Petit éventail branchu, robuste, érigé
Coloration rose orangé clair à blanche
Rameaux non fusionnés (pas de maille)
Espèce des grottes
4 à 5 cm de diamètre
Méditerranée (endémique ?)
Zones DORIS : ● Europe (côtes françaises), ○ [Méditerranée française]Découverte sur les îles d'Hyères (Provence, France), cette espèce cavernicole a aussi été observée avec certitude en Sicile, autour de Naples et à Malte. Sa répartition exacte n'est pas connue.
Reteporella elegans est une espèce sciaphile* qui vit dans les grottes dès les premiers mètres de profondeur.
Reteporella elegans est un bryozoaire fortement calcifié et rigide. Il forme de robustes éventails ou coupoles dressés, rameux, non articulés et de 4 à 5 cm de hauteur. La colonie est fixée au substrat* par une large sole* pédieuse calcifiée et de couleur plus claire que les rameaux. A partir d'un ou de quelques troncs communs, les branches légèrement contournées se ramifient quelquefois sur un même plan sans jamais s'anastomoser (ne forment pas de mailles). La largeur des branches légèrement aplaties ventro-dorsalement est relativement constante. Chaque branche est constituée le plus souvent de 4 à 6 rangées de zoïdes*. Les branches ne se touchent pas. L'espace entre elles est approximativement équivalent à la largeur d'une branche, l'ensemble formant une sorte d'éventail aéré plus ou moins courbé et aux extrémités arrondies irrégulières.
La couleur habituelle des colonies en bonne santé est rose orangé clair à blanche.
Les zoïdes s'ouvrent sur la face frontale des rameaux par de petits tubes (péristomes*) relativement bien alignés, donnant un aspect granuleux à ce côté des "éventails". Cette face frontale, où s'épanouissent de minuscules lophophores* translucides, s'oriente à l'opposé ou de façon perpendiculaire au substrat*. La face dorsale plus lisse et plus claire est parcourue par de fins dessins réticulés créés par l'organisation des zoïdes de soutien (kénozoïdes*), soudés entre eux et charpentant la colonie. Ces zones de renfort plus claires sont parfois plus développées au niveau des ramifications basses de la colonie et de ce fait, sont visibles du côté frontal.
Schizoretepora solanderia forme de plus petits éventails calcifiés, orangés à blanchâtres. Son biotope n'est pas le même : fonds détritiques* côtiers, fonds coralligènes ; cette espèce est principalement présente de 30 à 300 m de profondeur.
Hornera frondiculata constitue de plus grandes colonies à l'aspect similaire mais ses fines branches contournées se ramifient beaucoup plus sur un même plan. Sa coloration crème est plus claire sur les "troncs" principaux.
Frondipora verrucosa, le frondipore verruqueux, de couleur plus jaunâtre à beige, forme des rameaux grossiers, aplatis ou en entonnoir de 3 à 5 cm à l'aspect de feuille calcifiée, parfois réticulés. Ses ramifications courtes, dichotomes et anastomosées se terminent par des extrémités poreuses et renflées. Ce bryozoaire est présent à partir de 20 mètres, fixé sur des parois rocheuses ou des substrats artificiels, ou bien libre à la surface du sédiment.
Reteporella grimaldii, la dentelle de Neptune, et Reteporella mediterranea, une espèce des grottes visuellement très proche, constituent aussi des colonies rigides (calcifiées) à port dressé mais formant une véritable dentelle réticulée (en mailles) très fine et fragile. Leur coloration varie du rose au jaune pâle. Sciaphiles, elles peuvent être présentes dès les premiers mètres dans les zones à l'hydrodynamisme modéré.
Comme chez tous les bryozoaires, la nutrition est assurée par la capture de particules alimentaires (phytoplancton*, en particulier) par les tentacules du lophophore, dont la sortie est assurée par une augmentation de la pression du liquide interne, phénomène obtenu grâce à la compression musculaire.
Une fois la gaine du lophophore dévaginée, un mouvement pendulaire et circulaire des tentacules ciliés composant le panache de ce lophophore va permettre le brassage de l’eau environnante et favoriser ainsi la capture des micro-organismes composant le régime alimentaire de la colonie. Ces animaux sont ainsi dits filtreurs "actifs".
Les diatomées (algues unicellulaires) et les bactéries sont la base de l'alimentation de ce type de bryozoaire, filtreur suspensivore* microphage*.
La croissance de la colonie se fait par bourgeonnement* périphérique de nouvelles zoécies*. La reproduction est sexuée et la colonie est hermaphrodite*. Les œufs fécondés produits par un zoïde femelle sont incubés dans une ovicelle* (petite chambre au-dessus de l’orifice).
Après maturation, il va y avoir émission de larves* lécitotrophiques* ciliées, qui vont être dispersées par les courants. Après une courte vie dans la colonne d’eau, la larve va se fixer sur un substrat adéquat et se métamorphoser en un zoïde primaire ou ancestrule*. Celui-ci bourgeonnera deux à trois zoïdes, qui bourgeonneront eux-mêmes en formant petit à petit la colonie réticulée, lui permettant de grandir.
Vermetus rugulosus est rencontré sporadiquement sur des bryozoaires érigés (Reteporella spp., Myriapora truncata, ...). Ce tout petit gastéropode fixé de la famille des vermets (Vermetidés) se présente sous la forme d'un petit tube semi-translucide, strié perpendiculairement, de 1 mm de diamètre et enroulé sur une ou deux spires.
Rétéporelle élégante est la traduction du nom scientifique.
Reteporella : diminutif de Retepora, autre genre de bryozoaires créé par Lamarck en 1801. Reteporella s'en distingue par quelques caractères particuliers et constitue donc un genre séparé.
Retepora : du latin [rete] = rets, filet, réseau et [pora] = pore, trou.
elegans : du latin [elegans] = gracieux, charmant.
Numéro d'entrée WoRMS : 111451
Termes scientifiques | Termes en français | Descriptif | |
---|---|---|---|
Embranchement | Bryozoa / Ectoprocta | Bryozoaires / Ectoproctes | Petits animaux coloniaux filtreurs aquatiques fixés à un substrat. Tous les zoïdes sont en continuité physique et issus de bourgeonnement à partir d’un individu unique. Chaque zoïde porte un lophophore rétractile et est abrité dans une logette. |
Classe | Gymnolaemata | Gymnolèmes | Colonies polymorphes. Les zoïdes sont cylindriques ou aplatis, les lophophores circulaires. Les parois peuvent être calcifiées ou non. Presque tous marins. |
Ordre | Cheilostomatida | Cheilostomes | Bryozoaires calcifiés, zoïdes* en forme de boîte obturée par un opercule à charnière. Gymnolèmes les plus nombreux et les plus diversifiés des régions littorales, souples à rigides. Groupe au polymorphisme marqué où l’on trouve des individus différenciés (aviculaires, vibraculaires, ovicelles globuleux…). |
Sous-ordre | Neocheilostomatina/Ascophora | Ascophores | Paroi frontale calcifiée sous laquelle un sac flexible invaginé s'ouvre sur l’extérieur par un pore médian situé derrière le péristome et nommé ascopore. |
Famille | Phidoloporidae | Phidoloporidés | |
Genre | Reteporella | ||
Espèce | elegans |
Colonie érigée en forme de petit éventail à fortes branches
Le lieu d'origine de cette photo est la grotte Azzurra à Palinuro (Italie), collecteur Fabio Barbieri. Il fait partie d'un ensemble de spécimens qui ont été identifiés par Jean-Georges Harmelin et ont été déposés au MNHN.
Grotte Azzurra, région de Naples (Italie), (prélèvement)
2012
Bryozoaire arbustif rose orangé, espèce des grottes
A Malte, dans une petite grotte peu profonde.
Noter les petits tubes semi-translucides formant une ou deux spires de 2 à 3 mm de diamètre sur la colonie de gauche. Ils appartiennent à un tout petit gastéropode fixé de la famille des vermets (Vermetidés), Thylaeodus (ex. Vermetus) rugulosus, qui est rencontré sporadiquement sur d'autres bryozoaires érigés (Reteporella spp., Myriapora truncata, ...).
Petite grotte, Gozo, (Malte), 5 m
26/10/2005
Colonie sicilienne
Grotte de l'île de Vulcano, Îles Éoliennes, Sicile, 20 m.
09/07/2023
Colonie blanche cachée dans le coralligène
Petite colonie observée sous un bloc de coralligène libre sur le fond et en compagnie de nombreuses autres espèces de bryozoaires. Sa couleur est ici blanchâtre, comme pour les colonies profondes.
L'identification sur photo, sans examen microscopique, reste un exercice difficile, la proposition de Reteporella elegans Harmelin, 1976 pour cette colonie doit être comprise comme une bonne piste.
Sec de la Jeaune Garde, Porquerolles (83), 25 m
30/10/2007
Face dorsale
Les fins dessins réticulés créés par l'organisation des zoïdes de soutien (chenozoïdes*) sur la face dorsale de la colonie sont bien visibles ici.
Grotte de l'île de Vulcano, Îles Éoliennes, Sicile, 20 m.
09/07/2023
Dans une grotte sous-marine
Ce bryozoaire affectionne les grottes.
Capo Palinuro, Italie, 20 m
1987
Rédacteur principal : Frédéric ANDRÉ
Vérificateur : Alain-Pierre SITTLER
Responsable régional : Frédéric ANDRÉ
Harmelin, J.-G., 1976, Sur un Reteporidae nouveau, Reteporella elegans n. sp. (Bryozoaires Cheilostomes), découvert aux Iles d'Hyères, Travaux scientifiques du Parc national de Port-Cros, 2, 99-104.