Eponge massive
Hémisphérique si pas de contrainte
Beige à marron
Oscules en zone sommitale
Yellow pot sponge, barrel sponge (GB)
Aurora globostellata (Carter, 1883)
Stelletta globostellata Carter, 1883
Stellettinopsis coriacea Carter, 1886
Stellettinopsis purpurea Carter, 1886
Indo-Pacifique sud-ouest
Zones DORIS : ● Indo-PacifiqueRhabdastrella globostellata se trouve dans les eaux inter-tropicales de l'océan Indien, des côtes de l'Afrique de l'Est jusqu'à l'Australie, en passant par Madagascar, les Seychelles et le sud de l'Inde, ainsi que dans celles de l'océan Pacifique sud-ouest comme au Vanuatu, en Nouvelle-Calédonie, aux Fidji, jusqu'aux îles Salomon.
Rhabdastrella globostellata est une éponge présente du littoral au récif barrière. Elle a été observée de la surface jusqu'à au moins 35 m de profondeur.
Rhabdastrella globostellata est une éponge massive, à forme globale hémisphérique dont la base est large. Cependant, sa forme évolue selon les contraintes du milieu. Son envergure peut atteindre 25 cm de diamètre. Il n'y a pas de symétrie, ni d'avant ni d'arrière, ni de face ventrale ou dorsale : les éponges sont des organismes d'anatomie très simple, sans organe, dont l'aspect global est très homogène.
La couleur externe de R. globostellata oscille entre le marron et le beige, avec des nuances plus ou moins sombres. L'intérieur de l'éponge est, quant à lui, jaune.
Sa surface, relativement bosselée, est douce au toucher. Elle est parsemée d'orifices : certains sont minuscules (appelés pores) et invisibles à l'œil nu, et sont disséminés sur l'ensemble de l'éponge, d'autres sont gros et bien visibles (appelés oscules*) et sont groupés uniquement dans la partie sommitale de l'éponge. Ces oscules font de 1 à 5 mm de diamètre.
R. globostellata est une éponge érigée et ferme. Ceci est dû à son squelette, formé de microscopiques spicules* épars. Par une observation à la loupe binoculaire ou au microscope, après dissolution des chairs molles, on découvre les spicules : deux types de mégasclères* (grands spicules) en bâtonnets incurvés, et deux types de microsclères* (petits spicules) étoilés.
La systématique des éponges est établie à partir de l'étude des spicules*, tant les formes et couleurs visibles peuvent varier selon l'environnement au sein d'une même espèce. Ce qui signifie que pour le plongeur, il est très délicat et hasardeux d'identifier à coup sûr une espèce uniquement par le visuel.
Cependant, concernant Rhabdastrella globostellata, son aspect externe est assez particulier pour que l'on ne puisse pas la confondre facilement avec une autre éponge.
Rhabdastrella globostellata est un animal filtreur* actif, comme toutes les démosponges.
Les cellules qui tapissent les pores, les choanocytes*, sont spécialisées : grâce à leur flagelle, elles créent un courant d'eau facilitant l'entrée de l'eau vers l'intérieur de l'éponge. Les substances nutritives et l'O2 sont capturés par les cellules lors de leur traversée dans l'animal, tandis que l'eau chargée des déchets de l'animal sort par les orifices exhalants (oscules*).
Les démosponges sont des animaux sexués, le plus souvent hermaphrodites*.
Les espèces de l'ordre des Astrophorida, dont fait partie Rhabdastrella globostellata, sont ovipares*. Cependant, les gamètes* n'ont été observés que chez peu d'espèces. Le sperme est émis vers l'extérieur. Les spermatozoïdes sont portés par l'eau vers l’intérieur d'un autre individu de la même espèce, ils fécondent les gamètes femelles.
Les larves* s'échappent de l'éponge mère et rejoignent le plancton*. Puis elles se fixent sur un support solide.
Il existe aussi une reproduction asexuée par bouturage naturel.
Rhabdastrella globostellata est un mets convoité de la porcelaine Cypraea tigris. Cette porcelaine carnivore râpe l'éponge avec sa radula*.
Ce n'est que depuis le milieu du XIX° siècle que les démosponges sont classées parmi les animaux. Auparavant, on croyait qu'il s'agissait de végétaux.
Rhabdastrella globostellata est une démosponge, dont deux caractéristiques du squelette sont : spicules siliceux (minéralisés à partir de silicium marin) et présence de spongine (forme particulière de collagène).
Les spicules sont différenciés quant à eux en grands spicules ou mégasclères*, indispensables à la construction de l'organisme, et en petites spicules ou microsclères, noyés dans les tissus spongiaires.
Après leur mort, seul le squelette siliceux subsiste et va lentement sédimenter : les spicules s'accumulent et s'agglomèrent progressivement pour former ainsi des roches siliceuses appellées spongolites (roches claires, verdâtres, poreuses et légères).
Les démosponges sont présentes dans tous les environnement aquatiques : très grande répartition latitudinale des eaux froides aux eaux équatoriales, de la surface aux abysses.
Les démosponges intéressent souvent la pharmacologie. R. globostellata produit notamment de bonnes quantités d'isoalabaricanes : des molécules de type triterpène, dont l'activité cytotoxique contre les cellules cancéreuses est avérée.
Rhabdastrella globostellata est commune en Nouvelle-Calédonie.
Le nom d'éponge massive stellaire est une proposition du site DORIS et est une francisation du nom d'espèce. Il rappelle d'une part, la forme globale de l'éponge et d'autre part, la forme étoilée de ses microsclères.
Rhabdastrella : du grec [rhabdos] = baguette, et du latin [astralis] = relatif aux astres. Leurs mégasclères* sont en forme de baguette tandis que leurs microsclères* sont étoilés.
globostellata : du latin [globus] = sphère, et [stellatus] = en forme d'étoile. Ce nom rappelle la forme plus ou moins sphérique de l'animal, ainsi que la forme étoilée des microsclères*.
Termes scientifiques | Termes en français | Descriptif | |
---|---|---|---|
Embranchement | Porifera | Spongiaires / Eponges | Organismes exclusivement aquatiques, filtreurs, fixés au substrat, de formes variables, et percés d'orifices inhalants (ostioles ou pores) et exhalants (oscules). |
Classe | Demospongiae | Démosponges | Eponges dont la charpente est constituée de spicules siliceux (différenciés en méga- et microsclères) et de collagène dispersé ou structuré en fibres de spongine. Ovipares ou vivipares, larve typique = parenchymella. |
Ordre | Astrophorida | Astrophorides | « Eponges porteuses d’asters ». Squelette radiaire, avec des grands spicules tétractines (à 4 branches) et des microsclères de type asters. |
Genre | Rhabdastrella | ||
Espèce | globostellata |
Forme globale
L’éponge est bien érigée au sein de ces coraux branchus.
Mayotte, Sakouli, 2 m
07/03/2010
Sur du corail vivant
Cette éponge semble pousser préférentiellement sur du corail vivant (qu'elle tue donc), parfois en quantité, mettant en danger des colonies parfois centenaires comme celle-ci. Elle est apparemment aussi consommée par les tortues, ce qui la place au sein d'un réseau trophique extrêmement sensible.
Mayotte, N'Gouja, 2m sur la crête du tombant (ouest)
31/03/2018
Vue d'ensemble
L'éponge est massive, bosselée, avec la particularité d'avoir ses oscules* en position haute.
Nouvelle-Calédonie, Poindimié, 6 m
05/09/2010
Hémisphère
Typiquement, Rhabdastrella globostellata est demi-sphérique, avec un ancrage au substrat à large base.
Nouvelle-Calédonie, Nouméa, 5 m
28/01/2005
Trace de prédation
La porcelaine-tigre Cypraea tigris consomme cette éponge. Suite à son passage, l'intérieur jaune vif est ici bien visible.
Nouvelle-Calédonie, Poindimié, 6 m
N/A
Grands spicules vus à la binoculaire
Ces grands spicules, ou mégasclères*, sont de longues baguettes avec une extrémité pointue et l'autre en forme d'ancre. La photographie est prise à la loupe binoculaire avec un grossissement de x 40.
Nouvelle-Calédonie, Poindimié, loupe binoculaire
08/12/2010
Petits spicules vus au microscope
Ces petits spicules, ou microsclères, sont en forme d'étoile (microscope optique, x 100).
En vignette en bas à gauche, un grossissement plus important au microscope optique x 400.
Nouvelle-Calédonie, Poindimié, microscope
10/12/2010
Rédacteur principal : Virginie LEON
Vérificateur : Cédric MITEL
Responsable régional : Cédric MITEL