Pocillopore méandreux

Pocillopora meandrina | Dana, 1846

N° 3087

Indo-Pacifique

Clé d'identification

Colonies branchues et compactes pouvant atteindre 30 cm de diamètre
Branches de longueur uniforme
Extrémité des branches aplatie, élargie, souvent incurvée, au sommet dépourvu de verrues
Verrues alignées régulièrement, toutes de même taille
Couleur uniforme, en général crème ou rose, parfois verte, bleue ou jaune
Pentes externes exposées des récifs, en particulier à faible profondeur

Noms

Noms communs internationaux

Cauliflower coral (GB)

Synonymes du nom scientifique actuel

Pocillopora meandrina var. nobilis Verrill, 1864
Pocillopora nobilis Verill, 1864
Pocillopora meandrina var. tuberosa Verrill, 1869
Pocillopora nobilis var. tuberosa Verrill, 1869

Distribution géographique

Indo-Pacifique

Zones DORIS : ● Indo-Pacifique

Ce scléractiniaire est largement répandu dans le domaine indo-pacifique tropical. On le trouve de l'est de l'océan Indien à l'est de l'océan Pacifique.

Biotope

Cette espèce est commune sur les pentes externes exposées des récifs, en particulier à faible profondeur. Elle se rencontre entre 1 et 27 m de profondeur. Elle est plus rare dans d'autres environnements récifaux.

Description

Pocillopora meandrina forme des colonies pouvant atteindre 30 cm de diamètre. Les colonies sont branchues, d'aspect compact. Les branches, qui partent radialement du point initial de développement de la colonie, sont en général de longueur uniforme. L'extrémité des branches est aplatie, élargie, souvent incurvée. Leur sommet est souvent dépourvu de verrues.

Les verrues sont alignées régulièrement, toutes de même taille et mesurent environ 2,5 mm de diamètre.

Les colonies sont de couleur uniforme, en général crème ou rose, parfois verte, bleue ou jaune.

Espèces ressemblantes

Pocillopora grandis a une répartition très large dans le domaine indo-pacifique, incluant la mer Rouge. Elle est classée NT (quasi-menacée) sur la liste rouge de l'UICN. Cette espèce peut former parfois un peuplement monospécifique*. Les colonies peuvent atteindre plus de 1 m de diamètre. Les branches sont épaisses, dressées et aplaties, bien séparées les unes des autres (ce qui peut la différencier de P. meandrina), ou formant un ensemble compact dans les zones à fort courant. Les verrues sont uniformément réparties et sont de taille identique. La couleur est marron ou verte. La columelle* est de type styliforme chez P. grandis alors qu’elle est de forme très variable chez P. meandrina (ovale-convexe à styloïde). Elle est commune dans les zones bien exposées ou à forts courants.

Pocillopora verrucosa présente la même aire de répartition que P. grandis. Les colonies, de couleur crème, marron ou rose, peuvent atteindre 50 cm de diamètre. Les branches sont petites, compactes et de taille uniforme, leur extrémité est arrondie. Les verrues sont proéminentes et de tailles irrégulières. Cette espèce est abondante en mode abrité ou plus agité mais rare en mode très exposé.

Pocillopora kelleheri a une aire de répartition limitée au Pacifique occidental (présente en mer de Chine et au sud du Japon puis au nord-est de l'Australie, nord de la Nouvelle-Guinée et îles Salomon). Les colonies, de couleur marron clair, parfois pourpres ou vertes, sont attachées sur un côté et ont des branches qui s'étendent en lames très aplaties. Elles ne forment pas de buisson. Les verrues sont de taille uniforme et sont bien séparées. On trouve cette espèce dans les environnements récifaux peu profonds exposés à la houle et aux courants marins.

Alimentation

Comme tous les scléractiniaires hermatypiques*, Pocillopora meandrina se nourrit grâce aux algues unicellulaires symbiotiques*, les zooxanthelles*, contenues dans ses tissus et qui fabriquent des sucres grâce au processus de photosynthèse*. Les polypes*, munis de cellules urticantes, les cnidocytes*, peuvent aussi capturer de petits organismes planctoniques*.

Reproduction - Multiplication

Pocillopora meandrina est une espèce hermaphrodite* synchrone. Les amas d'ovocytes* relâchés en pleine eau contiennent déjà des zooxanthelles* symbiotiques (présence dans les interstices des amas entre les ovocytes avant incorporation dans les stades ultérieurs du développement larvaire). Après fécondation en pleine eau et formation du zygote (œuf fécondé), une larve* planula* ciliée nageuse planctonique* se forme. Elle se posera sur le substrat* pour fonder une nouvelle colonie.

Vie associée

Les espèces de scléractiniaires du genre Pocillopora sont la nourriture de nombreux habitants du récif. Parmi ceux-ci, on peut citer :

  • les poissons corallivores : poissons-ballons, poissons-perroquets, poissons-limes, qui consomment la matière organique présente dans le squelette,
  • les espèces de crustacés qui broutent les coraux et se nourrissent des tissus vivants ou du mucus produit par les scléractiniaires du genre Pocillopora (crabes appartenant aux genres Cymo, Tetralia, Trapezia ou bernard-l’ermite appartenant aux genres Aniculus, Calcinus et Trizopagurus),
  • les espèces qui mangent les tissus vivants superficiels : gastéropodes, poissons-papillons, poissons-anges, étoiles de mer couronne du Christ du genre Acanthaster, ...
  • les espèces qui broutent la surface des scléractiniaires et qui, de ce fait, participent à la bioérosion et au contrôle de la croissance des récifs constitués de scléractiniaires de la famille des Pocilloporidés, comme l’oursin Eucidaris thouarsii.
  • les espèces de copépodes parasites qui vivent à l’intérieur de la cavité gastrique des scléractiniaires consommant notamment les zooxanthelles* de leur hôte.

Les scléractiniaires abritent aussi des espèces mutualistes* qui les protègent contre certains de leurs prédateurs (comme les Acanthaster) : crabes du genre Trapezia, crevettes, ...

Divers biologie

L'examen du squelette montre que la columelle* est présente mais de forme très variable (ovale-convexe à styloïde). Le diamètre des calices* est compris entre 0,5 et 1,6 mm. Les septes* sont disposés en deux cycles, le deuxième cycle pouvant être moins développé que le premier. Le coenosteum* porte des spinules courtes.

Les Pocipolloridés font partie des scléractiniaires à croissance rapide. La vitesse de croissance de Pocillopora meandrina a été mesurée entre 1,8 et 5,6 cm par an au Costa Rica (Jimenez and Cortes 2003).

Statuts de conservation et réglementations diverses

Pocillopora meandrina est inscrit sur la liste rouge de l'UICN* (2014) sous le statut LC (Least Concern, soit peu préoccupante). L'UICN a motivé sa décision en considérant la dégradation de son habitat. La dernière évaluation a eu lieu en 2008.
Cette espèce est listée au statut LC depuis 2020 sur la Liste Rouge des coraux de Mayotte et celle de la Réunion, et au statut DD (données insuffisantes) sur la Liste Rouge des coraux des îles Eparses.

Comme tous les autres scléractiniaires, elle est aussi soumise à réglementation par son inscription à l'Annexe 3 du Protocole relatif aux zones et à la vie sauvage spécialement protégées à la Convention pour la protection et la mise en valeur du milieu marin de la région des Caraïbes (dit Protocole SPAW ou de Kingston).

Cette espèce est aussi présente sur la liste CITES appendice II depuis 1985 (référence aux annexes de la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d'extinction), soumise à quotas d'exportation. Les principaux pays exportateurs sont les îles Fidji, la Malaisie et l'Indonésie.

Le prélèvement de ce scléractiniaire est interdit à Mayotte par arrêté préfectoral.

Origine des noms

Origine du nom français

Pocillopore méandreux est la francisation du nom scientifique.

Origine du nom scientifique

Pocillopora : du latin [pocillum] = petite coupe et [porus] = pore. Les polypiérites* ont une forme de petite coupe.

meandrina : probablement du nom latin et grec [Maeander] = le Méandre, nom d'un fleuve sinueux qui a donné le mot méandres, ou encore de l'adjectif [maeandratus] = sinueux, tortueux.

Classification

Numéro d'entrée WoRMS : 206964

Termes scientifiques Termes en français Descriptif
Embranchement Cnidaria Cnidaires

Organismes aquatiques (marins pour la plupart) libres ou fixés, carnivores, principalement à symétrie radiaire, caractérisés par des cellules urticantes : les cnidocytes. Deux morphologies principales : le polype et la méduse. La larve est une planula.

Classe Anthozoa Anthozoaires Cnidaires exclusivement marins, solitaires ou coloniaux, uniquement sous la forme polype (jamais de phase méduse dans le cycle de vie).
Sous-classe Hexacorallia / Zoantharia Hexacoralliaires / Zoanthaires Anthozoaires coloniaux ou solitaires, tentacules lisses, polypes à symétrie d’ordre 6.
Ordre Scleractinia Scléractiniaires / Madréporaires Hexacoralliaires coloniaux (quelques espèces solitaires) produisant un exosquelette calcaire abritant de petits polypes.
Famille Pocilloporidae Pocilloporidés
Genre Pocillopora
Espèce meandrina

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