Cloche transparente plus haute (max. 18 mm) que large (diamètre d'environ 10 mm)
Battant particulièrement long, sortant de la cloche
Quatre tentacules ayant chacun une glande à la base
Méduse à nage active
Sarsie à tubes
Clapper hydroid, clapper hydromedusa, clapper medusa (GB), Klappermoos (D), Klepelklokje (NL)
Oceania tubulosa M. Sars, 1835
Coryne tubulosa (M. Sars, 1835)
Coryne sarsi (Lovén, 1836)
Sarsia sarsii (Lovén, 1836)
Syncoryna sarsii Lovén, 1836
Syncoryne decipiens Dujardin, 1845
Medusa proboscidea Dalyell, 1847
Sarsia mirabilis L. Agassiz, 1849
Syncoryne mirabilis (L. Agassiz, 1849)
Sarsia macrorhynchia Busch, 1851
Sarsia reticulata (Agassiz, 1862)
Syndictyon reticulatum L. Agassiz, 1862
Sarsia pattersoni Haddon, 1886
Sarsia barentsi Linko, 1905
Nord de l'Atlantique et nord du Pacifique
Zones DORIS : ● Europe (côtes françaises), ○ [Atlantique Nord-Est, Manche et mer du Nord françaises], ● Atlantique Nord-OuestSarsia tubulosa est présente le long de toutes les côtes septentrionales des océans Atlantique et Pacifique, et des mers adjacentes. En Europe, la Manche est sa limite sud mais certains auteurs signalent sa présence en Méditerranée et en mer Noire (peut-être un complexe d'espèces ?).
La phase méduse fait partie du plancton* entre avril et août avec un pic de présence en mai et juin. La méduse navigue généralement entre 20 et 100 m de profondeur et supporte une salinité réduite.
La phase polype* se développe sur des roches, sur des algues et sur des coquilles de mollusques juste sous la limite inférieure des marées. Il forme des colonies qui peuvent compter des centaines à des milliers d'individus.
Phase méduse
Son ombrelle est en forme de cloche transparente plus haute (maximum 18 mm) que large (diamètre d'environ 10 mm). Le battant (manubrium*), qui se termine par la bouche de l'animal, est deux à trois fois plus long que la cloche. Le bord de l'ombrelle porte quatre tentacules non ramifiés pouvant atteindre en pleine extension une dizaine de centimètres et ayant chacun une glande à la base.
La couleur des méduses Sarsia tubulosa peut être très variable, ce qui a conduit dans le passé à la description de nombreuses espèces. Les méduses de couleurs différentes sont en réalité des formes distinctes d'une seule et même espèce, variant probablement selon le type d'alimentation.
Phase polype
Le polype, ou hydranthe*, de 0,8 à 2,6 mm de hauteur, est mince, en
forme de massue, et porte 12 à 20 tentacules capités*. Sur sa tige, il
peut y avoir 1 à 8 bourgeons médusaires (ou gonophores*) avec un court
pédoncule*. Il vit dans des colonies (d’une hauteur maximale de 13 mm) constituées de stolons rampants portant chacun un ou deux polypes* dressés. Tous les individus descendent de la larve* qui a démarré la colonie et
s'est multipliée par les stolons (reproduction asexuée).
Des méduses très proches forment un "groupe Sarsia tubulosa" qui comprend les espèces S. tubulosa, S. densa, S. occulta, S. striata, S. piriforma, S. viridis, S. apicula, S. princeps, S. bella. S’agit-il d’un complexe d’espèces ?
Sarsia lovenii : chez la méduse adulte l’ombrelle mesure 7 à 10 mm (jusqu’à 16 mm), les bulbes des tentacules et le bouton apical sont orange lumineux (alors que chez S. tubulosa, ils sont verdâtres et orange lumineux), les bulbes tentaculaires portent un petit éperon et la position des gonophores* sur le manubrium* occupe la plus grande partie du manubrium (tubulosa : seulement les 2/3 distaux*).
Sarsia tubulosa est planctonophage*, son régime est carnivore. La méduse étend en pleine eau ses tentacules garnis de batteries de cnidocytes* au moyen desquels elle harponne et paralyse les petites proies du plancton (crustacés, vers, larves, etc.) qui sont ensuite dirigées vers la bouche.
Sarsia tubulosa, comme de nombreux autres Hydrozoaires, présente un cycle de vie composé de deux phases alternées : une sexuée et une asexuée.
La phase méduse est la phase sexuée. A maturité, les méduses mâles et femelles libèrent leurs gamètes* en pleine eau, où la fécondation* a lieu. Celle-ci donne une larve* ciliée pélagique*, la planula*, caractéristique des Cnidaires. La planula finit par tomber sur le substrat* où, si les conditions le permettent, elle se fixera et développera un stolon* rampant. Ce stolon sera à l'origine d'une colonie de polypes différenciés, notamment de polypes reproducteurs, qui constituent la phase asexuée du cycle de vie. Les polypes reproducteurs libéreront par bourgeonnement de minuscules méduses sexuées. La phase polype* porte des gonophores*, sur de courts pédoncules*, qui sont distribués irrégulièrement à partir d'une zone de bourgeonnement située un peu en dessous des tentacules les plus bas. Les polypes (ou hydranthes*) fertiles portent généralement de 1 à 5 gonophores, parfois jusqu'à 8.
Aux Pays-Bas, depuis les années 1950, on observe un phénomène particulier. Chaque décennie connaît une période d'environ trois années où la méduse est présente en masse alors qu'elle est rare le reste du temps. Les densités peuvent atteindre des dizaines d'individus par mètre cube d'eau de mer. Les causes ne sont pas connues. Compte tenu de l'existence de plusieurs espèces très proches, d’une très vaste distribution, tous les signalements de Sarsia tubulosa ne concernent pas forcément cette espèce (il s’agirait d’un complexe d’espèces).
A la publication de cette fiche (2023), il n'existait pas de nom vernaculaire* en français pour cette espèce :
Sarsia : du nom du naturaliste et prêtre norvégien Michael SARS (1805-1869). Ce nom de genre a été créé par le chirurgien naturaliste français René Primevère LESSON (1794-1849).
tubulosa : du latin [tubulus] = petit tuyau, en référence au long manubrium*.
Numéro d'entrée WoRMS : 117491
Termes scientifiques | Termes en français | Descriptif | |
---|---|---|---|
Embranchement | Cnidaria | Cnidaires | Organismes aquatiques (marins pour la plupart) libres ou fixés, carnivores, principalement à symétrie radiaire, caractérisés par des cellules urticantes : les cnidocytes. Deux morphologies principales : le polype et la méduse. La larve est une planula. |
Classe | Hydrozoa | Hydrozoaires | Cnidaires dont le cycle de vie est alterné, mais de façon inconstante, par deux phases différentes : le polype et la méduse. Présence d’un velum dans la méduse (dite craspédote), gonades ectodermiques, perte des septes, perte des cnidocytes endodermiques. Coloniaux ou solitaires. Quelques espèces d’eau douce. |
Sous-classe | Hydroidolina | Hydroïdes | Hydrozoaires dont le cycle de vie présente toujours une phase polype. |
Ordre | Anthoathecata | Anthoathécates | Hydraires dont la phase polype est dépourvue de thèques protectrices rigides. Phase polype presque exclusivement benthique, quelques espèces tropicales sécrétant un exosquelette calcaire (coraux de feu). Méduse avec ombrelle haute possédant des ocelles, les gonades se développent autour du manubrium. |
Sous-ordre | Capitata | Capités | Tentacules des polypes le plus souvent capités (avec des nématocystes groupés en « boutons »), parfois seulement chez les juvéniles. Longs pédoncules fixés ou ancrés dans le sédiment. Anthoméduses. Quelques espèces sécrètent un squelette calcaire. |
Famille | Corynidae | Corynidés | |
Genre | Sarsia | ||
Espèce | tubulosa |
Forme méduse
Son ombrelle est en forme de cloche transparente plus haute (maximum 18 mm) que large (diamètre d'environ 10 mm). Le battant (manubrium*), la bouche tubulaire de l'animal, est deux à trois fois plus long que la cloche. Le bord de l'ombrelle porte quatre tentacules non ramifiés ayant chacun une glande à la base.
Zélande (Pays-Bas), 5 m, de nuit
04/05/2010
Quatre tentacules
Le bord de l'ombrelle porte quatre tentacules pouvant atteindre en pleine extension une dizaine de centimètres et ayant chacun une glande à la base.
Zélande (Pays-Bas), 5 m
03/05/2022
Bloom - deux individus sur une seule image
Aux Pays-Bas, depuis les années 1950, on observe un phénomène particulier. Chaque décennie connaît une période d'environ trois années où la méduse est présente en masse alors qu'elle est rare le reste du temps. Les densités peuvent atteindre des dizaines d'individus par mètre cube d'eau de mer. Les causes ne sont pas connues.
Zélande (Pays-Bas), 5 m, de nuit
04/05/2010
Forme polype
Le polype, ou hydranthe*, de 0,8 à 2,6 mm de hauteur, est mince, en forme de massue, et porte 12 à 20 tentacules capités*. Sur sa tige, il peut y avoir 1 à 8 bourgeons médusaires (ou gonophores*) avec un court pédoncule*.
Au microscope
2005
Colonie de polypes
Le polype forme des colonies qui peuvent compter des centaines à des milliers d'individus.
Zélande (Pays-Bas)
2006
Rédacteur principal : Jean-Pierre COROLLA
Rédacteur : Vincent MARAN
Rédacteur : Frédéric ZIEMSKI
Vérificateur : Yves MÜLLER
Responsable régional : Jean-Pierre COROLLA
Bouillon J., Medel M.D., Pagès F., Gili J-M., Boero F., Gravili C., 2004, Fauna of the Mediterranean Hydrozoa, Scientia marina, 68 (2), 5-438.
Bragt P. van, 14/05/2010, Klepelklokjes voor derde jaar weer massaal aanwezig, Nature Today.
Edwards C., 1978, The hydroids and medusae Sarsia occulta sp.nov., Sarsia tubulosa and Sarsia loveni, Journal of the Marine Biology Association U.K., 58, 291-311.
Prudkovsky A.A., Ekimova I.A., Neretina T.V., 2019, A case of nascent speciation : unique polymorphism
of gonophores within hydrozoan Sarsia lovenii, Scientific Reports, natureresearch, 14p.
Schuchert P., 2001, Survey of the family Corynidae (Cnidaria, Hydrozoa), Revue suisse de Zoologie, 108 (4), 739-878.
Vervoort W., Faasse M., 2009, Overzicht van de Nederlandse Leptolida (=
Hydroida)(Cnidaria: Hydrozoa), Nederlandse faunistische mededelingen, 32,
1-207.
La page sur Sarsia tubulosa dans l'Inventaire National du Patrimoine Naturel : INPN