici jaune-orange).
les Fourmigues, presqu'île de Giens (83), vers 10 m
18/08/2007
Schéma
Extrait de Stechow E., 1923, Zur Kenntnis des Hydroidenfauna des Mittelmeeres, Amerikas und anderer Gebiete. II. Teil. Zoologische Jahrbücher, 47(1), 29-270.
On voit ici l'acrocyste attaché à la sortie de la gonothèque plissée.
Remarquer aussi les 4 "dents" saillantes sur le rebord des hydrothèques.
N/A
Reproduction de documents anciens
N/A
Tout au fond...
Bien difficile de déterminer l'espèce sur une simple photo ! En tout cas cette touffe de Sertularella, faiblement ramifiée, prospère parfaitement sur son support d'algues calcaires et de gorgones encroûtées.
Ciuttone, Galeria (20), 44 m
20/10/2007
Nombreuses ramifications
Cette espèce ressemble à Sertularella mediterranea, y compris l'aspect des acrocystes, mais les nombreuses ramifications des tiges indiquent qu'il s'agit de S. polyzonias.
Le Grand Congloué, Marseille (13), 2 m
25/10/2008
Rédacteur principal : Horia GALEA
Vérificateur : Sylvain LE BRIS
Responsable régional : Anne PROUZET
Hartlaub C., 1900, Revision der Sertularella-Arten, Abhandlungen aus dem Gebiete der Naturwissenschaften, Hamburg, 16(2), 1, 1–143.
Peña Cantero A.L. & García Carrascosa A.M., 2002, The benthic hydroid fauna of the Chafarinas Islands (Alboran Sea, western Mediterranean), Zoologische Verhandelingen, Leiden, 337, 1–180.
Ramil F., Parapar J. & Vervoort W., 1992, The genus Sertularella Gray, 1848 (Cnidaria : Hydroida) along the coasts of Galicia (Spain), Zoologische Mededelingen, Leiden, 66(37), 493–524.
La page de Sertularella mediterranea dans l'Inventaire National du Patrimoine Naturel : INPN