Oursin taché

Pseudoboletia maculata | Troschel, 1869

N° 4415

Océan Indien, Pacifique tropical Ouest et central

Clé d'identification

Oursin régulier ne dépassant pas 10 cm de diamètre
Test hémisphérique avec la face ventrale aplatie
Corps blanc crème avec taches brun noir
Piquants courts souvent disposés en 10 zones rayonnantes caractéristiques
Piquants sombres au niveau des taches et blancs, jaunâtres ou verdâtres ailleurs

Noms

Noms communs internationaux

Stained collector urchin, (GB), Weißer Seeigel (D)
On trouve aussi le nom de white sea urchin (GB) mais il est également utilisé pour l'espèce proche Pseudoboletia indiana qui est blanche sans taches.

Synonymes du nom scientifique actuel

Pseudoboletia maculata maculata Troschel, 1869

Distribution géographique

Océan Indien, Pacifique tropical Ouest et central

Zones DORIS : ● Indo-Pacifique

L'oursin taché est une espèce indo-pacifique. Il se rencontre dans l'océan Indien depuis les côtes du Kenya à l'Afrique du Sud, jusqu'en Australie, y compris à Mayotte et à La Réunion. Dans le Pacifique tropical il est présent de l'Indonésie à Hawaï et du sud du Japon à l'Australie.

Biotope

Cet oursin vit dans les lagons, les herbiers, les zones de débris coralliens et récifs coralliens, entre 1 et 80 m de profondeur.

Description

Pseudoboletia maculata est un petit oursin régulier ne dépassant pas les 10 cm de diamètre, de forme hémisphérique avec la face ventrale aplatie, surtout chez les vieux individus. Le corps est de couleur blanc crème avec des taches brun noir disposées en cercles discontinus. Les piquants (ou radioles*) sont courts, fixés sur de petits tubercules et souvent disposés en 10 rayons bien délimités qui donnent un aspect caractéristique à cet oursin notamment chez les gros individus. Leur taille augmente quand on se rapproche de la base de l'oursin. Ils sont de couleur blanche, jaunâtre ou verdâtre sauf au niveau des taches sombres où ils prennent alors la même couleur.
Comme chez tous les oursins réguliers, l'anus se trouve au sommet du test* dans une zone dépourvue de radioles mais recouverte d'une membrane (périprocte*). De même, sur la face orale, la partie centrale est occupée par une membrane (péristome*) au centre de laquelle débouche la bouche munie de 5 puissantes dents.

Les podia* sont longs et nombreux et rendent souvent les rayons ambulacraires* bien visibles, tandis que les zones interambulacraires* sont densément couvertes de pédicellaires*, notamment vers le sommet. Ces pédicellaires, organes défensifs en forme de pince, sont de 4 types : tridactyles, ophiocéphales, globifères et trifoliés.

Le test, visible chez des individus morts, est circulaire quand il est vu de dessus et couvert de petits tubercules. Il est composé de 10 zones ambulacraires blanches percées de pores, alternant avec 5 plaques interambulacraires blanches à verdâtres non percées. Les taches sombres sont principalement présentes sur les plaques interambulacraires qui n’ont plus de tubercules (ni donc de piquants) vers le sommet du test. Les plaques ambulacraires sont dites "polypores", car elles portent des paires de pores par groupes supérieurs à 3 (4 ou 5), contrairement à toutes les autres espèces de cette famille. Le péristome porte normalement des encoches buccales profondément marquées, caractéristiques de la famille.

Espèces ressemblantes

Pseudoboletia indiana est similaire à P. maculata mais avec une couleur uniforme, sans les taches noires (généralement intégralement blanc, ou blanc avec tous les piquants roses à violacés). C'est une espèce également indo-pacifique, mais plus rare.

Dans les Caraïbes et le golfe du Mexique, il existe une espèce semblable souvent identifiée dans la littérature, y compris sur le site de WoRMS, comme étant Pseudoboletia maculata, mais des analyses génétiques ont montré qu'il s'agissait d'une autre espèce. Aucun nom ne lui étant encore attribué, il faut alors parler de Pseudoboletia sp. Une autre espèce très proche est déjà connue du sud des Caraïbes, Pseudoboletia occidentalis, longtemps considérée comme synonyme de P. maculata et dont les relations avec le Pseudoboletia sp. du golfe du Mexique n’ont pas encore été examinées.

Certaines espèces de la famille de Temnopleuridés (surtout répandue de l’Inde à l’Australie) peuvent également lui ressembler, notamment certains Salmacis et Temnopleurus. Le test sculpté et poinçonné des Temnopleuridés, presque dépourvu d’encoches buccales, est cependant particulièrement typique ; vivants, ces oursins présentent aussi beaucoup moins de pédicellaires.

Alimentation

L'oursin taché est herbivore, sans doute avec une tendance omnivore opportuniste comme beaucoup d’oursins.

Reproduction - Multiplication

L'oursin taché est une espèce gonochorique*. Les gamètes* mâles et femelles sont libérés en pleine eau où a lieu la fécondation*. Les œufs sont pélagiques*, tout comme les larves* qui en résultent. Après quelques semaines à dériver au gré des courants, les larves se métamorphosent* et tombent sur le fond pour commencer leur vie benthique*.

Vie associée

Comme beaucoup de Toxopneustidés, cet oursin fait partie des "oursins collecteurs", c'est-à-dire qu'il collecte divers débris grâce à ses podia* et s'en recouvre afin de se camoufler et probablement de se protéger des rayons du soleil quand il vit très près de la surface.

Divers biologie

Comme chez tous les oursins réguliers, au milieu du péristome*, sur la face orale, s'ouvre la bouche d'où seules dépassent les extrémités des cinq dents puissantes. Les dents, les mâchoires, ainsi que d'autres pièces osseuses forment l'appareil masticateur plus connu sous le nom de "lanterne d'Aristote".

L'oursin taché se déplace grâce à ses pieds ambulacraires* munis d'une ventouse et actionnés par un véritable système hydraulique : le système aquifère*.

Informations complémentaires

Ces oursins peuvent se regrouper en grand nombre quand ils sont inactifs.

L'oursin taché ne semble ni consommé ni pêché sur sa large aire de distribution, et ne fait donc l’objet d’aucune mesure de protection particulière.

Origine des noms

Origine du nom français

Le nom d'oursin est une autre forme du mot hérisson, d'où l'utilisation quelquefois du nom de hérisson de mer pour ces animaux. En effet, les boules de piquants que sont les oursins ressemblent à des hérissons. Taché est une traduction du nom d'espèce maculata et fait référence aux taches noires sur le test.

Origine du nom scientifique

Pseudoboletia : du latin [pseudo] = faux et [boletus] = bolet (champignon) car la forme globale de cet oursin rappelle celle de la tête d'un bolet. Le genre Boletia est un synonyme obsolète de Toxopneustes, l’oursin-fleur, représentant de la même famille et auquel les Pseudoboletia ressemblent beaucoup au niveau squelettique.

maculata : du latin [maculatus] = tacheté, en référence aux taches noires sur tout le corps.

Classification

Numéro d'entrée WoRMS : 214456

Termes scientifiques Termes en français Descriptif
Embranchement Echinodermata Echinodermes Symétrie radiale d'ordre cinq (chez les adultes). Squelette de plaques calcaires bien développé sous le derme. Présence d'un système aquifère auquel appartiennent les podia souvent visibles extérieurement.
Sous-embranchement Echinozoa Echinozoaires Echinodermes non étoilés de forme globuleuse ou allongée. Ce groupe renferme les oursins et les concombres de mer.
Classe Echinoidea Echinides Ce sont les oursins. Forme globuleuse ou hémisphérique, squelette qui porte des piquants mobiles, des pédicellaires et des pieds ambulacraires. Pouvoir de régénération limité.
Sous-classe Euechinoidea Euéchinides Oursins plus ou moins sphériques, dits "oursins réguliers". Plaques ambulacraires composées. Bouche ventrale et anus dorsal. 
Super ordre Echinacea Echinacés

10 plaques péristomiales

Ordre Camarodonta Camarodontes Les épiphyses qui surmontent les demi-pyramides de la lanterne d'Aristote sont hautes et jointives.
Famille Toxopneustidae Toxopneustidés Test sans sculpture, piquants abondants. Certaines espèces sont vénimeuses voire mortelles.
Genre Pseudoboletia
Espèce maculata

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