Taille de 12 mm maximum
Plaques granuleuses de teinte vive variable, souvent unie
Plaques ornées d'arêtes sombres horizontales, verticales et diagonales
Ceinture marginale granuleuse marquée parfois de bandes radiales foncées
Méditerranée uniquement
Chiton corail
Chiton corallinus (Risso, 1826)
Lepidopleurus corallinus Risso, 1826
Chiton rubicundus Costa O.G., 1829
Chiton pulchellus Philippi, 1844
Chiton philippii Issel, 1870
Chiton rubellus Pilsbry, 1893
Méditerranée
Zones DORIS : ● Europe (côtes françaises), ○ [Méditerranée française]Chiton corallina est une espèce endémique de Méditerranée.
Les chitons affectionnent le domaine intertidal et plus particulièrement les zones battues par le ressac. On pourra les trouver en zone infralittorale et jusqu'à 120 mètres de profondeur. Ces animaux vivent exclusivement collés au substrat rocheux. Leur résistance à la dessication à marée basse est limitée : c'est pour cette raison qu'on les trouvera le plus souvent cachés sous les pierres. Exposés au soleil, les chitons recherchent l'ombre pour se protéger. Immergés, ils se déplacent en rampant lentement sur les rochers à la recherche de nourriture.
Rhyssoplax corallina est un mollusque de forme ovale, dont la taille n'excède pas 12 mm de long. La couleur des plaques peut varier mais elle est le plus fréquemment vive et unie, le plus souvent rouge, orange ou mauve. Dorsalement s'articulent 8 plaques indépendantes fixées au niveau d'une ceinture marginale formée à partir d'un repli du manteau.
Les plaques dorsales sont arquées, avec une carène prononcée au niveau de la ligne médiane. Ces plaques sont ornées d'arêtes horizontales, verticales et diagonales qui leur confèrent un certain relief. La ceinture marginale est typiquement granuleuse et est parfois parcourue de bandes radiales foncées.
Généralités :
Il existe de nombreuses espèces de chitons sur les côtes françaises. Les différencier est souvent affaire de spécialistes. Ces animaux présentent tous la même forme ovale, et la couleur et les motifs ne peuvent, presque toujours, pas être pris en compte comme critères d'identification.
Quelques clés peuvent cependant permettre de cibler :
- La taille du chiton peut parfois permettre d'écarter telle ou telle espèce ;
- Le rapport longueur/largeur est souvent déterminant : certaines espèces sont larges, d'autres sont plus effilées ;
- L'importance de la carène médiane : chez certains chitons, elle est très marquée. Chez d'autres, elle est moins importante, et les valves peuvent être arrondies ou aplaties ;
- La forme des plaques dorsales et le nombre et la disposition des encoches qu'elles présentent sont les critères les plus fiables. Ces caractères, visualisables en laboratoire sous loupe binoculaire et nécessitant l'euthanasie du chiton, ne sont bien évidemment pas appréciables en plongée...
- Enfin, les différents ouvrages naturalistes proposent un examen (à la loupe binoculaire) du bord de la ceinture périphérique (manteau) : sa texture peut être plus ou moins granuleuse, hérissée d'épines, de spicules ou de tubercules. La ceinture peut être plus ou moins large et, dans certains cas, recouvrir plus ou moins les valves.
Dans le cas du chiton corallin :
Le chiton vert, Rhyssoplax olivacea, est une espèce jumelle qui partage la même distribution. Il arbore le plus souvent une teinte variable brun-vert, et il est plus grand (de 2 à 4 cm).
Le chiton corallin est un animal herbivore. Il est équipé d'une solide radula* avec plusieurs rangées de dents qui lui permettent de brouter la couche d'algues calcaires qui recouvre la roche. Les dents de cette radula sont minéralisées avec une teneur élevée en phosphates et en fer et, donc, parfaitement adaptées au décapage de la roche. L'animal se nourrit également d'algues unicellulaires présentes sur le substrat, comme les diatomées. Les chitons sont plus actifs la nuit.
Le chiton corallin est gonochorique*. La reproduction est sexuée, sans accouplement. Les individus mâles émettent des spermatozoïdes qui sont dans un premier temps retenus au sein de leur cavité palléale. Relâchés dans un courant d'eau, ils pénètrent dans la cavité palléale des femelles, où a lieu la fécondation. Celle-ci donne une larve trochophore* qui mène une courte vie pélagique* avant de tomber sur le substrat et de se métamorphoser en un chiton minuscule dont la face dorsale n'est recouverte dans un premier temps que par 6 plaques. Les jeunes chitons gagnent immédiatement la face inférieure des pierres.
Les plaques du chiton corallin peuvent être colonisées par de petits organismes, comme les spirorbes.
Il est parfois difficile de décoller un chiton de la roche. L'adhérence est permise par une contraction du pied dont l'effet est comparable à celui d'une ventouse puissante.
Manipulé, le chiton s'enroule en boule à la manière des cloportes ou des gloméris. On peut alors observer que ses plaques dorsales sont indépendantes et s'enracinent latéralement dans la ceinture périphérique.
Chiton corallin, chiton corail sont la traduction directe du nom scientifique.
Chiton : du grec [chiton] = tunique courte. L'animal est en effet protégé par 8 plaques calcaires articulées qui ne recouvrent pas la ceinture marginale qui, par conséquent, "dépasse", comme sous une tunique courte,
Rhyssoplax : du grec [rhysso] = ridé, ondulé et du grec [plax] = plaque. Les plaques de ces chitons portent des sillons très marqués. Nom de genre donné par Johannes Thiele (1860-1935), malacologiste allemand.
corallina, : du latin [corallium] = corail, corallin, donc rouge corail. La couleur rouge est fréquemment observée chez ce chiton, mais ce n'est pas la seule.
Numéro d'entrée WoRMS : 1288184
Termes scientifiques | Termes en français | Descriptif | |
---|---|---|---|
Embranchement | Mollusca | Mollusques | Organismes non segmentés à symétrie bilatérale possédant un pied musculeux, une radula, un manteau sécrétant des formations calcaires (spicules, plaques, coquille) et délimitant une cavité ouverte sur l’extérieur contenant les branchies. |
Classe | Polyplacophora | Polyplacophores | Mollusques à symétrie bilatérale, de forme ovale, aplatis dorso-ventralement avec tête, pied, et masse viscérale nettement distincts. La partie dorsale du manteau sécrète une coquille constituée de huit plaques calcaires articulées entre elles. Brouteurs. Ce sont les chitons. |
Ordre | Neoloricata | Néoloricates | Tous les chitons actuels. |
Sous-ordre | Ischnochitonina | Ischnochitoninés | Plaques calcaires toujours denticulées sur leur bord externe. Le manteau ne s'étend pas sur les plaques. |
Famille | Chitonidae | Chitonidés | |
Genre | Rhyssoplax | ||
Espèce | corallina |
Couleur vive
Chiton corallinus présente des colorations variables le plus souvent vives et de dominante unie. Cet individu arbore des plaques mauves et une ceinture marginale jaune citron. Les plaques sont ornées d'arêtes horizontales, verticales et diagonales qui leur confèrent un certain relief.
[NB : il existe une petite probabilité que ce chiton appartienne à l'espèce Chiton olivaceus].
La Ciotat (13), 14 m, de nuit
15/09/2006
Relief des plaques
Ce magnifique spécimen présente une couleur vive rouge orangé, qui a peut-être valu à cette espèce son nom scientifique. Les plaques dorsales sont ornées d'arêtes horizontales, verticales, et diagonales. La taille de ce chiton corallin nous est donnée indirectement par le spirorbe : il ne dépasse pas les 12 millimètres.
[NB : il existe une petite probabilité que ce chiton appartienne à l'espèce Chiton olivaceus].
Antibes (06), 4 m
07/11/2008
Teinte unie
Ce chiton corail arbore une teinte vive et unie. Seule sa ceinture marginale présente des bandes radiales plus foncées.
[NB : il existe une petite probabilité que ce chiton appartienne à l'espèce Chiton olivaceus].
Cagnes-sur-mer (06), 2 m
07/06/2005
Rédacteur principal : Frédéric ZIEMSKI
Vérificateur : Yves MÜLLER
Responsable régional : Frédéric ZIEMSKI
Responsable régional : Yves MÜLLER
Un grand merci à Michel Le Quément et à Bruno Anseeuw pour leur aide précieuse quant à l'identification de cette espèce sur les photographies.