Taille jusqu'à 20 cm
Présente des protubérances polygonales
Plaques cerclées d'un liséré blanc
Turtle snail (GB), Lumacone tartaruga, pleurobranco testuggine (I), Babosa tortuga (E), Schildkrötenschnecke (D)
Susania testudinaria Cantraine, 1835
Daudebardia tarentina de Stefani & Pantanelli, 1879
Pleurobranchus evelinae Thompson T., 1977
Méditerranée, Macaronésie et côtes brésiliennes
Zones DORIS : ● Europe (côtes françaises), ○ [Méditerranée française]On rencontre ce pleurobranche assez peu fréquemment mais il est présent dans toute la Méditerranée et, dans l'Atlantique proche, parmi les îles de Macaronésie* (Canaries, Açores, Madères, îles Selvagens). On peut également le rencontrer sur les côtes brésiliennes.
L'animal vit dans le coralligène* ou dans l'herbier de posidonies mais plus généralement sur les fonds rocheux. Il affectionne aussi les grottes. On le rencontre plutôt après 10 m de profondeur.
Il s'agit d'un des plus gros hétérobranches de Méditerranée, pouvant atteindre 20 cm.
Le manteau, de forme plutôt elliptique, presque circulaire, peut se rencontrer sous diverses couleurs, de jaune-ocre à orange, jusqu'à du pourpre en passant par des teintes marron violacé. Il est grand, avec des bords souvent fins et ondulés et il recouvre tout le pied, que l'on ne voit donc généralement pas. Ce manteau présente des protubérances (plaques épidermiques) polygonales surmontées de tubercules* circulaires en forme de pyramides coniques. Ces tubercules coniques peuvent être de tailles différentes, les plus petits vers le bord du notum* et les plus grands en son centre, disposés symétriquement. Les plaques épidermiques sont cerclées d'un liséré coloré blanc, rose, lilas ou violet. Parfois le manteau est aussi accompagné d'un liséré blanc. La face ventrale est lisse et plus généralement claire que la face dorsale.
Deux longs rhinophores*, renflés à la base et en forme de tube, sont présents à l'avant de l'animal. L'animal peut les rétracter en cas de danger.
Comme chez tous les pleurobranches, les branchies, habituellement non visibles car cachées par le manteau, sont doubles et placées sur le côté droit du corps entre le bord du manteau et le pied.
L'animal a encore à l'intérieur la trace d'une coquille primitive sous forme d'un disque mince.
Aucune confusion possible avec d'autres gastéropodes.
Cependant une espèce très voisine, Pleurobranchus forskalii est rencontrée fréquemment sur les côtes de l'Indo-Pacifique. D'ailleurs le premier nom du pleurobranche-tortue a été Pleurobranchus forskalhi (delle Chiaje, 1822). Mais ce nom n'a jamais réellement été utilisé, ce qui a amené la commission de la nomenclature zoologique à le supprimer et à le remplacer par Pleurobranchus testudinarius, afin de ne pas confondre les deux espèces.
L'espèce tropicale (P. forskalii) a néanmoins été observée en Méditerranée, étant probablement arrivée par le canal de Suez.
Le pleurobranche-tortue se nourrit essentiellement d'ascidies coloniales mais l'étiude des contenus stomacaux à révélé la présence également d'autres organismes : éponges, bivalves ou fragments d'algues..
La ponte est un ruban de couleur blanche, ondulé, et fixé au substrat par un seul côté. Il est assez large, peu montrer une longueur de 10 cm. Peu avant l’éclosion, le ruban d’œufs acquiert une coloration rosée.
Cette espèce pond spécifiquement en été.
Il a été documenté que le ver polychète Hermodice carunculata se nourrit des pontes de ce pleurobranche.
Les branchies, collées au pied de l'animal et cachées par les bords du manteau, possèdent 18 à 30 pinnules* sur chaque côté du rachis.
Le manteau de ce grand gastéropode génère un mucus contenant un alcool, le testudinariol. Cette substance est une toxine pour les poissons et protège l'espèce des agressions de prédateurs. Mais il semblerait qu'enfin de vie (on ne sait pas encore si c'est une espèce annuelle ou bisannuelle), la production des sécrétions acides du manteau devenant déficiente, l'espèce se trouve alors avec des ennemis naturels et on a retrouvé plusieurs de ces individus blessés.
Pleurobranchus testidinarius semble avoir une activité principalement nocturne.
Pleurobranche-tortue : francisation du nom scientifique.
Pleurobranchus : du grec [pleuro] = sur le côté, flanc et [branchus] = branchie. Animal ayant une branchie sur le côté.
testudinarius : du latin [testudo] = tortue. Animal ressemblant à une tortue.
Numéro d'entrée WoRMS : 140821
Termes scientifiques | Termes en français | Descriptif | |
---|---|---|---|
Embranchement | Mollusca | Mollusques | Organismes non segmentés à symétrie bilatérale possédant un pied musculeux, une radula, un manteau sécrétant des formations calcaires (spicules, plaques, coquille) et délimitant une cavité ouverte sur l’extérieur contenant les branchies. |
Classe | Gastropoda | Gastéropodes | Mollusques à tête bien distincte, le plus souvent pourvus d’une coquille dorsale d’une seule pièce, torsadée. La tête porte une ou deux paires de tentacules dorsaux et deux yeux situés à la base, ou à l’extrémité des tentacules. |
Sous-classe | Heterobranchia | Hétérobranches | |
Super ordre | Nudipleura | Nudipleures | |
Ordre | Pleurobranchida | Pleurobranchides | Coquille en coupelle plate, cachée ou absente. Cavité palléale représentée par une gouttière située sur le coté droit avec une branchie pourvue d’une double rangée de lamelles. Pas de lobes pédieux. Rhinophores enroulés. Tous marins. |
Famille | Pleurobranchidae | Pleurobranchidés | Manteau recouvrant le pied et la branchie latérale. Rhinophores canaliculés, voile buccal aux extrémités parfois enroulées. Coquille toujours interne. |
Genre | Pleurobranchus | ||
Espèce | testudinarius |
Individu rouge-orange
Le manteau présente des protubérances polygonales surmontées de disques protubérants circulaires de forme pyramidale. Les plaques épidermiques sont cerclées d'un liséré blanc et ici, de quelques liserés rougeâtres.
Grande Baie, Rade de Villefranche (06), 55 m
12/09/2007
Individu rouge-marron
L'animal, dans une livrée rouge marron sombre est ici rencontré dans une zone coralligène.
Cannes (06), 27 m
09/08/2007
Individu franchement jaune
La couleur est assez variable : ici, un individu franchement jaune, surpris sur le sable.
Cros de Cagnes (06), Méditerranée, 10 m
15/01/2012
Individu jaune-orange
Individu de couleur rouge orangé avec les lignes blanches bien visibles.
La ciotat (13), Méditerranée, 20 m
11/08/2006
Détail des rhinophores
Détail des rhinophores au-dessous du manteau.
Cagnes sur mer (06), 7 m, nuit
12/02/2008
Branchies sous le manteau
Comme chez tous les pleurobranches, les branchies sont présentes du côté droit de l'animal, sous le manteau et donc assez peu visibles lorsque l'animal rampe sur le substrat.
Cagnes sur mer (06) , 6 m
10/07/2008
Vue sur les branchies
Les branchies sont visibles accolées au pied de l'animal, en soulevant délicatement le manteau.
Pointe de la Cuisse, rade de Villefranche-sur-mer (06), 18 m, de nuit
30/07/2009
Couple
Couple de pleurobranches très certainement en train de s'accoupler.
Donator, Hyères (83), 51 m
06/2007
Ponte
Voila probablement la ponte de notre pleurobranche. Probablement car, en effet, le meilleur moyen pour s'assurer de la maternité d'une ponte est de voir l'individu la produire... ce qui n'a pas été le cas ici.
Il s'agit d'un ruban blanc, assez long et ondulé, fixé au substrat par un seul de ses côtés.
Marseille, 28 m
20/10/2010
Détails
Cette photo montre le relief des protubérances du manteau.
Cap gros, Cap d'Antibes (06), 24 m
11/01/2009
Biotope
Cette vue d'ensemble montre l'animal dans son environnement avec un sens certain du camouflage.
Cap Gros, Antibes (06), 24 m
11/01/2009
Distribution : dans l'Hérault
Un couple s'est formé à Agde dans l'Hérault. Malgré le large manteau, la reproduction ne semble pas être une difficulté.
Agde (34), Méditerranée, 20 m
05/09/2021
Distribution : dans les Alpes-Maritimes
Individu azuréen rencontré sur un fond rocheux-détritique un peu profond.
Pointe de la Cuisse, Rade de VIlledanche-sur-mer (06), Méditerranée, 58 m
07/09/2008
Rédacteur principal : Jacques DUMAS
Rédacteur : Alain-Pierre SITTLER
Vérificateur : Denis ADER
Responsable historique : Denis ADER
Responsable régional : Alain-Pierre SITTLER
Lombardo A., Marletta G., 2021, Contribution to the knowledge of Pleurobranchus testudinarius Cantraine, 1835 (Gastropoda Pleurobranchida) along the central- eastern coast of Sicily (Ionian Sea), Biodiversity Journal, 2021, 12(4), 905–912.
Les pages sur Pleurobranchus testudinarius dans l'Inventaire National du Patrimoine Naturel : INPN