Eponge-tubule

Polymastia agglutinans | Ridley & Dendy, 1886

N° 4513

Mer du Nord, Manche, Atlantique Nord-Est

Clé d'identification

Forme de coussin hémisphérique
Recouverte en partie de sédiments
Base surmontée de tubules allongées
Oscules et ostioles microscopiques
Coloration jaunâtre à orange

Noms

Distribution géographique

Mer du Nord, Manche, Atlantique Nord-Est

Zones DORIS : ● Europe (côtes françaises), ○ [Atlantique Nord-Est, Manche et mer du Nord françaises]

Polymastia agglutinans se rencontre en mer du Nord, sur les côtes suédoises et des Pays-Bas, en Manche, en Atlantique Nord-Est depuis l’Ecosse jusqu’aux côtes bretonnes ainsi que dans les archipels de Macaronésie (Açores, Madère, Canaries, îles du Cap Vert). Elle est présente également sur les côtes d’Afrique occidentale du Sénégal au Libéria.

Biotope

Elle vit fixée sur les roches horizontales ou parfois les plans inclinés et se trouve souvent recouverte de sable ne laissant apparaître que les tubules. Sa répartition bathymétrique s’échelonne entre 12 et plus de 800 mètres de profondeur.

Description

Cette petite éponge se présente sous la forme d’un coussin hémisphérique peu épais de 1 à 3 cm de diamètre, fixé solidement au substrat* et recouvert en grande partie de sédiments (sable, débris coquilliers) plus ou moins grossiers. Cette base, d’aspect rugueux, est surmontée de quelques papilles allongées et très étroites, souvent arquées, ne dépassant pas 2 cm de longueur. Ces papilles ou tubules paraissent lisses mais une observation de près montre qu’elles sont finement hispides*. On note également que, par transparence, elles laissent apparaître une fine trame qui s'enroule. Les oscules* et les pores* inhalants* sont microscopiques et peu visibles à l’œil nu ; ils sont disposés sans ordre défini le long des tubules. La coloration est variable : blanche, jaune, orange ou orange rosâtre. La consistance du corps est compacte et ferme au toucher.

Voir la description microscopique dans la rubrique "Divers biologie".

Espèces ressemblantes

Polymastia boletiformis : l'éponge à mamelles est de couleur plus foncée avec des cheminées en forme de grosses papilles arrondies. Plus épaisse et moins étalée, elle est d’aspect généralement propre alors que Polymastia agglutinans est fréquemment recouverte de sédiments.

Polymastia penicillus : l'éponge à languettes est de couleur plus claire avec des cheminées nettement plus grosses en forme de languettes de longueur inégale. Vit le plus souvent sur des fonds horizontaux riches en sédiments.

Ciocalypta penicillus : l'éponge pinceau ou éponge de verre, vit également fixée sur les roches bien ensablées, mais sa base est plus mince que les Polymastia, avec des excroissances caractéristiques, pointues et presque translucides. Sa couleur est blanc sale à beige clair.

Alimentation

Comme la plupart des éponges, il s'agit d'un organisme filtreur* microphage* suspensivore*. L'eau et les particules alimentaires en suspension sont aspirées par pompage à l'intérieur de l’organisme grâce aux pores* inhalants ou ostioles* qui parsèment la surface de l'éponge. Les particules alimentaires sont phagocytées* ensuite par les choanocytes*, cellules endodermiques munies d’un flagelle caractéristiques des éponges, qui tapissent la cavité intérieure (ou atrium*) et qui génèrent ce phénomène de pompage. Au passage les choanocytes retiennent l’oxygène et les particules nutritives (bactéries, algues unicellulaires, débris organiques divers) inférieures à 2 µm contenues dans l'eau. La digestion intracellulaire se fait dans les vacuoles* digestives des amibocytes*. Les déchets de la digestion et les particules trop grosses sont expulsés par les pores exhalants ou oscules*.

Les éponges ont un énorme pouvoir de filtration puisqu’on estime qu’une colonie de 10 cm³ peut filtrer 22,5 litres d’eau par jour.

Reproduction - Multiplication

La reproduction chez cette espèce comme pour toutes les Polymastia peut être sexuée ou asexuée.

  • Sexuée : elle se reproduit par oviparité* et l'émission et le développement des œufs s’effectuent dans l’eau libre. Ils sont entourés d’un mucus épais et leur diamètre est de l’ordre de 100 µm. Après plusieurs divisions ils donnent naissance à une larve* ciliée* benthique* rampante car son flagelle* est trop court et ses mouvements trop lents pour permettre à la larve de nager. Cette dernière va se fixer au bout de 2 à 3 semaines pour donner une nouvelle éponge.
  • Asexuée : par bourgeonnement* ou bouturage de fragments qui se détachent de l'éponge mère pour se fixer un peu plus loin. Bien qu'existante, cette reproduction est relativement secondaire.

Les éponges ont une forte capacité de régénération.

Divers biologie

Description microscopique : les spicules* mégasclères* sont des tylostyles* de trois tailles. Les plus grands (1200 x 16 µm) sont disposés en faisceaux dans le choanosome* et les papilles. Ceux de taille intermédiaire sont répartis dans la couche interne de l’éponge et les plus petits (175 x 4 µm) sont éparpillés dans le mésenchyme*.

Informations complémentaires

Dans la zone infralittorale, cette éponge est typique des fonds de graviers à Sabellaria spinulosa, ver annélide polychète.

Origine des noms

Origine du nom français

Eponge-tubule : cette éponge présente des expansions cylindriques ou tubules de petite taille.

Origine du nom scientifique

Polymastia : du grec [poly-] = beaucoup, et [mastos] = mamelles : famille de spongiaires aux nombreuses mamelles.

agglutinans : du latin [glutino] = coller. En rapport avec la base qui agglutine des corps étrangers (sable, graviers, etc.).

Classification

Numéro d'entrée WoRMS : 134191

Termes scientifiques Termes en français Descriptif
Embranchement Porifera Spongiaires / Eponges Organismes exclusivement aquatiques, filtreurs, fixés au substrat, de formes variables, et percés d'orifices inhalants (ostioles ou pores) et exhalants (oscules).
Classe Demospongiae Démosponges

Eponges dont la charpente est constituée de spicules siliceux (différenciés en méga- et microsclères) et de collagène dispersé ou structuré en fibres de spongine. Ovipares ou vivipares, larve typique = parenchymella.

Sous-classe Heteroscleromorpha Hétéroscléromorphes
Ordre Polymastiida Polymastiides
Famille Polymastiidae Polymastiidés
Genre Polymastia
Espèce agglutinans

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