Tête plus fine que les autres rascasses
Pas de creux en arrière des yeux
Deux paires de lambeaux de peau blancs sous la mâchoire inférieure
Trois bandes blanches : une sur le pédoncule caudal, une au milieu de la nageoire caudale et une à l'extrémité de la queue
Coloration générale beige clair, avec des marbrures et des barres sombres
Présence de petits points blancs et noirs sur le corps
Madeira rockfish (GB), Scorfanetta squamoso (I), Rascacio de Madeira, porjo (E), Madeira-Drachenkopf (D), Cantarilho (P)
Helicolenus maderensis (Valenciennes, 1833)
Scorpaena madurensis Valenciennes, 1833
Scorpaena rubellio Jordan & Gunn, 1898
Sebastes maderensis (Valenciennes, 1833)
Sebastipistes maderensis (Valenciennes, 1833)
Méditerranée, Atlantique tropical Nord-Est
Zones DORIS : ● Europe (côtes françaises), ○ [Méditerranée française]La rascasse de Madère se rencontre sur les côtes africaines, du Maroc au Sénégal, y compris les îles océaniques (Açores, Madère, îles Canaries, îles du Cap-Vert) et en Méditerranée où cette espèce a été aperçue en France, en Espagne, en Italie (Détroit de Messine jusqu'à Syracuse), en Grèce, au niveau des côtes du Liban ainsi qu'à Chypre.
Comme les autres rascasses, la rascasse de Madère est principalement présente dans les milieux rocheux côtiers, dans les cavités comme dans les zones plus éclairées, de quelques mètres sous la surface à environ 40 m de profondeur.
La rascasse de Madère a une tête plus fine que les autres espèces du même genre Scorpaena et peut atteindre 14 cm pour les femelles et 10 cm pour les mâles. La tête est large et épineuse avec des crêtes osseuses prononcées. La présence de deux paires de lambeaux de peau blancs en dessous de la mâchoire inférieure permet de l'identifier à coup sûr. Le corps est généralement de couleur beige clair (brun caramel à rougeâtre, parfois presque noir). Des marbrures et des barres sombres, de petits points blancs et noirs sont également présents. Trois larges bandes blanches, une sur le pédoncule caudal, une au milieu de la nageoire caudale et une sur l'extrémité de la queue, sont visibles.
La partie la plus étroite du pédoncule caudal, (entre les deux premières bandes blanches), porte toujours deux taches blanches en vis-à-vis, l'une en haut et l'autre en bas.
Scorpaena notata : tête plus massive et plus ronde, présence de lambeaux de peau sur la tête et le corps.
Scorpaena porcus : 3 barres sombres sur la queue. Tête massive. Lambeaux de peau sur la tête et le corps.
La rascasse de Madère se nourrit essentiellement de crustacés et de petits poissons. Confiante dans son camouflage, elle chasse à l'affût, immobile, en attendant qu'une proie passe à portée de sa bouche. Elle bondit alors brusquement en ouvrant sa grande bouche, capturant ainsi sa proie par aspiration.
La rascasse de Madère est gonochorique*. Il existe des individus mâles et des individus femelles, sans changement de sexe au cours de leur vie. Il y a un dimorphisme sexuel se traduisant par des mâles plus gros et trapus, mais de taille inférieure à celle des femelles. La fécondation des œufs est généralement interne. Les œufs sont regroupés dans une masse gélatineuse. Les larves sont planctoniques.
Comme chez de nombreuses espèces benthiques, la vessie natatoire est réduite.
Régulièrement, les espèces du genre Scorpaena muent, sans que l'on sache l'utilité réelle d'un tel phénomène.
Chez la rascasse de Madère, les femelles vivent plus longtemps que les mâles (5 ans contre 4 ans) et atteignent leur taille maximale plus rapidement que les mâles.
Les rascasses sont connues pour les douloureuses piqûres de leurs épines venimeuses. Les épines sont dorsales, céphaliques, operculaires, pectorales, pelviennes et anales. Une glande à venin est située dans l'épine elle-même, creuse et recouverte de peau fine. Il n'y a pas de canal excréteur. L'appareil venimeux des rascasses est uniquement utilisé pour la défense, et la victime s'injecte elle-même le venin par pression sur l'épine.
Les rascasses sont toujours très bien camouflées et immobiles, ce qui les rend difficiles à apercevoir et augmente le nombre d'accidents, qui sont cependant sans gravité. La rascasse fait confiance à son camouflage, et reste parfois immobile même lorsqu'on s'approche à quelques centimètres. Elle se contente alors de dresser sa nageoire dorsale à série d'épines venimeuses.
Comme tous les venins des rascasses, celui-ci est thermolabile. Une source de chaleur supérieure ou égale à 50° C, à proximité, ou sur la zone envenimée, détruit les principes actifs du venin.
Rascasse : de l'ancien provençal [rascas] qui pourrait signifier « atteint de la teigne », peut-être en raison des nombreuses taches que portent les rascasses et qui pourrait évoquer la teigne. En ancien provençal [rascas] pourrait aussi signifier « brut, piquant rude », mais ce sens n'est pas totalement attesté.
de Madère : en référence à l'île de Madère, où fut prélevé le premier individu identifié.
Scorpaena : du grec [scorpaina], lui-même dérivé de [scorpio] = scorpion, et qui désignait les poissons de mer que nous appelons aujourd'hui "rascasses" ou "poissons-scorpions".
maderensis = du nom de l'île de Madère.
Termes scientifiques | Termes en français | Descriptif | |
---|---|---|---|
Embranchement | Chordata | Chordés | Animaux à l’organisation complexe définie par 3 caractères originaux : tube nerveux dorsal, chorde dorsale, et tube digestif ventral. Il existe 3 grands groupes de Chordés : les Tuniciers, les Céphalocordés et les Vertébrés. |
Sous-embranchement | Vertebrata | Vertébrés | Chordés possédant une colonne vertébrale et un crâne qui contient la partie antérieure du système nerveux. |
Super classe | Osteichthyes | Ostéichthyens | Vertébrés à squelette osseux. |
Classe | Actinopterygii | Actinoptérygiens | Ossification du crâne ou du squelette tout entier. Poissons épineux ou à nageoires rayonnées. |
Sous-classe | Neopterygii Teleostei | Néoptérygiens Téléostéens | Poissons à arêtes osseuses, présence d’un opercule, écailles minces et imbriquées. |
Super ordre | Acanthopterygii | Acanthoptérygiens | Rayons épineux aux nageoires, écailles cycloïdes ou cténoïdes, présence d'une vessie gazeuse et pelviennes thoraciques ou jugulaires, sans être systématiquement présents, sont des caractères que l'on ne rencontre que chez les Acanthoptérygiens. |
Ordre | Scorpaeniformes | Scorpéniformes | Poissons scorpions. |
Sous-ordre | Scorpaenoidei | Scorpénoïdes | |
Famille | Scorpaenidae | Scorpénidés | |
Genre | Scorpaena | ||
Espèce | maderensis |
Un corps marbré
Le corps de la rascasse de Madère est de couleur généralement brun clair et comporte des marbrures ainsi que des points blancs et noirs. Les rascasses ont des épines venimeuses, qui sont céphaliques, operculaires ainsi que su les nageoires dorsales, pectorales, pelviennes et anales.
Var (83), 20 m
2008
Rare ?
Les observations sur les côtes françaises méditerranéennes sont rares, mais cela provient peut-être simplement d'une confusion avec les autres espèces du genre.
Impérial du milieu, Marseille (13), 10 m
18/07/2015
Des barbillons blancs
Les deux paires de lambeaux de peau blanche sont caractéristiques de la rascasse de Madère.
Faial, Açores, 8 m
01/07/2016
Une tête fine et étroite
Contrairement aux autre rascasses, la tête de la rascasse de Madère est fine et étroite.
Bibliothèque, Calvi (2b), 10 m
25/08/2014
Immobile
Non seulement la rascasse ressemble à une roche mais son comportement immobile parfait le camouflage.
Ténérife, Iles Canaries, 10 m
28/03/2006
Rouge
Le corps de la rascasse peut parfois être de couleur rougeâtre.
Le Phare, Turquie, 3 m
02/10/2007
Bébé parmi les algues
Une très jeune rascasse de Madère semble poser au milieu des algues.
Larnaka, Chypre, 20 m
08/05/2009
Sous un surplomb
Pour observer une rascasse de Madère, il faut parfois chercher sous un surplomb rocheux.
Pointe de le croix, Port Cros (83), 8 m
20/08/2010
Dans un trou
Les marques blanches sur le pédoncule caudal sont caractéristiques.
La Gabinière, Port Cros (83), 15 m
30/07/2016
Port-Cros
Cette espèce, quasiment absente il y a quelques années, est maintenant régulièrement observée en plongée sur nos côtes varoises.
La Gabinière, Port-Cros (83), 10 m
19/06/2009
En Corse
Elle est de plus en plus abondante également en Corse.
Pointe de la Revellata, Calvi (2B), 18 m
30/10/2016
Rédacteur principal : Pascaline BODILIS
Vérificateur : Bruno CHANET
Responsable régional : Sylvain LE BRIS
La Mesa G., 2005, A revised description of Scorpaena maderensis (Scorpaenidae) by means of meristic and morphometric analysis, Journal of the Marine Biological Association of the United Kingdom, 85(5), 1263-1270.
La Mesa M., La Mesa G., Micalizzi M., 2005, Age and growth of madeira scorpionfish, Scorpaena maderensis Valenciennes, 1833, in the central Mediterranean, Fisheries Research, 74(1-3), 265-272.
La page sur Scorpaena maderensis sur le site de référence de DORIS pour les poissons : FishBase