Colonies rigides (calcifiées) en forme de coupe très évasée
Structure formée par des zoécies en réseau convoluté
Coloration variant du blanchâtre, du jaune vert à l'orange brillant
Structure finement dentelée de quelques centimètres, très fragile
Espèce restreinte aux grottes semi-obscures
Rétéporelle de Méditerranée
Sertella mediterranea Hass, 1948, non Waters (Waters a décrit sous ce même nom une espèce à port robuste, souvent en forme de coupe irrégulière de couleur blanche et présente dans les fonds détritiques* côtiers de 40 à 120 mètres).
Retepora cellulosa f. beaniana var. mediterranea Smitt, 1861
Retepora cellulosa (de plusieurs auteurs)
Reteporella mediterranea Hass, 1948
Méditerranée (endémique)
Zones DORIS : ● Europe (côtes françaises), ○ [Méditerranée française]Endémique* de Méditerranée, la distribution de Reteporella mediterranea n'est pas connue avec précision. Néanmoins les principales observations ont été faites en Méditerranée occidentale, de la mer d'Alboran à la mer Tyrrhénienne.
Reteporella mediterranea est une espèce sciaphile*. On la rencontre ainsi dès les premiers mètres, au niveau d’endroits très ombragés et tout particulièrement dans les grottes ou les surplombs rocheux semi-obscurs, jusqu’à 100 m de profondeur. Elle se développe directement sur les parois rocheuses.
Étant donnée la fragilité de la colonie, on trouve généralement cette espèce à l’abri des eaux brassées par de trop forts courants.
Par rapport à l'espèce proche et la plus communément observée, Reteporella grimaldii, Reteporella mediterranea est plus évidement contrainte à l’intérieur des grottes semi-obscures.
Reteporella mediterranea, visuellement très proche de la dentelle de Neptune Reteporella grimaldii, est une espèce calcifiée au port dressé, dans laquelle les zoïdes* s'organisent en un réseau finement ajouré qui constitue la colonie (ou zoarium*). L’ensemble de la colonie forme le plus souvent une coupe régulière largement ouverte et constituée d'une fine lame réticulée fixée au substrat* en un seul point central et réduit.
Les réseaux formés sont bien ajoutés de façon régulière du centre vers la périphérie de la colonie.
La coloration de la structure varie du blanchâtre à l'orange brillant. La partie centrale de la coupe peut être verdie par des algues microscopiques.
La taille de la colonie peut atteindre 4 à 5 centimètres de diamètre.
Il y a plusieurs espèces de bryozoaires dentelles qui se ressemblent beaucoup par la forme de la colonie. Seul un examen minutieux à la loupe binoculaire, à un fort grossissement, des caractères morphologiques du squelette des zoécies*, permet de distinguer ces espèces.
Reteporella grimaldii, la dentelle de Neptune, est la plus courante sur nos côtes, dans les habitats les plus fréquentés par les plongeurs. Néanmoins, R. grimaldii, bien que très proche de R. mediterranea, est plus dressée, un peu moins sciaphile et forme des rosaces convolutées pouvant se développer dans les trois dimensions de l'espace. Elle atteint une plus grande taille (15-25 cm).
Reteporella couchii, en forme de coupe plus ou moins convolutée et à la face frontale hirsute liée à la présence de longs rostres labiaux cylindriques médians caractéristiques, présente le même aspect.
Comme chez tous les bryozoaires, la nutrition est assurée par la capture de particules alimentaires (phytoplancton* en particulier) par les tentacules* du lophophore*. Concernant le régime alimentaire, ce sont des filtreurs suspensivores* microphages*. Les diatomées* (algues unicellulaires) et les bactéries sont la base de l'alimentation de ce type de bryozoaire.
La sortie du lophophore est assurée par une augmentation de la pression du liquide interne, phénomène obtenu grâce à la compression musculaire. Une fois la gaine du lophophore dévaginée, un mouvement pendulaire et circulaire des tentacules ciliés* composant le panache de ce lophophore va permettre le brassage de l’eau environnante et favoriser ainsi la capture des micro-organismes composant l'alimentation de la colonie. Ces animaux sont ainsi dits filtreurs "actifs".
La croissance de la colonie se fait par bourgeonnement* périphérique de nouvelles zoécies. La reproduction est sexuée et la colonie est hermaphrodite*. Les œufs fécondés produits par un zoïde femelle sont incubés dans une ovicelle* (petite chambre au dessus de l’orifice).
Après maturation, il va y avoir émission de larves* lécitotrophiques* ciliées, qui vont être dispersées par les courants. Après une courte vie dans la colonne d’eau, la larve va se fixer sur un substrat adéquat et se métamorphoser en un zoïde primaire ou ancestrule*. Celui-ci bourgeonnera deux à trois zoïdes, qui bourgeonneront eux-mêmes en formant petit à petit la colonie réticulée et lui permettant de grandir.
Dès lors, la production de larves lors de la reproduction sexuée favorisera la dispersion de l'espèce et le peuplement de nouvelles surfaces.
Description microscopique :
- Zoïdes courts, à paroi frontale lisse ;
- aperture* masquée, à fissure labiale courte et souvent obturée (pseudospiramen), 2 épines courtes et inconstantes ;
- aviculaires* de 3 types dont des frontaux clairement triangulaires ;
- ovicelle* peu saillante à fissure médiane longitudinale ;
- kénozoïdes* de la partie basale sans aperture ;
- face dorsale avec des stries peu nombreuses.
Ces colonies sont extrêmement fragiles ! Attention en plongée, entre autres avec les bulles d'air remontant vers le plafond des grottes et surplombs !
Dentelle des grottes est une proposition du site DORIS.
Rétéporelle de Méditerranée est la traduction du nom scientifique.
Reteporella : diminutif de Retepora, autre genre de bryozoaires créé par Lamarck en 1801. Reteporella s'en distingue par quelques caractères particuliers et constitue donc un genre séparé.
Retepora : du latin [rete] = rets, filet, réseau et [pora] = pore, trou.
mediterranea : de Méditerranée.
Numéro d'entrée WoRMS : 1041728
Termes scientifiques | Termes en français | Descriptif | |
---|---|---|---|
Embranchement | Bryozoa / Ectoprocta | Bryozoaires / Ectoproctes | Petits animaux coloniaux filtreurs aquatiques fixés à un substrat. Tous les zoïdes sont en continuité physique et issus de bourgeonnement à partir d’un individu unique. Chaque zoïde porte un lophophore rétractile et est abrité dans une logette. |
Classe | Gymnolaemata | Gymnolèmes | Colonies polymorphes. Les zoïdes sont cylindriques ou aplatis, les lophophores circulaires. Les parois peuvent être calcifiées ou non. Presque tous marins. |
Ordre | Cheilostomatida | Cheilostomes | Bryozoaires calcifiés, zoïdes* en forme de boîte obturée par un opercule à charnière. Gymnolèmes les plus nombreux et les plus diversifiés des régions littorales, souples à rigides. Groupe au polymorphisme marqué où l’on trouve des individus différenciés (aviculaires, vibraculaires, ovicelles globuleux…). |
Famille | Phidoloporidae | Phidoloporidés | |
Genre | Reteporella | ||
Espèce | mediterranea |
Fine dentelle orangée à la forme d'une coupe
Reteporella mediterranea est fixée par un fin pied calcifié sur les parois où elle se développe en forme de coupe régulière très évasée.
Tombant de la Tradelière, Antibes (06), 20 m
13/08/2007
Espèce des grottes semi-obscures
Plusieurs colonies se sont implantées au fond d'une petite grotte en compagnie d'autres espèces sciaphiles*. La taille de cette espèce reste limitée le plus souvent à quelques centimètres de diamètre.
Tombant de la Tradelière, Antibes (06), 20 m
13/08/2007
Fine dentelle orangé brillant
Reteporella mediterranea peut arborer une belle couleur orange brillant.
Tunnels, Les Lecques (13), 10 m
19/05/2007
Une structure fragile
Le délicat réseau du bryozoaire est très sensible à la lumière et se laisse envahir par les algues. De plus, l’animal reste très fragile au moindre choc et se brise facilement.
Grotte du lido, rade de Villefranche-sur-Mer (06), 25 m
11/07/2004
Lophophores minuscules !
Sur cet agrandissement d'une petite colonie fixée sur un tombant, nous avons la chance de pouvoir distinguer clairement les logettes matérialisées par les petits points orangés et qui correspondent à l'orifice de sortie (l'aperture*) des lophophores*. Il est utopique de découvrir ceci en plongée ou d'identifier à coup sur l'espèce de ce bryozoaire dentelle sans prélèvement et observation microscopique.
La Gabinière, Port Cros (Var), 22 m
24/08/2005
Au plafond des grottes
On retrouve souvent ce bryozoaire dentelle dans les anfractuosités, sous les surplombs ou au plafond des grottes. Elle y partage ici son espace avec des éponges sciaphiles* et le corail rouge Corallium rubrum.
La taille et la complexité de cette colonie fait hésiter entre R. grimaldii ou R. mediterranea.
Grotte à Corail, rade de Villefranche-sur-mer, 15 m
13/02/2005
Une rosace plate
La colonie forme une rosace constituée d'une fine lame.
Grotte à corail, Alpes-maritime (06), 26 m
2006
Rédacteur principal : Frédéric ANDRÉ
Vérificateur : Alain-Pierre SITTLER
Responsable régional : Frédéric ANDRÉ