Bryozoaire encroûtant souvent partiellement décollé de son support
Affectionne les supports érigés
Plaque de petite taille et de faible épaisseur (unilamellaire)
Coloration jaune orangé
Organisation des zoïdes en lignes radiantes
Surface hérissée d'épines régulières (une par zoïde)
Lepralia hastata Hincks, 1862
Lepralia linearis var. hastata Hincks, 1862
Schizomavella hastata (Hincks, 1862)
Schizoporella linearis var. hastata Hincks, 1880
Schizomavella linearis var. hastata Marcus, 1940
Méditerranée, Atlantique Nord-Est, Manche et mer du Nord
Zones DORIS : ● Europe (côtes françaises), ○ [Méditerranée française], ○ [Atlantique Nord-Est, Manche et mer du Nord françaises]Schizomavella hastata est présente avec certitude en Méditerranée occidentale, Adriatique, Espagne, Portugal, golfe de Gascogne, îles Britanniques et Belgique.
En Méditerranée Schizomavella hastata est rencontrée de 10 à 80 m de profondeur, dans les herbiers de posidonies, les fonds coralligènes* et les fonds détritiques* côtiers, sur de vieilles coquilles, des tubes d'annélides, des bryozoaires, des axes morts de gorgones ou des souches de posidonie.
En Atlantique, Manche ou mer du Nord, Schizomavella hastata s'installera préférentiellement sur des supports érigés, en particulier sur de grands hydraires, ainsi que sur des pierres ou de vieilles coquilles.
Schizomavella hastata est un bryozoaire encroûtant de teinte jaune orangé formé d'une seule lame (unilamellaire) de zoïdes*. Les colonies bien calcifiées sont généralement de petite taille et caractérisées par la présence de fines épines dressées à sa surface. Chaque épine correspond à un individu (ou zoïde). De forme irrégulière, feuillue ou circulaire, les colonies (ou zoarium*) sont souvent partiellement décollées du substrat* auquel elles ne se rattachent que par une faible surface.
Le duvet de lophophores* jaunâtres, courts et translucides est très discret.
La confusion in situ avec les différentes espèces du genre Schizomavella et autres genres apparentés est inévitable sans une observation microscopique. La présence des épines régulièrement réparties à la surface reste le critère le plus visible en plongée ou sur photographie in situ pour cette espèce.
Comme tous les bryozoaires, c'est un filtreur suspensivore* microphage*. Les diatomées* (algues unicellulaires) et particules organiques sont la base de l'alimentation des bryozoaires. Les cils des tentacules* du lophophore* sont capables de créer des microcourants permettant l'acheminement des particules alimentaires vers la bouche au centre du lophophore (dont les fonctions sont aussi celles de respiration et de nettoyage de la colonie).
Chez les bryozoaires, les deux types de reproduction, sexuée et asexuée, concourent au développement de l'espèce.
Au sein d'une même colonie, des zoïdes* mâles et femelles existent, mais on connaît aussi des zoïdes hermaphrodites*.
La fécondation (reproduction sexuée) conduit à la formation d'œufs incubés dans les ovicelles*. Les œufs et les larves*, de couleur jaune chez Schizomavella hastata forment de petits points parfois visibles. Ils donnent ensuite des larves libres nageuses, assurant la dissémination spatiale de l'espèce. Puis, ces larves se fixent sur un substrat* dur et libre, et se transforment en zoïdes primaires isolés appelés ancestrules*.
Chaque ancestrule forme une nouvelle colonie (reproduction asexuée) par bourgeonnement*, qui assure la croissance de la colonie. Cela s'accompagne d'une spécialisation de certains individus au sein de la colonie : on parle de polymorphisme* des zoïdes (autozoïdes*, aviculaires*, ...).
Les ovicelles et les embryons sont observés au printemps et en été, les ancestrules un peu plus tard jusqu'en octobre chez Schizomavella hastata.
Description microscopique :
- Colonie encroûtante unilamellaire d'aspect variable selon le degré de calcification.
- Autozoïdes* rectangulaires ou polygonaux, plats ou légèrement convexes, en files régulièrement radiaires. Taille des autozoïdes 0,4 à 0,7 mm de longueur sur 0,3 à 0,5 mm de largeur.
- Aperture* (ouverture primaire par où sort le lophophore) orbiculaire à sinus large (échancrure médio-proximale), arrondie et armée de 2 à 4 épines orales.
- Paroi frontale perforée, principalement en périphérie.
- Ovicelle* sub-oral proéminente, globuleuse, fortement granuleuse distalement, avec quelques perforations dans la zone médioproximale et non close par l'opercule* de l'aperture.
- Aviculaire* à mandibule triangulaire dirigé vers le haut et placé sur un umbo* creux deux à trois fois plus grand que l'aviculaire lui-même. C'est cet umbo qui forme les grandes épines visibles à la surface de la colonie et non pas les petites épines orales.
Le genre Schizomavella est caractérisé par la présence d'un aviculaire médian, chez Schizomavella hastata il peut avoir été déporté par le grand développement de l'umbo qui fait partie intégrante de l'avicellaire*.
Schizomavelle épineux est une proposition du site DORIS et une traduction du nom scientifique.
Schizomavella : du grec [schizo-] = fendre, séparer en fendant (et donc évoquant, ici, une "lame encroûtante"), de "mav" qui est l'abréviation de "median avicularium" (Canu & Bassler 1917) et de [-ella] = petit.
hastata : signifie en latin "armé d'un javelot".
Numéro d'entrée WoRMS : 862791
Termes scientifiques | Termes en français | Descriptif | |
---|---|---|---|
Embranchement | Bryozoa / Ectoprocta | Bryozoaires / Ectoproctes | Petits animaux coloniaux filtreurs aquatiques fixés à un substrat. Tous les zoïdes sont en continuité physique et issus de bourgeonnement à partir d’un individu unique. Chaque zoïde porte un lophophore rétractile et est abrité dans une logette. |
Classe | Gymnolaemata | Gymnolèmes | Colonies polymorphes. Les zoïdes sont cylindriques ou aplatis, les lophophores circulaires. Les parois peuvent être calcifiées ou non. Presque tous marins. |
Ordre | Cheilostomatida | Cheilostomes | Bryozoaires calcifiés, zoïdes* en forme de boîte obturée par un opercule à charnière. Gymnolèmes les plus nombreux et les plus diversifiés des régions littorales, souples à rigides. Groupe au polymorphisme marqué où l’on trouve des individus différenciés (aviculaires, vibraculaires, ovicelles globuleux…). |
Sous-ordre | Neocheilostomatina/Ascophora | Ascophores | Paroi frontale calcifiée sous laquelle un sac flexible invaginé s'ouvre sur l’extérieur par un pore médian situé derrière le péristome et nommé ascopore. |
Famille | Bitectiporidae | Bitectiporidés | |
Genre | Schizomavella (Schizomavella) | ||
Espèce | hastata |
Bryozoaire encroûtant unilamellaire jaune orangé et couvert d'épines bien agencées
Ce bryozoaire encroûtant se présente sous la forme d'une fine lame calcifiée, rigide et plus ou moins détachée du substrat*. La présence de longues épines organisées en files radiaires régulières à la surface de la colonie est caractéristique de cette espèce de couleur jaune orangé et de petite taille.
Pointe de la Revelatta, Calvi, Corse Ouest (2B), 20 m
24/10/2008
Sur un support érigé
Ce bryozoaire affectionne les supports érigés sur lesquels il n'adhére que partiellement.
Pointe de la Revelatta, Calvi, Corse Ouest (2B), 20 m
24/10/2008
Petites colonies jaune orangé en compagnie de Disporella neapolitana
Disporella neapolitana (= Disporella hispida) de couleur blanche est au centre, de part et d'autre les petites plaques calcifiées jaune clair orangé montrent Schizomavella hastata. Le diamètre des colonies présentes sur cette photo n'excède pas 20 mm.
Scandola, Mucchillina, Corse Ouest (2A), 25 m
17/10/2007
Colonies calcifiées à la surface épineuse
De nombreux organismes occupent la surface des fonds durs (roche et coralligène*), parmi eux il existe de nombreuses espèces de bryozoaires de petite taille (visibles sur cette photo : Crisia sp, Scrupocellaria sp., Disporella sp., ...).
Scandola, Mucchillina, Corse Ouest (2A), 25 m
17/10/2007
Rédacteur principal : Frédéric ANDRÉ
Vérificateur : Véronique LAMARE
Responsable régional : Frédéric ANDRÉ