Poisson plat posé sur le côté droit (yeux présents sur la face gauche)
Espace entre les yeux plus grand que la taille d'un œil
Origine de la nageoire dorsale très en avant de l'œil supérieur
Livrée tachetée et de couleur variable
Face supérieure recouverte de tubercules osseux épars
Ligne latérale très incurvée au niveau de la nageoire pectorale
Turboden (Manche), eturbo, feuille de Vergne, prabot, turbodat, turboden (Atlantique), clouté, ronclavelé, roumbou clavetat, roun clavela, roun clavetat, roumb, rhum clavetat, roumbou clavetat (Méditerranée).
Au Canada anglophone on désigne par turbot l'espèce Reinhardtius hippoglossoides, appelé flétan du Groenland par les québecois et flétan noir par les français.
Turbot (GB), rombo chiodato (I), remol, rodoballo (E), steinbutt (D), pregado (P), tarbot (NL), pigghvarr (N)
Pleuronectes maximus
Pleuronectes turbot
Pleuronectes cyclops
Rhombus maximus
Rhombus magnus
Rhombus aculeatus
Rhombus stellosus
Scophthalmus ponticus
Psetta maxima est un synonyme très répandu mais invalidé par les recherches anatomiques et moléculaires les plus récentes : le turbot fait bien partie du genre Scophthalmus, comme la barbue.
Mer du Nord, mer Baltique, Atlantique Est, Méditerranée
Zones DORIS : ● Europe (côtes françaises), ○ [Méditerranée française], ○ [Atlantique Nord-Est, Manche et mer du Nord françaises]On trouve cette espèce dans l'Atlantique Nord-Est de la Norvège au Maroc, en mer Baltique, en Méditerranée, en mer Noire et mer d'Azov. Autrefois reconnue comme une espèce différente en mer Noire (Psetta maeotica ou sous-espèce Psetta maxima maeotica), ce problème a été résolu récemment par des études moléculaires : une seule espèce de turbot, Scophthalmus maximus, existe sur toute l'aire de répartition.
Poisson benthique*, diurne et territorial, le turbot vit sur les fonds sableux ou mixtes (vase, graviers et rochers). On le trouve dans les eaux côtières peu profondes de 10 à 140 m. Les alevins et les jeunes de moins de deux ans vivent sur les plages entre le rivage et le niveau des plus basses mers, les adultes se risquant rarement au-dessus de 15 m de profondeur.
Le turbot supporte très bien les eaux saumâtres des estuaires qui sont essentiellement peuplées par les jeunes individus, il est fréquent d'observer des jeunes à l'embouchure des rivières littorales. Les femelles sont généralement plus grandes et plus lourdes que les mâles, et les turbots de l'Atlantique plus grands et lourds que ceux de la Méditerranée.
Le turbot est un poisson plat, gaucher ou sénestre*, c'est-à-dire qu'il repose sur sa face droite (face inférieure, aveugle) et présente sa face gauche vers le haut (face supérieure).
Le corps, de forme losangique, peut atteindre 1 m de longueur bien que la taille commune soit de 30 à 60 cm. L'origine de la nageoire dorsale se trouve en avant de l'œil et ses premiers rayons sont non-ramifiés. La face supérieure est recouverte de tubercules osseux (des écailles transformées) épars. Cette particularité lui vaut son nom commun de clouté. Les yeux sont relativement écartés l'un de l'autre (la distance entre eux est supérieure au diamètre d'un œil). La ligne latérale est très incurvée au niveau de la nageoire pectorale. A l'instar de la majorité des poissons plats, la livrée est de couleur variable, en homochromie* avec le fond. Elle peut présenter de nombreuses taches rondes blanches à noires.
La barbue (Scophthalmus rhombus) peut être confondue avec le turbot. Contrairement à ce dernier, la barbue possède une peau lisse sans tubercules osseux. Par ailleurs les premiers rayons de la nageoire dorsale de la barbue sont profondément ramifiés, en barbe (d'où son nom) et son corps est de forme plus ovale, celui du turbot étant plus proche du cercle ou du losange.
La larve se nourrit de copépodes, de larves de crustacés et de mollusques. Le turbot adulte est un prédateur vorace, les espèces consommées varient selon le secteur géographique ; dans la Manche, sprats, tacauds, vives, lançons, gobies, jeunes soles, harengs et merlans peuvent figurer au menu du turbot. Des céphalopodes et crevettes peuvent occasionnellement compléter son régime.
En Atlantique et mer du Nord, le mâle acquiert sa maturité sexuelle lors de sa troisième ou quatrième année (vers 25 cm), la femelle lors de sa cinquième ou sixième année (vers 33 à 41 cm).
La ponte a lieu de mars à avril. De 1,8 à 3 millions d'œufs sont relargués par chaque femelle entre 25 et 80 m de profondeur). L'œuf, rouge et sphérique, est pélagique (entraîné en pleine eau par le courant) et mesure entre 0,9 et 1,2 mm de diamètre.
L'éclosion aurait lieu après 5 à 10 jours d'incubation (selon la température de l'eau). Les alevins sont pélagiques et présents entre 0 et 10 m de profondeur de juin à septembre. Ils se nourrissent de petits crustacés et de larves de gastéropodes. Ils rejoignent ensuite les nourriceries près du rivage et des plages de sable.
La métamorphose se déroule après 68 jours de développement dans la nature, à une taille de l'ordre de 2 à 3 cm. L'œil droit migre sur la face gauche et l'animal devient benthique.
Aucune vie associée en particulier, si ce n'est certains parasites externes (crustacés, copépodes et trématodes monogènes* principalement).
Ce poisson peut être approché facilement par le plongeur car il fait confiance à son camouflage, le plus difficile étant de le repérer.
A noter qu'à l'instar de nombreux autres poissons plats : barbue, sole, plie, le turbot s'est considérablement raréfié dans les eaux côtières européennes. Il est, avec le rouget, autre poisson benthique, l'une des principales victimes des nombreux filets maillants qui encombrent la zone côtière.
Pêché au chalut, le turbot est très recherché et fait l'objet d'élevage depuis les années 1980. Le principal producteur de turbots d'élevage est l'Espagne (5500 t en 2005), puis la France (800 t) qui est aussi le premier producteur d'alevins (environ 3 millions/an).
La taille réglementaire minimale pour la pêche en Europe est de 30 cm (arrêté du 7/10/1986).
Turbot proviendrait du néerlandais « tarbot ».
Scophthalmus : est la contraction des mots grecs scops (qui regarde) et ophthalmos (œil, yeux). Ce nom de genre (et de famille) insiste donc sur les yeux proéminents.
maximus : Le latin [maximus] signifie "très grand", en référence à la grande taille que peut atteindre l'animal.
Termes scientifiques | Termes en français | Descriptif | |
---|---|---|---|
Embranchement | Chordata | Chordés | Animaux à l’organisation complexe définie par 3 caractères originaux : tube nerveux dorsal, chorde dorsale, et tube digestif ventral. Il existe 3 grands groupes de Chordés : les Tuniciers, les Céphalocordés et les Vertébrés. |
Sous-embranchement | Vertebrata | Vertébrés | Chordés possédant une colonne vertébrale et un crâne qui contient la partie antérieure du système nerveux. |
Super classe | Osteichthyes | Ostéichthyens | Vertébrés à squelette osseux. |
Classe | Actinopterygii | Actinoptérygiens | Ossification du crâne ou du squelette tout entier. Poissons épineux ou à nageoires rayonnées. |
Sous-classe | Neopterygii Teleostei | Néoptérygiens Téléostéens | Poissons à arêtes osseuses, présence d’un opercule, écailles minces et imbriquées. |
Super ordre | Acanthopterygii | Acanthoptérygiens | Rayons épineux aux nageoires, écailles cycloïdes ou cténoïdes, présence d'une vessie gazeuse et pelviennes thoraciques ou jugulaires, sans être systématiquement présents, sont des caractères que l'on ne rencontre que chez les Acanthoptérygiens. |
Ordre | Pleuronectiformes | Pleuronectiformes | Poissons plats, aux deux yeux sur une seule face. Corps comprimé et couché sur un flanc dépigmenté et aveugle. |
Sous-ordre | Pleuronectoidei | Pleuronectoïdes | Nageoire dorsale s'étendant au dessus des yeux. |
Famille | Scophthalmidae | Scophthalmidés | Poissons plats senestres avec les nageoires pelviennes aux bases trés allongées. |
Genre | Scophthalmus | ||
Espèce | maximus |
En plongée
Un turbot se déplace sur un fond de graviers de la côte de granit rose, à quelques dizaines de centimètres sous la surface.
Ile ronde, Trégastel (22), 8 m
14/07/2008
En aquarium
Le turbot est fréquemment présenté dans les aquariums publics, comme ici à Trégastel.
Aquarium de Trégastel (22)
2006
Juvénile
Un très jeune turbot nage au dessus des graviers, juste sous la surface. Il mesure environ 2 centimètres. Son corps est presque transparent. Cet individu vient de terminer (ou elle est en phase finale) sa métamorphose : l'œil droit n'est pas encore à sa position définitive.
Presqu'île Renote (22), 2 m
17/05/2008
Vue de dessus
La forme très large, losangique voire circulaire, est caractéristique du turbot. Les premiers rayons de la nageoire dorsale ne sont pas ramifiés et sont de longueur croissante d’avant en arrière. Cl. C. GUINTARD et E. BETTI
Bassin d'élevage, Ecole vétérinaire de Nantes
2006
Yeux écartés
Les yeux sont relativement écartés l’un de l’autre (la distance entre eux est supérieure au diamètre d’un œil).
Aquarium Arago, Banyuls sur Mer (66)
11/2007
Tête de turbot sauvage
Les tubercules osseux épars sur la face supérieure du turbot sont des écailles transformées.
Poissonnerie Brest (29)
2007
Gravure
Cette gravure est tirée de l'ouvrage "Allgemeine Naturgeschichte der Fische" (Histoire naturelle des poissons) de Bloch, tomes 2 (1784) et 3 (1785) "Oekonomische Naturgeschichte der Fische Deutschlands" (Poissons d'Allemagne).
N/A
Reproduction de documents anciens
N/A
Rédacteur principal : Bruno CHANET
Vérificateur : Benjamin GUICHARD
Responsable historique : Patrice PETIT DE VOIZE
Responsable historique : Sandra SOHIER
Responsable régional : Samuel JEGLOT
Chanet B., 2003, Interrelationships of scophthalmid fishes (Pleuronectiformes, Scophthalmidae), Cybium, 27(4):275-286.
La page sur Scophthalmus maximus sur le site de référence de DORIS pour les poissons : FishBase