Petite ascidie solitaire et grégaire (pas de liaison entre les individus proches)
Ascidie pédonculée de 6 à 10 mm de long, thorax et abdomen compris
Pédoncule cylindrique 3 à 4 fois plus long que le thorax
Pédoncule renflé et jaune citron dans sa zone de fixation
Thorax transparent parcouru de fins traits jaunâtres (bords des siphons et bords de la double rangée de stigmates)
Seulement deux rangs de stigmates incomplets
Midget seasquirt (GB), Clavelina nana (I), Clavelina enana (E), Zwerg-Saascheide (D), Dwergzakpijp (NL)
Archiascidia neapolitana Julin, 1904
Méditerranée occidentale
Zones DORIS : ● Europe (côtes françaises), ○ [Méditerranée française]Pycnoclavella neapolitana est présente en Méditerranée (occidentale avec certitude) et probablement en Atlantique Nord-Est limitrophe.
Les rares observations validées de cette espèce très discrète vont de Naples en mer Tyrrhénienne aux côtes Catalanes en passant par le littoral provençal. Sa présence en Atlantique reste à confirmer.
A Naples, lieu de sa découverte, elle a été observée à 1m et à 25 m de fond. Les observations provençales ont été faites dans la zone des 15 à 20 m de fond. Elle s'implante sur divers supports vivants comme des ascidies, des algues, des bryozoaires dans des zones plutôt ombragées. Elle fait partie des nombreux petits organismes fixés de la sous-strate des algues de l'infralittoral*.
Pycnoclavella neapolitana, contrairement aux autres espèces de Pycnoclavella de Méditerranée et d'Atlantique Nord-Est, est une espèce solitaire parfois grégaire. Dans ce cas, les individus ne sont pas reliés entre eux par une base commune (plaques ou stolons*). La taille et la transparence des individus rendent son observation difficile par les plongeurs qui ne la découvriront, le plus souvent, que sur leurs macrophotographies.
Voici, partiellement modifiée et simplifiée, la description en langue française que donne son auteur Charles JULIN :
Le corps de Pycnoclavella neapolitana, dont la longueur totale, chez l'adulte à maturité sexuelle, varie entre 6 et 10 millimètres, est nettement subdivisé en deux régions : un thorax et un abdomen.
Le thorax, en forme d'ellipsoïde, plus long que large et rétréci dans sa partie postérieure, représente en moyenne le quart de la longueur totale de l'animal. Il est nettement délimité de l’abdomen qui a la forme d’un cylindre long et étroit, renflé seulement à son extrémité postérieure au voisinage de la surface de fixation terminale de l'animal.
Pycnoclavella neapolitana est transparente dans toute l’étendue du thorax et dans la majeure partie de l'abdomen. Seule, la partie postérieure de l'abdomen, et surtout son renflement terminal, est opaque. Cette opacité est due principalement à la présence de cellules du mésenchyme*, qui serrées les unes contre les autres, remplissent presque entièrement les espaces sanguins de cette région.
De fines granulations de pigment jaune sont disséminées tant dans la paroi du thorax que dans celle de l’abdomen. Au niveau du thorax, coexistent des granulations pigmentaires disséminées au hasard et des granulations pigmentaires formant des lignes au pourtour des orifices buccal et cloacal* et le long des principaux sinus vasculaires : sinus dorsal, sinus ventral, sinus péricoronal et sinus transverses de la branchie.
Le siphon* buccal, très court, est terminal ; il occupe l'extrémité antérieure de l'axe antéro-postérieur du thorax. Il est protégé par un petit nombre de tentacules* simples (16 à 20), de deux ou trois longueurs différentes, alternant assez régulièrement. Le siphon cloacal, également court, est très rapproché du siphon buccal ; il siège dans la partie antérieure de la face dorsale du thorax. Les orifices buccal et cloacal sont, l'un et l'autre, circulaires et dépourvus de lobes.
La tunique* est mince, transparente et dépourvue de toute pigmentation.
Le sac branchial* bien visible par transparence, est particulièrement simple et diffère notablement des autres espèces de Pycnoclavella, il n'est composé que de deux rangs de stigmates* incomplets positionnés du côté de la face ventrale.
Pycnoclavella neapolitana est très rétractile.
Sa transparence et sa taille réduite différencient assez nettement la claveline naine de Naples des autres espèces du genre Pycnoclavella présentes dans la même zone géographique. Ces espèces - dont, par exemple : Pycnoclavella nana, Pycnoclavella communis, Pycnoclavella aurilucens - plus colorées, sont, à l'opposé de Pycnoclavella neapolitana, relativement bien visibles in-situ pour le plongeur.
Comme les autres tuniciers, c'est un animal filtreur*. L'eau, chargée des particules nutritives, pénètre par le siphon* buccal. Ce dernier est muni d'une couronne de tentacules* sensoriels. Par contraction, ils sont capables de boucher l'entrée aux objets aspirés de trop grande taille. Le liquide qui a pénétré dans l'animal débouche à l'intérieur d'un sac branchial*, puis est amené au niveau de fentes que l'on appelle les trémas ou stigmates*. Il passe ensuite dans la cavité péribranchiale, puis ressort par le siphon cloacal*.
Les particules sont retenues au niveau des fentes du filtre et sont enrobées par du mucus, l'ensemble constituant un agrégat nutritif qui est conduit par le battement des cils vers l'estomac via l'œsophage. La digestion y est facilitée par l'action d'une glande digestive qui est accolée à l'estomac. Après le passage dans l'intestin, les déchets de la digestion sont évacués, sous forme de chapelets de fèces, par un anus débouchant dans le siphon cloacal.
Pycnoclavella neapolitana est une espèce solitaire, il n'y a donc qu'une reproduction sexuée possible chez cette espèce contrairement aux autres Pycnoclavella qui reliées entre elles par une base commune (stolons ou plaques encroûtantes) peuvent se multiplier par bourgeonnement. Les embryons grandissent dans la cavité cloacale, au niveau du thorax. Pycnoclavella neapolitana est hermaphrodite*, à fécondation interne.
Description microscopique succincte (d'après Charles JULIN, 1904) :
Le thorax contient : l'appareil branchial tout entier, le pavillon œsophagien avec l'extrémité initiale de l'œsophage, la portion anale de l'intestin et, enfin, les parties terminales des conduits sexuels mâle et femelle.
De chaque côté du corps, il n'existe chez l'adulte, que deux rangées transversales de stigmates branchiaux. Ceci caractérise Pycnoclavella neapolitana comme une forme primitive des espèces de la famille des Clavelinidés.
Le siphon buccal est protégé par un petit nombre de tentacules simples (16 à 20), de deux ou trois longueurs différentes, alternant assez régulièrement.
L'abdomen contient : la majeure partie de l'anse digestive, les glandes sexuelles et la majeure partie de leurs conduits ainsi que l'organe cardio-péricardique.
Claveline naine de Naples est une proposition de traduction du nom scientifique par les auteurs de la fiche DORIS.
Pycnoclavella : du grec [pykno-] = épais, compact, poing, tenu à poing fermé, serré, et du latin [clava] = qui a la forme d'une massue. Le nom du genre évoque la forme de chaque zoïde qui ressemble à une petite massue.
neapolitana : de Naples (Italie), lieu de la première description de cette espèce par Charles JULIN en 1904.
Numéro d'entrée WoRMS : 251683
Termes scientifiques | Termes en français | Descriptif | |
---|---|---|---|
Embranchement | Chordata | Chordés | Animaux à l’organisation complexe définie par 3 caractères originaux : tube nerveux dorsal, chorde dorsale, et tube digestif ventral. Il existe 3 grands groupes de Chordés : les Tuniciers, les Céphalocordés et les Vertébrés. |
Sous-embranchement | Urochordata / Tunicata | Urochordés / Tuniciers | Chordés marins fixés (ascidies) ou pélagiques (thaliacés), solitaires ou coloniaux. Epaisse tunique cellulosique. Deux siphons, pharynx bien développé, la chorde larvaire régresse chez l'adulte (sauf chez les Appendiculaires). |
Classe | Ascidiacea | Ascidies / Ascidiacés | Tuniciers fixés. Solitaires ou coloniaux (seuls capables de bourgeonnement). Chorde uniquement au stade larvaire. Siphon inhalant au sommet, proche du siphon exhalant latéral. Souvent en eau peu profonde. |
Ordre | Aplousobranchia | Aplousobranches | Ascidies coloniales. |
Famille | Clavelinidae | Clavelinidés | Ascidies pédonculées en forme de petites massues. 4 genres : Clavelina, Euclavella, Nephtheis, Pycnoclavella (rq: la famille des Pycnoclavellidae n'est plus valide). |
Genre | Pycnoclavella | ||
Espèce | neapolitana |
Très petite ascidie solitaire pédonculée et transparente
Chez Pycnoclavella neapolitana les individus tapissent le substrat sans former de bouquet. Le thorax et la majeure partie de l'abdomen sont transparents. La base de l'abdomen est opaque. De petites taches de pigment jaune sont disséminées dans la paroi du thorax et dans celle de l'abdomen. Le bord des siphons est souligné de jaune et des lignes jaunes longitudinales sont visibles au niveau de la branchie.
Grotte à Perez, île de Plane, Marseille, 16 m
27/05/2007
Longs pédoncules jaune citron
Le long pédoncule mesure 3 à 4 fois la longueur du thorax. Il est transparent au début puis de plus en plus opaque et de couleur jaune citron vers la base et forme un renflement au niveau de la zone de fixation.
Pointe du Vaisseau, Port-Cros (83), 15 m
01/06/2009
Ascidie minuscule !
Le petit doris bleu donne l'échelle.
Combien d'individus comptez- vous ?
(7 sont visibles avec certitude)
Grotte à Perez, île Plane, Marseille (13), 18 m
27/05/2007
Vue de dessus
Pycnoclavella neapolitana est une très petite ascidie, le bryozoaire Idmidronea atlantica donne l'échelle.
Le siphon buccal, visible ici de dessus, est protégé par un petit nombre de tentacules simples (16 à 20), de deux ou trois longueurs différentes, alternant assez régulièrement.
Méditerranée, La Ciotat (13), 19 m
18/07/2017
Forme jaune de Pycnoclavella nana et Pycnoclavella neapolitana
Pycnoclavella nana est ici mélangée avec Pycnoclavella neapolitana dont les individus transparents tapissent le substrat sans former de bouquet. Comme les autres espèces de Pycnoclavella, les Pycnoclavella neapolitana sont attachées au substrat par la base de leur pédoncule, mais elles ne possèdent pas de stolon les réunissant.
Méjean, Côte Bleue (13), 18 m
28/08/2015
Thorax transparent suspendu au bout d'un long pédoncule
Notez une autre très petite espèce d'ascidie globuleuse brun vert à droite, probablement de la famille des Perophoridés.
Arche du Moulon, Côte Bleue (13), 14 m
24/03/2019
Sac branchial réduit caractéristique
Le sac branchial, vu par transparence, montre sa simplicité (deux rangs de stigmates incomplets) sur cette macrophotographie.
Banyuls (66)
2000
Dessins, vues latérale droite (1) et dorsale (2)
1- vue du profil droit du thorax et de l'extrémité de l'abdomen, individu porteur de 4 embryons.
2- vue de la face dorsale du thorax.
Dessins originaux de l'auteur Charles JULIN
Reproduction de documents anciens
1904
Rédacteur principal : Frédéric ANDRÉ
Vérificateur : Sylvie HUET
Responsable régional : Frédéric ANDRÉ
Julin C.,1903/1904, Recherches sur la phylogenèse des Tuniciers. Développement de l'appareil branchial, Zeitschrift für Wissenschaftliche Zoologie, 544-611
Julin C.,1904, Recherches sur la phylogenèse des Tuniciers. Archiascidia neapolitana nov. gen., nov. sp., Mitt. Zool. Stat. Neapel. 16: 489-552