Petit escargot aquatique
Longueur de coquille de 7 mm à 12 mm
Largeur de coquille de 4 à 7 mm
Coquille sénestre à bout arrondi
Coquille brillante, brune parsemée de taches dorées
Manteau brun grisâtre
Bouche rose
Physe bulle, physe des fontaines, physe commune
European physa, bladder snail, common bladder snail (GB), Blasenschnecke (D), Puntige blaashoren (NL)
Bulla fontinalis Linnaeus, 1758
Planorbis bulla (Müller, 1774)
Physa (Mediterraneophysa) bulla (O.F. Müller, 1774)
Physa bulla (O.F. Müller, 1774)
Turbo adversus (Da Costa, 1778)
Physa adversa (Da Costa, 1778)
Limnea (Physa) fontinalis (Sowerby, 1821)
Rivicola fontinalis (Fitzinger, 1833)
Physa dalmatina (Küster, 1844)
Europe
Zones DORIS : ● Eau douce d'EuropeLa physe bulle est un représentant des Physidés (Physidae) endémique* de l’Europe, dont elle occupe l’ensemble du territoire. Elle serait également signalée en Turquie, sur les îles Canaries, ainsi qu’en Iraq. D’autres Physidés occupent actuellement les eaux douces d’Europe, qu’il s’agisse d’espèces natives ou importées.
De manière générale, l’aire de répartition des Physidés est holarctique* (ensemble des terres situées au nord du Tropique du Cancer) avec quelques espèces en Amérique centrale et Amérique du Sud. La diversité des Physidés est centrée sur l’Amérique du Nord, où elles représentent les gastéropodes d’eau douce les plus abondants. L'INPN signale Physa fontinalis à Saint-Pierre-et-Miquelon.
Les physes vivent en eau douce. Leur relative tolérance à la pollution leur permet de s’adapter à une large palette de milieux naturels riches en végétation. Elles vivent essentiellement dans des écosystèmes lentiques* (écosystèmes d'eaux calmes à renouvellement lent), s’étendant des rivières à faible courant aux étangs. A ce titre, certaines espèces s’adaptent bien à la vie en aquarium ce qui a conduit à une large dissémination de ces espèces au niveau mondial. En revanche, elles sont très sensibles à la sécheresse et à la salinité des eaux.
Comme l’ensemble des représentants de la famille des Physidés (Physidae), les physes sont de petits escargots aquatiques dont la coquille est sénestre*, c’est-à-dire qu’elle tourne vers la gauche (sens antihoraire). Cette caractéristique distingue les physes des limnées, autre famille d’escargots vivant en eau douce et dont la coquille tourne vers la droite (caractère dextre*).
Concernant la physe bulle, on pourra la reconnaître grâce à sa coquille ovale, mince et brillante se terminant par un apex* plutôt arrondi (contrairement à Physa acuta). Elle compte de 3 à 4 spires dont la dernière représente plus des trois quarts de la longueur totale. La longueur de la coquille varie de 7 mm à 12 mm pour une largeur comprise entre 4 et 7 mm. De couleur brune, elle est localement parsemée de taches dorées.
Le corps est brun grisâtre et déborde sur la partie externe de la coquille selon des formes allongées pouvant faire penser à de petits doigts aplatis. La bouche de couleur rosée peut être vue en observant l’animal de dessous.
L’identification des Physidés (Physidae) constitue une affaire de spécialistes étant donné les ressemblances très nettes qui existent entre les nombreuses espèces de la famille (environ 80 recensées au niveau mondial). En cela, la différentiation de ces mollusques constitue un sujet de recherche propre et a fait l’objet de publications scientifiques dont certaines très récentes. Des approches basées sur l’étude des caractéristiques morphologiques (composition et forme) du complexe terminal du pénis ont d’abord été largement utilisées, afin de proposer d’élucider leur classification. Plus récemment, des analyses génétiques basées sur des gènes mitochondriaux ont été réalisées afin d’établir des regroupements d’espèces plus cohérents (le nombre d’espèces notamment en Amérique du Nord était surestimé).
La physe bulle est un représentant des Physidés natif de l’Europe. D’autres espèces cohabitent avec la physe bulle et notamment sur le territoire français.
Les physes ont un régime détritivore*, et se nourrissent de bactéries, d’algues microscopiques qui prolifèrent sur les plantes subaquatiques, de détritus végétaux voire occasionnellement des plantes subaquatiques elles-mêmes. Elles sont à ce titre utilisées en aquariophilie puisqu’elles débarrassent les aquariums du surplus de nourriture donnée aux poissons, des feuilles abîmées et des algues.
A l’instar de leurs cousins les escargots terrestres ou bien encore des poissons-clown, les physes sont hermaphrodites*, chaque individu est donc à la fois mâle et femelle. Dans le cas des physes, un accouplement (donc une fécondation) n'est pas obligatoire. Elles peuvent ainsi pondre spontanément : c'est une reproduction par parthénogénèse*. L’avantage de ce mode de reproduction est lié à un taux de reproduction nettement supérieur. Il induit toutefois un risque de moindre résistance aux parasites et peut conduire à des effondrements brutaux de populations infestées. La reproduction a lieu du printemps à l’automne, de 1 à 3 fois par an. Des amas gélatineux contenant environ une vingtaine d’œufs au maximum sont déposés sur les plantes subaquatiques. Les œufs éclosent après 18 à 20 jours. Les jeunes physes nées à l’automne peuvent hiberner durant l’hiver et vivre environ 1 an. Les individus nés au printemps vivent environ 3 à 4 mois.
Les escargots d’eau douce sont réputés pour servir d’hôtes à des vers parasites, dont certains peuvent induire des pathologies humaines ou aviaires. On peut notamment citer les trématodes, dont les larves* utilisent les mollusques en tant qu’hôte intermédiaire au cours de leur cycle de croissance et d’infestation future d’un hôte définitif (douves et schistosomes parmi les principaux intervenants dans les pathologies humaines). Des travaux de recherche ont par exemple été menés sur l’existence (d’ailleurs finalement non avérée) d’une intervention de Physa acuta dans la transmission de la grande douve du foie Fasciola hepatica.
En tant qu’escargots pulmonés, les physes viennent régulièrement respirer l'air atmosphérique à la surface, mais l’essentiel de l’oxygène consommé est absorbé directement au niveau du manteau.
Les Physidés (Physidae) possèdent un ensemble complexe de muscles qui est unique parmi les gastéropodes. Ce complexe, appelé "musculature Physidée",
donne aux physes la capacité de mouvoir rapidement leur coquille, leur permettant ainsi d'échapper à leurs prédateurs.
Physe : francisation du nom scientifique de genre Physa, créé par le naturaliste français Jacques Philippe Raymond Draparnaud en 1801.
Physa : du grec [physa] : gonflement.
fontinalis : du latin [fontinalis], de fons, fontaine ; qui vit, qui croît dans les fontaines ou au bord de leurs bassins.
Termes scientifiques | Termes en français | Descriptif | |
---|---|---|---|
Embranchement | Mollusca | Mollusques | Organismes non segmentés à symétrie bilatérale possédant un pied musculeux, une radula, un manteau sécrétant des formations calcaires (spicules, plaques, coquille) et délimitant une cavité ouverte sur l’extérieur contenant les branchies. |
Classe | Gastropoda | Gastéropodes | Mollusques à tête bien distincte, le plus souvent pourvus d’une coquille dorsale d’une seule pièce, torsadée. La tête porte une ou deux paires de tentacules dorsaux et deux yeux situés à la base, ou à l’extrémité des tentacules. |
Sous-classe | Heterobranchia | Hétérobranches | |
Super ordre | Hygrophila | Hygrophiles | |
Famille | Physidae | Physidés | Gastéropodes "pulmonés" exclusivement d'eau douce. Physes et limnées appartiennent à la super famille des Lymnaeoidea. les physes se caractérisent par une coquille sénestre (la spire tourne à gauche). |
Genre | Physa | ||
Espèce | fontinalis |
Coquille lisse en forme de bulle
L'apex est peu proéminent et arrondi chez la physe bulle (Physa fontinalis). Ce gastéropode est de petite taille, souvent moins de 10 mm de long.
Lillé (Liège – Belgique)
30/08/2014
Coquille translucide ponctuée de taches dorées
Détail de la coquille avec une couleur brune dominante ponctuée de taches dorées.
Lillé (Liège, Belgique)
30/08/2014
Une physe vue de face
Notez les deux tentacules, la bouche légèrement rosée et la paire d'yeux.
Carrière (Belgique), 2 m
07/01/2012
Manteau digité
Le manteau qui recouvre partiellement la coquille forme des sortes de doigts.
Lac de Viry-Châtillon (91)
03/06/2018
Physe et épibiontes
Physe dont la coquille est recouverte par des algues et sur laquelle s'est posé un autre habitant du lac, une larve de libellule.
Lac de Viry-Châtillon (91)
03/06/2018
Espèce proche : Physa acuta
Il s'agit ici probablement de Physa acuta compte-tenu de la forme assez pointue de l’apex.
Lac de Viry-Chatillon Ile de France, 3 m
13/11/2011
Reproduction sexuée (Physa acuta)
Un exemple de reproduction sexuée, probablement entre deux individus de l’espèce Physa acuta reconnaissable à la coquille, qui est assez pointue à son extrémité.
Carrière (Belgique), 2 m
07/01/2012
Sur des végétaux
Notez la transparence de la coquille qui laisse voir les organes internes.
Carrière (Belgique), 2 m
07/01/2012
Détails de la tête
Deux yeux rudimentaires sont localisés à la base des tentacules. Il est possible d'apercevoir la bouche derrière la tige végétale. Une pigmentation blanchâtre orne les bords de certaines parties de l'animal.
Lac de Roeux, -2m
16/11/2014
Rédacteur principal : Gaël MODRAK
Vérificateur : Valérie CARO
Responsable régional : Frédéric ANDRÉ
Taylor D.W., 2003, Introduction to Physidae (Gastropoda: Hygrophila); biogeography, classification, morphology, Rev Biol Trop mar, 51(1),1-263, 265-87.
Wethington A.R., Lydeard C., 2007, A molecular phylogeny of Physidae (Gastropoda: Basommatophora) based on mitochondrial DNA sequences, Journal of Molluscan Studies, 73(3), 241-257.
La page de Physa fontinalis dans l'Inventaire National du Patrimoine Naturel : INPN