Forme ovoïde ou en forme de champignon ou de cône
Surface lisse et transparente
Large et court pédoncule
Trois points rouges sur chaque zoïde
Dominante jaunâtre
50 mm de haut au maximum
Ascidie coloniale ovoïde, couenne de mer tachetée
Colonial ascidian, colonial seasquirt (GB), Ascidia pennello (I), Ascidia colonial (E), Koloniebildende Seecheide (D)
Méditerranée (endémique)
Zones DORIS : ● Europe (côtes françaises), ○ [Méditerranée française]Pseudodistoma cyrnusense est endémique de la Méditerranée où cette ascidie est relativement fréquente dans les deux bassins, mais de façon discontinue.
C'est une espèce des fonds rocheux. On la rencontrera aussi dans l'herbier de posidonie, sur des algues et des coquilles. Elle affectionne les endroits peu éclairés de 1 à 90 mètres au moins.
Cette ascidie forme des colonies ovoïdes, compactes en lobes ou cônes un peu pédonculés de couleur jaunâtre à rougeâtre (parfois blanche), de consistance ferme et à la surface lisse. Elle prend fréquemment la forme d'un champignon au pied massif. La tunique commune est transparente, la taille habituelle est de 30 à 50 mm de haut. Suivant leur état, les colonies sont parfaitement lisses et semblent ne pas posséder d'ouverture à la surface en période de dégénérescence ou elles montrent, en période d'activité, clairement les siphons buccaux et cloacaux sur toute la surface de la masse gélatineuse, à l'exception du large et court pédoncule basal. Les orifices inhalants sont bordés de six languettes. Les zoïdes sont le plus souvent répartis sans ordre à la surface de la colonie, ils forment parfois des dessins polygonaux ou plus rarement méandriformes. Trois points rouges sont bien visibles autour de chaque siphon inhalant, deux points rouges sont rapprochés et orientés vers le siphon cloacal, le troisième est à l'opposé des deux premiers (du côté de l'endostyle). Les siphons exhalants, le plus souvent isolés, peuvent sporadiquement se rapprocher autour d'un nombre réduit de zoïdes, ils sont répartis sur tout la surface de la colonie ovoïde, et sont bordés de languettes translucides. Les zoïdes sont jaunes ou rouges, ils sont souvent bien visibles sous la tunique commune qui est claire et translucide.
Avertissement : les différentes espèces ascidies ne peuvent pas être déterminées avec certitude sur des photos, aussi bonnes soient-elles. Les éléments d'anatomie interne sont absolument nécessaires, même au niveau du genre. Si un plongeur averti, dans une localité limitée, peut grouper des spécimens dans une espèce donnée, cela n'est plus valable pour un autre individu et une autre région. D'où les innombrables confusions dans la littérature et les sites WEB. Ceci est particulièrement vrai pour cette espèce, Pseudodistoma cyrnusense.
Aplidium proliferum est une espèce très douteuse souvent confondue dans la littérature avec Pseudodistoma cyrnusence. La validité de cette espèce est contestée, Aplidium proliferum est un synonyme possible de A. nordmanni. Initialement succinctement décrite, une redescription a été faite à partir de spécimens de Méditerranée alors que l'espèce a été décrite en Manche et que la nouvelle forme décrite y est introuvable. Toutes les photos de la fiche représentent l'espèce Pseudodistoma cyrnusense Pérès, 1952.
Aplidium conicum plus grand et en forme de cône (jusqu'à 200 mm) ressemble beaucoup à Pseudodistoma cyrnusense et s'en distingue par des rangées de perforations branchiales moins nombreuses. Les orifices inhalants forment des dessins nettement méandriformes et des pigments jaune/orange vif colorent la colonie. Mais bien que décrit comme présent en Méditerranée occidentale et en Adriatique, Aplidium conicum n'est vraiment fréquent que dans l'Adriatique septentrional sur des fonds sableux ou coquillers.
Aplidium elegans (Sidnyum elegans) : Les colonies de taille similaire (de 20 à 60 mm) forment des masses sans lobes marqués (petit coussinet). La couleur est vive, à dominante rose. L'implantation des zoïdes forme des méandres à la surface de la colonie. Les orifices inhalants sont surmontés d'une couronne blanche bordée de 8 languettes de couleur blanche. Atlantique, Manche et Méditerranée.
Morchellium argus espèce pédonculée, plus petite, à dominante jaune orangé et aux ponctuations rouges caractéristiques. Contrairement à Pseudodistoma cyrnusense, c'est en Atlantique qu'on la rencontrera le plus souvent en plongée, mais elle est bien présente en Méditerranée.
Aplidium punctum espèce pédonculée, plus petite, plus claire (blanchâtre), souvent en groupe. Contrairement à Pseudodistoma cyrnusense, c'est en Atlantique qu'on la rencontrera en plongée.
Ces animaux sont des filtreurs microphages. Les Ascidies créent un courant d'eau (rentrant par les petits orifices inhalants individuels) grâce au mouvement des cils du pharynx pour attraper les particules en suspension (organismes suspensivores). Ce courant est aussi utilisé pour les échanges gazeux. Les particules sortent par le siphon exhalant.
La reproduction des ascidies coloniales présente une alternance de cycles sexués et asexués. Elles sont hermaphrodites, la fécondation est interne et le développement indirect.
La période de reproduction sexuel s'étend de mars à septembre. Les zoïdes sont mâtures en avril, avec ovules fécondés, les larves présentes entre mai et juillet. Ia partie ovoïde au dessus du pédoncule subit une dégénérescence périodique en rapport avec Ia blastogenèse (première partie du développement embryonnaire). Au cours de celle dégénérescence, les thorax des zoïdes sont résorbés et phagocytés au sein de Ia tunique commune, et l'accumulation des cellules à pigment rouge orangé au sein des phagocytes de la tunique commune confère à celle-ci une certaine coloration rougeâtre. (Pérès, 1958).
C'est par la reproduction asexuée que se forme la colonie (bourgeonnement à partir de l'individu souche).
Les colonies sont propres, sans épibiontes.
Au toucher, ces ascidies composées se rétractent légèrement, elles sont fermes et lisses (gélatineuses).
Pseudodistoma corse est une traduction partielle du nom scientifique.
Pseudodistoma : du grec [pseudo] qui signifie "faux" et de [Distoma] = deux bouches, et donc ressemble à un Distoma,
cyrnusence : de Cyrnus, nom grec de la Corse, donc "de Corse".
Numéro d'entrée WoRMS : 103679
Termes scientifiques | Termes en français | Descriptif | |
---|---|---|---|
Embranchement | Chordata | Chordés | Animaux à l’organisation complexe définie par 3 caractères originaux : tube nerveux dorsal, chorde dorsale, et tube digestif ventral. Il existe 3 grands groupes de Chordés : les Tuniciers, les Céphalocordés et les Vertébrés. |
Sous-embranchement | Urochordata / Tunicata | Urochordés / Tuniciers | Chordés marins fixés (ascidies) ou pélagiques (thaliacés), solitaires ou coloniaux. Epaisse tunique cellulosique. Deux siphons, pharynx bien développé, la chorde larvaire régresse chez l'adulte (sauf chez les Appendiculaires). |
Classe | Ascidiacea | Ascidies / Ascidiacés | Tuniciers fixés. Solitaires ou coloniaux (seuls capables de bourgeonnement). Chorde uniquement au stade larvaire. Siphon inhalant au sommet, proche du siphon exhalant latéral. Souvent en eau peu profonde. |
Ordre | Aplousobranchia | Aplousobranches | Ascidies coloniales. |
Famille | Pseudodistomidae | Pseudodistomidés | |
Genre | Pseudodistoma | ||
Espèce | cyrnusense |
Deux colonies : jeune et épanouie
On distingue bien la forme lisse à droite et la forme épanouie (siphons ouverts à la surface) de cet Pseudodistoma cyrnusense. La taille de la grande colonie est de 40 mm environ. A droite, on remarque une petite éponge jaune digitée (Axinella verrucosa ou A. damicornis). La plaque orange mamelonnée en bas à droite est un bryozoaire encroûtant et calcifié (sans doute, Cellepora pumicosa).
Tombant est de la Gabinière (83), 22 m
04/06/2006
Pédoncule court et trappu
Colonie claviforme par petits fonds parmi la posidonie.
Paseo Sud, Can Picafort, Majorque, Baléares, 3 m
30/10/2019
Colonies aplaties par petits fonds
Les 3 taches rouges sont bien visibles sur ces petites colonies plus ou moins aplaties.
Plage de Monticello, Corse Nord-Ouest (2B), 0,5 m (PMT)
06/07/2017
Belle colonie
Notez le tapis de petites clavelines naines blanches au pied de cet Pseudodistoma cyrnusense.
Impériaux de Terre, Marseille
04/2007
Ovoïde et lisse (phase intermédiaire)
Notez que les zoïdes marqués de trois points rouges sont bien visibles par transparence au sommet de la colonie (voir le § "Reproduction"). La consistance est ferme et gélatineuse. 30 mm environ.
Tombant de la Gabinière (83), 22 m
04/06/2006
Pied massif et court
Le pied ou pédoncule est de couleur plus foncé que la tête et ne porte pas de siphons.
Tombant de la Gabinière (83), 19 m
20/05/2006
Ascidie présente sous deux formes
La colonie centrale est parfaitement lisse sans zoïdes visibles (forme de dégénérescence passagère, voir le § "Reproduction") alors que chez les trois autres les zoïdes sont bien visibles à la surface.
Tombant est de la Gabinière (83), 45 m
29/08/2010
Colonies profondes
Au pied d'un tombant, parmi la faune et la flore fixées de l'infralittoral, ces colonies de Pseudodistoma cyrnusense sont fixées sur un caillou.
Notez la colonie de droite avec son voile gélatineux semblant s'ouvrir.
Tombant est de la Gabinière (83), 45 m
29/08/2010
Surface luisante
Pendant la phase de dégénérescence des zoïdes, la surface est très lise et brillante. Les zoïdes sont partiellement visibles par transparence sur ces colonies.
Scoglio dei 3 Fratelli, Molara, Sardaigne Nord-Est, 14 m
03/07/2019
Abricots collés sur un tombant en Corse
Lorsque les colonies sont sous leur forme lisse et luisante, elles prennent l'aspect d'abricots séchés.
Pyramide, Lavezzi, Corse du Sud (2A), 23 m
30/06/2019
Champignon au pied massif
Le pied lisse et massif est le plus souvent très court.
Tombant est de la Gabinière (83), 45 m
29/08/2010
Dessins polygonaux et points rouges
Les orifices inhalants bordés de 3 points rouges forment des dessins polygonaux autour des orifices cloacaux regroupés au centre. Ces derniers sont matérialisés par les languettes transparentes et proéminentes issues de chacun des siphons exhalants des zoïdes associés.
Impérial de terre, Riou (13), 20 m
11/08/2004
Macro sur les siphons
Les orifices inhalants bordés de 3 points rouges forment des dessins polygonaux autour des orifices cloacaux qui sont plus ou moins rapprochés sans former de cloaque commun. Ces derniers sont matérialisés par les languettes transparentes et proéminentes issues de chacun des siphons exhalants des zoïdes associés.
Tombant est de la Gabinière (83), 19 m
20/05/2007
Phase de dégénérescence
Ces "œufs", accrochés à la base de cette gorgone, sont longtemps resté un mystère pour la palanquée de plongeurs qui les a observés. La consistance ferme, la surface lisse et "glissante".
Gabinière, Port Cros (83), 20 m
04/06/2005
Rédacteur principal : Frédéric ANDRÉ
Vérificateur : Michel KUPFER
Vérificateur : Wilfried BAY-NOUAILHAT
Responsable régional : Michel PEAN
Pérès J.M., 1952, Ascidies de la roche littorale Corse, Rec. Trav. Stn. Mar. Endoume, 2 (6), 35-43.
Pérès J.-M., 1956, Etudes sur le seuil Siculo-Tunisien. 2. Ascidies. In: Resultats scientifiques des campagnes de la Calypso, Annales de l'Institut océanographique de Paris, 32(2), 265-304.
Pérès J.-M., 1957, Ascidies récoltées dans les parages des Baléares par le Professeur Lacaze-Duthiers (2e. Partie): Ibiza et San Antonio, Vie & Milieu. 6, 223-234.
Pérès J.-M., 1958, Origine et affinités du peuplement en Ascidies de la Méditerranée, Rapp. P.v. Réun. Comm. Int. Explor. Scient. Mer Méditerr., 14, 493-502.