Corps épais, rigide
Série de gros tubercules coniques sombres alignés sur face supérieure des bras et du disque central
Tubercules absents sur la marge latérale des bras et du disque
Coloration variable mais tubercules toujours plus foncés que le reste du corps
Etoile à bosses
Horned seastar, knobby star, chocolate chip starfish (GB), Cornuta mare stella (I), Estrella de mar nudosa (E), Knotiger Walzen-Seestern, Gehörnter Seestern (D) Hoorn-zeester (NL)
Asterias nodosa Linnaeus, 1758
Oreaster nodosus (Linnaeus, 1758)
Pentaceros nodosus (Linnaeus, 1758)
Oreaster franklini (Gray, 1840)
Oreaster turritus (Gray, 1840)
Pentaceros franklini Gray, 1840
Pentaceros hiulcus Gray, 1840
Pentaceros turritus Gray, 1840
Oreaster hiulcus Müller & Troschel, 1842
Pentaceros hiulcus (Muller & Troschel, 1842)
Pentaceros modestus Gray, 1866
Oreaster intermedia von Martens, 1866
Oreaster mutica von Martens, 1866
Oreaster clouei Perrier, 1869
Oreaster mammosus Perrier, 1869
Pentaceros clouei (Perrier, 1869)
Oreaster modestus Goto, 1914
Oreaster nahensis Goto, 1914
Oreaster hondurae Domantay & Roxas, 1938
Pacifique tropical Ouest
Zones DORIS : ● Indo-PacifiqueL'étoile de mer à cornes est présente dans le Pacifique tropical Ouest, du sud du Japon à l'Australie et la Nouvelle-Calédonie, et de la Malaisie à la Micronésie.
Plusieurs individus ont été observés dans les années 80 aux Baléares (Méditerranée), probablement rejetés en mer par des aquariums publics ou des particuliers. Cette étoile n'y a pas été signalée depuis.
Dans la littérature et sur Internet, l'étoile de mer à cornes est parfois signalée dans l'ouest de l'océan Indien. Il pourrait s'agir d'une confusion avec Protoresater lincki, espèce proche difficile à différencier de P. nodosus notamment quand elle est séchée. Lors de la rédaction de cette fiche, aucune photo ou signalement de cette espèce dans l'océan Indien n'a été communiqué. Un appel sur le forum de DORIS a été lancé ici pour tout signalement de cette espèce dans l'océan Indien.
Cette espèce se rencontre dans les lagons peu profonds et notamment sur les fonds sableux ou dans les herbiers, de la surface à 30 m de profondeur. Elle est cependant plus fréquente dans les 5 premiers mètres. L'étoile de mer à cornes préfère les zones calmes et riches. Dans les zones où la nourriture est abondante, elle peut proliférer jusqu'à atteindre une densité de 5 individus par m².
Protoresater nodosus est une étoile de mer robuste, de forme pyramidale pouvant atteindre 40 cm de diamètre.
Les 5 bras sont assez rigides, courts, de section triangulaire et avec une extrémité émoussée. Des tubercules* coniques irréguliers, de plus en plus gros en allant vers le disque central, sont alignés en position médiane sur la face supérieure de chaque bras et se terminent au niveau du disque central pour y former un motif plus ou moins pentagonal. De petits tubercules secondaires peuvent parfois être présents sur le disque central. La surface du corps est lisse au toucher et rappelle la texture du liège. Les pédicellaires*, bien que présents, sont peu nombreux.
La couleur du corps est très variable : blanche, crème, beige, orange, rouge. Elle est généralement unicolore, mais parfois, chez les individus clairs, il apparaît des coulures orange à la base des tubercules. L'extrémité des bras ainsi que les tubercules sont toujours plus foncés que le reste du corps.
La face ventrale du corps est claire avec des sillons ambulacraires* blancs garnis de podia* rétractiles charnus.
Il existe plusieurs espèces d'étoiles de mer massives à tubercules dans la famille des Oréastéridés.
Protoreaster lincki : est l'espèce qui remplace P. nodosus dans l'océan Indien et notamment dans sa partie Sud-Ouest. Le corps est de couleur beige et les tubercules sont rouge vif, plus fins et plus pointus. Contrairement à P. nodosus, les pointes sont également présentes sur les faces latérales à l'extrémité des bras.
Protoreaster nodulosus : présente dans le nord-est et nord-ouest de l'Australie. Le corps n'est pas lisse comme du liège et les tubercules sont toujours hémisphériques.
Le genre Pentaceraster est très proche du genre Protoreaster. Néanmoins les espèces du genre Pentaceraster ont des tubercules moins développés, plus nombreux et d'implantation plus régulière. De petits tubercules ou pointes sont présents sur la marge latérale des bras, y compris sur celle du disque entre les bras, ce qui n'est jamais le cas dans le genre Protoreaster.
L'étoile de mer à cornes se nourrit du film algal et microbien ainsi que des particules et déchets organiques qui recouvrent les fonds meubles où elle vit. Pour se nourrir, elle dévagine* son estomac sur le substrat*.
La reproduction a lieu au printemps, à la pleine lune. La maturité sexuelle est atteinte vers une taille de 12 cm. C'est une espèce gonochorique* (il existe des individus mâles et des individus femelles). Au moment de libérer ses gamètes* dans l'eau, l'étoile se dresse et seule l'extrémité des 5 bras reste en contact avec le fond. La fécondation se déroule en pleine eau. Les larves* ont une vie planctonique* de 10 à 15 jours avant de se poser sur le fond pour entamer leur métamorphose*.
Plusieurs espèces de copépodes (crustacés) parasites peuvent se retrouver sur Protoreaster nododus. C'est le cas notamment de Stellicola oreastriphilus, Synstellicola kossmanni et de Synstellicola pichoni. Le gastéropode Thyca astericola est un parasite très fréquent sur cette espèce.
De nombreux autres organismes peuvent se rencontrer sur cette espèce, sans pour autant lui nuire. C'est le cas notamment des crevettes Zenopontonia rex, Zenopontonia soror, de vers annélides appartenant au genre Asterophilia, ou de petites ophiures qui s'enroulent autour des tubercules.
De même, certains cténophores benthiques* appartenant au genre Coeloplana se fixent parfois sur les tubercules de l'étoile de mer à cornes.
Les prédateurs de cette étoile sont peu nombreux : quelques gros balistes et le gastéropode Charonia tritonis.
Il est possible de rencontrer des étoiles de mer à cornes à 4 ou 6 bras mais cela reste très rare.
Protoreaster nodosus peut vivre de 15 à 20 ans.
Du fait de sa forme massive et rigide, et parce qu'elle se conserve une fois séchée, l'étoile de mer à cornes est vendue très souvent dans les magasins de souvenirs, même si elle perd complètement sa couleur d'origine une fois séchée. Cette espèce se rencontrant à faible profondeur, elle a été localement très pêchée dans ce but, si bien que sa population a fortement diminué dans certaines zones, voire complètement disparu. C'est notamment le cas à Guam, petite île du Pacifique, où elle n'a plus été signalée depuis 1945.
Protoreaster nodosus joue un rôle important dans l'écologie d'un récif. En effet, dans les zones perturbées par les rejets anthropiques, elle peut proliférer et participer au nettoyage et à l'épuration des fonds en se nourrissant du film microbien et des matières organiques à la surface du sédiment.
Le nombre et la position des tubercules est différent sur chaque individu et ne varie pas au cours de sa croissance. Cette caractéristique est utilisée pour identifier des individus, à la manière de nos empreintes digitales.
Etoile de mer à cornes fait référence aux tubercules coniques, semblables à des cornes, qui recouvrent le corps.
Protoreaster : du grec [protos] = primitif et [aster] = étoile. Ce nom a été inventé par LHP Döderlein en 1916 pour distinguer ces étoiles de celles du genre Oreaster, où elles étaient précédemment placées.
nodosus : du latin [nodosus], noueux, qui a beaucoup de nœuds, dans le sens de nodosités et fait référence aux tubercules.
Numéro d'entrée WoRMS : 213285
Termes scientifiques | Termes en français | Descriptif | |
---|---|---|---|
Embranchement | Echinodermata | Echinodermes | Symétrie radiale d'ordre cinq (chez les adultes). Squelette de plaques calcaires bien développé sous le derme. Présence d'un système aquifère auquel appartiennent les podia souvent visibles extérieurement. |
Sous-embranchement | Asterozoa | Astérozoaires | Echinodermes de forme étoilée. Les bras, simples et parfois absents, sont en nombre variable, et contiennent des organes. |
Classe | Asteroidea | Astérides | Organismes en forme d’étoile, libres. 5 à 50 bras, squelette réduit, estomac dévaginable. Ce sont les étoiles de mer. |
Super ordre | Valvatacea | Valvatacés | |
Ordre | Valvatida | Valvatides | Etoiles de mer à 5 bras arrondis et souples. Papules* respiratoires réparties sur la face dorsale. |
Famille | Oreasteridae | Oréastéridés | |
Genre | Protoreaster | ||
Espèce | nodosus |
Gros tubercules
Cette étoile de mer se reconnaît facilement à son corps massif, ses 5 bras ayant chacun une extrémité émoussée, et aux gros tubercules plus foncés sur le corps.
Moalboal, Philippines, 2 m
19/05/2014
Tubercules alignés
Au niveau des bras, les tubercules sont toujours alignés sur la crête médiane.
Bali, Indonésie, 1 m
01/12/2012
Plaque madréporique
Gros plan sur la plaque madréporique, généralement bien visible chez cette étoile de mer.
Malapascua, Philippines, 13 m
24/02/2012
Variabilité
Quelques exemples de variations de couleur.
Philippines et Indonésie
2014
Variabilité ... suite
La coloration est très variable mais cette étoile de mer n'a jamais de tubercules sur la périphérie des bras.
Philippines et Indonésie
2014
Face orale
Sur cet animal qui vient d'être retourné, on voit une partie de l'estomac dévaginé (masse jaunâtre au centre). En effet, cette étoile de mer passe son temps à manger le film algal et microbien qui recouvre le sédiment. Pour cela, elle dévagine directement son estomac sur le substrat.
Philippines, 8 m
16/08/2010
Dans l'herbier
Cette espèce affectionne les fonds sableux et les herbiers.
Panglao, Phillipines, 16 m
20/06/2006
En groupe
Cette espèce peut être abondante sur les fonds sableux peu profonds.
Philippines, 8 m
16/08/2010
Anomalie
L'étoile de mer à cornes est une étoile à 5 bras, mais il arrive que certains individus aient 4 ou 6 bras.
Siladen, Sulawesi, Indonésie, 3 m
08/08/2004
Passager clandestin
La crevette Zenopontonia soror se rencontre souvent sur l'étoile de mer à cornes.
Nouvelle-Calédonie, 5 m
22/04/2008
Passager occasionel
La crevette Ancylomenes holthuisi est plutôt associée aux anémones, mais on la trouve parfois sur cette étoile de mer.
Kapalai, Bornéo, Malaisie, 12 m
11/2011
Passager fréquent
Il est très fréquent de trouver le gastéropode Thyca astericola sur Protoreaster nodosus.
Lembeh, Sulawesi, Indonésie, 12 m
18/06/2013
Passager collant
Les taches lie de vin, sur les tubercules de l'étoile de mer à cornes, sont des cténaires. On voit bien leurs filaments pêcheurs collants déployés dans le courant. Ces cténaires sont toujours associés aux étoiles de mer.
Lembeh, Sulawesi, Indonésie, 15 m
21/06/2013
Rédacteur principal : Sylvain LE BRIS
Correcteur : Frédéric DUCARME
Responsable régional : Sylvain LE BRIS
Alvarado R., Galan C., 1986, Sobre la presencia de Protoreaster Nodosus (Linneo, 1758) (Echinodermata, Asteroidea) en el Mediterraneo (Mallorca, Baleares), Boll. Soco Hist. Nat. Balears, 30, 61-67.
Britayev T. A., Fauchald K., 2005, New species of symbiotic scaleworms Asterophilia (Polychaeta, Polynoidae) from Vietnam. Invertabrate Zoology, 2(1), 15-22.
Chim C.K., Tan K.S., 2012, Recognition of individual knobby sea stars Protoreaster nodosus (L., 1758) usingaboral surface characteristics, Journal of Experimental Marine Biology and Ecology, 430–431, 48–55.
Ducarme F., 2022, How to assess the absence of a species? A revision of the geographical range of the horned sea star, Protoreaster nodosus (Echinodermata; Asteroidea). Frontiers of Biogeography. http://dx.doi.org/10.21425/F5FBG56187
La page de Protoreaster nodosus dans l'Inventaire National du Patrimoine Naturel : INPN