Forme de coussin hémisphérique
Nombreuses tubulures dressées
Coloration jaune pâle
Eponge-mamelles blanche
White tit-sponge (GB), Esponja mamaria blanca (E), Weisser Zitzeschwamm (D), Hvis vortesvamp (NL), Esponja mamilar branca (P)
Spongia penicillus Montagu, 1818
Manche, Atlantique, Méditerranée
Zones DORIS : ● Europe (côtes françaises), ○ [Méditerranée française], ○ [Atlantique Nord-Est, Manche et mer du Nord françaises], ● Atlantique Nord-OuestMer du Nord, mer de la Manche, côtes atlantiques européennes et nord américaines, Méditerranée.
Fonds rocheux à proximité du sable de l'infralittoral* essentiellement entre 5 et 25 m de profondeur mais peut être présente jusqu'à 2300 m. Elle préfère les zones riches en particules en suspension.
Cette éponge en forme de coussin hémisphérique peu épais (guère plus de 1 cm d'épaisseur) à la surface rugueuse est couverte de nombreuses papilles ou tubulures dressées, longues, cylindriques et rétractiles. Le diamètre du coussin peut atteindre 10 à 20 cm et la hauteur des languettes dépasse rarement 3 cm, leur diamètre variant entre 3 et 5 mm. La couleur est jaune pâle, les languettes souvent plus claires et translucides. L'ouverture des oscules* se trouve au sommet et les ostioles* à la périphérie.
Polymastia mamillaris : voir informations complémentaires.
Polymastia boletiformis : l'éponge à mamelles, souvent trouvée dans le même biotope, est de couleur plus foncée avec des cheminées en forme de grosses papilles arrondies. Plus épaisse et moins étalée, elle est d'aspect généralement propre alors que Polymastia penicillus est fréquemment recouverte de sédiments.
Polymastia arctica : longtemps mise en synonymie avec P. mamillaris, cette espèce, présente en Arctique, s'en diffère par une épaisse couche de collagène, par la formation de bourgeons au sommet des papilles et de spicules dans les lames cellulaires des papilles.
Ciocalypta penicillus, l'éponge pinceau ou éponge de verre, également fixée sur les roches bien ensablées, mais base plus mince que les Polymastia, avec des excroissances caractéristiques, pointues et presque translucides. Couleur blanc sale à beige clair.
Animal filtreur microphage* : bactéries, phytoplancton*.
La reproduction peut être sexuée ou asexuée.
- Sexuée : par œufs et spermatozoïdes*, aboutissant à la naissance d'une larve* ciliée* nageuse qui se fixe rapidement pour donner une nouvelle éponge, de juillet à septembre pour cette espèce (Lévi, 1956). Les éponges sont généralement hermaphrodites*, l'émission des gamètes* mâles et femelles est parfois spectaculaire, mais rarement observée.
- Asexuée : par bourgeonnement* ou bouturage de fragments qui se détachent de l'éponge mère pour se fixer un peu plus loin. Bien qu'existante, cette reproduction est relativement secondaire.
Les éponges ont une forte capacité de régénération.
Spicules : de grands tylostyles* (950 à 1200 µm) constituent la structure principale des mégasclères* mais on note la présence de tylostyles de taille moyenne (250 à 725 µm) et d'autres de petites tailles (115 à 175 µm) souvent courbes et présentant un petit renflement à une extrémité. Il n'y a pas de microsclères*.
Cette éponge appelée, à tort, depuis Johnston (1842) “mamillaris" dans tous les ouvrages scientifiques ou de vulgarisation vient d'être récemment redécrite (Morrow C. & Boury-Esnault N.) suite à la redécouverte du spécimen-type au Muséum zoologique de Copenhague (Danemark),
Polymastia mamillaris correspondant en fait à une espèce vivant sur la côte ouest de la Suède. Le réexamen du spécimen décrit par Montagu montre que cette Polymastia commune correspond à Polymastia penicillus. Les différences principales entre P. mamillaris et P. penicillus sont le nombre de couches qui constituent le cortex*, la forme des spicules cylindriques chez P. penicillus et fusiformes chez P. mamillaris et l'épaisseur des spicules qui varient entre 4 à 12 µm chez P. penicillus contre 8 à 24 µm chez P. mamillaris (Morrow C. et Boury-Esnault N., 2000).
Allusion aux papilles en forme de languettes.
Polymastia : du grec [polus] = beaucoup et [mastos] = tétine (mamelle) en rapport aux nombreuses tubulures qui caractérisent cette éponge.
penicillus (latin) = pinceau, à cause des expansions en forme de languettes.
Termes scientifiques | Termes en français | Descriptif | |
---|---|---|---|
Embranchement | Porifera | Spongiaires / Eponges | Organismes exclusivement aquatiques, filtreurs, fixés au substrat, de formes variables, et percés d'orifices inhalants (ostioles ou pores) et exhalants (oscules). |
Classe | Demospongiae | Démosponges | Eponges dont la charpente est constituée de spicules siliceux (différenciés en méga- et microsclères) et de collagène dispersé ou structuré en fibres de spongine. Ovipares ou vivipares, larve typique = parenchymella. |
Sous-classe | Heteroscleromorpha | Hétéroscléromorphes | |
Ordre | Polymastiida | Polymastiides | |
Famille | Polymastiidae | Polymastiidés | |
Genre | Polymastia | ||
Espèce | penicillus |
Dans son biotope
Coussin hémisphérique bien visible.
Ouest de l'île du Cerf, archipel des Sept Iles (22), 20 m
01/07/1997
Oscules au sommet des tubulures
Noter le milieu chargé en sédiments.
Digue de Querqueville, Cherbourg (50), 18 m
01/04/1996
Rare en Méditerranée française
L'observation de cette espèce en Méditerranée française est peu fréquente. Le spécimen est ici de petite taille et caché au fond d'une grotte.
La Ciotat (13), 5 m
29/10/2016
Grand individu
Un individu assez grand, sans doute proche de 20 cm de diamètre.
Cap Frehel (22), 10 m
08/05/2008
Grand spécimen
Cette éponge peut couvrir de grande surface.
Mendu, Ria d'Etel, 12 m, de nuit
22/08/2012
Structure interne
Structure interne quadrillée des languettes rétractées.
Fort du Centre, Cherbourg (50), 18 m
01/08/2003
Tubules dressées jaunâtres
Nombreuses papilles ou tubulures dressées, longues et cylindriques.
Cherbourg (50), 18 m
02/07/2006
Sur une praire !
Cette éponge a pris pour support la coquille du bivalve Venus verrucosa (praire).
Estuaire de la Rance (22), 6 m
27/05/2008
Au Québec
Une rencontre peu courante au Québec et qui a suscité beaucoup d'interrogations.
Anse à la Puce, fjord du Saguenay, Québec, Canada, 15 m
28/09/2008
Rédacteur principal : Philippe LE GRANCHÉ
Correcteur : Gérard BRETON
Responsable régional : Philippe LE GRANCHÉ
Morrow C., Boury-Esnault N., 2000, Redescription of the type species of the genus Polymastia Bowerbank, 1864 (Porifera, Desmospongiae, Hadromerida) , Zoosystema, 22(2), 327-335.
La page de Polymastia penicillus sur le site de référence de DORIS pour les spongiaires est ici : World Porifera Database
La page de Polymastia penicillus dans l'Inventaire National du Patrimoine Naturel : INPN