Pseudosubérite-soufre

Pseudosuberites sulphureus | (Bowerbank, 1866)

N° 4030

Méditerranée, Atlantique Nord-Est et centre-Est, Manche, mer du Nord, Caraïbes

Clé d'identification

Espèce revêtante
Couleur jaune brillant à orangée
Surface lisse
Consistance charnue
Petits oscules
Canaux aquifères visibles

Noms

Synonymes du nom scientifique actuel

Hymeniacidon sulphurea Bowerbank, 1866
Suberites sulphurea (Bowerbank, 1866)
Suberites villosus
Schmidt, 1868

Distribution géographique

Méditerranée, Atlantique Nord-Est et centre-Est, Manche, mer du Nord, Caraïbes

Zones DORIS : ● Caraïbes, ● Europe (côtes françaises), ○ [Atlantique Nord-Est, Manche et mer du Nord françaises], ○ [Méditerranée française]

Cette éponge est présente en mer du Nord, sur toutes les côtes britanniques, en Manche, en Atlantique Nord-Est de l'Irlande à la pointe du Finistère en Bretagne ainsi qu'en Méditerranée. Elle vit également sur la côte occidentale de l'Afrique (Mauritanie, Sénégal, Guinée-Bissau), dans les archipels de Macaronésie (Açores, Canaries, Madère, îles du Cap-Vert) ainsi qu'en Atlantique Nord-Ouest (mer des Caraïbes au sud du golfe du Mexique).

Biotope

Pseudosuberites sulphureus est plutôt sciaphile*, elle vit fixée sur les parois rocheuses verticales, le dessous des pierres, sur les coquilles de mollusques. Elle préfère les sites bien exposés aux courants du bas de l'étage médiolittoral* et de l'étage infralittoral*.

Description

Cette espèce revêtante, de couleur jaune à orange brillant, forme des plaques irrégulières d'à peine 5 mm d'épaisseur et de 10 à 20 cm² de diamètre. Sa surface est lisse et sa consistance charnue.
Elle est facilement détachable du substrat rocheux sur lequel elle est fixée. De petits oscules* mesurant moins de 1 mm de diamètre sont au sommet de canaux aquifères* bien visibles sous forme de veines translucides.

Voir la description microscopique dans la rubrique "Divers biologie".

Espèces ressemblantes

De nombreuses éponges jaunes revêtantes (couche plus ou moins épaisse facilement détachable) ou encroûtantes (croûte fine difficilement séparable du substrat*) peuvent ressembler à Pseudosuberites sulphureus. Une identification visuelle devient par conséquent très difficile et seule une observation des spicules* au microscope permettra de différencier ces espèces. Cependant on remarque que les confusions les plus fréquentes s’observent avec les spongiaires suivants :

Prosuberites longispinus : elle forme des croûtes jaune crème opaque et sa surface est très hispide et chaotique. Elle est couverte de protubérances et de petites bulles pédonculées translucides et on observe également à sa surface un treillis de grosses fibres jaunes.

Protosuberites denhartogi : sa couleur tend plus vers le jaune foncé voire le brun. Nettement cryptique* elle forme de petites plaques d’une dizaine de cm. Cette espèce est absente de la zone caraïbe.

Il faut noter que les photos que nous présentons ont été identifiées grâce à l'aide de spécialistes des spongiaires et, lorsque cela était possible, par l'examen des spicules au microscope.

Alimentation

Comme toutes les éponges, il s'agit d'un organisme filtreur* microphage* suspensivore*. L'eau et les particules alimentaires en suspension sont aspirées par pompage à l'intérieur de l’organisme grâce aux pores* inhalants* ou ostioles* qui parsèment la surface de l'éponge. Elles sont phagocitées* ensuite par les flagelles* des choanocytes*, cellules endodermiques caractéristiques des éponges, qui tapissent la cavité intérieure (ou atrium*) et qui génèrent ce phénomène de pompage. Au passage les choanocytes retiennent l’oxygène et les particules nutritives (bactéries, algues unicellulaires, débris organiques divers) inférieures à 2 µm contenues dans l'eau. La digestion intracellulaires se fait dans les vacuoles* digestives des amibocytes*. Les déchets de la digestion et les particules trop grosses sont expulsés par les pores* exhalants ou oscules*.

Les éponges ont un énorme pouvoir de filtration puisqu'on estime qu'une colonie de 10 cm³ peut filtrer 22,5 litres d'eau par jour.

Reproduction - Multiplication

La reproduction peut être sexuée ou asexuée.

  • Sexuée : par œufs et spermatozoïdes*, aboutissant à la naissance d’une larve* ciliée* nageuse qui se fixe rapidement pour donner une nouvelle éponge. Pseudosuberites sulphureus est ovipare*. L’émission des larves, relativement grosses, se produit dans la deuxième moitié du mois de septembre. Les éponges sont généralement hermaphrodites*, l’émission des gamètes* mâles et femelles est parfois spectaculaire, mais rarement observée.
  • Asexuée : par production de gemmules* qui sont des formes de résistances quand les conditions biologique du milieu sont défavorables.
    Les éponges ont une forte capacité de régénération.

Divers biologie

Description microscopique : les spicules mégasclères* sont des tylostyles* de grande taille (150-400 x 3-7 µm). On observe cependant une grande variabilité dans la forme de ces spicules, la plupart sont droits mais certains peuvent être incurvés, la courbure se faisant la plupart du temps dans le tiers inférieur du spicule. La tête du spicule peut varier également, arrondie ou mucronée*.
Parfois le mucron peut être décalé de plusieurs micromètres par rapport à la tête du spicule. Dans l’ectosome* ces spicules sont disposés en paquets de façon tangentielle par rapport à la surface de l’éponge et forment un réseau réticulé caractéristique.
Cette espèce n'a pas de microsclères*.

Origine des noms

Origine du nom français

Pseudosubérite : francisation du nom de genre latin.

soufre : couleur des cristaux de ce minéral.

Pseudosubérite-soufre est une proposition des auteurs du site DORIS.

Origine du nom scientifique

Pseudosuberites : du grec [pseudos] = faux, qui ressemble et [suber] = liège. Qui ressemble à la consistance du liège.

sulphureus : du latin [sulfur] = soufre. En rapport avec sa couleur jaune soufre.

Classification

Numéro d'entrée WoRMS : 134260

Termes scientifiques Termes en français Descriptif
Embranchement Porifera Spongiaires / Eponges Organismes exclusivement aquatiques, filtreurs, fixés au substrat, de formes variables, et percés d'orifices inhalants (ostioles ou pores) et exhalants (oscules).
Classe Demospongiae Démosponges

Eponges dont la charpente est constituée de spicules siliceux (différenciés en méga- et microsclères) et de collagène dispersé ou structuré en fibres de spongine. Ovipares ou vivipares, larve typique = parenchymella.

Sous-classe Heteroscleromorpha Hétéroscléromorphes
Ordre Suberitida Subéritides
Famille Suberitidae Subéritidés Grands spicules (tylostyles) organisés en "palissade" pour la couche externe et en désordre à l'intérieur.
Genre Pseudosuberites
Espèce sulphureus

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