Grosses taches rondes noires sur le dessus du corps
Ouvertures nasales très marquées et séparées, n’atteignant pas la bouche
Museau court et très arrondi
Origine du second aileron dorsal au dessus du milieu de la nageoire anale
Chat-rochier, gat rouquin, roussette à grandes taches
Chien, vache (Boulogne), motelle (Fécamp), rousse (Le Havre), biche (Port-en-Bessin, Cherbourg, Saint-Malo), houlebiche (Cotentin), holbiche (Granville), chienbro (Normandie), touilh rous (Bretagne), biche (Lorient), marikatote (île d'Yeu), mircle (Arcachon), gaturrraina (côte Basque), gat de mar (Port-Vendres), cata rouqiera (Narbonne), tigré, cata roussa (Sète), gat (Provence), pintou rousso, gatta d'arga (Nice), gattuciu, pesciu gattu (Corse)
Nursehound (GB), Gattopardo (I), Alitàn (E), Großgefleckter Katzenhai (D)
Squalus stellaris Linnaeus, 1758
Scyllium catulus Müller & Henle, 1838
Scyllium acanthonotum De Filippi, 1857
Méditerranée, Atlantique Nord-Est, Manche et mer du Nord
Zones DORIS : ● Europe (côtes françaises), ○ [Méditerranée française], ○ [Atlantique Nord-Est, Manche et mer du Nord françaises]La grande roussette est présente dans toute la Méditerranée (mais absente de la mer Noire). On la trouve en Atlantique des côtes du Maroc jusqu'au nord de l'Ecosse, en Manche et mer du Nord jusqu'au sud de la Scandinavie.
La grande roussette est une espèce benthique*, vivant sur des fonds durs ou rocheux de la surface jusqu’à plus de 100 mètres. Le jour elle se cache sous des rochers ou dans un creux et reste tapie jusqu’à la nuit où elle devient active.
C’est un requin inoffensif de taille moyenne, 1 mètre environ, pouvant atteindre 2 m en Atlantique (1,50 m en Méditerranée). Le corps est parsemé de grosses taches rondes noires. Le dessus du corps est jaune sable/gris tandis que le ventre est jaune sable à blanc.
Le museau court et très arrondi, possède des ouvertures nasales très marquées, séparées, n’atteignant pas la bouche. Les yeux sont ovales.
L’origine du premier aileron dorsal se trouve au dessus des nageoires pelviennes. Le second aileron dorsal est plus petit que le premier et son origine se trouve au dessus du milieu de la nageoire anale.
On peut confondre facilement la grande roussette avec la petite roussette, Scyliorhinus canicula (Linnaeus, 1758), qui ne dépasse jamais un mètre, et présente des taches plus nombreuses mais plus petites. L'origine du second aileron dorsal se trouve au dessus de la fin de la nageoire anale chez la petite roussette.
La roussette thalassa, Scyliorhinus cervigoni Maurin & Bonnet, 1971, est absente de Méditerranée. On la trouve le long des côtes ouest de l'Afrique. Elle est plus trapue avec de grosses taches brunes dispersées.
La grande roussette se nourrit de crustacés (crabes, crevettes), mollusques, céphalopodes (petits poulpes, calmars) et d’autres poissons.
C’est une espèce ovipare* qui pond une centaine d’œufs par an (2 à la fois), tout au long de l'année. L’œuf est contenu dans une capsule cornée mesurant environ 12 cm de longueur et 4 à 5 cm de largeur en Atlantique (plus petite en Méditerranée), de forme rectangulaire avec 4 prolongements souples spiralés longs et fins. Les œufs sont parfois parfois appelée « bourse de sirène » de par leur forme de bourse avec ses cordons torsadés.
Pour pondre, la femelle décrit des cercles autour d’un support (type gorgone ou algue) de sorte que les filaments s’entortillent dessus. Les jeunes roussettes qui mesurent environ 16 cm et sont dotées d'une vésicule vitelline, éclosent au bout d'environ 9 mois. La durée de l'incubation est plus courte lorsque l'eau est plus chaude.
La maturité sexuelle est atteinte pour les deux sexes lorsque les individus mesurent environ 80 cm.
La grande roussettes est rare et largement moins fréquemment rencontrée en plongée que que la petite roussette.
En captivité les grandes roussettes peuvent atteindre une vingtaine d'année.
Comparaison des œufs de grande et petite roussette (voir photo)
Quelques indications pour déterminer à quelle espèce appartient un œuf de roussette. Ils ont la même allure générale : rectangulaire, avec des vrilles aux 4 coins, et on ne peut pas se fier à la couleur, caractère variable. C’est la taille, et la carène latérale, proportionnellement bien plus large chez la grande roussette qui les distingue.
Les roussettes se retrouvent sans peau ni tête sur les étals des poissonniers sous le nom de « saumonette ».
La situation de la grande roussette est considérée comme "Quasi Menacée" par l' U.I.C.N..
Le nom commum provient vraisemblablement de sa coloration beige roussâtre.
Sur les étals des poissonniers, à l’état pelé, la roussette est appelée saumonette sûrement à cause de la couleur de sa chair légèrement rosée.
Scyliorhinus : du grec [scylle] = chien de mer ou roussette et [rhinus] = nez, museau. Ce qui donne pour l’ensemble = roussette avec un museau,
stellaris : du grec [stellare] = étoilé, faisant référence aux taches sombres qui couvrent son corps.
Numéro d'entrée WoRMS : 105815
| Termes scientifiques | Termes en français | Descriptif | |
|---|---|---|---|
| Embranchement | Chordata | Chordés | Animaux à l’organisation complexe définie par 3 caractères originaux : tube nerveux dorsal, chorde dorsale, et tube digestif ventral. Il existe 3 grands groupes de Chordés : les Tuniciers, les Céphalocordés et les Vertébrés. |
| Sous-embranchement | Vertebrata | Vertébrés | Chordés possédant une colonne vertébrale et un crâne qui contient la partie antérieure du système nerveux. |
| Classe | Chondrichthyes | Chondrichthyens | Squelette cartilagineux, deux nageoires dorsales et une anale (primitivement), nageoire caudale hétérocerque*, deux paires de nageoires paires, bouche disposée sur la face ventrale. |
| Sous-classe | Elasmobranchii | Elasmobranches | Squelette des nageoires pectorales tribasal. Deux nageoires dorsales. 5 ou 6 paires de fentes branchiales et des spiracles. |
| Super ordre | Euselachii | Sélaciens | Raies et requins. |
| Ordre | Carcharhiniformes | Carcharhiniformes | Requins de fond. |
| Famille | Scyliorhinidae | Scyliorhinidés | Les roussettes, chiens de mer et holbiches (une centaine d'espèces environ sont décrites, c'est la plus grande des familles de requins). |
| Genre | Scyliorhinus | ||
| Espèce | stellaris |
Poissons cartilagineux (requins, raies...)
Requins
En Bretagne
On remarque l'œil ovale et les 5 fentes branchiales de cette grande roussette posée sur le fond. L'ouverture en arrière de l'œil est un spiracle* qui permet une entrée d’eau directe en direction des branchies quand la bouche de l'animal est fermée.
La Comorandière, Goulet de Brest (29), 18 m
12/04/1997
Poissons cartilagineux (requins, raies...)
Requins
Vue de dessus
Cette vue d'ensemble de l'animal montre bien que l'on a affaire à un requin. (Nota : animal ramené dans les filets d'un pêcheur et remis à l'eau pour le photographier)
Marseille, animal mort remonté dans un filet
10/10/2007
Dans une faille
De jour cette grande roussette reste tapie dans une faille dont elle ne sortira que la nuit pour chasser. Les grosses taches sont caractéristiques. On peut observer que l'origine de la seconde nageoire dorsale se trouve au-dessus de la nageoire anale. Ce caractère peut permettre à un plongeur de la distinguer de la petite roussette, Scyliorhinus canicula.
Port-Cros (83), 30 m
09/2002
Position des nageoires
Cette photo permet de bien observer les tailles et positions des deux nageoires dorsales. La seconde, plus petite que la première, prend naissance au-dessus du milieu de la nageoire anale. (Nota : animal ramené dans les filets d'un pêcheur et remis à l'eau pour le photographier)
Marseille, animal mort remonté dans un filet
10/10/2007
Nageoire caudale
La nageoire caudale hétérocerque* est typique des requins.
Pointe du vaisseau, Port-Cros (83), 20 m
03/06/2006
Valvules nasales
Difficiles à observer en plongée, les deux valvules nasales bien séparées permettent de distinguer la grande roussette de la petite. (Nota : animal ramené dans les filets d'un pêcheur et remis à l'eau pour le photographier)
Marseille, animal mort remonté dans un filet
10/10/2007
"Bourse de sirène"
Les roussettes accrochent leurs œufs dans des zones de courant pour qu'ils soient correctement oxygénés. Ici, comme souvent, le support est une gorgone. Les filaments aux quatre "coins" de l'œuf permettent un accrochage efficace. On devine par transparence l'embryon à l'intérieur de cette "bourse de sirène".
Aragnon, Côte Bleue (13), 10 m
31/07/2005
"Ficelé" dans une gorgone
La roussette a littéralement ficelé cette gorgone blanche, Eunicella singularis, pour y installer son œuf. Le bébé roussette a dû quitter depuis longtemps cet œuf qui commence à être largement concrétionné. Notez qu'au centre de la photo, le coenenchyme* de la gorgone se développe sur la structure cornée de l'œuf en continuité avec son propre squelette.
Aragnon, Côte Bleue (13), 10 m
31/07/2005
Comparaison des œufs
Pour déterminer à quelle espèce appartient un œuf de roussette (même allure générale), on ne peut pas se fier à la couleur. C’est la taille, et la carène latérale, proportionnellement bien plus large chez la grande roussette qui les distingue.
* Petite roussette :
Atlantique : environ 6 cm de longueur et 2 à 3 cm de largeur
Méditerranée : environ 5 cm de longueur et 2 cm de largeur
Mesure effectuée sur un seul individu : Carène 0,2 cm de largeur, rapport "longueur/carène" = 11,5.
* Grande roussette :
Atlantique : environ 10 à 13 cm de longueur et 4 à 5 cm de largeur
Méditerranée : environ 9 à 10 cm de longueur et 3 à 4 cm de largeur
Mesure effectuée sur un seul individu : Carène 1 cm de largeur, rapport "longueur/carène" = 27,5.
Il y a donc une grande différence dans les tailles. Si on a un élément de comparaison de taille sur la photo (polypes d'une gorgone...), on peut alors déterminer l’espèce. Sans repère de taille, si on peut observer sur un même œuf la carène et la longueur, on peut éventuellement distinguer une espèce de l'autre.
Etaples (62)
09/05/2007
Rédacteur principal : Sandrine SAUGE-MERLE
Vérificateur : Michel PEAN
Responsable régional : Michel PEAN
La page sur Scyliorhinus stellaris sur le site de référence de DORIS pour les poissons : FishBase
