Corps trapu, beige rougeâtre
Antennes aplaties en forme de palettes, bordées de violet
Tache rouge foncé avec un anneau plus clair à la jonction céphalothorax/abdomen
Carapace grenue, rugueuse
Longueur 25 à 50 cm
Mediterranean locust lobster, greater slipper lobster (GB), Magnosa, manosa, aragostella, cicala grande (I), Cavaco, toribio, cigarra de mar (E castillan), cigala (E catalan), Grosser barënkrebs (D), Grote beerkreeft (NL)
Pseudibacus veranyi, Guérin Méneville, 1855
Atlantique Est du Portugal à la Guinée, Méditerranée
Zones DORIS : ● Europe (côtes françaises), ○ [Méditerranée française]Du Portugal au golfe de Guinée, Méditerranée.
Elle vit de 3 à plus de 100 m de profondeur et affectionne les grottes, failles et le dessous des dalles rocheuses isolées dans les posidonies.
On la trouve souvent accrochée sous les surplombs et le plafond des cavités où elle se confond avec la couleur du substrat. Les adultes âgés, qui ne muent que rarement, peuvent parfois porter des petites algues ou des invertébrés (hydraires, bryozoaires) fixés sur leur carapace, ce qui améliore encore la qualité de leur camouflage.
Elle sort plus volontiers la nuit.
La grande cigale ressemble de loin à une langouste, mais le corps est plus trapu, aplati dorso-ventralement et les antennes sont en forme de palettes plates et segmentées.
La carapace est d'un brun plus ou moins rougeâtre, rugueuse, grenue, bordée de violet au niveau des antennes.
La longueur peut atteindre 50 cm, couramment 25/30 cm. Les pattes sont dépourvues de pinces, sauf la 5ème paire chez la femelle qui l'utilise pour l'entretien des œufs qu'elle porte sous l'abdomen.
Scyllarides herklotsii (Herklots, 1851) la cigale rouge : présente, supposée rare en Méditerranée, bien que peu de plongeurs puissent la différencier de S. latus, elle est surtout rencontrée en Afrique de l'Ouest où les deux espèces cohabitent. Assez difficile à distinguer de S. latus. Une des différences les plus remarquables est la présence de trois taches rouges, nettement séparées sur l'articulation entre le céphalothorax* et l'abdomen.
Scyllarus arctus, (Linné, 1758) la petite cigale a une aire de répartition différente de sa grande cousine. On la trouve de la Méditerranée aux côtes sud de l'Angleterre vers le nord et sur les côtes marocaines pour le sud. De couleur plus foncée, sa carapace est plus lisse, ses antennes plus découpées sur les bords, le pédoncule oculaire et les pattes sont annelés de jaune. Elle vit souvent sur des fonds plus vaseux ou parmi les herbiers de posidonies. Sa taille ne dépasse guère 100 à 110 mm.
Scyllarus pygmaeus, (Bate, 1888) la cigale naine, beaucoup plus rare, est parfois confondue avec S. arctus, mais sa couleur rouge ou brun rouge rayé de blanc est bien caractéristique. Elle est surtout présente sur les côtes nord du bassin méditerranéen, à Gibraltar et aux îles Canaries. Taille moyenne 40 à 60 mm.
Les cigales se nourrissent de petits invertébrés, généralement des mollusques : patelles, ormeaux, crépidules et de crustacés. Elles sont occasionnellement nécrophages*, et se font souvent prendre dans les nasses et filets où elles sont entrées pour dévorer les appâts et les poissons capturés.
Les grandes cigales se reproduisent de la fin du printemps à l'été. On trouve parfois des rassemblements de plusieurs dizaines d'individus, qui reviennent chaque année dans des emplacements bien précis, parfois à faible profondeur, dans des grottes, des failles abritées ou dans des cavités du coralligène*.
La femelle porte ses œufs accrochés sous les segments abdominaux jusqu'à leur éclosion.
Les larves* ont ensuite une vie planctonique* dont on connaît mal la durée. Au cours de celle-ci, elles subissent plusieurs métamorphoses jusqu'au stade sub-adulte où elles tomberont sur le fond.
Le genre des Scyllarides, créé par Lund en 1793, comporte actuellement 13 espèces répandues dans le monde entier, plus particulièrement dans les mers tempérées chaudes.
- 7 en Atlantique : S. aequinoctials, S. brasiliensis, S. deceptor, S. delfosi, S. herklotsii, S. latus, S. nodifer
- 4 dans le Pacifique: S. astori, S. haani, S. roggeveeni, S. squammosus
- 2 dans l'océan Indien : S. elisabethae, S. tridacnophaga.
Toutes sont de taille relativement importante et comestibles, même si leur pêche est le plus souvent accessoire.
Toujours rare, mais recherchée pour sa chair délicate, la grande cigale a fait l'objet d'une pêche intensive de la part des plongeurs, qu'ils soient en apnée ou en scaphandre, dans la plupart des pays de la Méditerranée et sur les côtes atlantiques de la Péninsule Ibérique.
Ses principaux prédateurs, en dehors de l'homme, sont les poissons : mérous, dentis, balistes et les poulpes.
Son seul moyen de défense est la discrétion, ce qui justifie son mode de vie nocturne et sa résidence de jour dans les grottes et sous les rochers.
Malgré son apparente lenteur, la grande cigale est capable de réactions rapides et peut s'enfuir en nageant à reculons à grande vitesse!
Il n'est pas rare de trouver des grandes cigales à Rungis dans les arrivages de cigales rouges (Scyllarides herklotsii) en provenance d'Afrique de l'Ouest.
La grande cigale est aujourd'hui totalement protégée en France (arrêté du 26 novembre 1992) et fait l'objet de mesures de protection en Europe et dans la plupart des autres pays de la Méditerranée (présente en annexe 3 de la Convention de Berne et de la Convention de Barcelone).
Bien qu'elles ne possèdent pas d'ailes (!), les cigales de mer ont un aspect trapu qui peut faire penser (avec beaucoup d'imagination) aux cigales terrestres.
Contrairement à ces dernières, elles ne chantent pas du matin au soir, mais peuvent émettre un bruit, une sorte de grincement, lorsqu'elles sont dérangées.
Scyllarus, Scyllarides : allusion à l'ancien nom donné par Aristote tout d'abord aux crustacés du genre pagure et par extension à d'autres espèces.
latus : directement repris du latin et signifiant "large".
Termes scientifiques | Termes en français | Descriptif | |
---|---|---|---|
Embranchement | Arthropoda | Arthropodes | Animaux invertébrés au corps segmenté, articulé, pourvu d’appendices articulés, et couvert d’une cuticule rigide constituant leur exosquelette. |
Sous-embranchement | Crustacea | Crustacés | Arthropodes à exosquelette chitineux, souvent imprégné de carbonate de calcium, ayant deux paires d'antennes. |
Classe | Malacostraca | Malacostracés | 8 segments thoraciques, 6 segments abdominaux. Appendices présents sur le thorax et l’abdomen. |
Sous-classe | Eumalacostraca | Eumalacostracés | Présence d’une carapace recouvrant la tête et tout ou partie du thorax. |
Super ordre | Eucarida | Eucarides | Présence d'un rostre. |
Ordre | Decapoda | Décapodes | La plupart marins et benthiques. Yeux composés pédonculés. Les segments thoraciques sont fusionnés avec la tête pour former le céphalothorax. La première paire de péréiopodes est transformée en pinces. Cinq paires d'appendices locomoteurs (pinces comprises). |
Sous-ordre | Achelata | Achélates | Les achélates (anciennement palinoures) sont caractérisés par une première paire d'appendices dépourvue de pinces : ce sont les langoustes et les cigales de mer. |
Famille | Scyllaridae | Scyllaridés | |
Genre | Scyllarides | ||
Espèce | latus |
Carapace
La carapace est d'un brun plus ou moins rougeâtre, rugueuse, grenue, bordée de violet au niveau des antennes.
Villefranche sur Mer (06), 12 m, de nuit
02/07/2014
Cinq paires de pattes
Les pattes de taille à peu près identique sont dépourvues de pinces, sauf la 5ème paire chez la femelle qui l'utilise pour l'entretien des œufs qu'elle porte sous l'abdomen. Individu de 25 cm.
Cret@quarium, Héraklion, Crète (Grèce)
04/2007
Sous un surplomb
A l'instar de ses cousines les langoustes, la grande cigale peut être observée accrochée au plafond d'une faille ou d'un surplomb, tête en bas.
Antibes (06) 25 m
12/08/1997
Juvénile
Antennes modifiées en palettes, surface finement bosselée (grenue), dessins rouge rosé et reflets mauves (extrémités de palettes en particulier) sont caractéristiques de la grande cigale à son stade juvénile.
Taille de cet individu : 5 cm.
Antibes
03/08/2005
Autre juvénile
Voici un second juvénile, et l'on peut comparer la robe avec le précédent individu pour estimer la variabilité de l'espèce à ce stade.Il est rare de trouver des illustrations de grandes cigales juvéniles sur internet et ces clichés ont donc belle valeur.
N/A
N/A
Marseille, jeune adulte
Cette belle cigale de mer a été rencontrée par petit fond sous un surplomb.
Tiboulen de Maïre, Marseille (13), 15 m
04/2007
En Crète
Malgré son apparente lenteur, la grande cigale est capable de réactions rapides et peut s’enfuir en nageant à reculons à grande vitesse grâce à de violents coups de queue. Individu de 30 cm.
Agia Pelagia, Héraklion, Crète (Grèce), 12 m
04/2007
Rédacteur principal : Patrice PETIT DE VOIZE
Vérificateur : Véronique LAMARE
Correcteur : Pierre NOËL
Responsable historique : Patrice PETIT DE VOIZE
Responsable régional : Alain-Pierre SITTLER
La fiche de Scyllarides latus dans l'Inventaire National du Patrimoine Naturel : INPN