Petit buisson broussailleux gris verdâtre, fragile et cassant
Nombreuses lanières aplaties et ramifiées, dressées ou retombantes
Apothécies blanches à vert pâle à l'extrémité des lanières
Taille maximale des lanières : 70 mm
Ramaline, ramaline siliceuse, lichen arborescent
Sea ivory (GB)
Lichen scopulorum Retz.
Lichen siliquosus Huds.
Parmelia scopulorum var. cornuata Ach. 1803
Ramalina breviuscula forma gracilescens Cromb. 1879
Ramalina armorica var. tuberculosa (H. Olivier) Motyka 1960
Ramalina incrassata (Nyl.) Motyka 1960
Ramalina crassa (Delise ex Nyl.) Motyka 1961
Ramalina druidarum W.L. Culb. 1967
Mer du Nord, Manche, océan Atlantique Nord
Zones DORIS : ● Europe (côtes françaises), ○ [Atlantique Nord-Est, Manche et mer du Nord françaises]La distribution de ce lichen s'étend sur les côtes du nord-ouest de l'Europe, depuis les côtes de la mer Baltique à celles de l'ensemble du Royaume-Uni et jusqu'au Portugal.
Ce lichen affectionne les rochers plus ou moins siliceux de l'étage supra-littoral* soumis à l'influence des embruns. Il peut être trouvé plus à l'intérieur des terres, mais jamais loin de la côte.
Le thalle de la ramaline des rochers se présente généralement sous la forme d'un petit buisson broussailleux vert grisâtre. Il se compose de nombreuses lanières aplaties et ramifiées qui prennent naissance à partir d'une fine base encroûtante commune. Leur port est tantôt érigé, tantôt retombant.
Les lanières portent par endroit, près de leur extrémité, des petites structures discoïdes et aplaties. Ces disques, ou apothécies*, sont les organes reproducteurs du lichen. Leur couleur varie du blanc au vert pâle.
La taille des lanières, fragiles et cassantes, peut atteindre 7 centimètres.
Ramalina siliquosa est une espèce polymorphe, dont on dénombre plusieurs variétés. L'aspect des lanières peut varier de manière importante : plus ou moins ramifiées, plus ou moins épaisses, lisses ou granuleuses, courtes ou "chevelues"... On parle du "groupe" ou encore du "complexe" Ramalina siliquosa.
Sur les rochers de l'estran*, on pourra confondre Ramalina siliquosa avec des lichens du genre Roccella, au thalle semblable mais bien plus foncé et de texture caoutchouteuse.
Sur les troncs d'arbres littoraux, on pourra observer une espèce proche, Ramalina silicaris.
Un lichen est une symbiose, une association entre un champignon (hétérotrophe*) et une algue (autotrophe*), parfois une cyanobactérie. La proportion d'algues dans cette association ne dépasse jamais les 10%.
Les hyphes* du champignon absorbent l'eau et les sels minéraux du substrat (roche). L'algue fait la photosynthèse* : à partir des éléments précédents, fournis par le champignon, de CO2 atmosphérique et d'énergie lumineuse, elle synthétise de la matière organique, dont bénéficie en retour le champignon.
Les lichens se reproduisent de manière sexuée ou asexuée.
Sexuée : lorsque deux thalles de Ramalina siliquosa entrent en contact, les hyphes* fusionnent. Il se forme alors des petits organes reproducteurs, les apothécies*, au creux desquelles le champignon fabrique des spores. Celles-ci sont disséminées par l'eau et le vent. Si les conditions le permettent, les spores seront à l'origine de nouveaux champignons, dont les tissus seront colonisés secondairement par les algues.
Asexuée : une simple fragmentation du thalle peut engendrer de nouveaux organismes, génétiquement identiques.
L'association symbiotique entre les deux organismes (champignon et algue) permet au lichen d'acquérir de nouvelles propriétés : il a la capacité de résister aux conditions extrêmes de l'étage supra-littoral* : résistance à la salinité, à de grandes variations de température et résistance à la dessiccation provoquée par l'exposition au vent et au soleil.
Le lichen est en outre capable de retenir une quantité d'eau équivalente à 35 fois son poids !
Les lichens sont très résistants aux variations des conditions environnementales et notamment à la pollution. Capables d'emmagasiner et de stocker divers polluants atmosphériques, ils permettent une purification de l'air et constituent de véritables marqueurs (ou bio-indicateurs), témoins de la qualité d'un biotope.
Capable de coloniser la roche nue, la ramaline des rochers a un rôle pionnier. Elle participe de manière importante à l'érosion des roches.
Sa croissance est très lente (moins de 1 mm par an).
En Grande-Bretagne, la ramaline est mangée par les moutons.
Ramaline des rochers est la francisation du nom scientifique.
Ramalina : du latin [ramus] = branche, rameau, et suffixe -lina, diminutif (petit),
siliquosa : du latin [silex] = pierre, caillou,
Ramalina siliquosa est un petit lichen branchu, ramifié, qui se développe sur les pierres.
Termes scientifiques | Termes en français | Descriptif | |
---|---|---|---|
Embranchement | Ascomycota | Ascomycètes | Champignons dont le thalle se reproduit grâce à des spores contenues dans des asques. |
Classe | Lecanoromycetes | Lécanoromycètes | Les spores sont libérées par déhiscence des asques. La grande majorité des champignons lichénisés appartiennent à cette classe. |
Ordre | Lecanorales | Lécanorales | Apothécies ouvertes, discoïdes. |
Sous-ordre | Lecanorineae | Lécanorinées | |
Famille | Ramalinaceae | Ramalinacées | |
Genre | Ramalina | ||
Espèce | siliquosa |
Un petit buisson broussailleux
Le thalle de la ramaline des rochers se présente sous la forme d'un petit buisson broussailleux composé de nombreuses lanières gris verdâtre fragiles et cassantes.
Trébeurden (22)
08/2006
Lanières aplaties et granuleuses
L'aspect des lanières est assez variable, la ramaline étant une espèce polymorphe. Ici elles sont aplaties et granuleuses, peu ramifiées.
Bretagne
29/07/2009
Apothécies
A l'extrémité des lanières, on observe des petites structures aplaties et discoïdes, les apothécies*, qui constituent les organes de reproduction du lichen.
Finistère
05/2009
Sur le granite costarmoricain
Ramalina siliquosa affectionne les roches siliceuses de l'étage supra-littoral* soumises aux embruns.
Trégastel (22)
06/2009
Sur un sentier littoral
La ramaline des rochers est un des lichens les plus communément observés sur les sentiers qui longent le littoral. Il est ici associé à la xanthorie, orange (Xanthoria parietina) et au lichen gris (Tephromela atra).
Le Pouldu (29)
02/08/2008
Associée au lichen gris
La ramaline partage ces rochers avec le lichen encroûtant gris, Tephromela atra. Chaque thalle mesure quelques centimètres.
Crozon (29)
08/2007
Rédacteur principal : Frédéric ZIEMSKI
Vérificateur : Philippe LE GRANCHÉ
Responsable régional : Frédéric ZIEMSKI