Forme de coussin hémisphérique
Recouverte en partie de sédiments
Base surmontée de tubules allongées
Oscules et ostioles microscopiques
Coloration jaunâtre à orange
Mer du Nord, Manche, Atlantique Nord-Est
Zones DORIS : ● Europe (côtes françaises), ○ [Atlantique Nord-Est, Manche et mer du Nord françaises]Polymastia agglutinans se rencontre en mer du Nord, sur les côtes suédoises et des Pays-Bas, en Manche, en Atlantique Nord-Est depuis l’Ecosse jusqu’aux côtes bretonnes ainsi que dans les archipels de Macaronésie (Açores, Madère, Canaries, îles du Cap Vert). Elle est présente également sur les côtes d’Afrique occidentale du Sénégal au Libéria.
Elle vit fixée sur les roches horizontales ou parfois les plans inclinés et se trouve souvent recouverte de sable ne laissant apparaître que les tubules. Sa répartition bathymétrique s’échelonne entre 12 et plus de 800 mètres de profondeur.
Cette petite éponge se présente sous la forme d’un coussin hémisphérique peu épais de 1 à 3 cm de diamètre, fixé solidement au substrat* et recouvert en grande partie de sédiments (sable, débris coquilliers) plus ou moins grossiers. Cette base, d’aspect rugueux, est surmontée de quelques papilles allongées et très étroites, souvent arquées, ne dépassant pas 2 cm de longueur. Ces papilles ou tubules paraissent lisses mais une observation de près montre qu’elles sont finement hispides*. On note également que, par transparence, elles laissent apparaître une fine trame qui s'enroule. Les oscules* et les pores* inhalants* sont microscopiques et peu visibles à l’œil nu ; ils sont disposés sans ordre défini le long des tubules. La coloration est variable : blanche, jaune, orange ou orange rosâtre. La consistance du corps est compacte et ferme au toucher.
Voir la description microscopique dans la rubrique "Divers biologie".
Polymastia boletiformis : l'éponge à mamelles est de couleur plus foncée avec des cheminées en forme de grosses papilles arrondies. Plus épaisse et moins étalée, elle est d’aspect généralement propre alors que Polymastia agglutinans est fréquemment recouverte de sédiments.
Polymastia penicillus : l'éponge à languettes est de couleur plus claire avec des cheminées nettement plus grosses en forme de languettes de longueur inégale. Vit le plus souvent sur des fonds horizontaux riches en sédiments.
Ciocalypta penicillus : l'éponge pinceau ou éponge de verre, vit également fixée sur les roches bien ensablées, mais sa base est plus mince que les Polymastia, avec des excroissances caractéristiques, pointues et presque translucides. Sa couleur est blanc sale à beige clair.
Comme la plupart des éponges, il s'agit d'un organisme filtreur* microphage* suspensivore*. L'eau et les particules alimentaires en suspension sont aspirées par pompage à l'intérieur de l’organisme grâce aux pores* inhalants ou ostioles* qui parsèment la surface de l'éponge. Les particules alimentaires sont phagocytées* ensuite par les choanocytes*, cellules endodermiques munies d’un flagelle caractéristiques des éponges, qui tapissent la cavité intérieure (ou atrium*) et qui génèrent ce phénomène de pompage. Au passage les choanocytes retiennent l’oxygène et les particules nutritives (bactéries, algues unicellulaires, débris organiques divers) inférieures à 2 µm contenues dans l'eau. La digestion intracellulaire se fait dans les vacuoles* digestives des amibocytes*. Les déchets de la digestion et les particules trop grosses sont expulsés par les pores exhalants ou oscules*.
Les éponges ont un énorme pouvoir de filtration puisqu’on estime qu’une colonie de 10 cm³ peut filtrer 22,5 litres d’eau par jour.
La reproduction chez cette espèce comme pour toutes les Polymastia peut être sexuée ou asexuée.
Les éponges ont une forte capacité de régénération.
Description microscopique : les spicules* mégasclères* sont des tylostyles* de trois tailles. Les plus grands (1200 x 16 µm) sont disposés en faisceaux dans le choanosome* et les papilles. Ceux de taille intermédiaire sont répartis dans la couche interne de l’éponge et les plus petits (175 x 4 µm) sont éparpillés dans le mésenchyme*.
Dans la zone infralittorale, cette éponge est typique des fonds de graviers à Sabellaria spinulosa, ver annélide polychète.
Eponge-tubule : cette éponge présente des expansions cylindriques ou tubules de petite taille.
Polymastia : du grec [poly-] = beaucoup, et [mastos] = mamelles : famille de spongiaires aux nombreuses mamelles.
agglutinans : du latin [glutino] = coller. En rapport avec la base qui agglutine des corps étrangers (sable, graviers, etc.).
Numéro d'entrée WoRMS : 134191
Termes scientifiques | Termes en français | Descriptif | |
---|---|---|---|
Embranchement | Porifera | Spongiaires / Eponges | Organismes exclusivement aquatiques, filtreurs, fixés au substrat, de formes variables, et percés d'orifices inhalants (ostioles ou pores) et exhalants (oscules). |
Classe | Demospongiae | Démosponges | Eponges dont la charpente est constituée de spicules siliceux (différenciés en méga- et microsclères) et de collagène dispersé ou structuré en fibres de spongine. Ovipares ou vivipares, larve typique = parenchymella. |
Sous-classe | Heteroscleromorpha | Hétéroscléromorphes | |
Ordre | Polymastiida | Polymastiides | |
Famille | Polymastiidae | Polymastiidés | |
Genre | Polymastia | ||
Espèce | agglutinans |
Tubules fines orangées (ou jaunes)
La coloration de cette éponge est variable : blanche, jaune, orange ou orange rosâtre.
Île d'Ouessant (29), 35 m
17/08/2017
Fines tubules orange
Les tubules sont allongées et très étroites, souvent arquées, ne dépassant pas 2 cm de longueur.
Île d’Ouessant (29), 35 m
17/08/2017
Envasée
Elle vit fixée sur les roches horizontales, ou parfois les plans inclinés, et se trouve souvent recouverte de sable ne laissant apparaître que les papilles.
Baie de Lampaul, île d'Ouessant (29), en zone calme à sédiments, entre 30 et 40 m de profondeur.
13/08/2018
Polymastia agglutinans et Polymastia penicillus
Cette éponge rare ressemble un peu à l'éponge à languettes Polymastia penicillus. Mais sa couleur est orange (parfois jaune), ses tubules fines et longues et sa taille est plus petite. L'extrémité des tubules semble fermée, contrairement à Polymastia penicillus.
Baie de Lampaul, île d'Ouessant (29), 35 mètres, zone calme, pente douce.
19/05/2018
Polymastia agglutinans et Polymastia boletiformis
L'éponge à mamelles, Polymastia boletiformis, est de couleur plus foncée avec des cheminées en forme de grosses papilles arrondies. Plus épaisse et moins étalée, elle est d’aspect généralement propre alors que Polymastia agglutinans est fréquemment recouverte de sédiments.
Baie de Lampaul, île d'Ouessant (29), en zone calme à sédiments, entre 30 et 40 m de profondeur.
13/08/2018
Gravure ancienne
Description de Ridley & Dendy : Éponge sessile incrustée de cailloux, de nombreux fragments de sable et autres corps étrangers (d’où le nom spécifique). Présence de fistules longues, minces et cylindriques, avec un canal distinct fermé dans sa partie distale.
D'après l'ouvrage de S.O. Ridley et A. Dendy : Report on the Monaxonida collected by H.M.S. ‘Challenger' during the years 1873-76 (P1. XLI. fig. 6).
Reproduction de documents anciens
1887
Rédacteur principal : Philippe LE GRANCHÉ
Vérificateur : Frédéric ANDRÉ
Correcteur : Jean VACELET
Responsable régional : Frédéric ANDRÉ
Responsable régional : Philippe LE GRANCHÉ
Cabioch, L. (1968). Contribution à la connaissance de la faune des Spongiaires de la Manche occidentale. Démosponges de la région de Roscoff. Cahiers de Biologie Marine. 9(2): 211-246.
Castric-Fey A., 1996, Richesse et biodiversité en mer mégatidale: communautés sublittorales rocheuses de la région de Trébeurden-Ploumanac'h (Nord Bretagne France), Cahiers de Biologie marine, 37, 7-31.
Ridley S.O., Dendy A., 1886, Preliminary report on the Monaxonida collected by H.M.S. Challenger. Part I, Annals and Magazine of Natural History, 18, 325-351, 470-493.
Ridley S.O., Dendy A., 1887, Report on the Monaxonida collected by H.M.S. ‘Challenger’ during the years 1873-1876. Report on the Scientific Results of the Voyage of H.M.S. ‘Challenger’, 1873-1876, Zoology, 20, 59, 1-275, pls I-LI.
Topsent E., 1913, Spongiaires provenant des campagnes scientifiques de la ‘Princesse Alice' dans les Mers du Nord (1898-1899 - 1906-1907), Résultats des campagnes scientifiques accomplies par le Prince Albert I de Monaco, 45, 1-67, pls I-V.
La page de Polymastia agglutinans sur le site de référence de DORIS pour les spongiaires est ici : World Porifera Database
La page de Polymastia agglutinans dans l'Inventaire National du Patrimoine Naturel : INPN