Plaque divisée en plusieurs polygones séparés par des sillons
Oscules et pores inhalants au niveau des sillons ajourés
Consistance coriace
Couleur jaune orangé à marron
Très à l'ombre dans les fissures de la roche
Eponge écailleuse
Physcaphora decorticans Hanitsch, 1895
Placospongia graeffei Lendenfeld, 1898
Méditerranée et Atlantique proche
Zones DORIS : ● Europe (côtes françaises), ○ [Méditerranée française]En Méditerranée Placospongia decorticans est principalement observée en mer Adriatique et en mer Tyrrhénienne. Les observations sur les côtes françaises sont plus rares. Elle semble absente des côtes libyennes et de la mer d'Alboran.
En Atlantique Nord-Est elle est référencée sur les côtes sénégalaises et mauritaniennes, dans les archipels de Macaronésie (Açores, Canaries, Madère) et sur les côtes portugaises, espagnoles et françaises.
L'éponge à plaques vit bien à l'ombre des grottes et des fissures de la roche ou du coralligène*. Ses limites de profondeur ne sont pas connues.
Placospongia decorticans est une éponge qui forme des plaques adhérentes au substrat*. Sa consistance est coriace. Elle mesure habituellement une dizaine de cm pour quelques mm d'épaisseur. Sa surface plane est divisée en plusieurs polygones très caractéristiques donnant un aspect de mosaïque à l'éponge. Les pores inhalants et les oscules* sont situés au niveau des sillons inter-plaques. Ces sillons ajourés, plus ou moins larges, sont traversés par de grosses fibres, des épaississements de surface, qui relient les polygones entre eux. L'éponge à plaques est de couleur jaune sale, orangée ou marron.
Dans son aire de répartition, la Méditerranée et l'Atlantique proche, aucune autre espèce ne lui ressemble. En mer tropicale (Caraïbes et Indo-Pacifique) plusieurs espèces de Placospongia ressemblantes existent.
Mycale (Mycale) lingua (Bowerbank, 1866) présente aussi des crevasses aquifères* qui ne délimitent pas de vraies plaques polygonales. Elle est principalement observable en mer du Nord, en Manche et en Atlantique Nord-Est.
Comme toutes les éponges, il s'agit d'un organisme filtreur* microphage*. L'eau est aspirée par pompage à l'intérieur au travers de pores* inhalants qui parsèment les sillons inter-plaques de l'éponge, elle est filtrée par les choanocytes* qui tapissent la cavité intérieure (ou atrium*) et qui génèrent ce phénomène de pompage, puis rejetée par les oscules. Au passage les choanocytes retiennent les espèces unicellulaires et les particules alimentaires contenues dans l'eau.
La reproduction peut être sexuée ou asexuée sans plus de précision pour cette espèce.
Les éponges à plaques ont la particularité de pouvoir se contracter de façon visible en rapprochant leurs plaques polygonales les unes des autres.
Description microscopique :
Les mégasclères* sont des tylostyles* de 510 x 8 µm. Ils sont regroupés en bouquets répartis régulièrement perpendiculairement à la surface qu'ils percent en formant de petits conules*.
Les microsclères* sont des sélénasters* de 80 x 28 µm, des spirasters* de 14 µm et des sphérasters* de 2 types de 12 à 16 µm.
L'ectosome* est protégé par une écorce constituée d'une couche de sélénasters recouverte vers l'extérieur d'une fine couche de sphérasters.
Éponge à plaques européenne est une proposition des auteurs du site DORIS.
Placospongia : du grec [plako-] = dalle, pierre plate, par extension toute surface plate et du grec [spoggos] = éponge, substance spongieuse.
decorticans : signifie "dont l'écorce se détache". Probablement en référence aux sillons dépourvus de l'écorce constituée d'une couche dense de spicules* (sélénasters* et sphérasters*).
Numéro d'entrée WoRMS : 134189
Termes scientifiques | Termes en français | Descriptif | |
---|---|---|---|
Embranchement | Porifera | Spongiaires / Eponges | Organismes exclusivement aquatiques, filtreurs, fixés au substrat, de formes variables, et percés d'orifices inhalants (ostioles ou pores) et exhalants (oscules). |
Classe | Demospongiae | Démosponges | Eponges dont la charpente est constituée de spicules siliceux (différenciés en méga- et microsclères) et de collagène dispersé ou structuré en fibres de spongine. Ovipares ou vivipares, larve typique = parenchymella. |
Ordre | Clionaida | Clionaides | |
Famille | Placospongiidae | Placospongiidés | |
Genre | Placospongia | ||
Espèce | decorticans |
Éponge à plaques tapie au fond d'une fissure
Placospongia decorticans, avec ses plaques de différentes dimensions, est impossible à confondre avec une autre éponge dans sa zone de répartition géographique.
Figuerolles, La Ciotat (13), 22 m
10/10/2015
Plaques séparées par des sillons bien marqués
C'est au niveau des sillons inter-plaques que l'eau est aspirée par l'éponge. Ces sillons peuvent varier en largeur suivant la contraction de l'éponge.
Figuerolles, La Ciotat (13), 25 m
13/11/2015
Pores inhalants et oscules
A gauche un sillon par où l'eau est aspirée dans le corps de l'éponge et à droite un oscule bien rond par où l'eau filtrée est évacuée.
La Ciotat (13), 22 m
10/10/2015
Sous une pierre à Banyuls
L'éponge est ici contractée, les plaques se sont rapprochées.
Banyuls, Côte Vermeille (66)
1990/2000
Spicules en forme de haricot
Ces spicules en forme de haricot (des sélénasters) sont concentrés sur une couche extérieure de l'éponge et en forment l'écorce.
R. LENDENFELD, planche VI, figure 48
Reproduction de documents anciens
1898
Organisation des spicules dans les tissus
Les longs spicules organisés en bouquets (des tylostyles*), traversent le corps de l'éponge de sa base à la surface où ils forment de petits conules.
L'écorce dure des Placospongia est due à la concentration sur une couche épaisse de petits spicules (des sénélasters et des sphérasters). Cette écorce est absente des sillons.
R. LENDENFELD, planche VIII, figure 89
Reproduction de documents anciens
1898
Rédacteur principal : Frédéric ANDRÉ
Vérificateur : Jean-Pierre MIQUEL
Responsable régional : Frédéric ANDRÉ
Responsable régional : Philippe LE GRANCHÉ
Lendenfeld, R., 1898, Die Clavulina der Adria, Nova acta Academiae Caesareae Leopoldino Carolinae germanicae naturaecuriosorum, tome 69, 1-251, pls I-XII.
La page de Placospongia decorticans sur le site de référence de DORIS pour les spongiaires : World Porifera Database
La page de Placospongia decorticans dans l'Inventaire National du Patrimoine Naturel : INPN