Ver tubicole de grande taille
2 longs palpes avec points blancs (le plus souvent)
Branchies présentes à partir du septième sétigère
Mer du Nord, Manche, océan Atlantique, Méditerranée
Zones DORIS : ● Europe (côtes françaises), ○ [Méditerranée française], ○ [Atlantique Nord-Est, Manche et mer du Nord françaises]Mer du Nord, Manche (région de Dinard, Cancale) et Atlantique (Morbihan, île de Ré), Méditerranée (Sète, Marseille).
Espèce rencontrée dans les dragages, dans les bancs d'huîtres et à marée basse dans le sable et dans la vase. On la rencontre aussi fréquemment dans les ports où l'eau stagne.
Cette annélide polychète tubicole de grande taille possède plus de 200 sétigères*. Sa longueur est comprise entre 50 et 60 mm pour une largeur de 1 à 2 mm. Les branchies sont présentes à partir du septième sétigère* et absentes sur les 10-20 derniers segments. Présence de 2 longs palpes mobiles dans la région antérieure, seuls organes du ver visibles en plongée. Ceux-ci portent le plus souvent des points blancs. Pygidium* avec une ventouse anale en entonnoir avec une profonde échancrure dorsale et, parfois, une ventrale. Coloration rougeâtre ou jaunâtre. Le tube émerge de la vase ou du sable et est lui-même recouvert de sédiments.
Cette espèce se nourrit de particules en suspension (suspensivore*) ou de dépôts (déposivore* ou dépositivore) en l'absence de particules. Les longs palpes sont utilisés afin d'entrer en contact avec la nourriture. Les particules sont ensuite triées en fonction de leur taille, les trop grosses étant rejetées. Elles sont alors transportées jusqu'à la bouche grâce à la gouttière ciliée garnie de mucus dont est équipé chaque palpe. Enfin, les particules sont ingérées ou utilisées pour la construction du tube.
Les sexes sont séparés, la reproduction est uniquement sexuée. La maturation des gamètes* (spermatozoïdes* pour le mâle, ovules pour la femelle) a lieu dans la cavité coelomique*. Le sperme est évacué dans la galerie via les néphridies* dans des spermatophores*. Les œufs fécondés sont pondus dans des sacs attachés par 2 pédoncules* à un grand cordon qui tapisse la paroi de la femelle. Il y a environ 50 paquets contenant chacun 60 œufs par cordon. La femelle pond donc environ 3 000 œufs.
Cette espèce infeste parfois le bryozoaire Schizoporella auriculata. On la rencontre parmi les serpules et surtout les huîtres dont elle perfore la coquille.
Cette espèce tubicole* se construit un tube mince membraneux avec de fines particules de vase agglutinées par du mucus. Espèce perforatrice qui creuse dans les coquilles d'huîtres une galerie qui abrite son tube en forme de U à branches rapprochées comme les canons d'un fusil de chasse.
Cette espèce n'a pas été répertoriée au niveau de la remise à jour des espèces présentes sur le littoral Nord-Pas de Calais où les photographies ont été prises.
Polydore est directement dérivé du nom de genre Polydora.
Polydora: du grec [polydoros] = nom mythologique créé par Bosc en 1801. Dans la mythologie les Polydores (celui qui à plusieurs talents) sont nombreux. Il s'agit ici certainement du fils de Téthys et d'Océan.
hoplura: du grec [hoplo] = arme, lance, et [oura] = queue donc queue armée, pour les grosses soies dorsales jaunes recourbées en crocs sur les 10-20 derniers sétigères.
Numéro d'entrée WoRMS : 131146
Termes scientifiques | Termes en français | Descriptif | |
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Embranchement | Annelida | Annélides | Vers segmentés (annelés) à section cylindrique, à symétrie bilatérale constitués de segments semblables. Le premier segment porte la bouche et le dernier l’anus. Nombreuses formes marines, dulcicoles ou terrestres, libres ou parasites. |
Classe | Polychaeta | Polychètes | Annélides marines. Chaque segment porte des excroissances locomotrices (les parapodes) plus ou moins développées, munies de touffes de soies chitineuses rigides. Chez la plupart des espèces, la tête porte plusieurs organes sensoriels, des mâchoires, et souvent un panache branchial coloré. Animaux libres dans la colonne d'eau ou sur les sédiments mais aussi galéricoles ou tubicoles. |
Sous-classe | Sedentaria - Canalipalpata | Annélides polychètes sédentaires - Canalipalpata | Annélides polychètes sédentaires vivant dans des tubes ou des terriers semi-permanents, avec une paire de palpes creusés d'un sillon longitudinal cilié. |
Ordre | Spionida | Spionides | Métamérie plus ou moins altérée, parapodes peu développés à soies simples, prostomium réduit, présence dans la partie antérieure soit de deux groupes ou d'une seule paire de longs cirres tentaculaires (palpes) attachés ventralement, trompe souvent bien développée mais sans mâchoires, animaux galéricoles ou tubicoles. |
Famille | Spionidae | Spionidés | Corps relativement allongé, non divisé en deux parties distincts. Pas d'antennes mais deux palpes très longs et mobiles, s'enroulant en spirale lors de perturbations. |
Genre | Polydora | ||
Espèce | hoplura |
Polydora hoplura en population dense
Polydores en population dense dans le port de Dunkerque. On distingue très bien sur ce cliché les deux palpes nourriciers qui sortent de chaque tube, ainsi que les points blancs qui les parsèment.
Dunkerque (59), 5 m
12/09/2005
A faible profondeur
A faible profondeur, avec des entéromorphes pour voisinage.
Dunkerque (59), zone portuaire, 2 m
11/06/2005
Tubes recouverts de vase
Les tubes de Polydora émergent de la vase. Ces tubes sont eux-mêmes fabriqués à partir des particules de vase. Ici également on voit très bien les deux palpes nourriciers qui sont émis hors de chaque tube. Bien que ne présentant pas les mêmes tentacules (absence de points blancs) cette espèce a aussi été déterminée comme Polydura hoplura.
Le Havre (76), 5 m
14/05/2004
Vue des tentacules émergeant des tubes
Les tubes de Polydora émergent de la vase. Ces tubes sont eux-mêmes fabriqués à partir des particules de vase. Ici également on voit très bien les deux palpes nourriciers qui sont émis hors de chaque tube. En haut à gauche on distingue les tentacules de trois anémones (Sagartiogeton undatus). Bien que ne présentant pas les mêmes tentacules (absence de points blancs) cette espèce a aussi été déterminée comme Polydura hoplura.
Le Havre (76), 4 m
14/05/2004
Rédacteur principal : Patrick SCAPS
Vérificateur : Frédéric ZIEMSKI
Responsable régional : Frédéric ZIEMSKI
Responsable régional : Yves MÜLLER
Ruellet T., 2004, Infestation des coquilles d'huîtres Crassostrea gigas par les polydores en Basse-Normandie : recommandations et mise au point d'un traitement pour réduire cette nuisance. Thèse de Doctorat, Université de Caen, 538p.
La page de Polydura hoplura dans l'Inventaire national du Patrimoine Naturel : INPN