Oursin à piquants épineux

Prionocidaris baculosa | (Lamarck, 1816)

N° 4416

Mer Rouge, Indo-Pacifique

Clé d'identification

Test sphérique, rouge orangé, atteignant 8 cm de diamètre
Piquants primaires longs, coniques, atteignant 12 cm et épineux dans leur quart inférieur
Piquants primaires jaunâtres avec bandes brun rouge, et pointillés violets à leur base
Vieux piquants primaires souvent couverts d'épibiontes
Piquants scrobiculaires courts, spatulés et plaqués contre les mamelons
Piquants tertiaires brun foncé, petits, aplatis, de part et d'autre des sillons ambulacraires
Sillons ambulacraires légèrement sinueux, de la couleur du test et bien visibles

Noms

Autres noms communs français

Oursin à épines épaisses. Lamarck, dans sa description originale, le nomme oursin à bâtons rudes, mais ce nom n'a pas été utilisé par la suite.

Noms communs internationaux

Thorny-spine urchin, crown-spined pencil urchin (GB), Sputnic ricci di mare (I), Erizo de la corona (E), Kronenstachel-Lanzenseeigel (D)

Synonymes du nom scientifique actuel

Cidarites baculosa Lamarck, 1816
Cidaris (Cidaris) baculosa (Lamarck, 1816)
Cidaris (Leiocidaris) baculosa (Lamarck, 1816)
Cidaris (Rhabdocidaris) baculosa (Lamarck, 1816)
Cidaris baculosa (Lamarck, 1816)
Cidarites baculosa Lamarck, 1816
Leiocidaris baculosa (Lamarck, 1816)
Phyllacanthus baculosa (Lamarck, 1816)
Phyllacanthus baculosus (Lamarck, 1816)
Rhabdocidaris baculosa (Lamarck, 1816)
Cidaris krohnii L. Agassiz in L. Agassiz & Desor, 1846
Cidaris lima Valenciennes, 1847
Cidaris ornata Gray, 1855
Schleinitzia crenularis Studer, 1876
Leiocidaris cidaris Lambert & Thiéry, 1910

Il existe 3 sous-espèces :
Prionocidaris baculosa annulifera (A. Agassiz, 1873)
Prionocidaris baculosa baculosa (Lamarck, 1816)
Prionocidaris baculosa longicollis Mortensen, 1928

Distribution géographique

Mer Rouge, Indo-Pacifique

Zones DORIS : ● Indo-Pacifique, ○ [Mer Rouge]

Cette espèce se rencontre en mer Rouge et plus couramment dans l'océan Indien occidental. Elle est également présente dans le Pacifique tropical Ouest, notamment aux Philippines et en Indonésie, mais aussi, plus rarement, du sud du Japon à la Grande Barrière de Corail en Australie et peut-être en Nouvelle-Calédonie.
En Méditerranée, l'espèce a été vue ponctuellement à Malte, notamment lors du nettoyage des cuves de ballast* de bateaux, mais elle ne semble pas s'être implantée durablement.

Lamarck a donné comme localité-type de l’espèce l’île de la Réunion, où l’espèce semble toutefois n’avoir jamais été observée.
Elle est signalée en Nouvelle-Calédonie par Améziane 2007 mais n’est pas mentionnée dans Guille, Laboute & Menou 1986 (on y recense en revanche P. australis et P. popeae). Le vérificateur de cette fiche a contacté Anne Hoggett, spécialiste et qui est la dernière personne à avoir décrit un Prionocidaris (à la date de mai 2022). Elle précise qu'apparemment, en Nouvelle-Calédonie il n'y a que P. callista et, plus profond (55-275 m), P. popeae. La mention de P. australis est un faux positif qui correspond à une de ces deux espèces (probablement P. popeae pour le spécimen du guide de Guille, Laboute & Menou), et personne n'y semble avoir jamais observé P. baculosa.
Aucun signalement sur un territoire français n’est considéré comme suffisamment concluant par l’INPN.

Biotope

Prionocidaris baculosa fréquente les récifs coralliens plutôt profonds, généralement entre 30 et 140 m mais il a été rencontré jusqu'à 200 m. C'est une espèce nocturne, qui reste cachée la journée.

Description

Chez Prionocidaris baculosa, le test* sphérique peut atteindre 8 cm de diamètre, il est de couleur rouge à orangée. Les piquants (ou radioles*) se repartissent en trois types :

  • Les piquants primaires sont les plus gros et peu nombreux. Ils sont de forme conique, pointus (surtout les plus récents) ou tronqués, très allongés et atteignent 12 cm. Ils sont attachés à de gros mamelons (ou tubercules) supportés par le test, ce qui leur permet de bouger dans toutes les directions. Ces piquants sont de couleur beige à jaunâtre, avec des bandes brun rouge. A leur base, ces bandes sont remplacées par des pointillés violets, qui sont le trait caractéristique de cette espèce. Le quart inférieur de ces piquants est souvent garni d'épines plus ou moins développées, mais est parfois simplement rugueux. Ces piquants n'étant pas recouverts de peau, les plus vieux sont souvent encroûtés d'organismes épibiontes*.
  • Les piquants scrobiculaires très courts, aplatis en forme de spatule. Ils sont de la même couleur que le test et plaqués contre les mamelons portant les piquants primaires. Ces mamelons (ou tubercules) sont situés au centre d'une dépression du test, appelée disque scrobulaire.
  • Les piquants du troisième type sont plus petits, aplatis et disposés de part et d'autre des sillons ambulacraires* et autour de la bouche. Ils sont de couleur brun plus foncé que le test.

Les sillons ambulacraires* sont légèrement sinueux, de la couleur du test, mais bien visibles car encadrés par les piquants plus foncés du troisième type.

L'anus est situé sur la face dorsale (aborale*) du test alors que la bouche est au centre de la face ventrale (orale).

Le test est assez haut, avec de grands disques scrobiculaires, des paires de pores reliées par une petite dépression et des tubercules primaires perforés et lisses.

Espèces ressemblantes

Il existe 9 espèces indo-pacifiques dans le genre Prionocidaris très difficiles à différencier entre elles. Peu d'espèces ont des longs piquants annelés de brun et seul P. baculosa a la base de ces longs piquants ponctuée de violet. Cette espèce se distingue de ses congénères par l’encolure ponctuée de violet de ses radioles primaires, toutefois il n’est pas certain que tous les Prionocidaris présentant ce trait soient réellement conspécifiques, étant donné la grande variabilité des autres traits. Par exemple, on trouve dans le canal du Mozambique une espèce au test blanc, aux radioles uniformément orangées et épineuses, ponctuées de violet à la base et aux radioles secondaires uniformément sombres, qui entre donc théoriquement dans la description de P. baculosa mais ne ressemble toutefois pas aux spécimens classiques de cette espèce (il pourrait s’agir d’une variation de P. pistillaris). Ce genre mériterait sans doute une révision génétique, d’autant que sa délimitation avec d’autres genres proches (Plococidaris, Goniocidaris…) est parfois floue.

Phyllacanthus imperialis l'oursin-lance impérial, qui se rencontre en mer Rouge et dans l'Indo-Pacifique, a un test rouge ressemblant à celui de P. baculosa, mais les piquants primaires sont en forme de bâton cylindrique lisse, souvent recouverts d'épibiontes*.

Heterocentrotus mamillatus l'oursin-crayon, a des gros piquants en forme de crayon, de section circulaire à leur base puis triangulaire, lisses et colorés, et jamais recouverts d'épibiontes*. C'est également une espèce courante en mer Rouge et dans tout l'Indo-Pacifique, essentiellement à faible profondeur.

Plus profond (40-250 m) on trouve parfois, du moins en Afrique du Sud, l’espèce très rare Acanthocidaris maculicollis, à l’encolure ponctuée. Ses piquants sont plus longs, distinctement côtelés longitudinalement mais jamais épineux.

Alimentation

L'oursin à piquants épineux est omnivore. Il se nourrit la nuit d'algues, dont des algues calcaires, d'éponges et de débris et parfois d'autre faune fixée. Au milieu du péristome*, sur la face orale, s'ouvre la bouche d'où seules dépassent les extrémités des cinq dents puissantes. Les dents, les mâchoires, ainsi que d'autres pièces osseuses forment l'appareil masticateur plus connu sous le nom de "lanterne d'Aristote".

Reproduction - Multiplication

C'est une espèce gonochorique*. Les individus mâles et les individus femelles relâchent simultanément leurs gamètes* dans la colonne d'eau où a lieu la fécondation. Les œufs puis les larves* ont une vie planctonique* de quelques semaines jusqu'à leur métamorphose* où ils rejoindront le fond.

Divers biologie

Comme tous les oursins, l'oursin à piquants épineux se déplace grâce à des pieds ambulacraires* munis d'une ventouse, mais également grâce à ses piquants.

Informations complémentaires

L'oursin à piquants épineux n'est pas une espèce rare mais vivant souvent au-delà des 40 m, elle est rarement observée par les plongeurs.

Origine des noms

Origine du nom français

Le nom d'oursin est une autre forme du mot hérisson, et est utilisé pour les espèces de la classe des Echinidés. A piquants épineux pour caractériser la présence d'épines sur les piquants.

Origine du nom scientifique

Prionocidaris : du grec [prioni] = scie, pour les épines sur les piquants et du grec [kidaris] = nom donné au turban ou diadème porté par les rois Perses.

baculosa : du latin [baculus] = bâton.

Classification

Numéro d'entrée WoRMS : 214642

Termes scientifiques Termes en français Descriptif
Embranchement Echinodermata Echinodermes Symétrie radiale d'ordre cinq (chez les adultes). Squelette de plaques calcaires bien développé sous le derme. Présence d'un système aquifère auquel appartiennent les podia souvent visibles extérieurement.
Sous-embranchement Echinozoa Echinozoaires Echinodermes non étoilés de forme globuleuse ou allongée. Ce groupe renferme les oursins et les concombres de mer.
Classe Echinoidea Echinides Ce sont les oursins. Forme globuleuse ou hémisphérique, squelette qui porte des piquants mobiles, des pédicellaires et des pieds ambulacraires. Pouvoir de régénération limité.
Ordre Cidaroida Cidaroïdes Oursins-lances : piquants séparés, plaques ambulacraires simples.
Famille Cidaridae Cidaridés Tubercules perforés et non crénulés ; tuberculation uniforme et ambulacres simples.
Genre Prionocidaris
Espèce baculosa

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