Palourde jaune

Polititapes aureus | (Gmelin, 1791)

N° 5340

Mer du Nord, Manche, Atlantique Nord-Est et Méditerranée

Clé d'identification

Valves subtriangulaires, convexes, équivalves et inéquilatérales
Taille moyenne de 25 à 35 mm
Nombreux sillons concentriques parallèles bien marqués
Couleur blanc uniforme à brun clair, souvent avec des dessins en zigzag
Trois dents cardinales sur chaque valve
Pas de dents latérales
Intérieur des valves souvent teinté de jaune
Siphons séparés sur presque toute leur longueur

Noms

Autres noms communs français

Palourde jaune, clovisse jaune, clovisse dorée, vénus bédau, vénus floridelle, vénus pétaline, vénus fleurie, vénus caténifère, vénus gentille, vénus entrelacée, vénus phaséoline

Noms communs internationaux

Golden carpet shell, yellow carpet clam, golden venus (GB), Vongola gialla, mastietto (I), Almeja dorada, almeja groguenca, pirulo (E), Glanzmuschel, Goldene Teppichmuschel (D), Gouden tapijtschelp (NL)

Synonymes du nom scientifique actuel

Venus aurea Gmelin, 1791
Paphia aurea (Gmelin, 1791)
Tapes aureus (Gmelin, 1791)
Tapes (Tapes) aureus (Gmelin, 1791)
Venerupis aurea (Gmelin, 1791)
Venerupis aurea aurea (Gmelin, 1791)
Venerupis (Ruditapes) aurea (Gmelin, 1791)
Venerupis (Ruditapes) aurea aurea (Gmelin, 1791)
Tapes pulchellus (Lamarck, 1818)
Venus bicolor Lamarck, 1818
Venus catenifera Lamarck, 1818
Venus florida Lamarck, 1818
Venus floridella Lamarck, 1818
Venus petalina Lamarck, 1818
Venus phaseolina Lamarck, 1818
Venus pulchella Lamarck, 1818
Venus texturata Lamarck, 1818
Venus aenea W. Turton, 1819
Venus nitens W. Turton, 1819
Venus beudantii Payraudeau, 1826
Pullastra intuspunctata Anton, 1838
Venus intuspunctata Anton, 1838
Venus nitens Scacchi & R. A. Philippi, 1844
Venus araneosa R. A. Philippi, 1847
Tapes castrensis Deshayes, 1848
Venus pallei Requien, 1848
Venus picturata Requien, 1848
Tapes acuminata G. B. Sowerby II, 1852
Tapes anatina G. B. Sowerby II, 1854
Tapes amygdala Römer, 1864
Tapes aureus var. ovata Jeffreys, 1864
Tapes aureus var. quadrata Jeffreys, 1864
Tapes hoeberti Brusina, 1865
Tapes aureus var. elongata Dautzenberg, 1883
Tapes anthemodus Locard, 1886
Tapes bourguignati Locard, 1886
Tapes grangeri Locard, 1886
Tapes mabillei Locard, 1886
Tapes nitidosus Locard, 1886
Tapes retortus Locard, 1886
Tapes rochebrunei Locard, 1886
Tapes rostratus Locard, 1886
Tapes servaini Locard, 1886
Tapes aureus var. partita Bucquoy, Dautzenberg & Dollfus, 1893
Tapes aureus var. radiata Bucquoy, Dautzenberg & Dollfus, 1893
Tapes aureus var. rugata Bucquoy, Dautzenberg & Dollfus, 1893
Tapes pulchellus var. bicolor Pallary, 1900
Tapes castrensis var. texturoides Pallary, 1912
Tapes lacunaris Coen, 1914
Tapes nasuta Coen, 1914
Tapes nuculoides Coen, 1914

Distribution géographique

Mer du Nord, Manche, Atlantique Nord-Est et Méditerranée

Zones DORIS : ● Europe (côtes françaises), ○ [Atlantique Nord-Est, Manche et mer du Nord françaises], ○ [Méditerranée française]

La zone de répartition de Polititapes aureus va de la Norvège au nord jusqu’en Galice (Espagne) au sud. Elle est également présente dans toute la Méditerranée, mer Noire comprise, ainsi que dans l’archipel des Açores à l’ouest de l’Afrique.

Biotope

Cette palourde préfère les zones calmes de l'infralittoral*. Elle vit enfouie dans des sédiments vaseux ou sablo-vaseux, voire de graviers, du médiolittoral* inférieur jusqu’à une quarantaine de mètres de profondeur.
Cette espèce semble assez robuste en ce qui concerne la qualité de l’eau (Alf & al 2020).
Dans le golfe Normano-Breton, c’est une espèce commune en zone littorale où elle semble préférentiellement liée aux sables fins intertidaux, avec une abondance particulière dans les herbiers à Zostera marina (Le Mao & al, 2020).

Description

Ce vénéridé très commun possède deux valves* subtriangulaires, convexes, équivalves* et inéquilatérales*. Sa taille moyenne est de l’ordre de 25 à 35 mm mais peut atteindre 50 mm. L’aspect extérieur montre de nombreux sillons concentriques parallèles bien marqués et de très fines stries rayonnantes peu visibles. Sa couleur est variable, de blanc uniforme à brun clair, souvent avec des dessins en zigzag. Des zones brunes plus foncées sont parfois présentes dans la partie postérieure de la coquille. Son apparence est plutôt terne. Lunule* cordiforme* et écusson* sont bien distincts.

Les deux valves* sont reliées par un ligament* élastique dorsal qui, combiné avec les deux muscles adducteurs* internes, assurent l’ouverture et la fermeture de la coquille.

La charnière dispose de trois dents cardinales* sur chaque valve. La dent centrale de la valve gauche et les dents centrale et postérieure de la valve droite sont bifides*. Il n’y a pas de dents latérales. L’intérieur est souvent teinté de jaune pâle ou de jaune-orangé. Le sinus* palléal est bien développé. La marge interne du bord ventral est lisse. Les deux empreintes des muscles adducteurs* des valves sont normalement peu inégales.

Les siphons* sont de la même dimension que la coquille (environ 20 mm) et sont séparés sur presque toute leur longueur. Le siphon inhalant*, de section ovale (0,5 cm d’ouverture) possède une rangée de tentacules* inégaux. Certains sont gros avec de nombreuses pinnules*, d’autres plus petits avec ou sans pinnules. Le siphon exhalant*, sensiblement de même diamètre que l’inhalant, possède une couronne de tentacules égaux et une membrane valvulaire*.

Les tentacules des deux siphons s’épanouissent à la surface du sédiment.

Espèces ressemblantes

Polititapes rhomboides (Pennant, 1777) : sa coquille est plus allongée, les stries concentriques plus marquées et la coloration de la coquille est franchement rose. Le sinus palléal* est moins profond.

Ruditapes decussatus (Linnaeus, 1758) : la palourde croisée est plus grande, jusqu'à 80 mm de longueur, plus trapue et possède des stries de croissances concentriques et rayonnantes bien marquées lui donnant un aspect quadrillé. Le sinus palléal est plus profond.

Ruditapes philippinarum (Adams & Reeves, 1850) : la taille de la palourde japonaise est beaucoup plus importante (+ de 70 mm). Elle présente une coquille à l’aspect quadrillé et l’intérieur des valves présente souvent une tache violette près du sinus palléal et du bord postérieur.

Venerupis corrugata (Gmelin, 1791) : de taille pratiquement identique, elle possède des stries concentriques et rayonnantes. Sa coloration est blanc-crème.

Alimentation

Cet animal microphage* suspensivore* filtre, grâce aux deux siphons* qui affleurent à la surface du sédiment, le plancton* pour en extraire les particules alimentaires (matières organiques ou végétales) dont il se nourrit. Il établit un courant d'eau en faisant pénétrer l'eau par le siphon inhalant*, puis après filtration, est la rejetant par le siphon exhalant*.

Reproduction - Multiplication

Cette palourde est une espèce gonochorique* sans dimorphisme* sexuel dont la maturité sexuelle intervient à l'âge de 1 an. Cependant de rares cas d’hermaphrodisme* ont été observés.

Les gamètes* mâles et femelles sont expulsés dans le milieu extérieur par le siphon* exhalant*. La fécondation a lieu dans l’eau de mer et donne naissance, au bout de 48 heures, à une larve* pélagique* dont la durée de vie est de l’ordre de 2 à 4 semaines. Après plusieurs métamorphoses*, trochophore* puis véligère*, les larves se déposent sur le fond et mesurent alors 0,5 mm de longueur. Elles adoptent une vie benthique* et se nourrissent de diatomées* et de phytoplancton*.

La période de reproduction est très variable, en général une fois par an entre mai et septembre, mais dans certaines conditions climatiques, entre 2 à 4 périodes de frai* ont été enregistrées en une seule année.

Vie associée

Polititapes aureus est souvent infectée par de nombreuses espèces de vers plats trématodes endoparasites*, généralement à l’état de larves * : Bacciger bacciger (Rudolphi, 1819) Nicoll, 1914, Prosorhynchoides haimeana (Lacaze-Duthiers, 1854), Bucephalus baeri Maillard & Saad-Fares, 1981, Cercaria ophicerca Palombi, 1934, Pronoprymna ventricosa (Rudolphi, 1819) Poche, 1926, Gymnophallus fossarum Bartoli, 1965, Gymnophallus rostratus Bartoli, 1982, Himasthla quissetensis (Miller & Northup, 1926) Stunkard, 1934, Lasiotocus longicystis Bartoli, 1965,Lepocreadium album (Stossich, 1890) Stossich, 1904, Lepocreadium pegorchis (Stossich, 1901) Stossich, 1904 ou Gymnophallus fossarum Bartoli, 1965.

On a également observé la présence d’un petit crustacé copépode ectoparasite* à l’état adulte : Conchyliurus cardii Gooding, 1957.

Divers biologie

Bien que sa chair soit moins goûteuse que ses consœurs Ruditapes decussata ou R. philippinarum, cette espèce comestible est surtout commercialisée dans les régions méditerranéennes (Espagne, Italie) où elle est commune.
Elle est consommée essentiellement crue, cuite à la vapeur, au four avec du beurre, de l’ail et du persil ou en marinière.

Elle est capturée à l’aide de dragues par les pêcheurs professionnels. Le pêcheur plaisancier n’aura besoin que d’une cuillère, d’un râteau, d’une pelle triangulaire ou d’une griffe à dents pour l’extraire du sédiment lors des grandes marées de vive-eau.

Moins fréquente et plus petite que les autres vénéridés de nos côtes, elle ne fait pas l’objet d’une exploitation spécifique.

Statuts de conservation et réglementations diverses

En mer du Nord, en Manche et en Atlantique Nord-Est (côtes françaises) il n’y a pas de restrictions particulières pour cette espèce à l’inverse des autres vénéridés.

En Méditerranée la taille minimale de capture est de 3 cm et la quantité limitée à 2 kg par pêcheur et par jour dans le département des Bouches-du-Rhône (13) notamment mais la règlementation peut changer d’un département à l’autre.

Origine des noms

Origine du nom français

Palourde : ce mot, apparu dans la langue française au XVIe siècle, vient du latin "peloris" qui désigne un gros coquillage.

jaune : couleur de l’intérieur de la coquille.

Origine du nom scientifique

Polititapes : du latin [politus] = lisse, brillant et [tapes] = tapis, tapisserie. La coquille de cette espèce est lisse et brillante et les dessins très variés peuvent faire penser à un décor de tapisserie. Ce nom de genre a été donné par le professeur de sciences naturelles italien Alessandro Chiamenti en 1900.

aureus : subtantif latin = d’or. En rapport avec la couleur jaune d’or interne de la coquille.

Classification

Numéro d'entrée WoRMS : 246150

Termes scientifiques Termes en français Descriptif
Embranchement Mollusca Mollusques Organismes non segmentés à symétrie bilatérale possédant un pied musculeux, une radula, un manteau sécrétant des formations calcaires (spicules, plaques, coquille) et délimitant une cavité ouverte sur l’extérieur contenant les branchies.
Classe Bivalvia / Lamellibranchia / Pelecypoda Bivalves / Lamellibranches / Pélécypodes Mollusques aquatiques, filtreurs, au corps comprimé latéralement. Coquille composée de 2 valves articulées disposées de part et d’autre du plan de symétrie. Absence de tête, de pharynx, de radula et de glande salivaire.
Sous-classe Autobranchia Autobranches
Infra-classe Heteroconchia Hétéroconchie
Subter-classe Euheterodonta Euhétérodonte
Super ordre Imparidentia Imparidenties
Ordre Venerida Vénérides

Coquille mince, allongée, dure et costulée, bâillante à une ou aux deux extrémités. Ligament à la fois interne et externe.

Super-famille Veneroidea
Famille Veneridae Vénéridés Coquille équivalve pour la plupart des espèces. De forme ronde, ovale ou encore oblongue. Ecusson distinct, présence de stries concentriques et parfois d’éléments rayonnants
Sous-famille Tapetinae
Genre Polititapes
Espèce aureus

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