Quatre tentacules labiaux de couleur jaune, parfois cinq ou six
Rhinophores lamellés à extrémité jaune
Au moins deux lignes discontinues de tubercules jaunes
Branchies pennées à extrémité jaune
Deux appendices extrabranchiaux à pointe jaune
Limace à quatre lignes
Doris flava Montagu, 1804
Doris cornuta (Abildgard) Rathke, 1806
Doris ornata d'Orbigny, 1837
Polycera typica Thomson, 1840
Policere lineatus Risso, 1866
Doris ornata var. marplatensis Francheschi, 1928
Polycera salamandra Labbé, 1931
Atlantique Nord-Est, Méditerranée
Zones DORIS : ● Europe (côtes françaises), ○ [Méditerranée française], ○ [Atlantique Nord-Est, Manche et mer du Nord françaises]Il vit en Atlantique Nord, Islande et Groënland, tout autour des îles Britanniques, le long des côtes françaises de la Manche et de l'Atlantique, et de la Péninsule ibérique. En Méditerranée, on le trouve dans les deux bassins, de Cerbère à la Turquie.
Il fréquente des côtes rocheuses, naturelles ou enrochements artificiels, éventuellement des zones de laminaires. On le trouve de la zone de balancement des marées à 60 m de fond environ.
Nudibranche doridien de 40 mm au maximum, à coloration générale blanc translucide avec des appendices jaunes ou orangés.
Le voile buccal porte quatre tentacules simples et pointus, de couleur jaune ; certains spécimens en ont six, jamais plus. Les rhinophores* sont lamellés dans leur moitié supérieure, et finissent par une petite pointe cylindrique. Leur extrémité supérieure est toujours jaune.
Le manteau présente au moins deux lignes discontinues de tubercules jaunes, courant des rhinophores à l'extrémité postérieure. Une ligne jaune médiane devient continue en arrière des branchies. L'extrémité du pied est effilée.
Les branchies pennées sont au nombre de 11 au maximum. Leur armature et leur extrémité sont jaunes ; de part et d'autre, un appendice simple, aussi long que les branchies est coloré de jaune à son extrémité.
Des variations de couleur sont fréquentes : Le nombre des lignes du dos est variable ; de deux lignes de deux points chez les très jeunes individus à une dizaine de rayures continues.
Des points ou des traits noirs ou bleu foncé viennent s'intercaler entre les lignes jaunes, même sur de jeunes individus. Ils peuvent se situer aussi à la partie inférieure des rhinophores et des branchies.
Polycera faeroensis, mais celui-ci porte habituellement huit tentacules labiaux, et des appendices extrabranchiaux plus courts et trapus. Il n'a pas de taches jaunes sur le dos.
Polycera aurantiomarginata ressemble à la variété foncée de Polycera quadrilineata, mais il a le bord du pied souligné d'une ligne orange, continue ou non, et les rhinophores et branchies ont les pointes noires.
Thecacera pennigera ne présente pas de tentacules labiaux.
Les Trapania sp. sont également blanches et jaunes, mais un tentacule en virgule entoure la base de chaque rhinophore.
Ancula gibbosa présente également des tentacules à la base des rhinophores et quatre appendices extrabranchiaux et non deux.
Crimora papillata présente de nombreux appendices labiaux, courts et bifides.
Ce nudibranche est un prédateur de Bryozoaires. On le trouve préférentiellement sur des Membranipora membranacea, mais également sur Electra pilosa pour les encroûtants et sur les Flustres.
Il râpe les colonies avec sa radula* en laissant derrière lui place nette.
L'espèce, comme tous les nudibranches, a une reproduction sexuée et est hermaphrodite*. Les organes génitaux mâle et femelle sont voisins et situés au bord avant droit du pied de l'animal.
Les partenaires se mettent en position tête-bèche pour copuler. Le rédacteur en a observé deux enroulés dans le thalle* d'une Ulve, alors qu'un troisième prétendant attendait son tour.
La ponte, en forme de ruban blanc de 2 à 3 mm de largeur, forme un anneau incomplet de 20 mm environ et peut contenir jusqu'à 10 000 œufs.
La saison de reproduction va de mars à septembre dans nos eaux.
Il est très dépendant des bryozoaires dont il se nourrit.
La radula chitineuse qui lui sert à raper ses proies permet aux biologistes d'identifier avec certitude les nudibranches.
Celle de Polycera quadrilineata a une formule 9(4,11, 0, 11,4) et les deux premières dents latérales sont très grandes par rapport à la taille de l'animal.
Polycère à quatre lignes : c'est une simple francisation du nom scientifique de l'espèce.
Polycera : du grec [polus] = beaucoup et [keras] = corne, pointe : donc nombreuses cornes.
quadrilineata : du latin [quadri-] = quatre et [lineatus-a-um] = rayé : qui porte quatre rayures.
Numéro d'entrée WoRMS : 140838
Termes scientifiques | Termes en français | Descriptif | |
---|---|---|---|
Embranchement | Mollusca | Mollusques | Organismes non segmentés à symétrie bilatérale possédant un pied musculeux, une radula, un manteau sécrétant des formations calcaires (spicules, plaques, coquille) et délimitant une cavité ouverte sur l’extérieur contenant les branchies. |
Classe | Gastropoda | Gastéropodes | Mollusques à tête bien distincte, le plus souvent pourvus d’une coquille dorsale d’une seule pièce, torsadée. La tête porte une ou deux paires de tentacules dorsaux et deux yeux situés à la base, ou à l’extrémité des tentacules. |
Sous-classe | Heterobranchia | Hétérobranches | |
Super ordre | Nudipleura | Nudipleures | |
Ordre | Nudibranchia | Nudibranches | Cavité palléale et coquille absentes chez l’adulte. Lobes pédieux souvent absents aussi. Respiration cutanée, à l’aide de branchies, de cérates ou d’autres appendices. Tête portant une ou deux paires de tentacules, les tentacules postérieurs ou rhinophores peuvent parfois être rétractés dans des gaines. Principalement marins ou d’eau saumâtre. |
Sous-ordre | Doridina | Doridiens | Corps aplati. Anus dorsal entouré complètement ou partiellement par des branchies de remplacement ramifiées qui peuvent être rétractées (voire absentes). Mangeurs d’éponges, habituellement armés de spicules calcaires internes. |
Famille | Polyceridae | Polycéridés | Doridiens limaciformes aux rhinophores lamellés avec souvent quelques papilles frontales et branchiales. Présence de lobes oraux sur la tête ou de tentacules buccaux développés. |
Sous-famille | Polycerinae | Polycérinés | |
Genre | Polycera | ||
Espèce | quadrilineata |
En robe caractéristique
Polycera quadrilineta dans sa robe la plus fréquente en Atlantique : trois à cinq lignes discontinues de taches jaunes sur fond blanc translucide.
Ile de Groix (56)
01/07/2006
Vue de dessus
Vue de dessus, on distingue bien les quatre appendices labiaux, les trois lignes discontinues de tubercules, et la ligne continue en arrière des branchies.
Le Ponton de la Bordelaise, Thau (34), 2 m
24/03/2007
Rayures multiples
Les multiples traits jaunes et les taches noires correspondent bien à définition de quadri-(et plus)-lineata.
Etang de Thau (34), 6 m
11/11/2005
A table !
Un juvénile, avec deux lignes seulement, en prédation sur les Bryozoaires recouvrant une moule.
Pointe du Cap-Ferret, Bassin d'Arcachon (33), 6 m
14/05/2000
Encore à table !
Jeune en prédation sur Electra pilosa.
Ar Goredec, Trébeurden (22), 19 m
10/07/2007
Toujours à table !
Polycera quadrilineata en prédation sur des Flustres.
Ouest-Ricard, Carantec (22), 21 m
07/05/2007
Bel appétit breton
Juvénile en prédation sur Membranipora membranacea. Ce spécimen présente des taches noires sur les flancs et à la base des rhinophores, indépendamment de son jeune âge.
Ile de Groix (56)
14/08/2006
Jeune adulte dans l'attente
Cet adulte, avec taches noires et lignes jaunes, attend son tour pour copuler avec un des deux de la photo suivante.
Pointe du Cap-Ferret, Bassin d'Arcachon (33), 3 m
14/05/2000
Jeux d'adultes dans la tente
Deux Polycera quadrilineata en cours de copulation, enroulés dans le thalle d'une Ulve.
Pointe du Cap-Ferret, Bassin d'Arcachon (33), 3 m
14/05/2000
Ponte et géniteurs
Spécimens en livrées variées, en pleine activité sexuelle, avec une ponte.
Le Ponton de la Bordelaise, Thau (34) 2 m
04/2001
Pendant l'accouplement
Les deux individus sont tête-bêche, et leurs papilles génitales emboîtées.
Zeelandbrug (L'estuaire de l'Escaut, Pays Bas), profondeur 14m (12°C)
23/05/2021
Papilles génitales
Juste après l'amour...
Ces quatre Polycera quadrilineata sont en train de se reproduire. On distingue aisément les papilles génitales séparées des deux individus en bas de la photo.
Hortense, Cap Ferret (33), plongée de nuit
17/05:2017
Poly-moustache
Ce Polycera quadrilineata porte six appendices labiaux. Les lignes de taches jaunes du dos sont caractéristiques de l'espèce et font la différence avec P. faeroensis.
Ar-Veskleg, Trébeurden (22)
10/06/2006
Limace en robe blanche
Spécimen en livrée claire, avec peu de lignes, relativement jeune.
Chez Hortense, Cap-Ferret, Bassin d'Arcachon (33), 10 m
10/05/1998
Masque de face
Polycera à taches noires vue de face.
Le Ponton de la Bordelaise, Thau (34), 2 m
04/2001
Limace en robe léopard
Spécimen à tubercules jaunes, entourés d'un liseré orange. La coloration noire des rhinophores ne couvre que la hampe.
Le Ponton de la Bordelaise, Thau (34) 2 m
04/2001
Robe à rayures jaunes
Lignes étroites et continues, sur fond clair.
Le Ponton de la Bordelaise, Thau (34), 2 m
12/2000
Robe foncée à rayures jaunes
Rayures claires en lignes discontinues, sur fond sombre. Les pointes des appendices, rhinophores et branchies restent jaunes.
Le Ponton de la Bordelaise, Thau (34), 2 m
12/2000
Rédacteur principal : Michel BARRABES
Vérificateur : Marina PODDUBETSKAIA OSSOKINE
Correcteur : Yves MÜLLER
Responsable historique : Michel BARRABES
Responsable régional : Yves MÜLLER
Gantès H., 1980, Opisthobranches Arcachon, Thèse Université Bordeaux 1.
Rudman, W.B., 1999 (August 5) Polycera quadrilineata (Muller, 1776). [In] Sea Slug Forum. Australian Museum, Sydney.
La page de Polycera quadrilineata dans l'Inventaire National du Patrimoine Naturel : INPN