Eponge revêtante
Couleur jaune
Oscules pas toujours visibles
Surface lisse
Eponge revêtante jaune de den Hartog
Prosuberites epiphytum sensu Topsent, 1900
Mer du Nord, Manche, Atlantique Nord-Est, Méditerranée
Zones DORIS : ● Europe (côtes françaises), ○ [Atlantique Nord-Est, Manche et mer du Nord françaises], ○ [Méditerranée française]Cette éponge est présente en mer du Nord, sur toutes les côtes britanniques, en Manche, en Atlantique Nord-Est de l'Irlande au Portugal, dans l'archipel de la Macaronésie (Açores, Canaries, Madère, îles du Cap Vert) ainsi qu'en Méditerranée.
Protosuberites denhartogi est une espèce sciaphile* qui recouvre le dessous des roches, les balanes ou les valves de moules. On la trouve également en épiphyte* sur les crampons ou les stipes* de laminaires. Elle est présente dès les premiers mètres de l'étage infralittoral* et dépasse rarement 12 m de profondeur.
Cette éponge revêtante* de couleur jaune pâle à brun-jaune recouvre le substrat* d'une fine couche de moins de 1 mm d'épaisseur. Elle forme des plaques de petite taille dépassant rarement les 10 cm. Les oscules*, quand ils sont visibles, s'ouvrent au milieux de fins canaux aquifères* convergeants. Sa surface est lisse et sa consistance est dense et douce au toucher. On remarquera à son contact une légère contraction qui entraîne la fermeture des canaux exhalants.
Voir la description microscopique dans la rubrique "Divers biologie".
De nombreuses éponges jaunes revêtantes ou encroûtantes peuvent ressembler à Protosuberites denhartogi. Une identification visuelle devient par conséquent très difficile et seule une observation des spicules* au microscope permettra de différencier ces espèces. Cependant on remarque que les confusions les plus fréquentes s’observent avec les spongiaires suivants :
Prosuberites longispinus : elle forme des croûtes jaune crème opaque et sa surface est très hispide* et chaotique. Elle est couverte de protubérances et de petites bulles pédonculées translucides et on observe également à sa surface un treillis de grosses fibres jaunes
Pseudosuberites sulphureus : de couleur jaune soufre, elle est plus brillante et plus épaisse. Une identification des spicules* au microscope demeurera nécessaire afin de différencier les deux espèces, Pseudosuberites sulphureus possédant également des tylostyles* mais dont la majorité est droite.
Il faut noter que les photos que nous présentons ont été identifiées grâce à l'aide de spécialistes des spongiaires et, lorsque cela était possible, par l'examen des spicules au microscope.
Cette éponge est un organisme filtreur* microphage* suspensivore*. L'eau et les microparticules alimentaires en suspension sont aspirées par pompage à l'intérieur de l’organisme grâce aux pores inhalants ou ostioles* qui parsèment la surface de l'éponge. Le courant d’eau nécessaire est créé par le mouvement des flagelles* des cellules ciliées* spécifiques des éponges, les choanocytes*, qui tapissent la cavité intérieure (ou atrium*). Au passage, les choanocytes retiennent l’oxygène et les particules nutritives (bactéries, algues unicellulaires, débris organiques divers) inférieures à 2 micromètres contenues dans l'eau. La digestion intracellulaire se fait dans les vacuoles* digestives des amibocytes*.
Les déchets de la digestion et les particules trop grosses sont expulsés par les pores exhalants ou oscules*.
La reproduction peut être sexuée ou asexuée.
Cette espèce vit très souvent en épibionte* de balanes ou de mollusques bivalves. Parfois elle peut encroûter des bryozoaires (Bugulina spp.) et prendre un aspect faussement ramifié.
Description microscopique : les spicules* mégasclères* sont des tylostyles* courbes de tailles parfois différentes :110-180 x 4 µm, 220-350 x 7 µm jusqu'à 600 x 11 µm plus rarement. Ils sont disposés perpendiculairement au substrat, la tête du spicule affleurant ce dernier. Il n'y a pas de microsclères*.
Connue encore tout récemment sous le nom de Prosuberites epiphytum, des études (van Soest & de Kluijver) ont démontré que cette dernière est une éponge très similaire (couleur, spicules, habitat) mais différente sous certains aspects et qui vit en Australie.
Éponge jaune des balanes est une proposition des auteurs du site DORIS. Ce nom vernaculaire, plus explicite, a été préféré à éponge revêtante jaune de den Hartog, autre proposition des auteurs du site DORIS.
Prosuberites : du grec [protos] = premier et du latin [suber] = liège. Cette éponge ayant un peu la consistance de ce matériau.
denhartogi : en mémoire au naturaliste marin néerlandais J.C. den Hartog (1942-2000).
Numéro d'entrée WoRMS : 170782
Termes scientifiques | Termes en français | Descriptif | |
---|---|---|---|
Embranchement | Porifera | Spongiaires / Eponges | Organismes exclusivement aquatiques, filtreurs, fixés au substrat, de formes variables, et percés d'orifices inhalants (ostioles ou pores) et exhalants (oscules). |
Classe | Demospongiae | Démosponges | Eponges dont la charpente est constituée de spicules siliceux (différenciés en méga- et microsclères) et de collagène dispersé ou structuré en fibres de spongine. Ovipares ou vivipares, larve typique = parenchymella. |
Sous-classe | Heteroscleromorpha | Hétéroscléromorphes | |
Ordre | Suberitida | Subéritides | |
Famille | Suberitidae | Subéritidés | Grands spicules (tylostyles) organisés en "palissade" pour la couche externe et en désordre à l'intérieur. |
Genre | Protosuberites | ||
Espèce | denhartogi |
Éponge revêtante compacte de couleur jaune brunâtre
Cette éponge revêtante est compacte et solide. Sa couleur est jaune brunâtre.
Hortense, bassin d'Arcachon (33), 8 m
08/05/2007
Dans l'étang de Thau, sur des balanes
Cette espèce vit très souvent en épibionte sur des balanes.
Étang de Thau (34), 4 m
29/05/2015
Fine couche
Cette éponge revêtante recouvre le substrat d'une fine couche de moins de 1 mm d'épaisseur.
Le Run, Saint-Vaast-la-Hougue (50), estran (sous une roche)
10/10/2015
Surface lisse
La surface de ce spongiaire est lisse et douce au toucher.
Le Ridin des Dents, Barfleur (50), 8 m
21/09/2011
Spicules tylostyles
Cette photo sur microscope montre des spicules mégasclères de type tylostyles légèrement courbes et de tailles parfois différentes.
Barfleur (50)
28/08/2012
Rédacteur principal : Philippe LE GRANCHÉ
Vérificateur : Frédéric ANDRÉ
Responsable régional : Frédéric ANDRÉ
Responsable régional : Philippe LE GRANCHÉ
Breton G., Girard A., Lagardère J.-P., 1995, Espèces animales benthiques des bassins du port du Havre (Normandie, France) rares, peu connues ou nouvelles pour la région, Bulletin trimestriel de la Société Géologique Normandie Amis Musée du Havre, 82(3), 7-28.
Topsent E., 1900, Étude monographique des Spongiaires de France. III. Monaxonida (Hadromerina), Archives de Zoologie expérimentale et générale, 3(8), 1-331, pls I-VIII.
van Soest R.W.M., de Kluijver M.J., 2003, Protosuberites denhartogi spec. nov., a new name for European 'Prosuberites epiphytum' (Demospongiae, Hadromerida), Zoologische Verhandelingen Leiden, 345(31), 401-407.
La page de Protosuberites denhartogi sur le site de référence de DORIS pour les spongiaires est ici : World Porifera Database
La page de Protosuberites denhartogi dans l'Inventaire National du Patrimoine Naturel : INPN