Éponge encroûtante et charnue
Couleur variable du blanc au brun rosé
Surface micro-lobée donnant un aspect granuleux caractéristique
Taille réduite, 2 cm le plus souvent, jusqu'à 10 cm
Bord arrondi et surélevé, centre déprimé
Oscules rares et périphériques
Placina monolopha (orthographe utilisée par Topsent en 1895)
Méditerranée, Atlantique Nord-Est
Zones DORIS : ● Europe (côtes françaises), ○ [Atlantique Nord-Est, Manche et mer du Nord françaises], ○ [Méditerranée française]Plakina monolopha est principalement distribuée en Méditerranée Nord-Ouest, en Adriatique et mer Égée. Des observations plus rares sont aussi relevées sur les côtes atlantiques occidentales de l'Espagne, de la France et de l'Irlande.
Plakina monolopha est une éponge qui se développe sous les pierres ou les galets par petits fonds (zones des 5-15 m de profondeur). Elle est aussi associée aux algues sciaphiles* sur des parois rocheuses verticales. On peut la rencontrer bien plus profond jusqu'à 540 m.
Plakina monolopha forme des croûtes charnues de 1 à 5 mm d'épaisseur, au contour arrondi ou lobé, à la consistance molle et de couleur blanche, rosâtre pâle, jaune d'ocre, brune ou brun rosé. Plus elle est exposée à la lumière plus elle est de couleur foncée.
Cette éponge est le plus souvent de petite taille, les spécimens d'environ 2 cm de diamètre étant de forme ronde. Les plus grandes plaques atteignent environ 10 cm. Elles sont multilobées et enferment parfois des îlots sans éponge.
La surface, visuellement douce d'apparence, montre sur une vue rapprochée de nombreux mini lobes de 0,5 à 2 mm, donnant un aspect granuleux caractéristique composé de nombreuses petites fissures et petits trous. Les rares et gros oscules* se situent près de ou sur la périphérie de l'éponge où l'on observe parfois de rares canaux exhalants.
Cette éponge ressemble à un sac de baudruche dégonflé et déprimé et aux bords relevés. Ceci s'explique du point de vue anatomique : effectivement une grande cavité sépare la plaque basale des micro-circonvolutions de la croûte externe. Cette plaque basale reste accrochée au substrat* sous la forme d'une mince couche vernissée lorsqu'on prélève l'éponge.
Voir "Divers biologie" pour la description microscopique.
La seule espèce pouvant être confondue avec Plakina monolopha du point de vue microscopique est Plakortis simplex qui est une éponge cryptique à l'apparence d'une croûte de cuir brunâtre percée de petits oscules.
Comme tous les spongiaires, Plakina monolopha est un animal filtreur* : les cils des choanocytes* créent des mouvements d'eau dans la cavité gastrique. L'eau entre par les nombreux petits trous (pores inhalants) et sort par les grands trous ou oscules* (pores exhalants). Au passage les cellules ciliées* captent et digèrent les particules organiques microscopiques et les produits de la digestion sont distribués aux autres cellules de l'organisme.
La reproduction peut être sexuée ou asexuée.
Chez Plakina monolopha la reproduction a lieu en été et à l'automne, les larves sont rose.
Description microscopique :
Les spicules* sont des mégasclères* de petites tailles de types calthrope*, diode* et triode*. Les calthropes sont monolophés* (d'où le nom de l'espèce), c'est à dire que parmi les quatre branches seule l'une d'entre-elles porte un "panache" constitué de deux à cinq proliférations irrégulières (voir le dessin des spicules).
Plakine granuleuse est une proposition des auteurs du site DORIS.
Plakina : du grec [plak-] = surface plate, plaque. Probablement en rapport avec l'aspect de surface de la plupart des espèces du genre (?), Plakina monolopha serait donc un contre exemple.
monolopha : en rapport avec un caractère microscopique des spicules* localisés à la surface et ne possédant d'une branche ramifiée sur quatre (voir "Divers biologie") contrairement aux autres espèces de Plakina qui en ont deux ou trois.
Numéro d'entrée WoRMS : 133932
Termes scientifiques | Termes en français | Descriptif | |
---|---|---|---|
Embranchement | Porifera | Spongiaires / Eponges | Organismes exclusivement aquatiques, filtreurs, fixés au substrat, de formes variables, et percés d'orifices inhalants (ostioles ou pores) et exhalants (oscules). |
Classe | Homoscleromorpha | Homoscléromorphes | Eponges exclusivement marines (une centaine d'espèces). Spicules siliceux (quand ils sont présents) non subdivisés en mégasclères et microsclères. Vivipares, larve typique : cinctoblastula. |
Ordre | Homosclerophorida | Homosclérophorides | Structure différenciée de type leucon. Certaines espèces de cet ordre n'ont pas de squelette et possèdent un derme fin. Les larves sont des amphiblastula. |
Famille | Plakinidae | Plakinidés | Les éponges de cette famille sont en général dépourvues de spicules. Leur forme, de type candélabre, est très particulière lorsqu’ils sont présents. |
Genre | Plakina | ||
Espèce | monolopha |
Plakina monolopha : de couleur blanche, rose à brun rosé
Cette petite éponge charnue peut être de couleur blanche, rosâtre pâle, jaune d'ocre, brune ou brun rosé.
Méditerranée (Corse et Côte d'Azur)
2013/2014
Éponge encroûtante mauve à beige et à la surface granuleuse
Plakina monolopha se présente sous la forme d'une petite croûte charnue, discoïde, déprimée et au bord relevé. Un oscule est visible en bas à droite.
Agay (83), 5 m
19/05/2013
Grand spécimen mauve beigeâtre
Trois oscules sont visibles à la marge gauche de cette plakine granuleuse de belle taille (env. 10 cm).
Le Mugel, La Ciotat (13), 8 m
30/05/2013
Au pied des algues en Corse du Sud
Les bords surélevés sont ici multilobés. Notez l'oscule à droite de la petite ascidie coloniale rouge (Aplidium sp.) qui est enserrée par l'éponge.
Plage de Canetu, Bonifacio (2A)
20/09/2013
Petit individu blanc
A l'abri de la lumière sous une pierre, Plakina monolopha reste de couleur très claire. Un unique oscule est bien visible.
Les Vieilles, Anthéor (83)
04/08/2013
Petit individu rougeâtre
Sous une pierre, mais sans doute exposée à la lumière, cette petite éponge arbore une couleur foncée. Un oscule est présent sur la marge à droite.
Pointes Longues, Agay (83)
24/04/2014
Détail de la surface granuleuse et d'un oscule
Au centre une petite ascidie coloniale du genre Aplidium.
Plage de Canetu, Bonifacio, Corse du Sud (2A)
20/09/2013
Dessin schématique d'une section de Plakina monolopha
Les espèces proches, Plakina crypta et P. endoumensis montrent une anatomie similaire.
Dessin modifié d'après Muricy, G., Boury-Esnault, N., Bézac, C., Vacelet, J. 1998.
Guilherme MURICY et coll.
Reproduction de documents anciens
1998
Dessins des spicules
1 : petit spécimen vivant,
2 : spicules ; m = trois calthropes ; t = triode ; d et i = diodes ; c = calthropes monolophés ou "candélabres".
Émile TOPSENT, planche XXI
Reproduction de documents anciens
1895
Rédacteur principal : Frédéric ANDRÉ
Vérificateur : Philippe LE GRANCHÉ
Responsable régional : Frédéric ANDRÉ
Responsable régional : Philippe LE GRANCHÉ
Cruz T., Bacallado J.J., 1982, Contribucion al conocimiento de los espongiarios de les islas Canarias, Demosponjas « Homosclerophorida y Astrophorida » del litoral de Tenerife, Boletino del Instituto Espanol de Oceanografia, 6, 322, 75-87.
Muricy G., Boury-Esnault N., Bézac C., Vacelet J., 1998, Taxonomic revision of the Mediterranean Plakina Schulze (Porifera,Demospongiae, Homoscleromorpha), Zoological Journal of the Linnean Society, 124, 169-203.
Topsent E., 1895, Étude monographique des spongiaires de France. II. Carnosa, Arch. Zool. exp. gén., 3(3), 492-590.
La page de Plakina monolopha sur le site de référence de DORIS pour les spongiaires : World Porifera Database
La page de Plakina monolopha dans l'Inventaire National du Patrimoine Naturel : INPN