​Éponge jaune des balanes

Protosuberites denhartogi | van Soest & de Kluijver, 2003

N° 4029

Mer du Nord, Manche, Atlantique Nord-Est, Méditerranée

Clé d'identification

Eponge revêtante
Couleur jaune
Oscules pas toujours visibles
Surface lisse

Noms

Autres noms communs français

Eponge revêtante jaune de den Hartog

Synonymes du nom scientifique actuel

Prosuberites epiphytum sensu Topsent, 1900

Distribution géographique

Mer du Nord, Manche, Atlantique Nord-Est, Méditerranée

Zones DORIS : ● Europe (côtes françaises), ○ [Atlantique Nord-Est, Manche et mer du Nord françaises], ○ [Méditerranée française]

Cette éponge est présente en mer du Nord, sur toutes les côtes britanniques, en Manche, en Atlantique Nord-Est de l'Irlande au Portugal, dans l'archipel de la Macaronésie (Açores, Canaries, Madère, îles du Cap Vert) ainsi qu'en Méditerranée.

Biotope

Protosuberites denhartogi est une espèce sciaphile* qui recouvre le dessous des roches, les balanes ou les valves de moules. On la trouve également en épiphyte* sur les crampons ou les stipes* de laminaires. Elle est présente dès les premiers mètres de l'étage infralittoral* et dépasse rarement 12 m de profondeur.

Description

Cette éponge revêtante* de couleur jaune pâle à brun-jaune recouvre le substrat* d'une fine couche de moins de 1 mm d'épaisseur. Elle forme des plaques de petite taille dépassant rarement les 10 cm. Les oscules*, quand ils sont visibles, s'ouvrent au milieux de fins canaux aquifères* convergeants. Sa surface est lisse et sa consistance est dense et douce au toucher. On remarquera à son contact une légère contraction qui entraîne la fermeture des canaux exhalants.

Voir la description microscopique dans la rubrique "Divers biologie".

Espèces ressemblantes

De nombreuses éponges jaunes revêtantes ou encroûtantes peuvent ressembler à Protosuberites denhartogi. Une identification visuelle devient par conséquent très difficile et seule une observation des spicules* au microscope permettra de différencier ces espèces. Cependant on remarque que les confusions les plus fréquentes s’observent avec les spongiaires suivants :

Prosuberites longispinus : elle forme des croûtes jaune crème opaque et sa surface est très hispide* et chaotique. Elle est couverte de protubérances et de petites bulles pédonculées translucides et on observe également à sa surface un treillis de grosses fibres jaunes

Pseudosuberites sulphureus : de couleur jaune soufre, elle est plus brillante et plus épaisse. Une identification des spicules* au microscope demeurera nécessaire afin de différencier les deux espèces, Pseudosuberites sulphureus possédant également des tylostyles* mais dont la majorité est droite.

Il faut noter que les photos que nous présentons ont été identifiées grâce à l'aide de spécialistes des spongiaires et, lorsque cela était possible, par l'examen des spicules au microscope.


Alimentation

Cette éponge est un organisme filtreur* microphage* suspensivore*. L'eau et les microparticules alimentaires en suspension sont aspirées par pompage à l'intérieur de l’organisme grâce aux pores inhalants ou ostioles* qui parsèment la surface de l'éponge. Le courant d’eau nécessaire est créé par le mouvement des flagelles* des cellules ciliées* spécifiques des éponges, les choanocytes*, qui tapissent la cavité intérieure (ou atrium*). Au passage, les choanocytes retiennent l’oxygène et les particules nutritives (bactéries, algues unicellulaires, débris organiques divers) inférieures à 2 micromètres contenues dans l'eau. La digestion intracellulaire se fait dans les vacuoles* digestives des amibocytes*.
Les déchets de la digestion et les particules trop grosses sont expulsés par les pores exhalants ou oscules*.

Reproduction - Multiplication

La reproduction peut être sexuée ou asexuée.

  • Sexuée : par œufs et spermatozoïdes*, aboutissant à la naissance d’une larve* ciliée* nageuse qui se fixe rapidement pour donner une nouvelle éponge. Protosuberites denhartogi est ovovipare*. L’émission des larves, relativement grosses, se produit dans la deuxième moitié du mois de septembre. Les éponges sont généralement hermaphrodites*, l’émission des gamètes* mâles et femelles est parfois spectaculaire, mais rarement observée.
  • Asexuée : par production de gemmules* qui sont des formes de résistances quand les conditions biologiques du milieu sont défavorables.
    Les éponges ont une forte capacité de régénération.

Vie associée

Cette espèce vit très souvent en épibionte* de balanes ou de mollusques bivalves. Parfois elle peut encroûter des bryozoaires (Bugulina spp.) et prendre un aspect faussement ramifié.

Divers biologie

Description microscopique : les spicules* mégasclères* sont des tylostyles* courbes de tailles parfois différentes :110-180 x 4 µm, 220-350 x 7 µm jusqu'à 600 x 11 µm plus rarement. Ils sont disposés perpendiculairement au substrat, la tête du spicule affleurant ce dernier. Il n'y a pas de microsclères*.

Informations complémentaires

Connue encore tout récemment sous le nom de Prosuberites epiphytum, des études (van Soest & de Kluijver) ont démontré que cette dernière est une éponge très similaire (couleur, spicules, habitat) mais différente sous certains aspects et qui vit en Australie.

Origine des noms

Origine du nom français

Éponge jaune des balanes est une proposition des auteurs du site DORIS. Ce nom vernaculaire, plus explicite, a été préféré à éponge revêtante jaune de den Hartog, autre proposition des auteurs du site DORIS.

Origine du nom scientifique

Prosuberites : du grec [protos] = premier et du latin [suber] = liège. Cette éponge ayant un peu la consistance de ce matériau.
denhartogi : en mémoire au naturaliste marin néerlandais J.C. den Hartog (1942-2000).

Classification

Numéro d'entrée WoRMS : 170782

Termes scientifiques Termes en français Descriptif
Embranchement Porifera Spongiaires / Eponges Organismes exclusivement aquatiques, filtreurs, fixés au substrat, de formes variables, et percés d'orifices inhalants (ostioles ou pores) et exhalants (oscules).
Classe Demospongiae Démosponges

Eponges dont la charpente est constituée de spicules siliceux (différenciés en méga- et microsclères) et de collagène dispersé ou structuré en fibres de spongine. Ovipares ou vivipares, larve typique = parenchymella.

Sous-classe Heteroscleromorpha Hétéroscléromorphes
Ordre Suberitida Subéritides
Famille Suberitidae Subéritidés Grands spicules (tylostyles) organisés en "palissade" pour la couche externe et en désordre à l'intérieur.
Genre Protosuberites
Espèce denhartogi

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